Rencontre (nom fem.) ; Deux regards qui se croisent, quelques verrres d'alcools, et un touriste américain oublie sa solitude dans les bras d'une demoiselle locale. Les rencontres se terminent parfois dans un lit, pour ignorer le froid, dans l'étreinte désespérée du moment. Les rencontres se terminent parfois mal, quand le touriste s'en va en titubant au bout de quelques heures. La rencontre sera visuelle ensuite, via de longs regards échangés depuis l'autre côté du comptoir. Éventuellement, ils se retrouveront dans un coin de cave, mais il finira par repartir vers le monde et sa vraie vie, et elle se retrouvera toute seule.


Bébé (nom masc.) ; Petite chose bruyante qui arrive généralement neuf mois après les rencontres sus-mentionnées. Responsabilité sérieuse. Seule famille de la génitrice, qui s'attachera par conséquent à ladite petite chose bruyante et en fera la seule personne qui compte. Synonyme : Branwen

Papa (nom masc.) ; Définition inconnue. Personne absente, que l'autre parent appelle généralement "ton père, un pauvre type ramassé dans un bar". A.k.a personne qui ne nous manque pas, parce que comme le répète l'autre élément parental, personne n'a besoin d'un imbécile pour rentrer et mettre ses pieds sous la table en perpétuant un système patriarcal injuste. Encore moins d'un moldu, pour ce qu'on en sait.

Maman (nom masc.) ; Personne que vous n'êtes que rarement prête à devenir, mais vous ne vous en sortez pas si mal, après tout. Maladie se manifestant par un syndrome d'attachement un peu excessif et par une surcharge de travail, y compris mentale, mais nous y reviendrons plus tard.

Famille (nom fem.) ; Svana et Branwen. Synonymes : Maman, Point faible.


Ísafjörður (nom propre) ; Trou du cul du monde, perdu dans la neige et le vent. Fjord de l'ouest islandais, toute, petite ville en déclin depuis l'arrêt de la pêche. Connu pour sa musique alternative et ses festivals de musique étrange, sorciers comme moldus. Comprend un "quartier sorcier" un peu délabré à l'ambiance chaleureuse dans des maisons à colombage dont l'équilibre semble improbable. Synonyme : Maison

Magie (nom fem.) ; La cerise sur le gâteau, la crème de la crème. Cocon rassurant, normalité absolue sans laquelle Maman ne nous aimerait pas autant. Laisse penser que mettre le feu à ses rideaux par accident à l'âge de six ans est une chose merveilleuse, et que vous êtes enfin accepté dans la communauté. Fierté de la famille, même quand la famille n'est composée que de deux personnes.


Enfance (nom fem.) ; Longue période erratique caractérisée par "maman et moi". Un studio un peu crade, une intimité rassurante, l'odeur du port et le vent du large, en rêvant d'entendre le chant des baleines parce qu'après tout, elles sont juste là, sous l'eau. Moment qui dure trop longtemps, et qui s'en va un peu trop vite quand l'adulte des deux devient de plus en plus enfant, emporté par des visions de malheur et de fin du monde.

Moldu (nom masc.) ; Étranger, qui fait peur. Personne dangereuse, démunie de magie et pourtant très forte pour tout détruire, soi-même comme les autres, impression renforcée par la fréquentation d'une humanité à l'hygiène de vie douteuse sur le port. Espèce agressive et peureuse. Synonyme : croquemitaine.

Agression (nom fem.) ; Chose qui arrive quand on fait des choses un peu bizarres, enfants, et que l'on traîne dans les rues. Que ce soit par la parole ou par les actes, rituel qui renforce la conviction que les Moldus ne sont pas fréquentable.

Folie (nom fem.) ; Maladie qui frappe les mamans, surtout elles ont hérité d'une partie du don de voyance de leurs propres mères et ne savent pas comment le gérer. Visions d'horreur, rêves se mélangeant à la réalité, tristesse sans fin dont on ne sait pas ce qui l'a causée. Errances sans fin, et appels au milieu de la nuit. Ta mère est sur le port. Destruction lente et progressive d'un duo, amplifiant cris et peurs irrationnelles. Gangrène qui empire chaque jour, et qui laisse présager le pire : que retrouvera-t-on en rentrant ? Jusqu'à ce que le point de non-retour soit atteint, et que tout ce que l'on aimait ne soit plus que dégoût et lassitude.


Poudlard (nom propre) ; Intégré à treize ans, château voyant une adolescente devenir une femme et s'envoler. Repos bien mérité. École fantastique, autre monde, qui semble débarquer tout droit d'une autre planète. Refuge apaisant, étouffant également, loin de la mer et des étendues reposantes. Maison peuplée de magiciens et sorciers, de personnes agréables et d'autres détestables, toutes de moins en moins nombreuses. Lieu dont on sort neuf, en laissant toute son histoire dans un dortoir vide, prêt à affronter le monde.

Adolescence (nom fem.) ; Infini. Instant ne semblant jamais vouloir finir, durant si longtemps chez les autres et si peu chez soi-même. Moment volé qu'elle aura l'impression de manquer, tout en se disant que si c'est pour devenir stupide, elle s'en passera. Piège qui enferme tout le monde dans ses pattes griffues alors que certaines se taisent juste, croisant les doigts pour que ce soit bientôt fini.
Refuge des pestes agressives et des garçons prétentieux, et de tous ces gens qui se moquent, vous lancent des sorts, et finissent par découvrir, un jour de pluie, que les lettres que votre mère vous écrit et que vous gardez jalousement ne sont que des parchemins couverts de graffitis ineptes et de grossièretés, vous forçant à vous rendre compte que personne n'est véritablement digne de confiance.

Ami (nom masc. & fem.) ; Mythe construit par des gens qui n'arrivent pas à se débrouiller tout seuls, consisterait en une personne agréable qui ne disparaît pas dès que les choses se compliquent ou qui ne profite pas de la moindre occasion pour préférer, de façon fort logique, se montrer égoïste et faire passer son profit avant le vôtre. Synonyme : illusion.

Diplôme (nom masc.) ; Papier officiel décrétant que l'école en a plus qu'assez de vous avoir dans les pattes et que vous êtes désormais assez grand pour être responsable des bêtises que vous ne manquerez pas de faire.


Travail (nom masc.) ; Peine valant le coup, permettant de gagner un peu d'indépendance et de mettre de côté pour réaliser ses rêves. Se manifeste généralement dans l'ordre suivant : travailler comme serveuse, puis travailler comme fille au pair, puis gouvernante, pour une famille de sorciers anglais bourgeois et typiques ; servir de cobaye pour des tests de potion ; se faire engager par une vieille acariâtre pour lui masser les pieds et faire ses courses pendant qu'elle dit du mal du monde entier.

Nameless (nom propre) ; Lieu de résidence de la sus-mentionnée vieille acariâtre. Ile perdue au milieu de l'Atlantique, comme l'Islande mais en moins bien et en un peu trop chaud, peuplée de mioches de toutes les nationalités semblant prendre un malin plaisir à détruire tout ce qu'ils trouvent. Lieu de vie plutôt agréable (après tout, c'est une île) en dépit de certains individus au comportement plus que déplorable.

Au premier contact, Branwen est une demoiselle charmante. Un peu réservée, certes, elle se montrera discrète, ne parlant guère d’elle-même et souriant avec grâce. Si on lui adresse la parole, elle sera gentille – peut-être un peu distante, s’il ne s’agit que d’une conversation de pure forme. Polie, dans tous les cas, et d’une compagnie agréable à défaut d’être sensationnelle.
Au second contact, ou si vous poussez un peu plus, Bran a la réputation d’être hautaine. La raison, c’est qu’elle ne parle jamais d’elle, semble toujours se méfier de tout le monde, ne s’engageant en rien et refusant le secret de ses opinions à ses comparses qui se retrouvent face à une paroi glissante qu’ils n’ont aucun moyen de pénétrer : Branwen est un mur, un donjon de pierre lisse, que vous ne pourrez apprivoiser qu’en montrant patte blanche.

La première chose à savoir quant au tempérament de Branwen, c’est que c’est un personnage à plusieurs facettes. D’un côté, il y a la Branwen « publique », celle que les gens connaissent tous, au moins de loin : une jeune femme souriante, un peu silencieuse, efficace. Discrète avant tout : il n’est pas rare qu’on ne se rende compte de sa présence qu’au moment où elle part. Bien loin de s’en vexer, Bran cultive cette faculté, considérant de façon générale que faire des coups d’éclat et se faire repérer est une mauvaise idée, typique des nobles qui peuvent tout se permettre et des arrogants.
Elle paraît également froide. Encore une fois, ça n’est pas tout à fait faux, puisque la jeune femme évite de trop se livrer à quelqu’un qu’elle ne connaît pas.
La raison, c’est qu’elle se méfie. De tout le monde, et encore plus ceux qui sont capables de l’atteindre. Sans même parler des moldus, qu’elle considère de base comme des êtres agressifs envers les sorciers … parce qu’ils en ont peur ? Elle l’ignore. Ne veut pas le savoir. Et finalement, elle reste distante, pour mieux se préserver. Dans le même ordre d’idées, elle évite de formuler son opinion – une quelconque opinion – gardant ses pensées pour elle, ce qui peut lui donner l’air hautain. Ou renfermé.


A l’inverse, la Branwen « privée » est quelqu’un de subtil, intelligent et sensé. Débrouillarde comme pas deux, elle sait ce qui est raisonnable et ce qui ne se fait pas, et veille toujours à rester du bon côté de la barrière. Sa survie, c’est ce qui lui paraît important – et qu’importe si aux yeux des autres, ça n’est que lâcheté. Prudence, toujours, prudence pour avancer.
Si vous avez réussi à passer outre ses barrières, elle sera amicale. Souriante, attentionnée, aimable. Elle admire profondément sires et dames, dans leurs beaux atours, eux qui maîtrisent la magie et tant d’autres domaines. Elle admire ses camarades les plus doués, les plus nobles, ceux qui ont su s’élever à la force des poignets par-dessus tout. Elle les admire, et les envie secrètement, brûlant de n’avoir un jour plus rien à craindre. Mais ne vous y trompez pas : elle se sent néanmoins très seule, et reste toujours sur ses gardes. Quand elle accorde ses faveurs, c’est définitif, et une quelconque trahison est ce qu’elle redoute le plus, et n’aurait d’autre effet que de la faire fuir sans retour possible. Elle est exclusive en amour comme en amitié, tant son affection est difficile à gagner et intense.
Branwen a peur. Vigilance constante, comme dirait l’autre, parce qu’elle présage toujours le pire, ayant du mal à envisager une longue vie pleine de bonheur. Peur des ombres qui lui rappellent par trop les sorts qu’une mère affolée jetait à tort et à travers, ses nuits d’enfants qui la terrorisaient. Peur des moldus, qui sous des dehors bienveillants, se montrent aussi cruels que leurs faibles capacités le permettent.


Elle est indépendante : ne jamais compter sur les autres, c’est ce qu’elle s’est obligée à apprendre tant bien que mal et ce que la vie lui a enseigné. Elle prend ce qu’ils ont à lui offrir, mais refuse de se reposer sur des quelconques lauriers et n’a qu’une envie, progresser pour enfin, être capable de se défendre seule. Inventive également, ce qui l’a probablement sauvée à maintes reprises. Et finalement, un peu compliquée, et si peu sûre d’elle qu’elle n’a guère changé depuis l’époque où elle n’était qu’une gamine apeurée, sinon par la ruse que la vie s’est chargé de lui enseigner.