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 Did someone break your heart inside ? You're in ruins.

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Auror

  • Hester C. Drunel
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    ♦ PARCHEMINS POSTES : 87
    ♦ PSEUDO : Phil
    Féminin ♦ CREDITS : Meuha
    ♦ ARRIVEE A ELDERWOOD : 16/01/2012
    ♦ AGE : 40
    ♦ LOCALISATION : ... vous voulez la tuer, c'est ça ?

Hester C. Drunel



Revelio

& Me, myself and I
♦ AGE; ANNEE & ECOLE: 26 ans, Auror, ancienne Beauxbâtons
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MessageSujet: Did someone break your heart inside ? You're in ruins.   Did someone break your heart inside ? You're in ruins. EmptySam 22 Déc - 23:13

    INFORMATIONS SUR LE SUJET


    Date : Septembre 2012
    Intrigue en cours : Saison 2
    Protagonistes : Aramis de la Roche-Guyon & Hester Drunel
    Statut du sujet : Privé
    Intervention du MJ : Pas pour le moment, en tout cas. <3


    « Une chute sans fin dans une nuit sans fond, Voilà l'enfer. »


    ᐛᑏᐖ


    Mêmes joueurs jouent encore. Vraiment ? Sur l'échiquier de sa vie, il manquait toujours davantage de pièces. Son père, depuis l'origine. Sa mère, depuis que son sang contenait plus d'alcool que d'hémoglobine. L'autre, depuis qu'elle lui avait fait rendre son dernier soupir. Ambroise, depuis une saloperie de nuit où tout s'était déroulé de travers. Sukesh, dans les mêmes circonstances à quelques virgules près. Le résultat était néanmoins identique ; quoi qu'elle fasse, quelqu'un dégommait les pions aux alentours, lorsqu'elle ne les éjectait pas elle-même. Hester était-elle si mauvaise tacticienne ? A moins que la Française ne joue perpétuellement de malchance ... Retenant une grimace dépitée face à son verre de brandy presque vide, à l'instar de son plateau de jeu, l'ancienne Beauxbâtons porta un regard tout aussi atone sur la bouteille. Elle n'aimait pas particulièrement cette liqueur mais tourner le contenu de son verre indéfiniment jusqu'à ce que les effluves d'alcool lui donnent malgré tout l'envie de boire une nouvelle gorgée était l'activité la plus constructive de sa journée actuelle.

    Pour changer, elle n'avait pas dormi ou peu s'en fallait. La mort de son coéquipier avait fait un nouveau scandale qu'elle encaissait très mal. Propulsée seule survivante de la mission d'infiltration foirée, Drunel commençait à compter les jours avant qu'on ne la suspecte d'avoir fait le ménage et d'être la réelle taupe. Sa paranoïa exacerbée lui broyait les tripes en permanence et l'étau de culpabilité lui oppressant la poitrine provoquait nausée sur nausée. Pas le temps de terminer un deuil qu'un nouveau lui tombait sur le nez, ajoutant la gémellité au paquetage. Perdre Ambroise lui avait entaillé le cœur avant que Sukesh n'achève la découpe. A moins que ça ne soit l'inverse ? L'ordre importait peu. Cette nuit-là, tout s'était enchaîné tellement vite qu'il y avait de quoi avoir le tournis. Même lorsqu'elle se jurait de ne rien ressasser et que, par miracle, Morphée l'accueillait dans une chaude étreinte, les démons rampaient sous ses paupières, dévorant les espoirs de rêves pour donner corps à l'enfer. En sueur, l'auror émergeait alors à nouveau dans la réalité, reprenant la décision de vivre en permanence sous caféine jusqu'à ce que son cerveau et ses nerfs la lâchent, ça lui ferait des vacances.

    Oh oui, elle en avait eues, des "vacances". Coquerelle lui avait fait comprendre que s'il la laissait s'occuper de la paperasserie au QG parisien pour ne pas qu'elle tourne trop en rond - comprenez par là qu'il préférait éviter qu'elle ne commette l'irréparable comme son défunt collègue -, elle n'aurait d'autre choix que de se ressourcer une partie des mois estivaux ou il s'arrangerait pour qu'elle soit collée en permanence par une psy. Renfermée sur elle-même, trop fière pour parler de ses problèmes mais également trop encline à ne pas déverser sur les autres des fardeaux supplémentaires à ceux qui étaient déjà les leurs, Hester rumina dans son appartement de la Capitale, entourée de son fléreur et de sa chouette, comme une vieille célibataire endurcie. Le souvenir du mariage qui aurait dû avoir lieu le 8 août lui donna envie de vomir et elle ne quitta pas son lit de toute cette journée-là.

    Vivante à l'extérieur, morte à l'intérieur, la blonde prenait régulièrement des nouvelles de ses collègues qui avaient encaissé mentalement et physiquement cette nuit d'horreur. En bref, elle vivait entre deux eaux, priant pour que la reprise du travail ne lui occupe définitivement l'esprit. Elle sortait du QG pour indiquer à son boss qu'elle rempilait effectivement à Nameless malgré tout, taisant évidemment les relents paranoïaques qui sous-tendaient cette décision, quand elle eut la sotte idée de venir voir sa mère à Hermes, mieux connu, dans les mauvais jours d'Hester, sous le sobriquet de Bled perdu. Chaque visite à Annabelle se soldant par une tuile, la jeune femme aurait peut-être dû s'abstenir. Lorsqu'elle quitta le bar, situé dans le côté moldu de la ville, la sorcière crut apercevoir le père de Théo. Etonnée mais pas mécontente, elle déchanta bien vite après deux mots échangés. Si elle avait une liste de personnes décédées qu'elle aurait souhaité voir revenir à la vie, cet homme- aurait largement pu demeurer ad vitam aeternam dans le cimetière de son imaginaire.

    Ce fut ça, la goutte qui fit déborder le vase. N'apparaissant que lorsque sa présence était expressément requise, l'ancienne Beauxbâtons jouait les grandes absentes la plupart du temps. Supporter devenait justement insupportable, cette rencontre impromptue cristallisant toute l'aigreur qu'elle avait dissimulée sous cent couches de déni. L'amertume la submergeait toute entière et son agacement se tournait vers les vrais défunts. Comme Sukesh. Il l’abandonnait seule au front, seule avec le secret. Ce secret dur à porter, certes, néanmoins il était leur lot. Ils l’avaient choisi dès l’instant où leurs regards s’étaient croisés et qu’ils avaient su que la marche-arrière n’était plus envisageable. Qu’ils avaient compris que l’heure était aux règlements de comptes, qu’ils en paieraient certes le prix mais que plus rien ne serait aussi salé que l’addition qui les avait saigné à blanc en Corse. Et elle lui en voulait. D’avoir failli. D’avoir faibli. D’avoir renié leur serment. D’avoir jeté l’éponge. Il ne valait guère mieux qu’Armand. Couard. Veule. Menteur. L’amertume brûlait la gorge d’Hester, lui lacérant la langue en mille lames de feu. Chaque pique portait le fer dans ses cordes vocales, arrachant cris rageurs et plaintives ruminations. Il … n’avait … pas … LE DROIT.

    Une larme roula sur sa joue et la sorcière l’essuya d’un geste sec. Qu’il était plus aisé de le haïr que d’avouer sa peine. D’avouer que c’est un pan entier de son monde qui s’effritait à nouveau, laissant béante la plaie du souvenir. Hester se dressa d’un bond, oscillant encore et toujours entre une place assise sur sa couche et la technique des cent pas dans la pièce qui, à la longue, lui donnait le tournis. Elle avait besoin de changer d’air. De vider le sac. D’évacuer sa colère et d’arracher son cœur pour le lancer une bonne fois pour toutes du haut d’une falaise et le voir s’empaler sur les rocs. Elle n’en pouvait plus de souffrir, de les voir mourir et de rester toujours. Après. Cet éternel après où il fallait tout reconstruire avec de moins en moins de force et d’envie. Définitivement. Elle devait. Se défouler. S’adonner à ce qui avait été trop longtemps repoussé. Se prendre une rouste pour avoir si peu dormi mais avoir enfin mal pour quelque chose. Ressentir dans ses chairs ce que son esprit refusait à conceptualiser. Souffrir dans son corps autant que dans son âme. Crever de quelque chose et sentir ses muscles au supplice.

    Sa main tremblante fouilla avec hargne dans ses affaires pour en tirer du papier, une plume et de l’encre. De son écriture longiligne, elle avait tracé quelques mots à la hâte. Droit au but, comme toujours. Pas de détour. Pas d’esquive. Mais pas non plus de franchise claire, d’aveu réel du mal qui la rongeait.

    Citation :
    On se doit un duel au sommet depuis trop de temps. Si tu viens, je serai au lieu dit jusqu’à 16h. Pas plus.

    Un sifflement fendit l’air et Guenièvre sortit de sa cachette pour porter la missive. L’Auror ne prit même pas la peine de mettre une tenue de combat. Elle se contenta d’attraper son fleuret, l’attacher à son côté et quitter l’endroit, barrière de sortilèges de rigueur et visage fermé de circonstances. Si la jeune femme avait sciemment occulté quelques heures durant la peur de la machination, l’angoisse l’étreignit lorsqu’elle quitta sa tanière. Pas un pas posé ne le fut sans un regard en arrière, un coup d’œil négligemment jeté par dessus l’épaule pour s’assurer qu’aucune ombre ne vous suit d’un peu trop près.

    Arrivée au pied du phare, Hester se sentit minuscule. Ainsi toisée par la bâtisse, elle eut l’affreuse impression de crouler sous le poids de ses silences. L’imposante tour de lumière lui crachait au visage qu’elle avait longtemps erré sans guide et que venir mendier maintenant un peu d’espoir pour son salut, trois poignées de conseils et un éclairage différent sur son parcours quotidien était aussi imbécile que mal chronométré. Trop tard. Même joueur ne jouera plus encore. Ne lui restait qu’à s’égarer sur les rivages de son déni et se noyer un beau jour dans la mer de ses regrets ou dans une dune de désespoir.

    La Picarde serra le poing et renifla avec mépris, refoulant les larmes amères qui lui brûlaient les paupières. Au bord de l’explosion, elle avait déjà remplacé sa baguette par son fleuret, serrant néanmoins son autre compagne dans son autre main, « sait-on jamais ». Aucune confiance, aucun égarement. Nul ne savait exactement encore ce qui l’avait emporté cette nuit et tant que ce mystère ne serait pas levé – et même au delà -, Hester n’abaisserait pas sa garde.

    C’est quatre à quatre qu’elle gravit les escaliers pour atteindre le haut. Chaque foulée était un arrogant défi lancé à cette montagne de pierres dont elle jalousait la droiture et l’impassibilité. Chaque claquement de ses bottes sur les marches lui arrachait un sursaut nerveux, comme inquiète que quelqu’un la suive, ombre rampante se faufilant dans son sillage pour mieux l’étrangler au moindre moment d’inattention. Pourtant, elle attendait quelqu’un. Mais ce quelqu’un, elle voulait le voir arriver depuis le sol, sa silhouette se découpant sur le chemin qui serpentait de l’école jusqu’ici. Pas une miette à louper afin de déjà se tenir prête. Prête pour ne rien offrir à son regard que la rage d’une combattante aux mâchoires tellement serrées qu’on se demandait à chaque instant quand l’émail de sa dentition finirait par sauter.

    Et l’instant vint. Quand le pas posé du bretteur résonna dans la cage d’escaliers, bien après qu’il se fût engouffré dans le corridor de briques et qu’Hester eut détourné de la plaine son regard d’acier, elle pointa son fleuret droit vers lui. Ses yeux reflétaient tout le tourment de son être, loin des jours où chaque œillade était maîtrisée à l’instar de chacune de ses pensées. Ici rien n’était sous contrôle, ni son esprit ni sa mise, comme quand, jeune fille, elle avait tombé le masque pour se muer en jouteuse émérite que rien n’arrêterait. Tout ce qu’elle souhaitait, c’était mourir de fatigue, s’écrouler sur les pavés comme un pantin dont on aurait coupé les fils et ne plus songer. A rien. ᗱ˚ᗴ En garde. Et que le combat ne cesse tant que l’un de nous n’a pas explicitement déclaré forfait. ᗱ˚ᗴ Enonça-t-elle d’une voix qu’elle rendit neutre, forçant un sourire goguenard pour que la pilule passe mieux. Pas de pitié. Pas de pause. Pas de temps de mort. Rien. Sait-on jamais qu’il voit trop clair dans son jeu et ne désire soudain mettre le holà. Car ce n’était point à lui qu’elle escomptait faire courber l’échine mais bien elle qu’elle espérait assommer avec violence grâce à la retombée d’adrénaline et ainsi n’avoir plus assez de force pour poser des mots sur la douleur fendant sa poitrine.

    ᐛᑏᐖ
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Personnel

  • Aramis de la Roche-Guyon
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Aramis de la Roche-Guyon



Revelio

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MessageSujet: Re: Did someone break your heart inside ? You're in ruins.   Did someone break your heart inside ? You're in ruins. EmptyMer 13 Mar - 10:20

Tout n’était que brouillard et peut-être était-ce pour le mieux. N’allez pas croire qu’Aramis ne savait pas que ce qu’il faisait était mal, dangereux, indigne de lui et j’en passe des meilleures. Simplement, pour l’instant, il s’en moquait. Il avait décidé de faire taire sa conscience d’une manière ou d’une autre et avait noté que celle-ci était facilement achetable avec du bourbon de grande qualité. Aussi avaient-ils trouvé un terrain d’entente : il pouvait boire le temps que l’alcool qui souillait sa bouche était de qualité. Ainsi, il avait à loisir la possibilité de noyer chagrin et idées noires comme il le voulait et sa conscience se taisait. Cela devait être superbe à voir, ce petit ange le représentant, en robe blanche avec une auréole sur la tête et de la barbe, très Jésus-style, une mini-bouteille à la main en train de hoqueter en tentant de faire le moins de bruit possible étant donné que son silence était le sésame lui ouvrant les placards du bar et du péché. Et cette apparition dansait une gigue endiablée sur l’épaule du thésard, alors qu’il arpentait les couloirs de l’école en essayant d’avoir l’air concerné et concentré, se rendant à la bibliothèque pour rendre une pile de livres qui tanguait dangereusement. Heureusement pour lui, on mettait cela sur le dos du poids de la connaissance et non du grammage de son sang. Il parvenait à rester sobre en journée, peut-être parce que sa conscience était assez ivre pour deux. Elle dansait un tango avec son alter-ego démoniaque quand il répondait à une question en travaux dirigés de mythologie, elle se prenait pour John Travolta quand il remplissait son plateau à la cafétéria. En clair, sa conscience avait pris des vacances et se prenait pour une star de la danse ou de la chanson à loisir, preuve qu’il la bridait sans doute, elle qui rêvait de scènes et de salles combles et lui qui la reléguait à parcourir avec lui des ouvrages poussiéreux sans discontinuer.

Que se passait-il dans l’esprit d’Aramis pour qu’il se mette ainsi à personnifier sa conscience et à lui attribuer une existence propre ? Il se détournait simplement de la sienne, préférant se concentrer sur les rêves d’un autre, et se dire qu’il devrait peut-être les exaucer. Oui, le thésard buvait beaucoup trop, dernièrement, et même si cela était uniquement en soirée, les dégâts étaient assez importants. Après tout, s’abrutir pour supporter sa vie était un phénomène plutôt connu, certaines séries moldues décrivaient même certains génies qui décidaient de détruire leurs facultés de raisonnement avec du sirop pour la toux (Richard, si tu nous lis …). Alors c’était exactement ce qu’il était en train de faire : il faisait taire la douleur et les pensées noires comme il le pouvait pour supporter son quotidien, bien trop peuplé pour qu’il se laissa aller totalement à son désespoir. Que dirait Basile s’il le voyait dans un couloir, rasant les murs avec des lunettes de soleil pour combattre sa gueule de bois carabinée ? Que ferait Leatrix s’il se mettait à la questionner sur une potentielle malédiction résultant dans la mort des proches d’une personne, existant depuis les temps anciens ? Il ne le savait pas. Ils seraient sans doute désarçonnés, ils ne comprendraient pas. Alors il préférait leur éviter ces soucis. Avoir l’air aussi normal que possible en journée et acheter sa conscience qui n’aurait sinon pas manqué de lui dire qu’il avait besoin d’aide pour ne pas retomber dans la spirale infernale qu’avait été son quotidien quand Aurore était morte. Et continuer d’avancer comme il le pouvait, attendant des jours meilleurs qui viendraient. Pour mieux s’en aller après, sans le moindre doute. Mais il en avait profité, de l’année passée, de ce sentiment de tout pouvoir recommencer à zéro. La remontée était superbe, mais la chute qui suivait était effrayante. Et pour l’instant, il avançait dans le noir le plus total, seulement éclairé par l’auréole de sa conscience déchue qui clignotait comme un néon fatigué.

Et bien sûr ses pages de thèse qu’il tentait d’avancer. Il n’avait pas encore touché à une seule bouteille, il voulait avancer pour présenter quelque chose à sa tutrice le plus rapidement possible, pour lui prouver qu’il parvenait encore à être utile (même si elle ne serait sans doute pas dupe, il n’avait pas été spécialement brillant quand il avait rendu visite au plus chou des couples Playmobils de la planète en Egypte pendant l’été) mais il devait au moins faire l’effort. Fenêtre ouverte, l’air de ce début d’automne lui parvenait et chatouillait ses narines de façon quasiment agréable. Il releva la tête pour contempler l’île, et la mer surtout que l’on apercevait de ses appartements. Le cadre était idyllique. Superbe. Mais pour lui, quelque part, le hurlement d’Ambroise résonnait pour l’éternité. Mâchoires serrées, il baissa les yeux sur son parchemin où son écriture en pattes de mouche avait esquissé quelques lignes de plus qui ne seraient sans doute pas assez. Un soupir las lui échappa et il passa une main fatiguée sur son visage. Pourquoi lutter ? Il se pencha et commençait à ouvrir le tiroir quand un bruissement d’ailes l’arrêta dans son élan. Non, ce n’était pas sa conscience qui essayait de reproduire une scène de Top Gun en chantant « Take My Breath Away ». Il s’agissait en réalité d’un volatile qu’il connaissait plutôt bien. Surpris, il flatta la tête de l’animal avant de tendre la main pour se saisir de la missive qu’il parcourut rapidement.

Citation :
On se doit un duel au sommet depuis trop de temps. Si tu viens, je serai au lieu dit jusqu’à 16h. Pas plus.

Aramis laissa le papier s’échapper de ses doigts et regarda la chouette reprendre son envol gracieusement. C’était tout Hester. Ils ne s’étaient pas vus de l’été, s’évitant plus ou moins sciemment, plutôt plus que moins en ce qui le concernait, par ailleurs. S’il était un ami détestable de l’avoir ainsi écartée ? Ils savaient l’un comme l’autre qu’ils n’auraient été d’aucun secours l’un pour l’autre dans l’état dans lequel ils se trouvaient. Qu’auraient-ils fait ? Auraient-ils tous deux du pleurer ensemble la mort de cet ami plus que proche qui les laissait orphelins tous les deux ? Aurait-il du lui demander ce qu’il était advenu d’Armand, quand son décès était devenu une évidence ? Quel été cela aurait été ! Et pourtant il y avait bien une chose qu’ils auraient pu faire, et son amie venait de mettre le doigt dessus. Se battre. Il se leva mécaniquement et reproduisit les gestes qu’il avait faits cette nuit-là. Il avait revêtu cette tenue sombre, accroché ses gants à sa ceinture, ceint son fleuret et était parti. Chaque pas cognait douloureusement dans sa poitrine et il dévala les escaliers en mettant finalement ses gants avant l’heure. Il n’avait pas envie d’en parler et se doutait qu’elle non plus. Remettre ce rendez-vous venait à se souvenir que c’était ce qu’ils avaient été sur le point de faire quand tout avait commencé et il était persuadé que ni l’un ni l’autre n’en avaient envie. Fouler le sol du parc fut une torture mais il avança. Les yeux si bleus du thésard s’étaient teintés de gris et le voile qui s’y était abattu ne fit que s’épaissir alors qu’il s’approchait du « lieu dit ». Il ne pouvait plus le regarder de la même manière c’était là qu’ils s’étaient retrouvés, Ambroise et lui. Et c’était à cause de ce lieu qu’il avait trépassé. Ce fut donc en luttant contre le poids de son cœur qu’il gravit les degrés le menant à l’étage. Et quand il déboucha, la seule chose qu’il vit fut le bout du fleuret de l’Auror, dirigé vers son cœur.

En garde. Et que le combat ne cesse tant que l’un de nous n’a pas explicitement déclaré forfait. Un énoncé simple, qui lui convenait et dans lequel il ne chercha pas à creuser plus en avant. Il ne lui avait fallu qu’un regard à Hester pour voir que ses yeux reflétaient la même chose que les siens. La lame chuinta dans e fourreau quand il l’en sortit et il répondit, se mettant en garde : Qu’il en soit ainsi. Le tremblement de sa voix était faible mais perceptible. Il n’avait pas la capacité de son amie à se forger une carapace impénétrable. Différence de caractère, différence d’entraînement, différence de profession. Mais il n’avait pas son talent. Son torse se soulevait et se baissait à un rythme saccadé alors qu’il l’observait. Il l’observait attentivement mais n’avait pas cette maîtrise de lui qui faisait de lui un bretteur hors pair. Il était nerveux. Il était fatigué. Et, alors qu’il n’ouvrait jamais le jeu, préférant voir comment son adversaire engageait le combat, ce qui donnait le ton de la passe, ce fut lui cette fois qui tenta la première botte. Simple. Sans fioriture. Mais il voulait en finir. Que les lames parlent à leur place. Et qu’on oublie le reste. Et ce n’était pas sa conscience, plus Jack Sparrow que Jésus, avec son sabre et sa bouteille, qui allait le contredire.
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