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 Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)

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Ashley Aberny



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MessageSujet: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyLun 25 Fév - 13:58

INFORMATIONS SUR LE SUJET


Date : Septembre 2012
Intrigue en cours : Aucune
Protagonistes : C.-H. B. O’Connor et Ashley Aberny
Statut du sujet : Privé
Intervention du MJ : Non


« J’ai pas peur. C’est juste qu’elle a beaucoup de pattes. » (Ashley A., à propos d’une araignée)


***

— J’aime pas les poissons…

Tout avait commencé quelques heures plus tôt, lorsqu’Ashley, en se réveillant, après s’être étiré, lavé, coiffé, recoiffé, re-recoiffé, avait enfin jeté un coup d’œil par la fenêtre de sa chambre pour apercevoir le magnifique soleil qui, ce jour-là, baignait de ses rayons chaleureux l’île (presque) paradisiaque qui accueillait Elderwood, faisant miroiter au loin les nuances argentines de la mer, briller les feuilles smaragdines et zinzinuler les petits oiseaux. Bref, il faisait beau.

Quelle meilleure occasion, donc, que d’aller tester sa merveilleuse théorie du moment sur la gestion des microclimats contraires en zone restreinte ? N’est-ce pas ? Pouvait-on penser à autre chose, en voyant les élèves gambader joyeusement dans le parc et les lapins réviser leurs cours allonger dans l’herbe ? N’était-ce pas un spectacle qui inspirait chez tout un chacun l’envie fébrile d’expérimenter la mécanique des fluides magiques au grand air ? Que diable pouvait-on préférer à cela ? Se prélasser sur la plage ? Allons donc.

Bref, Ashley avait prit son petit-déjeuner en feuilletant d’un air fort absorbé les pages de volumineux ouvrages théoriques sur la question — tous fautifs ou incomplets, à son humble avis, mais savait-on jamais, il y avait peut-être malgré tout une ou deux choses bonne à réemployer — et c’était à peine s’il levait le nez de ses bouquins pour regarder passer les jolis étudiants. C’est vous dire, oui, c’est vous dire si Ashley Aberny était un chercheur dédié à ses recherches.

Enfin, il vérifia son matériel (une baguette magique, une boîte de tic-tac) et partit à l’aventure, les mains dans les poches, arpentant d’un pas lent d’abord, pour profiter un peu du soleil, les allées du parc qui menaient en dehors des enceintes, vers la forêt aux attraits, aussi attrayante que dangereuse, où il espérait trouver un petit coin calme et protégé de toute intrusion pour générer des tornades naines et des blizzards miniatures et valider les principes de sa théorie, avant, peut-être, qui sait, d’écrire un article sur la question.

— OK. OK. T’es pas un poisson. T’es… Euh… Une sorte de crabe, je suppose.

Il avait donc arpenté les sentiers obombrés par des arbres centenaires et il s’était apprêté à tester son premier enchantement, dans un lieu qui lui semblait propice, quand un bruit dans les fourrés avait attiré son attention. Craignant de tomber sur deux étudiants qui se seraient témoignés une mutuelle et charnelle affection entre les asticots dans la terre meuble, Ashley tendit l’oreille avant d’écarquiller les yeux, car ce qui sortit enfin du fourré n’avait rien d’un héros de comédie romantique ni, à vrai dire, de film pornographique — sauf à avoir des goûts très spéciaux, bien entendu.

C’était une espèce de carapace à huit pattes, quatre pinces et six yeux globuleux qui se balançaient indolemment sur leurs antennes — ou bien c’était un nerf optique externe particulièrement écailleux, Ashley n’en savait trop rien. La vérité, c’était qu’il n’était pas pressé de percer les mystères de l’anatomie de cet étrange visiteur, parce que l’étrange visiteur en question devait bien peser au bas mot le poids d’une petite peinture et, autant qu’Ashley pût en juger sur une physionomie qui, avouons-le, ne lui était pas familière, il n’était pas non plus disposé à se laisser examiner.

— Mais enfin, quand même, t’as conscience qu’on est loin de la mer, là.

Celui que nous appellerons le Crabe, pour l’heure (ou la crabesse, ce n’était pas très clair), fit claquer ses quatre pinces monumentales avec une palpable et coupante vexation. Ashley recula prudemment de quelques pas.

— J’dis ça, j’dis rien. C’pour aider, hein…

Las sans doute d’attendre que cet avorton humain voulût bien se jeter dans sa bouche (qu’il devait avoir, quelque part), le Crabe entreprit lentement, d’une démarche cliquetante, de s’approcher de sa victime désignée.

— Oh là… Du calme… T’es un crabe dans la force de l’âge, et puis, de toute évidence, tu prends des amphets et tout, parce que tu pèses ton poids, mais sérieux, faut pas te précipiter comme ça. Ça s’trouve, j’suis vénéneux, on sait jamais, faut être prudent…

Tout en offrant ces conseils diététiques fort avisés, Ashley lança sournoisement un sort de Stupéfaction informulé sur son agresseur en devenir ; l’éclair, naturellement, rebondit sur la carapace de l’animal pour retourner à l’envoyeur, qui se précipita sur le côté et l’évita in extremis. Ce geste inconsidéré instaura une rude tension entre les interlocuteurs : Ashley prenait lentement conscience qu’à moins de faire écraser un arbre sur le Crabe, les choses allaient être compliquées et que, pourtant, on lui reprocherait sans doute de malmener ce qui devait être un spécimen unique et précieux ; le Crabe prenait conscience qu’Ashley était trop réticent pour perdre du temps et qu’il fallait passer à l’action.

Le Crabe commença donc à agiter ses huit grosses pattes avec plus d’ardeur, pour courser un Ashley qui, résigné, se mit à prendre la fuite. Chacun avait ses avantages dans cette aventure : huit pattes permettaient au Crabe de se frayer un chemin aisé dans l’enchevêtrement de ronces et de racines qui eût ralenti considérablement son futur déjeuner si le futur déjeuner n’avait pas un talent certain pour écarter comme par magie tous les obstacles, se faufiler dans des ouvertures qui quelques secondes auparavant n’existaient pas et bondir sur des troncs d’arbre qui se pliaient au gré de sa volonté.

D’ailleurs, il y avait un chêne qui se couchait presque à ses pieds, après avoir été entouré d’un étrange halo bleuté. Ashley courut sur le tronc pour atteindre les plus hautes branches et bientôt l’arbre se redressa dans toute sa majesté, portant le jeune homme hors d’atteinte d’un Crabe très frustré, qui se mit à faire le siège de l’arbre, tout en bas, au pied du tronc. Le jeune homme s’installa à cheval sur une branche et baissa les yeux vers son poursuivant.

Le matinée allait être longue.

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  • C.-H. B. O'Connor
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyMar 5 Mar - 22:02

La matinée promettait d’être longue et j’avais déjà hâte d’être au soir. Pourtant, l’année précédente, je n’avais jamais assez de ces cours qui me faisaient revivre jour après jour, où je pouvais apporter quelque chose aux autres, ce qui donnait enfin un sens à ma vie. Cela me suffisait. Je me souvenais de cette plénitude qui m’avait envahie quand j’avais posé le pied sur l’île pour la première fois, ce sentiment d’être enfin arrivé à ma place, après tout ce temps à parcourir le monde. J’avais la certitude d’être arrivé au bout du voyage et que tout se résoudrait finalement à un seul endroit, que me disperser n’avait pas été une bonne idée et que je n’avais fait que m’égarer dans tous les chemins que j’avais choisi d’arpenter. De belles paroles d’utopiste et de l’idéaliste que j’avais été à partir du moment où les miens m’avaient tourné les dos. J’avais, de la même manière, abandonné celui que j’étais alors pour revêtir cet enthousiasme, cet idéalisme qui était devenu le mien. Il me semblait que tout était possible, que plus rien ne m’était interdit simplement parce que j’étais enfin sorti officiellement du placard. Ça avait sans aucun doute été ma première erreur, et sans doute pas la moins négligeable. Je m’étais bercé de l’illusion que tout irait bien parce que le masque était tombé, ce qui m’avait valu de mordre la poussière une première fois. Je m’étais relevé de façon improbable, après ma seconde erreur qui avait failli m’être fatale : celle de croire que ce lieu était un havre de paix échappant aux catastrophes. Ivre et désarmé, j’avais pu assister aux premières loges au meurtre d’une étudiante qui m’avait sauvé la vie sans le vouloir en passant un peu trop près d’un lycanthrope. Quant à la troisième erreur, elle m’avait fait prendre conscience du fait que vouloir à tout prix croire le meilleur de tout le monde n’était que ceci : une pauvre, misérable et lamentable erreur. Alors j’avais tout reconsidéré. Et j’étais redevenu celui que j’étais avant.

Et le moi d’avant, ou plutôt le moi actuel, bien que d’une patience d’ange en surface n’était pas aussi indulgent avec certains étudiants qui n’y mettaient pas du leur. Que tout le monde se rassure, je n’avais pas changé du tout au tout, j’étais toujours pédagogue, attentif, mais je n’étais plus totalement le même. Si j’avais affiché dans les premiers temps d’enseignement une impassibilité parfaite aux insultes homophobes, celle qui fusa en fin de cours valut un bref et sec rappel à l’ordre : Messieurs Turkheim et Hollster, ce sera trois heures de retenue avec Miss Kassidy., tellement inattendu que l’un des deux en resta bouche bée et se fit pincer le nez par son Crabe de Mauritanie, un habitué des étendues désertiques et chaudes qui n’avait qu’une envie : retourner à la plage dont j’avais eu tant de mal à les arracher quand on me les avait amenés. Inutile de dire que j’avais été soulagé de ne pas voir l’Auror qui s’occupait habituellement de telles transactions mais un de ses collègues un peu plus professionnel (j’avais de toutes les manières expliqué l’année précédente à l’ancien chef Cavanaugh ce que j’avais pensé de cet interlocuteur aussi m’en avait-il sans doute automatiquement attribué un autre que son successeur avait laissé en poste). En tous les cas, cela sonna la fin pure et simple de mon cours étant donné que pas mal d’étudiants perdirent leur calme et s’enfuirent. Guère d’humeur à les rattraper, je sortis simplement ma baguette, rangeant les tables sur lesquelles les étudiants étaient censés observer l’anatomie du crabe et déterminer la meilleure manière de le nettoyer avant de faire venir le bac à sable dans lesquels ils se jetèrent tous (j’avais préféré l’enlever pour le cours pour des raisons évidentes de non-distraction de l’attention des étudiants). Tous ? Non. Un irrésistible Crabe de Mauritanie, celui-là même qui avait lancé l’assaut était en train de s’enfuir vers la Forêt des Attraits. Sachant pertinemment que je ne pourrais le ramener par la force, je pris le temps d’attraper un bac que je remplis de sable avant de me lancer à sa poursuite.

Il avait donc un peu d’avance sur moi et le terme « s’élancer » était somme toute légèrement surfait étant donné qu’il fallait que je transporte la caisse. C’était plutôt clopin-clopant que j’avançais, me demandant encore une fois comment je pouvais préférer cela à mon ancien poste de vice-président d’une société fonctionnant plus que bien. Les cours magistraux d’économie que je donnais me rendaient nostalgique du temps où tout était chiffré et chiffrable et où le mot « passion » n’était pas aussi exacerbé. Peut-être était-ce plus simple ainsi au final et devrais-je l’année prochaine demander mon remplacement et regagner le monde de la finance d’une manière ou d’une autre. Je manquai de trébucher sur une racine, ce qui me conforta momentanément dans mon idée. Jusqu’à ce que je ne débouche sur le fugitif, en bas d’un arbre, qui semblait ne plus bouger. Posant la caisse à terre, je pris le temps de lever le regard pour m’apercevoir que le bougre avait fait un prisonnier. Il me semblait le connaître, au moins de vue, pour l’avoir aperçu au Quartier Général l’année précédente et croisé à l’école celle-ci, sans avoir mis un nom sur ce visage. Désolé pour cette situation, un de mes étudiants a manqué de jugeotte. Et de politesse et autres, mais cela n’avait pas vraiment de pertinence dans le cas présent. Je m’accroupis pour fixer l’animal qui semblait toujours captivé par la présence au-dessus de lui, sans me prêter attention, ni à moi, ni au sable. Fronçant les sourcils, je demandais : Vous êtes blessé ? Ils étaient connus pour réagir à l’odeur de sang, et à celle des anchois. Ou peut-être avez-vous mangé du poisson au petit-déjeuner ? Doucement, en évitant tout mouvement brusque qui pourrait le pousser à attaquer au cas où il se détournerait de sa cible initiale, je m’accroupis et pris une poignée de sable, le dispatchant autour de la boîte, espérant que cela l’attire. Oh et les conditions ne sont peut-être pas les meilleurs mais je suis Chen O'Connor, professeur de Soins aux Créatures Magiques. Il me semble que nous n'avons pas été présentés. Je relevai brièvement les yeux vers lui pour lui lancer un sourire avant de retourner à ma tâche.
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyMar 5 Mar - 22:39

Ashley ne comptait plus les occasions où, au cours de sa longue existence de vingt-cinq années, il s’était fait agresser par un animal ou, en l’occurrence, une créature suspecte aux pinces un peu trop nombreuses pour être entièrement honnêtes. C’en était même un peu vexant, parce que les gens avaient tendance à supposer que les animaux étaient doués d’une espèce de sixième sens fabuleux et ne se jetaient que sur ceux qui méritaient d’être griffés/dévorés/pincés/suçotés jusqu’à ce que mort s’en suivît par les ventouses d’un spongieux tentacule, supposition un peu curieuse, dont Ashley supposait qu’elle reposait sur une métaphysique édénique d’inspiration judéo-chrétienne — bien entendu.

Le représentant en titre, pour l’heure, de la dite métaphysique judéo-chrétienne l’observait de ses yeux multiples et globuleux avec l’air d’être en appétit, pour autant qu’Ashley pût décrypter les physionomies arachnéennes, lui qui n’était déjà pas très habile pour lire les visages de ses propres congénères. Fort heureusement, le jeune homme ne craignait pas beaucoup pour sa vie et ce qui l’inquiétait, décidémment, c’était de ne pas parvenir à sortir de cette délicate situation sans abîmer le précieux animal ; après tout, il venait à peine de commencer sa carrière de jeune chercheur et la maltraitance aux animaux eût été assurément un début particulièrement funeste pour un casier déjà chargé comme l’était le sien.

Balançant indolemment une jambe dans le vide, Ashley observait le crabe et tentait de le raisonner.

— Tu sais, j’suis vachement patient.

Ce n’était pas très glorieux de mentir à un crabe, mais tous les moyens étaient bons.

— Tu risques d’attendre longtemps. Alors que là-bas…

L’Américain fit un vague geste en direction de la plage la plus proche.

— …y a sans doute plein de poissons à dévorer. Ou euh… Vu ta taille, j’sais pas, de phoques.

Le crabe fit claquer ses pinces d’un air contrarié.

— J’insinue pas qu’t’es gros, hein. Plutôt, euh… Musculeux. C’est bien, musculeux. Ça plait sans doute aux crabesses.

Nouveaux claquements. Ashley finit par hausser les épaules, en constatant l’inefficacité de sa rhétorique pourtant fort persuasive, fouilla dans ses poches et sortit un carnet et un stylo, bien décidé de mettre ce temps de méditation forcée à profit pour affiner la problématique de sa thèse, faire une liste de courses ou dessiner le visage angélique du prince charmant qui viendrait peut-être le sauver sur son cheval blanc. Il n’avait pas encore entièrement décidé, mais il allait s’occuper : ce n’était pas un crabe colérique et obstiné qui allait ruiner sa journée.

Le jeune homme avait finalement opté pour la première des trois activités et, en quelques secondes, il était si pleinement absorbé dans les réflexions qu’il griffonnait à toute allure d’une écriture fine et serrée sur son petit carnet, qu’il avait presque oublié le crabe qui guettait sa chute quelques mètres plus bas, l’arbre sur lequel il était assis et la forêt qui l’entourait ; fort heureusement, son sens de l’équilibre très assuré le tenait à l’abri d’un geste malheureux, qui sans doute l’eût précipité dans les bras accueillants mais un peu trop avides de sa nouvelle conquête.

Comme Ashley était décidémment fait pour devenir trappeur dans le grand nord, il avait, en plus d’un sens de l’équilibre à toute épreuve, des sens affutés qui lui permirent d’entendre l’approche du chasseur de crabes bien avant que le chasseur de crabes ne fût visible, ce qui certes ne relevait pas de l’exploit, étant donnée la propension du dire chasseur (de crabes) à butter contre les racines en traînant sa lourde caisse derrière lui. Tout de même, Ashley quitta des yeux les schémas parfaitement incompréhensibles qu’il avait commencé d’esquisser sur sa feuille, plissa les paupières et se mit à scruter les bois.

Enfin, le professeur de soins aux créatures magiques émergea d’entre les troncs, comme un chevalier blanc à la rescousse d’une demoiselle en détresse. Ashley connaissait fort bien l’identité de son sauveur, parce que quelques jours avant de rentrer à Elderwood, sortant de la stupeur traumatique dans laquelle il avait passée l’essentiel de son été, et pris d’une soudaine angoisse de la rentrée, il avait appris un peu compulsivement les noms de ses futurs collègues de travail, en gardant un œil sur le trombinoscope du personnel. Il n’avait pas poussé le vice jusqu’à se renseigner sur eux et constituer des fiches biographiques, mais enfin, il savait qui était qui — une façon comme une autre de ne pas avoir trop l’impression de débarquer dans un monde inconnu et hostile.

Niveau hostilité, cela dit, il était servi avec son ami le crabe. Ashley avait commencé par adresser un beau sourire de reconnaissance à son héroïque Indiana Jones, mais le sourire en question s’effaça quand il entendit sa seconde question.

— Vous insinuez que j’ai mauvaise haleine ?

Oui, Ashley était (un peu) susceptible et avait un sens des conventions sociales tout personnel.

— Parce que j’suis pas blessé, du coup, bon…

Le jeune homme baissa une nouvelle fois les yeux vers le crabe, qui continuait à le fixer avec une certaine fascination. Peut-être que ce qu’il avait spontanément interprété pour de l’hostilité était en réalité un signe d’affection. Peut-être qu’il avait du succès avec les crabes. C’était bien son genre : les chatons tout mignons refusaient de venir se lover contre lui, en revanche les gros crabes plein de pattes voulaient le serrer fort dans leurs pinces amoureuses. En plus, il en était certain, un crabe, ça ne ronronnait pas.

D’un air un peu sceptique, l’Américain perché sur son arbre suggéra :

— J’ai p’t’être juste un charme fou. Avec les crabes.

Il n’avait malgré tout pas l’air très convaincu, mais force était de constater que le Crabe ne paraissait pas très réceptif aux efforts de Chen pour lui faire regagner sa boîte et préférait de loin continuer à se languir au pied de son arbre. Il ne lui manquait plus qu’un luth pour jouer la sérénade et la scène eût été d’un romantisme consommé. Ashley esquissa une moue dubitative après avoir rangé son stylo et son carnet.

— Bon, j’descends. Vous avez intérêt à me protéger, hein.

Bon, à vrai dire, à moins d’être attaqué par une horde de dragons, Ashley était très loin d’avoir besoin de protection, mais c’était une façon de parler, une façon de parler que son air angélique et fragile rendait d’autant plus saisissante. Le jeune homme se redressa sur sa proche et esquissa un geste négligé de la baguette en direction de l’arbre ; aussitôt, le tronc se courba avec une souplesse tout à fait surnaturelle pour porter la branche tout près du sol et Ashley en descendit comme on eût descendu une marche. Quand il fut sur la terre ferme, le chêne se redressa pour retrouver son immobilité habituelle, comme si de rien n’était.

Pas perturbé pour un sou par cette merveille de la nature, Ashley le fut beaucoup plus par le Crabe qui se précipita d’un air affectueux vers lui et, prudemment, le jeune homme se glissa derrière Chen.

— Y a pas moyen, je sais pas moi, de l’endormir. Ou de l’assommer.

Avec tout cela, il ne s’était pas présenté, mais pour l’heure, la créature, qui décidément ressemblait trop à une araignée géante pour ne pas le stresser, l’inquiétait trop pour qu’il songeât aux rudiments de la plus élémentaire des civilités. Dans le Bronx, on règlait ses problèmes et on se présentait après. D’ailleurs, Ashley tiendrait à le souligner, dans le Bronx, il y a beaucoup de dangers, mais au moins, il n’y a pas de crabes géants.
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyJeu 14 Mar - 9:00

L’ego blessé du jeune homme par ma réflexion sur son menu du matin manqua de me faire rire et ce fut avec un sourire amusé que je relevai la tête vers lui : J’avoue ne pas la sentir d’ici donc je ne fais que spéculer. Mais je suis persuadé que vous vous êtes brossé les dents après le repas. Donc peut-être est-ce au final la faute de votre dentifrice. Après tout pourquoi pas ? Est-ce que l’animal n’avait pas pu confondre une quelconque herbe aromatique avec un assaisonnement alléchant de poisson ? Cette explication me semblait ma foi tirée par les cheveux mais je n’en avais pas d’autre. Les Crabes de Mauritanie ne m’étaient pourtant pas inconnus, j’avais fait la connaissance de ces charmantes créatures lors de l’un de mes nombreux voyages après ma « démission » de l’entreprise familiale. Mon guide avait manqué de perdre une jambe en voulant me prouver que l’on pouvait les apprivoiser, aussi « tais-je un peu sceptique quant à une quelconque marque d’affection de la part de ces créatures. Ce qui expliquait pourquoi j’avais demandé au professeur de botanique de me concocter un cocktail calmant dont j’avais fumigé leur boîte avant de les présenter à mes étudiants pour éviter une catastrophe et une descente à l’infirmerie. Il semblerait cependant que celui-ci ait été particulièrement insensible au traitement de choc. Pas de chance, j’étais tombé sur un dur à cuire qui allait sans doute me prendre la journée à ramener, étant donné qu’il semblait particulièrement insensible à mes efforts pour lui faire retrouver son habitat naturel qu’il affectionnait pourtant tellement … J’allais faire remarquer que cela n’avait rien de logique quant le jeune homme me devança en invoquant un argument romantique qu’il m’était difficile de réfuter. Je dois avouer que son comportement n’a rien d’habituel alors je vais devoir en venir à cette explication. Vous avez un charme fou. Avec les crabes.

Je ne me serais pas permis une quelconque réflexion sur l’aspect général de la chose, la chose étant le physique angélique du jeune homme qui m’avait frappé, il fallait bien le dire, quand je l’avais croisé pour a première fois au Quartier Général des Aurors. Je l’avais pris pour un étudiant d’Elderwood qui aurait eu des problèmes avant de me rendre compte qu’il était en train de débriefer une quelconque mission avec un des supérieurs des Aurors. Comme quoi les apparences étaient trompeuses. Quoi qu’il en soit, il était un peu jeune pour moi (même s’il devait sans doute avoir l’âge de Meleager, ce qui ne m’avait jamais gêné) et la question n’était guère là. D’une part parce que je n’étais absolument pas d’humeur à cela, d’autre part parce qu’on n’essayait pas de marcher sur les plates-bandes d’un Crabe de Mauritanie si on tenait à la vie et enfin … et enfin je n’allais pas me remettre à penser à ça, ce n’était ni le lieu, ni le moment. Peut-être fallait-il finalement que le provoque le Crabe en duel pour lui ravir sa proie/sa princesse, allez savoir. Il était vrai que la situation me plaçait un peu en chevalier servant arrivant sur son cheval blanc, le crabe en dragon et la victime en jouvencelle en détresse qui par ailleurs affirma son statut en me demandant ma protection et en venant se cacher derrière moi en pliant l’arbre dans lequel il était perché à sa volonté. Impressionné ou non, croyez-moi j’en avais vu d’autres, il n’en resta pas moins que les choses venaient de se corser. La bestiole, courroucée de voir son déjeuner/potentiel futur petit ami lui échapper, l’avait suivit du regard et venait donc de se tourner enfin vers moi. Ce qui n’était pas une bonne nouvelle était donné qu’il n’accorda pas un seul regard au sable que j’avais pourtant consciencieusement répandu pour lui faire penser à sa plage natale et pour le faire venir se rouler dedans, mais était toujours fixé sur le jeune homme et commençait à avancer vers nous d’un pas clairement menaçant. Je finis par sortir ma baguette, essayant de trouver comment faire pour l’arrêter, sachant très bien que nous allions avoir un problème de taille que je partageais avec mon compagnon d’infortune alors qu’il s’enquérait de la meilleure façon de se débarrasser de lui :

Sa carapace lui sert de bouclier, aucun sort ne peut l’arrêter. Et normalement il était censé être endormi, le professeur de botanique va avoir de mes nouvelles … En même temps ce n’était pas sa faute si celui-là avait décidé de faire de la résistance. Mais alors que les pinces plus que coupantes s’approchaient de moi, j’en venais tout de même à le maudire. N’aurait-il pas pu doubler la dose ? Ou peut-être aurais-je après tout du le faire moi-même. Mais il n’était plus vraiment temps de pleurnicher ou de s’étourdir avec des « et si ». J’essayais de me souvenir de ce que mon guide avait bien pu faire pour nous tirer de la situation désastreuse dans laquelle nous nous étions embourbés quand nous nous étions retrouvés sur la plage, entourés par une dizaine de crabes menaçants qui nous en voulaient visiblement d’avoir envahi leur territoire. Il faudrait … Mon regard tomba sur la boîte et je la fis léviter d’un coup de baguette, avant de la faire retomber sur le Crabe, l’emprisonnant pour quelques instants. J’expliquai rapidement : J’espère que le sable va le calmer, il venait après tout de s’en prendre une douche qui devrait être agréable, parce que la caisse n’est pas très sol… A ce moment précis, une des pinces jaillit, traversant le bois comme si cela avait été du papier. Je contemplais le résultat avec étonnement et me tournais vers le thésard, notant : Je confirme que ce n’est pas votre haleine alors vous devez vraiment lui plaire. Je vous conseille soit de courir, soit de m’aider à trouver un plan B, au choix. Après tout s’il partait, peut-être que le Crabe se montrerait plus coopératif. Ou peut-être s’en prendrait-il à moi pour lui avoir dérobé l’objet de ses désirs. C’était une possibilité qu’il ne fallait pas négliger.
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyVen 15 Mar - 8:26

Pour quelqu’un dont la spécialité était justement d’affronter le danger, et dont la spécialité dans cette spécialité était de lancer des sorts dans un environnement naturel, Ashley se reposait quand même beaucoup sur son chevaleresque (et, pour l’heure, fort inefficace, soit dit en passant) sauveur. Mais comme il avait l’habitude, depuis quelques temps, de faire les choses de travers, et que sans doute s’il estropiait un crabe, on allait encore trouver un moyen de le lui reprocher, le jeune homme préférait, contrairement à son habitude, agir avec pondération et faire preuve d’autant de circonspection que possible.

Cela dit, l’insistance du crabe n’avait plus rien de romantique désormais et elle mettait ses nerfs à rude épreuve. Il se fût senti mieux, certes, si le professeur de soins aux créatures magiques eût pu avoir l’air de savoir soigner cette créature magique là de son affection impossible, mais sans vouloir être désobligeant, Ashley commençait à regarder avec une certaine suspicion celui qui était sorti des fourrés avec sa caisse — entre son propre professeur de duels, qui avait l’air de s’y connaître autant en duels que lui thaïlandais du sud et l’air désemparé de Chen, Ashley avait de sérieux doutes sur les méthodes de recrutement d’Elderwood.

L’Américain sursauta lorsque le Crabe entreprit de défoncer sa futile prison de bois d’une pince beaucoup moins futile. Mais quelle journée pourrie… Ashley jeta un regard un brin réprobateur à son aîné ; professeur ou non, il tenait trop à ses divers appendices pour ne pas se montrer un peu irrité quand une créature suspecte tentait de les lui sectionner.

— Un plan B, hein ? Du sable… Hm…

Bon, cette fois-ci, il y en avait marre. On pouvait rationnellement reconnaître qu’il se trouvait en état de légitime défense et que tout ce qui allait se passer à présent était pleinement justifié par le danger mortel qu’il encourait — ce qui n’avait certes pas suffi à le tirer d’affaire quand il avait sauvé sa vie aux dépends de celle d’un lycanthrope, mais peu importe : il préférait encore être vivant en dehors d’Elderwood que mort thésard au sein de l’école — le doctorat posthume, il n’en avait pas grand chose à faire.

Du reste, il ne comptait pas aplatir tout de suite son agresseur sous un train d’arbre. Ashley fit craquer les os de son cou et sortit sa baguette, ce qui était, généralement, un très, très mauvais signe pour tous ceux qui lui cherchaient des noises. Il fit un geste de tête vers le sud, au milieu des arbres.

— La plage est par là. J’espère qu’vous aimez courir.

Sans crier gare, un éclair partit de la baguette pour atteindre le sol sous les pattes du crabe et, aussitôt, la terre s’enfonça pour former un trou assez profond, mais qui sans doute ne retiendrait pas éternellement l’agile animal. Un peu désemparé tout de même pour l’heure, entre les morceaux de caisse et cette soudaine dépression du terrain, le Crabe faisait claquer ses pinces d’un air impuissant. Comme Ashley ne doutait pas qu’il recouvrât bientôt ses esprits, il dirigea sa baguette vers le sud, engloba les armes d’un large geste et se mit à murmurer une formule qui n’avait rien des formules que l’on apprenait dans les écoles — le premier signe infaillible en était qu’elle devait faire une bonne page.

Et pendant ce temps, les arbres étaient agités d’un étrange murmure, et leurs feuilles bougeaient alors qu’il n’y avait pas de vent, et le crabe commençait à remonter courageusement la pente, en bonne alpiniste. Soudain, Ashley rangea sa baguette, attrapa la main du professeur et intima d’un ton assez autoritaire :

— On y va.

Et il se mit à courir — assez vite, d’ailleurs, et Chen avait intérêt à suivre. Si la forêt n’avait pas paru d’abord bouleversée par son étrange sort, les effets ne tardèrent pas à s’en révéler. Les arbres sur leur passage… les arbres s’écartaient, sans qu’il fût entièrement possible de savoir ce qui se passait. Simplement, leurs pieds ne rencontraient jamais une racine et ils n’eussent pas couru plus à leur aise sur un stade olympique conçu pour l’occasion. En revanche, derrière, après leur passage, la végétation reprenait ses droits et le crabe, qui s’était lancé à leur poursuite, devait batailler avec ses obstacles.

Seulement, voilà, un professeur, c'était gentil, c'était utile, ça corrigeait des copies, mais ça ne courait pas très vite. Certes, entre le jeune presque-Auror parfaitement entraîné et le professeur aux soins des créatures magiques, il y avait nécessairement des différences physiologiques sensibles et Ashley, qui avait eu l'habitude, pendant deux ans, de mener ses missions avec des casses-cous comme lui, découvrait petit à petit que le monde n'était pas peuplé de gens qui passaient leur temps à s'enfuir ou à poursuivre d'autres personnes, que tout le monde ne passait pas des heures par semaine à s'entraîner à la course — alors que c'était pourtant vital, la course — et que tout le monde, accessoirement, n'avait pas vingt-cinq ans.

Au détour d'un sapin le jeune homme jeta un coup d'oeil par dessus son épaule. Derrière lui la forêt s'était refermée et il n'y avait plus ni Chen, ni crabe en vue. Le thésard s'arrêta donc de courir.

— Professeur... ?

Ashley tendit l'oreille. Les gazouillis des oiseaux, le frisson des arbres sous le vent qui s'était levé, les légers piétinements de quelque blaireau que sa fuite avait éveillé, tout cela était bel et bon, mais il n'entendait plus son pantelant acolyte, ni son cliquetant poursuivant, et quelque envie qu'il eût de goûter à la calme quiétude de ces agréables sous-bois, l'idée qu'un professeur était peut-être en train de se faire démembrer dans un fourré par sa faute — enfin, sa faute, ce n'était pas lui, après tout, qui lâchait des animaux fous furieux dans la nature et accusait sans vergogne ses collègues — bref, l'idée que Chen était en train de se vider de son sang pour avoir excité la jalousie d'un crabe un peu possessif était tout de même contrariante.

Ashley poussa un soupir et, la baguette en main, se mit à rebrousser chemin — ce qui revenait à prendre son sortilège à rebrousse poil et la végétation jadis si encline à s'écarter de son chemin devenait désormais singulièrement touffue. Ah, ça, Ashley aimait la nature — toujours imprévisible, toujours des racines partout, toujours des monstres assoiffés de sang. On n'avait jamais l'occasion de s'ennuyer. Par contre, on y perdait les gens — et Chen qui ne faisait même pas l'effort de hurler son agonie pour qu'il pût le retrouver aisément. Décidément, de nos jours, les victimes de mort violente n'ont plus la moindre éducation.
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  • C.-H. B. O'Connor
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptySam 6 Avr - 18:06

Je nageais en plein cauchemar. Pourtant, il y avait quelques temps, j’aurais apprécié l’idée de me retrouver en danger un minimum, pour sentir à nouveau l’excitation qui me parcourait régulièrement quand j’avais « démissionné » de mon poste dans l’entreprise familiale pour aller parcourir le monde. La passion des créatures magiques que j’avais jusqu’alors refoulée m’avait ouvert à un univers nouveau, et avait développé mon esprit aventureux, moi qui n’étais avant qu’un homme de bureau. J’en avais vécu, des situations périlleuses ! Mais là, ça ne me faisait pas vraiment envie, alors que je considérais le crabe avec un brin de lassitude. Je ne laissais pas tomber parce qu’il fallait que je ramène cette créature jusqu’à l’enclos, plutôt que de hausser les épaules et de prendre contact avec les Aurors en charge de lui et ses semblables pour leur demander d’intervenir. J’aurais pu, certes, mais comment dire, moins j’allais au Quartier Général, ces temps-ci, mieux je me portais étrangement. Aussi allais-je donc devoir me retrousser les manches et m’occuper de lui moi-même, même si cela ne m’enchantait pas vraiment. Il me fallait en plus prendre en charge le thésard qui n’avait pas l’air de s’en être sorti, sans doute transi par tant d’amour. En même temps, il était vrai que les sentiments de ce genre d’individus semblaient un peu ingérables. Même si c’était sans doute moins dangereux que d’autres, mais il ne fallait pas que je m’embarque à encore penser à autre chose. Pour l’instant, il fallait réfléchir à comment faire pour ramener cette brebis égarée à son troupeau, sachant que l’on ne pouvait pas l‘immobiliser et que mes connaissances en magie étaient trop limitées pour faire apparaître une cage de métal ou des chaînes pour le contenir. Autant dire que tout ceci semblait très, très mal engagé.

Un plan B, hein ? Du sable… Hm… Oui, j’en étais à peu près au même point de mes réflexions, au moins il semblait que nous étions sur la même longueur d’onde, ce qui était un début. Je ne savais pas faire pleuvoir du sable, ou encore le multiplier étant donné que j’en avais déjà amené un petit peu. Ca n’avait malheureusement pas eu l’effet escompté et là, pour le dire comme l’auraient dit ces jeunes cons (je parlais ici de certains de mes étudiants les plus malpolis, pas de toi, coucou Adrian * pan*), nous étions relativement dans la merde. Ou alors il fallait … La plage est par là. J’espère qu’vous aimez courir. Le jeune homme y avait déjà pensé et m’indiquait le chemin que nous devions suivre. Certes, j’aimais courir, enfin de façon modérée, disons que je n’avais pus vingt ans et, sans être un vieux croûton empâté, je n’étais pas spécialement sportif. Mes années de baroudeur tailladant les lianes dans la jungle étaient derrière moi alors autant dire que cela risquait d’être compromis. Je n’aurais pas dit ça comme ça mais … Il ne prit même pas le temps d’écouter mon objection (ce qui n’était sans doute pas une mauvaise chose étant donné que c’était sans doute la meilleure option que nous ayons), et un sortilège partit, faisant disparaître à moitié la caisse sous le sol. Pas mal, il fallait espérer que cela le retarde suffisamment pour me laisser le temps de décamper, je ne me faisais pas trop de soucis pour mon compagnon d’infortune. Je l’observais d’ailleurs faire ... je ne savais pas trop quoi, mais j’arrêtai de me poser des questions quant il me prit la main. Non, rassurez vous, pas de coup de foudre et d’étoiles partout, il y avait assez de la monstrueuse créature qui voulait batifoler pour que je ne m’y mette pas non plus. On y va. De plus, si vous voulez les détails, mes doigts glissèrent des siens plutôt rapidement étant donné qu’il se mit à courir comme un fou furieux et que je ne pouvais définitivement pas me maintenir à sa hauteur. Je parvenais cependant à le garder en vue, m’étonnant de ne pas encore buté sur une racine ou ce genre de choses. Sans doute le sort qu’il avait lancé.

Mais rapidement, je fus distancé. Je ne savais pas si les effets de ce qu’il avait fait allaient durer pour moi étant donné qu’il était déjà passé. Je n’étais pas encore essoufflé, j’avais quand même passé quelques temps dans la Cordillère des Andes pendant l’été, mais mes muscles râlaient de cette soudaine sollicitation. Je les sentais se durcir et jurais entre mes dents quand je compris que la crampe était imminente. Était-ce mon imagination ou entendais-je bel et bien des cliquetis non loin de moi ? Génial. J’allais me faire mettre en pièces par cette créature de cauchemar. Au moins serais-je assuré d’être bien soigné à l’infirmerie … mais Savannah serait tellement inquiète ! Ce fut ce qui me donna l’idée et le réflexe, sans doute lâches, de me jeter dans un buisson sur le côté. Je me demandai s’il allait se dérober et s’écarter, mais il fut au rendez-vous et amortit ma chute. Furieux, j’attrapai mon pied pour malmener mon muscle et en retrouver l’usage au plus vite. Allez, ça suffit ! Fonctionne, fonctionne ! Parce que cette fois, c’était certain, le crabe était bel et bien à mes trousses. Mais j’entendais également des bruits de pas qui se pressaient dans ma direction … à croire qu’il était revenu sur ses pas en ne me voyant pas. Qui était la jouvencelle en détresse, maintenant ? Grimaçant, je décidai que ma jambe irait pour le moment et me redressai juste à temps pour voir les deux amants de fortune courir l’un vers l’autre. La collision allait être brutale aussi lançai-je un bref Protego entre les deux. Le crabe rebondit sur la surface du bouclier, ce qui me donna le temps de m’extirper de mon buisson et de me placer aux côtés du jeune homme : Vous ne pouvez pas faire quelque chose avec … les arbres, comme vous venez de le faire ? L’emprisonner dans des branches, ou quelque chose … Sachant que mon bouclier ne serait pas éternel, je reculai de quelques pas, une main sur son bras, ajoutant : Je suis pour tenter de nouveau le sprint, sinon … Avait-on réellement le choix ?
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  • Ashley Aberny
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MessageSujet: Re: Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen)   Attaque, Guillotine ! Ça n'affecte pas Ashley sauvage. (Chen) EmptyLun 8 Avr - 7:16

Ashley guettait au sol les traces de sang, de membres sectionnés du corps, de morceaux de cerveau. Bien sûr, il ne s’attendait pas à trouver le contraire : un bout de carapace, une patte désarticulée ou un peu de chair de crabe. Il lui paraissait évident que si le professeur n’avait pas atteint l’orée de la forêt en sa compagnie, c’était nécessairement que son ami le crabe avait eu raison de lui et, à vrai dire, le jeune homme n’en eût pas été surpris : jusqu’à lors, le prétendu professeur de soins aux créatures magiques n’avait pas paru très à même de la soigner, sa créature magique du jour.

Et on allait encore le lui reprocher, à lui. Cela, Ashley en était sûr : si par hasard il retrouvait le Crabe en train de mâchouiller Chen à l’abri d’un fourré, quelqu’un, quelque part, trouverait le moyen de lui faire retomber cela sur le dos. Pourtant, son plan avait été parfait : écarter la végétation et courir jusqu’à la plage. En tout cas, il eût été parfait s’il n’avait pas été affublé d’un octogénaire cacochyme qui ne pouvait pas courir quelques centaines de mètres à pleine vitesse sans souffrir des articulations.

Bref, Ashley était de mauvaise humeur. Il n’avait rien contre les aventures, de temps à autre, mais cet après-midi là, il avait prévu de travailler, précisément dans la quiétude de la forêt et les derniers événements contrariaient quelque peu ses desseins.

— Professeur ?

Toujours aucune réponse. Le Crabe avait fini par lui dévorer la langue et lui arracher les cordes vocales d’une pince vindicative, c’était certain. Ashley était certes très flatté de la jalousie si exclusive de son compagnon à huit pattes, mais il le trouvait désormais un peu envahissant. Le jeune homme écartait un énième fourré quand une énergie laiteuse lui barra le chemin et qu’un animal particulièrement enthousiaste se jeta contre la dite énergie laiteuse. Ashley fit un bond en arrière et pointa sa baguette successivement sur le Crabe et sur Chen qui venait de bondir (dans la mesure de ses moyens, certes) sur lui.

Il poussa un soupir de soulagement et marmonna.

— Ah, bordel. Vous m’avez fait peur. Ne vous éloignez pas comme ça.

Sans doute ne se fût-il pas adressé différemment à son gamin qui se serait perdu dans le supermarché. Le thésard haussa les épaules à la question de son acolyte du jour.

— J’peux l’ralentir, mais pas beaucoup. Sinon, rien. Enfin, du moins, pas sans le tuer.

Parce que des solutions radicales, il en avait plein et elles n’étaient pas très compliquées : l’écrabouiller avec un arbre, l’enterrer vivant, le faire bouillir de l’intérieur. La seconde proposition du professeur parut le laisser dubitatif et Ashley jeta un œil méfiant sur les jambes endolories de son aîné. Avec un sens de la diplomatie un peu contestable, il fit remarquer :

— Ouais, enfin, le sprint, la dernière fois, ça vous a pas trop réussi…

Pendant ce temps-là, le Crabe s’obstinait à se jeter toutes pattes dehors contre le bouclier qui vacillait de seconde en seconde. Ashley promena son regard autour de lui aussi vite que possible, à la recherche d’une idée. Tous les sortilèges rebondissaient sur le crabe, mais il devait bien avoir un moyen, un quelconque moyen, de le circonvenir.

— OK. Bon. Il est plus rapide que vous… On peut pas l’distancer, on doit, on doit… Hm…

Stratégies fondamentales : la fuite, la défense, l’attaque, la diversion. Ils avaient essayé les trois premières sans grand succès jusqu’à présent, Ashley supposait qu’il ne leur restait que la dernière solution. De sa main libre, il attrapa celle de Chen et lui recommanda :

— Ne me lâchez pas, sinon, on ne va pas s’retrouver.

Une recommandation un peu étrange qui prit bientôt beaucoup plus de sens.

— Nebula Maxima

Ce qui paraissait être d’abord une épaisse fumée s’échappa de la baguette d’Ashley pour venir flotter autour d’eux, mais en quelques secondes, le sortilège, comme le précédent, prit un aspect beaucoup plus naturel : un épais brouillard se répandait dans la forêt alentours, troublant la vue, étouffant les sons, dissipant les odeurs. Il ne différait guère des brouillards normaux, si ce n’était sa pesante épaisseur qui empêchait le vent de le dissiper.

À peine capable d’apercevoir son collègue, Ashley serra un peu plus sa main avant de le guider à pas de loup, en fonction de ses souvenirs, vers une éclaircie qui devait être à leur droite, petit détour qui devait, s’ils ne se trompaient pas, leur permettre de rejoindre la plage. Ils progressaient lentement, mais derrière le crabe n’avait pas tout à fait rompu le bouclier et quand il l’aurait fait, sa poursuite allait devenir fort complexe.

Le jeune homme espérait en outre que l’animal fût exotique et que pour lui, le brouillard fût une condition météorologie inédite. Ce fut en songeant à cet aspect de la situation qu’il comprit que les solutions seraient peut-être plus nombreuses s’il connaissait mieux son esprit. Il reprit la parole, juste assez fort pour être entendu par Chen, mais pas trop pour ne pas alerter leur éventuel poursuivant, et interrogea :

— Et votre crabe, il vient d’où ? De quelle partie du monde ? C’est quoi ses habitudes ? Son climat habituel ? Son habitat ?

C’était bien la première fois qu’Ashley s’intéressait volontairement aux habitudes d’une créature magique mais c’était aussi la première fois qu’un arachnide géant tentait de gagner ses faveurs en le dépouillant de différentes parties de son anatomie, et comme il tenait encore à tous ses appendices, il préférait récolter des connaissances peu familières que de se livrer sans défense à la concupiscence de son nouveau prétendant.

Ce disant, il manqua de buter contre une racine, retint les jurons qui lui venaient naturellement aux lèvres et crispa un peu plus sa main sur celle de Chen.

— …désolé…

Il fallait dire que l’humidité désormais ambiante commençait à rendre le sol un peu spongieux et que leur progression, comme certainement celle du crabe, était devenue un peu plus compliquée.
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