♦ PARCHEMINS POSTES : 773 ♦ PSEUDO : anonymous ♦ CREDITS : * ♦ ARRIVEE A ELDERWOOD : 11/02/2012 ♦ LOCALISATION : Sur un balai, dans un bar, ou dans les vapeurs d'un vernis à ongles.
Sara Costantini
Revelio
& Me, myself and I ♦ AGE; ANNEE & ECOLE: 27 ans, thésarde et conférencière en vol, ex-Beauxbâtons ♦ DEDICACES:
Sujet: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Sam 13 Oct - 21:02
Spoiler:
INFORMATIONS SUR LE SUJET
Date : Deux jours avant le bal de rentrée (septembre 2012) Intrigue en cours : Avant le bal Protagonistes : Sean C. Kiely et Sara Costantini Statut du sujet : Privé Intervention du MJ : Nope !
« I don't know where to start, I'm just a little lost I wanna feel like we never gonna ever stop I don't know what to do, I'm right in front of you Asking you to stay, you should stay... »
L'été n'avait pas été une partie de plaisir. En réalité, Sara l'avait vécu comme une séance de torture, une de celles qui ne prennent jamais fin, à l'instar des supplices de l'enfer grec. Le soleil n'avait plus caressé sa peau comme d'habitude, le ciel n'était plus aussi bleu, et le moindre de ses plaisirs avait été réduit à néant par la disparition de celui qu'elle considérait comme son père. Il lui avait fallu du temps, des efforts et des amis tenaces pour se décider à sortir à nouveau de sa chambre de Colorado Springs, où elle s'était barricadée avec ses souvenirs et ses espoirs fous de revoir Gregori vivant un jour. Parler avec Eterna ne l'avait pas aidée à faire son deuil, au contraire; mais ça lui avait permis, à défaut d'accepter la mort de son père de cœur, d'espérer que quelque part, son corps était encore animé par la vie. Le contraire aurait donc été d'autant plus cruel à assimiler maintenant, et pourtant, c'était ce qui l'avait fait tenir. Elle n'avait pas fait ses adieux à Gregori, et n'était pas prête à les faire. Cet espoir qu'elle nourrissait aux côtés d'Eterna de le voir en vie ne faisait que retarder l'échéance inéluctable. Quelque part, elle le savait, mais rejetait cette évidence comme ses envies subites de changer de couleur de cheveux. Mais elle s'efforçait d'y croire, de voir des indices dans chaque seconde de cette longue nuit qui les hantait encore tous. Parce que c'était ce qui l'avait fait remonter sur son balai, l'avait fait sortir et découvrir Colorado Springs hors de sa petite chambre. Mais malgré tout, malgré ce bonheur qui s'était offert à elle, tout s'était avéré plus terne, plus fade. Elle avait profité, fait semblant ; elle avait simulé la plupart de ses sourires, mais ceux qu'elle n'aurait jamais besoin de forcer étaient ceux que lui procurait la simple présence de ses amis -ceux qui avaient survécu à ses cris, ses rejets et son chagrin, et fort heureusement, cela représentait un pourcentage relativement important de ceux qui avaient toujours été à ses côtés.
La rentrée à Elderwood s'était faite à la fois doucement et brutalement. Sara avait vite retrouvé ses repères, parmi lesquels, son appartement qu'elle n'avait plus rangé depuis quelques temps... et un certain Sean Kiely. Les structures des bâtiments qui avaient été détériorées pendant la fameuse nuit avait été réparées, consolidées, comme pour repartir sur de nouvelles bases. Mais au fond d'elle, la brune se demandait si tout le monde pourrait continuer à aller de l'avant. Ces jeunes qui avaient perdu un membre de leur famille, un ami, un amoureux ou une amoureuse... Elle ne savait elle-même pas comment elle avait pu revenir là, même si la réponse était pourtant simple et triste : elle avait avancé aveuglément vers ce qui était programmé depuis des mois, des années. Une nouvelle année scolaire, une nouvelle année de thèse. Le chemin était flou, empli de brouillard, mais elle avançait. A tâtons, mais elle avançait. Retrouver l'école et l'archipel avait été douloureux, mais aussi réconfortant. La peur ne la quittait pas pour autant, cette peur qui la rongeait de voir à nouveau disparaître un être cher. Et c'était là, à Nameless, que tout s'était passé. Mais c'était aussi là qu'elle avait vécu une de ses plus belles années, là où elle avait retrouvé ses deux meilleurs amis et Eterna, là où elle avait rencontré de nouveaux visages qu'elle avait adoptés très vite, comme Meleager, Luis, Fedor... Sean. Là où elle avait retrouvé Gregori... Cet endroit était empli de souvenirs tous différents les uns des autres : une première rencontre avec Jude Kassidy, ces matchs de quidditch pour lesquels elle s'était passionnée, une rencontre humide avec Istvan...
Il lui avait fallu une semaine pour s'habituer à fréquenter ces lieux à nouveau. Mais ses constantes étaient là pour lui rappeler que la vie continuait malgré tout. Istvan, Natalia, Meleager, Luis... Ils étaient tous là, affectés à leur manière. L'italienne s'était sentie coupable de les avoir éloignés de sa vie pendant ces longs mois où ses relations sociales s'étaient faites bien trop rares pour une Sara Costantini classique. Les cours avaient repris calmement, mais elle n'avait pas repris ses vieilles habitudes pour autant. Elle n'allait plus voir Gregori sur des coups de tête, par exemple. Par contre, elle s'était décidée à travailler sérieusement sur sa thèse -les bonnes résolutions de nouvelle année, on connaît tous ça, faites pas les innocents ! Ce jour-là, jour de pleine semaine, elle s'était donc décidée, dans un moment de réflexion intense, à rejoindre Sean Kiely pour lui poser quelques questions. Sa liste d'interrogations était prête, là, quelque part dans sa matière grise. Elle saurait les retrouver en temps voulu. Elle s'était donc rendue jusqu'au bureau de son directeur de thèse mais arrivée là-bas, ne l'avait pas trouvé. Il devait avoir cours, et elle s'était sentie bête de ne pas y avoir pensé. Elle avait donc laissé un morceau de parchemin déchiré sur son bureau où elle lui proposait de passer à son appartement dès qu'il aurait un peu de temps, puisqu'elle avait quelques points à éclaircir concernant ses recherches.
Laissant la note griffonnée derrière elle, Sara était donc retournée passer le reste de l'après-midi chez elle, et, je ne vous le cache pas, avait rapidement abandonné l'idée de travailler pour la reporter au lendemain. En effet, son vernis à ongles écaillé s'était imposé à elle alors qu'elle tournait les pages d'un livre, et il avait été impératif de procéder à une manucure complète. S'en était suivie une séance de déprime lorsque ses yeux noisettes étaient tombés sur une photo encadrée d'elle et de son père de cœur, alors qu'elle séchait ses ongles en imitant un oisillon qui s'envole pour la première fois -des petits battements d'ailes totalement inutiles qui donnent tout de même l'impression de ne pas être passif. Elle se força cependant à mettre un terme à cette rechute en rejoignant une baignoire qu'elle remplit de produits odorants. La mousse était apparue probablement plus vite que prévu, mais elle ne s'en plaignit pas. Le parfum était à la fois doux et fort, et il formait une sphère protectrice pour la jeune femme qui se sentait alors en sécurité. Elle s'était glissée dans la baignoire en laissant à nouveau son esprit vagabonder, mais, contrairement à ses attentes, elle s'endormit. D'un sommeil profond, et pendant une durée indéterminée. C'est un claquement insistant qui la sortit de ses rêves parfumés, et alors qu'elle ouvrait doucement les yeux, les sourcils froncés par la lumière artificielle de sa salle de bain, elle réalisait que quelqu'un frappait à sa porte. Sa réaction fut vive et brusque : elle se débattit dans l'eau refroidie en projetant de la mousse sur les murs et finit par trouver appui au fond de la baignoire pour se lever et en sortir. Elle attrapa le peignoir tacheté de mousse et s'en enveloppa sans même prendre la peine d'observer l'image pourtant approximative que lui aurait reflété le miroir. De la mousse dans ses cheveux à moitié mouillés, la peau fripée par l'eau et le teint rosé par la chaleur ; elle ne vit rien de tout cela alors qu'elle se précipitait à la hâte vers la porte de la salle de bain. Elle se contenta de chuter monumentalement en glissant sur un amas mousseux. En se retenant à son lavabo, se furent les genoux qui prirent, mais le son sourd qui accompagna la-dite chute l'inquiéta plus que de raison. Elle ne put s'empêcher d'accorder un « ça vaaa, rien de cassééé ! » à Istvan, Natalia, Meleager, ou peu importe qui venait lui rendre visite. La brune se releva rapidement sans prêter aucune attention à son allure, trop pressée de voir quel ami avait décidé de faire un détour par son chez-elle. Pieds nus, elle se rua donc hors de la salle de bain, sentant les picotements de ses genoux commencer à la tirailler, rattrapant son peignoir qui se faisait la malle en dévoilant un peu trop de peau, et ce même si elle avait eu à faire à son meilleur ami gay -coucou Chen ! « Hey j'sais pas qui c'est mais va falloir m'aider à nettoyer la salle de bain... » commença-t-elle en traversant son salon, criant presque, juste histoire d'être sûre qu'on l'entende de l'autre côté -autant ne pas parler toute seule, v'voyez l'idée. Elle gloussa en imaginant Natalia nettoyer sa baignoire et son petit orteil ne manqua pas de heurter la table basse qui se trouvait là, sur le passage. Elle ne reconnut pas elle-même le hurlement qui sortit de sa gorge. Ses yeux étaient écarquillés de douleur, un peu à la Bilbo Baggins qui veut récupérer son anneau, en somme -enfin, en plus sexy quand même ! Elle avait son peignoir qui glissait, je vous rappelle. Elle se traina ensuite plus lentement vers la porte, n'arrivant plus à rassurer son futur interlocuteur, vérifiant en priorité que son orteil était toujours là -mais vue la douleur, il était encore bel et bien là-, et toujours bien accroché. La tache rouge vif du bout de l'orteil indiquait également que le vernis était encore présent -et même pas écaillé, celui-là!-, et donc que l'ongle l'était également, ce qui était bon signe. Les yeux amplis de larmes réflexes, elle s'accrocha à la poignée de la porte en l'ouvrant, hurlant pour accueillir le nouvel arrivant : « J'espère que c'est Fedor, j'ai besoin qu'on me soigne ! »
Et Sara se pinça aussitôt la lèvre, lâchant la poignée de porte pour remonter le peignoir qui s'évertuait à glisser sur ses épaules. « Bonjour, monsieur Sean... » commença-t-elle alors qu'elle se souvenait que oui, elle l'avait appelé à l'aide. Et, le plus naturellement du monde, elle demanda : « J'peux avoir un bisou magique ? Je suis blessée, je souffre, je vais pleurer mais j'ai du mascara. T'es le seul à pouvoir me sauver... » Et elle jeta un coup d'oeil à son intérieur et à la traînée humide qu'elle avait laissée sur son passage. Lançant à Sean un regard coupable, elle ajouta : « J'ai oublié mes questions... Mais si tu veux rentrer, je peux peut-être les retrouver ! »
Dernière édition par Sara Costantini le Lun 13 Mai - 15:09, édité 1 fois
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Sean C. Kiely
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Mer 27 Fév - 0:19
Sean n'avait jamais eu de réelle aisance avec les filles. Pour tout vous dire, il était même souvent le premier étonné quand une s'intéressait à lui, et il n'avait pas eu tant d'aventures que ça. Cela ne l'avait, pour ainsi dire, jamais vraiment intéressé ; à la période où tout adolescent ne pensait qu'à se mettre en couple, lui avait voué sa vie au Quidditch. Et puis, il n'avait jamais été très à l'aise avec sa "réputation", étant le frère du Directeur, fils d'un ancien joueur de Quidditch et d'une commentatrice de renommé mondiale, sans parler du frère cadet qui avait fait carrière dans la politique... Les filles lui avaient donc plus ou moins toujours tourné autour, et cette attention qu'il générait alors le gênait. Cela s'était d'autant plus accentué lorsqu'il était devenu joueur professionnel, et il s'était retrouvé encore plus démuni devant l'attitude des donzelles à son égard.
Il y avait eu, bien sûr, quelques amourettes de courtes durées, durant sa scolarité, ainsi que quelques histoires plus "sérieuses", mais au final, peu avaient réellement comptées, si ce n'était pour Noah avec qui il était resté un an avant de devoir avorté leur relation à cause de la distance... Et, bien sûr, Gillian. Il n'avait, d'ailleurs, pour cette dernière, rien provoqué. Cela lui était tombé dessus comme ça, un beau matin (ou plutôt, une fin d'après-midi, pour être exact), et il avait alors réalisé que c'était sûrement le destin qui les avait réuni. Pourquoi sinon aurait-il souhaité passer le reste de ses jours avec elle en dépit du mal que cela avait fait à sa famille, si il n'avait pas cru si fort en ce qui les unissait alors ? Quoi qu'on puisse en dire, Sean avait toujours été un garçon droit, et loyal, c'est pourquoi tomber amoureux de la fiancée de son frère lui avait autant brisé le coeur qu'il avait brisé le sien, et aujourd'hui... Aujourd'hui, et bien, il considérait que ce qui lui était arrivé était un retour d’ascenseur justifié. Sûrement aurait-il dû le voir venir. Ou peut être pas, en réalité. Peut être que le fait qu'il lui ait tellement fait confiance faisait de lui ce qu'il était, et avait toujours été : c'est à dire un être généreux, confiant et naïf, qui voyait le bien en chaque personne, et ce depuis toujours, et qu'il n'aurait dû changer ça pour rien au monde. Et c'est ce qu'il avait fait.
Ce soir-là, Sean était donc lui-même. Il s'était rendu chez Sara sur un coup de tête après avoir vu sa note, abandonnant tout ce qu'il comptait faire entre-temps pour venir la voir à la place (de toute façon, il avait déjà oublié ce dont il s'agissait) et, s'il n'ignorait pourtant pas la raison de ce fait en partant de chez lui, en chemin, il ne savait plus très bien ce qui l'avait décidé à venir. C'est pourquoi, lorsqu'il toqua chez elle, il n'avait plus qu'une très vague idée du pourquoi de sa présence sur son pallier. Se frottant la nuque alors que nulle réaction ne lui provenait de l'intérieur, il re-toqua une seconde fois, au cas où, avant de s'apprêter à s'en aller quand des bruits indistincts lui parvinrent enfin. Attentif à ce qui se passait à l'intérieur - et croyant distinguer des signes de luttes - il colla son oreille à la porte en y plaquant les deux mains pour demander à travers le bois. « Tout va bien là dedans ? » Il n'était pas réellement inquiet, cependant, il trouvait qu'elle mettait beaucoup de temps à arriver... Soudain, il eut un éclair de génie et se recula d'un coup. Si ça se trouvait, elle n'était... Pas seule. Il se surprit donc à espérer que sa venue n'était pas... Inopportune, dirons-nous, et prononça distinctement en réponse aux voix à l'intérieur, ignorant à qui elle étaient adressées.
« Je peux repasser plus tard ! » Commença-t-il tandis que la porte s'ouvrait à la volée sur une Sara... Disons, en étonnante posture - sans mauvais jeu de mot en rapport avec la préalable supposition d'ébats amoureux passionnés. Quoi qu'en réalité, sa tenue était pour le moins... Appropriée à ses prédictions, et son air essoufflé également. Alors, quand elle se mit à parler, il faillit rater le coche et n'intégra, pour ainsi dire, que la moitié des informations - parce que ça lui suffisait pas d'être à moitié aveugle, pour le coup il était aussi à moitié sourd... Ou juste un peu idiot, à vous de voir. « J'espère que c'est Fedor, j'ai besoin qu'on me soigne ! ... Bonjour, monsieur Sean... J'peux avoir un bisou magique ? Je suis blessée, je souffre, je vais pleurer mais j'ai du mascara. T'es le seul à pouvoir me sauver... J'ai oublié mes questions... Mais si tu veux rentrer, je peux peut-être les retrouver ! » « Heuuu... Tu es sûr que je peux entrer ? » Trouva-t-il bon de s'enquérir en se dandinant légèrement - sait-on jamais qu'elle ait caché un potentiel amant dans le placard et que... Non, à part ça, je vous arrête de suite, il ne regarde jamais de téléfilms moisis à l'eau de rose, ja-mais. « Je ne voudrais pas te déranger. Tu attendais peut être quelqu'un d'autre... De plus Fedorien, quoi. » Un rire nerveux - et passablement stupide - dépassa ses lèvres alors que, de nouveau, il se passait la main contre la nuque, ébouriffant ses cheveux, histoire de se donner une espèce de contenance. Autant il aimait énormément sa thésarde, autant parfois, elle le perturbait. Il fallait dire qu'elle était plutôt difficile à suivre, et que, déjà, une personne normale réussissait à l'être pour notre cher professeur de Vol dont la capacité d'attention égalait plus ou moins celle d'un paresseux mort. Alors imaginez un peu... Il devait mobiliser toutes ses ressources pour essayer de rester à niveau. Et, du coup, une fois encore, il ne savait plus bien ce qu'il faisait là.
Avisant qu'elle avait parlé de blessure et de questions, il fronça les sourcils avant de demander, soudain soucieux : « Tu t'es fait mal ? » Avança-t-il avant de la toiser de haut en bas et de bas en haut, bref, sous toutes les coutures - même si les peignoirs n'en ont pas beaucoup - pour finir par lancer : « Je doute que mes bisous soient réellement magiques, mais... J'ai un bon coup de baguette pour ce qui est des petits bobos. Déformation profesionnelle et... Personnelle, aussi... Les chutes innombrables, la vie avec une infirmière, toussah toussah... » Tout en parlant, il avait commencé à faire de grands gestes, touchant son front, ses coudes, ses avant-bras, le tout en faisant virevolter sa baguette qu'il avait sortie, en prévision, avant de ne plus songer qu'il l'avait à la main. Il sentait qu'il se perdait en élucubrations et commençait à donner un tournant à la conversation qu'il n'allait guère aimer, c'est pourquoi il ajouta simplement : « Enfin, bref. On disait quoi, déjà ? » Le tout le plus naturellement du monde. Après tout, elle avait l'habitude. Sur ce point, tous deux se ressemblaient : ils étaient forts pour commencer des phrases et ne pas les finir, partir sur autre chose et se perdre en association libre pour ne plus savoir par quel bout prendre la conversation, ayant oublié la façon dont elle avait démarrée.
Dernière édition par Sean C. Kiely le Jeu 23 Mai - 18:20, édité 1 fois
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Jeu 28 Fév - 23:06
L'été avait été long, interminable. Sara s'était sentie incroyablement seule, alors que les visages connus défilaient pour l'aider dans sa peine. Elle les avait refoulés pour la plupart, prétextant un besoin de solitude, une nécessité de se retrouver face à elle-même et à la perte qu'elle endurait. Mais au fond, il y avait des constantes qui avaient su s'imposer malgré ses rejets récurrents, parmi lesquels Eterna, et... et Sean Kiely. Ces derniers mois avaient permis à Sara, à défaut de l'aider à faire son deuil, de se rapprocher de son directeur de thèse comme elle le pensait impossible. Il subissait lui aussi les affres d'une disparition, et malgré la douleur que cela engendrait chez les deux partis, ce point commun avait posé leurs cœurs sur la même longueur d'onde. Il était sans doute plus facile de parler de sa douleur avec un autre être meurtri par une perte. C'était cruel et sombre mais pourtant, c'était probablement ce qui apportait le plus de réconfort à Sara; savoir qu'elle n'était pas la seule à souffrir. Simplement espérer que d'autres s'en relèvent, les accompagner dans leur chagrin pour mieux les voir se relever, et aspirer à atteindre ce même objectif elle-même à son tour. Sean lui avait apporté ce soutien, avait représenté une des rares béquilles qu'elle avait accepté d'avoir à ses côtés pendant ces longs mois de déchéance. Cette douleur qu'ils partageaient avaient fait qu'ils se comprenaient, qu'elle n'avait même pas besoin de parler pour se sentir écoutée. Elle s'était surprise elle-même à se rapprocher de son directeur de thèse, éminent joueur de quidditch -parmi ceux qu'elle admirait le plus-, et heureux propriétaire d'une bonté exceptionnelle et des plus belles prunelles bleues qu'il lui avait été donné de croiser. Si elle avait su quelques années auparavant qu'elle ouvrirait la porte de son capharnaüm d'appartement en peignoir à Sean Kiely... Elle aurait sans doute arrêté de boire et adopté une hygiène de vie plus raisonnable pour ses neurones.
Mais en réalité, seul le temps qui s'était écoulé pouvait expliquer cette scène surprenante. Lorsque l'Italienne avait découvert l'identité de la personne qui encadrerait sa thèse, son cœur s'était mis à battre à la chamade, excité par l'opportunité qui se présentait. Mais quand elle avait rencontré l'homme, elle s'était rendue compte d'autre chose encore : c'était un homme. Un homme dans toute sa splendeur, un homme souriant, confiant, bienveillant. Ce sourire qu'il avait affiché au grand public était bel et bien le sien, et non celui de quelqu'un qu'il aurait pu prétendre être. S'ils s'étaient toujours parfaitement bien entendus -le rêve pour une Sara qui travaillait avec un tel modèle-, leur rapprochement avait été plus le fait du hasard et d'une suite d'événements malheureux que celui d'une collaboration académique. Au fur et à mesure des mois, Sara avait laissé de côté le culte qu'elle lui avait voué depuis des années pour une admiration toute autre. Lorsqu'elle avait ouvert la porte de son appartement, essoufflée par sa course, elle ne se tenait donc pas devant celui qu'elle s'était imaginé depuis années, mais devant celui qui était tel qu'elle l'avait imaginé tout ce temps. « Je peux repasser plus tard ! » avait-elle entendu en ouvrant la porte, rassurée d'avoir pu s'accrocher à sa poignée de porte avant de trouver l'occasion de glisser à nouveau. Considérant que la réponse à la proposition de Sean était évidente, elle était aussi partie dans son petit monologue. Merde, les questions... Elle se souvenait à peine avoir bossé sur sa thèse ce jour-là, tant sa séance de manucure et son bain avait été reposants. Par contre, elle se souvenait très bien avoir senti son cœur se déchirer une fois encore en tombant sur une photo d'elle et de Gregori... Mais cette scène se déroulait tous les jours; aussi, ce moment n'était jamais trop loin. Le réveil était donc aussi doux que brusque, puisqu'il avait été brutal, mais que c'était petit Kiely qui frappait à sa porte... « Heuuu... Tu es sûre que je peux entrer ? » insistait pourtant celui-ci, visiblement gêné par quelque chose. Elle arqua un sourcil et se retourna vers sa cuisine pour tenter de mettre la main sur ce qui le faisait hésiter à entrer. « AHHHH ! » hurla-t-elle en comprenant de quoi il en retournait. « Oui, c'est un peu humide, mais je pense que tu sais nager, non ? » demanda-t-elle le plus sérieusement du monde en lâchant la porte pour accrocher ses mains à son peignoir. « Je ne voudrais pas te déranger. Tu attendais peut être quelqu'un d'autre... De plus Fedorien, quoi. » Levant les yeux au ciel avec sourire amusé, la brune répondit, penchant la tête avec malice : « Une entrée Seaniesque sera tout aussi appréciée. Si tu sais soigner. » Pendant qu'elle parlait, elle le voyait l'observer de haut et bas, et passer la main dans ses cheveux, visiblement nerveux. « Tu t'es fait mal ? » demanda-t-il finalement alors qu'elle s'accrochait de plus en plus à son peignoir, se demandant s'il n'était pas troué, ou quelque chose de cet acabit. Pas qu'elle ait une idée très précise de ce que pouvait être la pudeur, mais étrangement, devant cet homme-là se réveillait un côté prude dont elle n'avait pas conscience. Jetant un coup d’œil à son genou éraflé et à son orteil... et bien, en fait, l'orteil ne pouvait pas (encore) témoigner du choc dont il venait d'être victime, Sara releva la tête vers son directeur de thèse avec un moue attristée. « C'était une épreuve de Koh Lanta pour ouvrir cette porte, j'te jure. J'suis sûre qu'il reste des piranhas dans ma baignoire, d'ailleurs. » Finissant par renifler, elle ajouta : « Blessures de guerre. » Et déjà, Sean proposait des solutions, bien que son agitation n'était guère rassurante. Il avait sorti sa baguette et faisait de grands gestes dont Sara ignorait s'ils étaient contrôlés ou non. Tandis qu'il parlait, illustrant ses propos par une gestuelle nerveuse, l'Italienne s'était plaquée contre sa porte en se penchant légèrement vers l'avant... juste pour qu'aucun sort ne la touche de plein fouet, par accident. « Je doute que mes bisous soient réellement magiques, mais... J'ai un bon coup de baguette pour ce qui est des petits bobos. Déformation professionnelle et... Personnelle, aussi... Les chutes innombrables, la vie avec une infirmière, toussah toussah... » disait-il. « Je doute pas de tes capacités avec ta baguette » commença-t-elle à répondre non sans un sourire malicieux, avant de reprendre, plus sérieusement : « Mais je maintiens ma demande de bisous. » Se redressant brusquement, elle attrapa le bras de Sean doucement pour qu'il se calme et arrête de tenter le diable avec sa baguette. « J'en connais un qui a trop bu de café. En fin de journée, c'est pas raisonnable... »
Ils marquèrent une pause, s'entendant à demi-mot pour remettre leurs idées en place chacun de leur côté. « Enfin, bref. On disait quoi, déjà ? » demanda finalement le professeur. Sara leva son regard noisette vers lui, alors que son minois affichait un air interrogateur particulièrement marqué. « Bah... » commença-t-elle en essayant de se remémorer le début de conversation qu'ils avaient eue. Puis elle fronça les sourcils, et, sans avoir lâché le bras de Sean, l'attira brusquement vers l'intérieur de son appartement. « J't'en pose des questions, moi ? » Lâchant le bras du brun et attrapant à nouveau son peignoir, Sara lança un regard affolé au désordre de son appartement. « Attention aux marches, c'est la première étape d'élimination de Koh Lanta. La deuxième, c'est la table basse, mon orteil peut en témoigner. » Elle observa les tas de magazines près de la table basse, et les verres sales sur sa table de cuisine. Et encore, tout ceci n'était que la partie émergée de l'iceberg, étant donné que le bureau où elle travaillait était dans sa chambre, et que ses livres étaient pour la plupart stockés dans son salon... « Tu veux boire ou manger quelque chose ? » Se retournant brusquement vers lui avec un index menaçant pointé non loin de son nez, elle ajouta : « Mais pas de café ! » Elle attrapa à nouveau son peignoir pour le resserrer sur sa poitrine avant de se diriger prudemment vers son frigidaire, qu'elle ouvra sans grande conviction. « Il me reste... un yaourt. Et du jus de... » Elle sortit la bouteille, qu'elle observa sous toutes les coutures avant de tendre le bras vers Sean pour qu'il puisse juger de l'état de la boisson par lui-même. « ... du jus. » Faisant danser la bouteille derrière elle pour que Sean l'attrape, Sara avait les yeux rivés sur un coin d'étage de son frigo. « Deux bieraubeuuuurres ! » hurla-t-elle, victorieuse, en les attrapant d'une main, utilisant l'autre pour maintenir son seul vêtement en place, et ses fesses pour refermer la porte du frigidaire. Elle regarda Sean quelques instants avant de lui dire : « Biéraubeurre ou jus de jus, tu choisis. » La thésarde posa les deux bouteilles sur le bar de sa cuisine et ajouta, pressée : « Jvais ptete juste m'habiller, avant qu'un pervers rentre ou que je me casse à nouveau la figure. Que je le fasse avec classe, juste. » S'éloignant de Sean avec légèreté, elle crut bon d'ajouter « ... te noie pas pendant mon absence, hein. ».
Claquant la haute porte vitrée de sa chambre, Sara ôta son peignoir avec empressement pour rejoindre sa salle de bain, où elle attrapa ses sous-vêtements et... ZWIP ! se rattrapa à nouveau au lavabo, qu'elle gratifia d'un petite sourire peu rassuré après avoir poussé un petit cri aigu qu'elle espérait avoir été suffisamment discret pour que son invité ne l'entende pas. Se redressant doucement, la thésarde enfila ses sous-vêtements à la hâte. Juste au cas où elle tomberait à nouveau et qu'un preux chevalier -Sean, par exemple- n'ait besoin de voler à sa rescousse. Elle ressortit dans sa chambre et attrapa la première robe qui lui tomba sous la main. Il fallait faire dans le pratique... puisqu'elle allait devoir se désinfecter le genou. « Prépare ton bisou, j'en ai toujours besoin ! » hurla-t-elle à l'attention de Sean en lui jetant un coup d’œil à travers la porte vitrée. Elle retourna rapidement observer son reflet dans le miroir de la salle de bain, juste histoire de vérif... Oh mon dieu, c'est ma tête, ça ? Il m'a vraiment reconnue ? Détachant ses cheveux et passant la main dedans pour leur redonner un peu de vie, elle loucha sur le fond de teint et l'anti-cernes qui lui faisaient de l’œil... Elle aurait tellement meilleure mine... Mais en même temps, il venait de la voir, son teint semblerait donc artificiel, non ? Pourquoi se posait-elle toutes ces questions ? Elle se mit à paniquer en imaginant Sean qui attendait tout seul dans sa cuisine / pièce à vivre. Elle espéra au passage qu'il ne trouverait pas la photo de Greg sur laquelle elle se lamentait quelques heures plus tôt, mais pour la première fois de sa vie, elle se gratifia de son manque d'organisation, qui permettait de noyer tout objet en sa possession.
L'image de Sean s'emmerdant profondément en attendant que sa crétine de thésarde ait fini de s'habiller la hantant, Sara abandonna l'idée du ravalement de façade et ouvrit la porte de sa chambre à la volée pour en sortir, pieds nus. Affichant une moue enfantine et un de ces regards dont elle avait le secret, elle s'approcha de Sean en lui demandant une nouvelle fois : « La patiente a le genou doublement endommagé et un orteil sur le point de partir en vacances pour ne jamais revenir. »
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Mar 21 Mai - 14:56
Oui, Sean savait nager, mais il préférait largement voler. Il fallait dire, aussi, qu'il n'était pas un modèle d'adresse et de coordination motrice. Il se cognait, à vrai dire, un peu partout, ce surtout depuis son accident... Mais pas que. Pour tout vous dire, c'était déjà plus ou moins le cas avant. Le fait était que Monsieur n'avait pas besoin d'avoir trois grammes dans le sang pour ne pas marcher droit, et d'être sonné pour ne pas regarder où il allait. C'était inné, chez lui. Un peu comme certain savait sourire en toute circonstance et d'autres pas. Sean, lui, n'avait jamais vraiment su se concentrer sur une seule chose à la fois. Tête en l'air, il l'avait toujours été, et on pouvait dire que c'était sûrement pour ça qu'il n'était doué que dans les nuages ! Là haut, dans ses cieux qu'il affectionnait plus que tout au monde, il virevoltait comme personne et était toujours premier à attraper cette si vive balle dorée sur laquelle les éclats du soleil se reflétaient. Il n'avait pas besoin de la voir, il la sentait et les yeux fermés, il pouvait l'attraper, en moins de temps qu'il ne lui en fallait pour ne serait-ce que cligner des yeux. C'était une seconde nature, chez lui, comme un sixième sens ou un don du ciel, formule plutôt appropriée quand on y pensait... C'était à se demander comment il faisait pour être aussi bon, d'ailleurs, quand on le voyait rater parfois la poignée de la porte avant d'ouvrir une salle ou se cogner maintes fois l'épaule - et toujours au même endroit - en négociant mal un virage en tournant au coin d'un couloir... Il semblait bien qu'il n'y avait que sur son balai qu'il était précis au millimètre, tel un danseur étoile ou un virtuose. Il excellait dans son art, celui du vol sur balais et des vif d'or à saisir, dans lequel il était alors capable de réaliser des figures dignes des plus grands équilibristes... C'était comme ça. Somme toute, cela pouvait se résumer très simplement et en une seule phrase : Sean Kiely personnifiait à merveille l'albatros. Majestueux dans les airs et gauche sur la terre. Mais là n'était certainement pas le sujet et, encore une fois, Monsieur s'était égaré dans des considérations qui n'avaient aucun rapport avec la situation présente, si ce n'était que Sara avait parlé de nage et qu'elle s'était manifestement cognée, comme en témoignait sa jambe. Peut être parce qu'elle aussi se mouvait mieux dans les airs, peut être pas. Il ignorait pour elle, mais il en doutait quelque peu, pour l'avoir déjà vu chausser des talons dépassant les dix centimètres... Son sourire s'élargit en sentant sa main sur son bras, et il se calma finalement pour se concentrer quelques secondes alors qu'elle l'entraînait à l'intérieur. Elle lui donna quelques consignes sur le chemin et il les suivit à la lettre avant de, finalement, s'arrêter dans la cuisine.
Tandis qu'elle se tournait vers le frigo, il s'autorisa à effectuer un bref récapitulatif. Il était dans l'appartement de Sara, Sara qui était en peignoir, et qui, à présent, lui proposait à boire. Il savait qu'il n'était de base pas venu pour boire mais pour une sombre histoire de questions, manifestement oubliées entre temps, tout comme sa propre raison sous-jacente d'être venu ici avec une idée derrière la tête. Définitivement, ils étaient plutôt mal barrés, mais peut être qu'un café - si gentiment proposé - leur dés-embrumerait l'esprit assez pour qu'ils retrouvent leur chemin l'un vers l'autre sans trop de détours sinueux... Bien que l'entrée en matière actuellement semblait vouloir démontrer plutôt clairement le contraire. Ah, attendez, un nouvel obstacle se présente. On me souffle dans l'oreillette que le café est proscrit, je répète, le café est proscrit. Cependant, il y a un yahourt et du jus... Juteux. Bien. Il semblait que le choix soit fai- Ah, non, attendez, un participant de dernière minute a décidé de s'ajouter ! « Deux bieraubeuuuurres ! » Magnifique, eut-il envie de rétorquer, nous sommes deux et il y a deux bouteilles, c'est un signe ! Mais, il n'en eut pas le temps. Au lieu de ça, la situation se compliqua de nouveau. Diante. Cette histoire n'en finissait plus de rebondir. Quel frisson ! « Biéraubeurre ou jus de jus, tu choisis. Jvais ptete juste m'habiller, avant qu'un pervers rentre ou que je me casse à nouveau la figure. Que je le fasse avec classe, juste. ... Te noie pas pendant mon absence, hein. » Le jeune Kiely acquiesça, la regardant partir avant de prendre un air pensif, jaugeant la bouteille qui s'était retrouvée il ne savait plus trop comment dans sa main. A nouveau, il se trouvait à la croisée des chemins... Ce n'était jamais trop une bonne idée de lui demander de choisir, en vérité. Ce n'était pas son fort, surtout quand la décision n'avait aucune incidence cruciale sur l'avenir proche ou lointain de qui que ce soit. Il avait, alors, tendance à peser le pour et le contre indéfiniment, se court-circuitant inutilement toute nouvelle hypothèse apparaissant, puis, à l'issue d'une laborieuse discussion avec lui-même, finissait bien souvent par tout laisser tomber pour se tourner vers autre chose... Chose qu'il aurait bien faîte en disant, à présent, qu'un simple verre d'eau lui suffisait, mais Sara s'était donnée du mal à déterrer les deux bouteilles survivantes, il s'en serait voulu d'ainsi renier ses efforts, c'est pourquoi il n'en fit rien. Que faire, donc... Il était toujours en train de se le demander quand la voix de Sara retentit de derrière la porte. « Prépare ton bisou, j'en ai toujours besoin ! » Il se contenta de hausser les épaules et de remettre à sa place initiale le jus de jus, dans la porte du frigo juste à côté du lait et du ketchup, avant de retourner à la contemplation silencieuse des deux bières. Étape suivante, il fallait à présent les ouvrir. Levant un doigt comme si ce dernier allait pouvoir lui indiquer dans quel tiroir chercher, il partit à la recherche d'un décapsuleur, avant de se souvenir finalement d'un détail très intéressant : en effet, il possédait un incroyable objet technologique, j'ai nommé : une baguette magique, et il prononça donc finalement brièvement une incantation en tapotant sur chaque couvercle, qui sautèrent l'un après l'autre sur le comptoir.
S'essuyant le front, il soupira, satisfait, avant de commenter à voix haute, ne sachant pas trop où en était Sara ni combien de temps exactement lui avait pris son questionnement et sa démarche. « J'ai opté pour les bières, sinon le lait allait se sentir seul. Déjà que t'as un yahourt en dépression depuis que tous ses colocataires ont déménagé, j'aurais pas voulu être responsable en plus de la séparation entre deux bouteilles si proches, depuis si longtemps sur le même rayonnage... Alors que les deux bières auront une belle fin. Ensemble dans la mort. Très Shakespearien, c'en est presque poétique. » Il avait pris un ton légèrement théâtral, tout en frottant légèrement sa barbe de quelques jours avant de se racler la gorge. Décidément, il ne savait plus quoi inventer... Heureusement que Sara commençait à le connaître, sinon, elle aurait pu suspecter le début d'une maladie mentale ! Il reprit donc, sans se démonter, diablement sérieux : « Dis... Du lait entier sans sa moitié, tu crois que ça donne quoi ? Du lait demi-écrémé ? » Il laissa échapper un petit gloussement avant de se reprendre. Il devait avoir l'air un peu idiot, à parler tout seul, mais il s'amusait bien, merci de vous en inquiéter. Ça va qu'elle était habituée à ses propos un peu incohérents, et que, pire, elle semblait même les comprendre ! Mieux, parfois, même, elle les partageait. Ce qui, en soi, relevait quelque peu de l'exploit. Elle ne s'en formaliserait donc pas, si elle l'avait entendu... Il s'intima quand même au silence après cet instant de perdition momentané, préférant ne plus s'enfoncer davantage, et cala les deux bouteilles fraîchement ouvertes dans sa main. Il n'eut même pas le temps de se demander quoi faire ensuite que voilà à peine quelques secondes plus tard, elle était là, et il lui tendit donc la sienne en la voyant finalement débarquer dans un timing des plus parfaits. Grand sourire au visage, il leva sa bière avant de venir taper son goulot contre le sien en guise de préambule et, alors qu'elle lui débitait ses malheurs, il eut une moue à son tour, se tordant les lèvres. « Je vois que votre état est sérieux, madame. Pensez-vous qu'un bisou va suffire ? » Il n'entendait bien évidemment par là aucun sous-entendu pervers, et aurait été bien capable lui-même de le comprendre même si on lui avait fait la remarque du double-sens, entendant simplement le possible besoin d'une assistance médicale plus poussée. Fronçant les sourcils, il ajouta toutefois avec un brin de malice : « Commencez peut être déjà par cette bière, elle vous anesthésira quelque peu, avant le remède plus... Drastique. » Il eut un air entendu. Une façon de lui signifier, au cas où elle ne l'ait pas entendu divaguer, que le choix était fait. Il avait choisi les bières, et préparait son bisou, comme elle le lui avait demandé. Brave homme, n'est-ce-pas ? Dire qu'il ne se souvenait même plus la raison pour laquelle il était venu la voir... Mais il s'en fichait totalement. Visiblement, Sara avait besoin de lui, et cela effaçait tout autre prétexte qui aurait pu le conduire à se trouver en sa présence. Comme quoi, finalement, on avançait ! Et c'est qu'ils allaient peut être même finir par aller quelque part, dîtes moi ! Et, selon les dires de sa thésarde, cela semblait également le cas de son orteil. Où, cependant, pas la moindre idée, dans un cas comme dans l'autre... Quant à savoir ce qui était exactement arrivé à son orteil, il n'en savait fichtrement rien, même s'il lui semblait avoir compris l'implication d'une table basse, mais n'ayant pas encore eu tous les détails de l'affaire, il ne pouvait le certifier. De plus, la glissade, en rapport avec sa salle de bain transformée en piscine, semblait la cause la plus probable de l'accident à laquelle il pouvait penser, et faisait également un bon coupable... Affaire à suivre. Naturellement, comme à son habitude, il s'enquit alors après ce bref instant de réflexion, plongeant ses yeux clairs dans ceux de son élève... amie... de Sara, quoi : « Tu veux que je me baisse ou ton genou ne t'empêche pas de monter ton pied sur le comptoir ? » Et bien quoi ? C'était une question très importante, puis qu'elle voulait bien un bisou, non ? Sur le pied, donc. Et le genou, ensuite, mais chaque chose en son temps. Suivez, un peu ! La situation n'était, certes, que peu pratique et un peu inconfortable, mais il ne se voyait pas refuser une dernière volonté à un orteil mourant, encore moins quelque chose à la jeune femme. Son côté Saint Bernard, un peu. Que voulez-vous, Sean était comme ça, bien trop gentil et serviable pour ne serait-ce que remettre en cause une seule seconde le jugement de sa thésarde, même face à un cas de superstition remontant à l'enfance aussi évident... De plus, il préférait ça plutôt que lui dire d'aller voir Fedor pour se faire rafistoler, allez savoir pourquoi, et puisqu'elle ne semblait pas trop avoir envie de tâter de sa baguette, il fallait bien faire avec les moyens du bord. Le bisou, donc, à défaut de la baguette. Le tout sans allusion aucune ni mauvais jeu de mot, là encore, puisque Sean est pur, innocent, beau, et admirablement ignorant de toutes plaisanteries grivoises, ne connaissant pas ce que l'on nomme "l'arrière-pensée". C'est qu'il a déjà du mal à penser tout court, le pauvre, il ne faut pas trop lui en demander, non plus. Et puis, sinon, il serait définitivement trop parfait, hein ?
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Sara Costantini
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Mar 21 Mai - 20:58
Une Sara seule était, de deux choses l'une, soit une Sara qui promettait d'exploser en bulles colorées et bruyantes, soit une Sara qui ne demandait qu'à rester cloitrée chez elle. La seconde option avait été prépondérante depuis de trop longues semaines. C'était loin d'être usuel, mais pour la première fois depuis des années, elle ne supportait plus la présence de grand monde à ses côtés, et sa seule présence l'irritait au plus haut point. Elle devait apprendre à vivre comme elle devrait le faire à partir de ce point noir qui marquait le passé de bien trop de personnes maintenant. Et même si elle avait mis plusieurs mois à s’accommoder, elle n'accepterait jamais le départ de son père de cœur, tout simplement parce que c'était impossible de se résoudre à sa mort, aussi subite, aussi cruelle. Mais quelque part, elle trouvait à la vie un petit goût un peu moins amer depuis qu'elle était revenue à Nameless. Elle avait retrouvé des têtes connues, ses amis. Et par-dessus tout, ce lien qui s'était créé lors des camps avec une personne pour le moins inattendue, n'était pas brisé, loin de là. C'était comme s'ils ne s'étaient jamais réellement séparés. Et le simple sourire qui éclairait le visage de Sean lui redonnait foi en toute l'humanité, en la beauté de la vie, en son avenir et à toutes les possibilités que lui laissait encore l'avenir, même si Gregori n'était plus là pour être à ses côtés. C'était le rôle d'un ami, non ? De vous rendre aussi serein sans même avoir besoin de vous parler ? Lorsqu'elle se sentait mal, c'était dans les bras de cet ami-là qu'elle avait envie de se blottir, sans dire un mot, juste pour le savoir à ses côtés, juste pour sentir sa présence. Et lorsque le monde était un peu plus rose, c'était avec lui qu'elle avait envie d'en profiter. Si Sara s'était attendue à se rapprocher de celui qu'elle considérait, quelques années plus tôt, comme une célébrité inaccessible ? Pas le moins du monde. Et ce n'était même pas cet aspect de petit Kiely qui la faisait l'estimer à ce point. C'était simplement son côté Sean, un peu tête-en-l'air, un brin maladroit, très passionnée, et extrêmement soucieux du bien-être de ceux qui l'entouraient, même du sien, à elle. Alors qu'elle n'était, après tout, que sa thésarde. Une étudiante parmi tant d'autres, avec, à son actif, quelques erreurs de parcours évidentes qui avaient menées la jeune femme puérile qu'elle était à entreprendre une thèse.
La présence de Sean Kiely sur le pas de sa porte venait d'égayer le reste de la journée, qui était pourtant prédestinée à s'achever par un réveil bien tardif dans sa baignoire, lui rappelant indéfiniment que oui, elle était seule, toussa toussa. Mais non, elle avait eu la bonne idée de jeter un coup d’œil rapide à ses recherches et de relever quelques questions à poser à son directeur de thèse. Alors, le voilà qui s'était pointé, bien innocent, sans doute prêt à répondre à ses questions tarabiscotées. Lesquelles étaient déjà passées dans le siphon intersidéral de sa mémoire... Mais le problème à relever lorsqu'elle avait ouvert la porte n'avait même pas grand-chose à voir avec sa mémoire tout sauf fiable. Non, ça avait plutôt à voir avec le marécage qu'était devenu son appartement, le peignoir qui glissait sur sa peau, et puis, plus tard, avec le manque notable de rafraichissements à sa portée. Voilà ce qui arrivait quand la seule compagnie qu'elle s'autorisait à avoir relevait de l'invertébré qui s'incrustait à la recherche de quelques mets protéinés -à entendre, d'autres invertébrés. Mais finalement, le miracle s'était produit : deux bièraubeurres rôdaient là, au fond d'un rayon de son frigidaire comme deux âmes en peine. Elle avait confié l'ensemble de ses trouvailles à Sean avant de rejoindre rapidement sa chambre, de laisser l'effronterie de son peignoir reprendre le dessus avant de le jeter sur son lit, puis de rejoindre la salle de bain pour se rendre présentable. Une glissade -plus ou moins- contrôlée plus tard, la voilà qui entendait Sean s'adresser à elle à travers le mur qui les séparait. Ouf, il n'avait pas entendu son cri apeuré de blonde de film d'horreur. « J'ai opté pour les bières, sinon le lait allait se sentir seul » disait-il alors qu'elle évaluait l'ampleur des dégâts vasodilatateurs du bain. « T'as bien fait, c'est un fidèle ce lait-là, autant le garder encore un peu ! » répliqua-t-elle en attrapant sa poudre, un sourire amusé se dessinant sur ses lèvres. Mais déjà Sean continuait sur sa lancée, et Sara s'esclaffait toute seule dans son coin, derrière son mur. « Déjà que t'as un yaourt en dépression depuis que tous ses colocataires ont déménagé, j'aurais pas voulu être responsable en plus de la séparation entre deux bouteilles si proches, depuis si longtemps sur le même rayonnage... Alors que les deux bières auront une belle fin. Ensemble dans la mort. Très Shakespearien, c'en est presque poétique. » Reposant sa poudre, la voilà qui, rieuse, observait son reflet dans le miroir qui lui faisait face. Ça faisait longtemps qu'elle ne s'était pas vue rire... Et bon, il fallait l'avouer, quand elle riait, de toute façon, elle ne sortait pas un miroir de poche ou ne se ruait pas vers la glace la plus proche pour observer ses dents. Dans un hoquet, elle s'arrêta de rire puis se contenta de sourire à travers le mur, remerciant presque un millier de fois Sean d'être passé suite au mot ridicule qu'elle lui avait laissé... « Dis... Du lait entier sans sa moitié, tu crois que ça donne quoi ? Du lait demi-écrémé ? » l'entendit-elle conclure alors le mascara échappa à son contrôle sous l'effet d'un soubresaut de rire. Du noir sur la paupière. Classe... « Ça dépend si ça moitié c'est de la crème, non ? J'aimerais pas être de la crème. Ceci dit, jpréfère encore être de la crème qu'un vieux jus de chaussette qui a vécu la guerre des gobelins ! » commenta-t-elle en se remémorant un instant le couple que formaient les deux bouteilles sur leur étagère, le tout en corrigeant l'écart de maquillage provoqué par l'humour du professeur de vol. Quelques secondes plus tard, habillée, elle sortait de sa chambre, fière d'être enfin prête. Elle attrapa la bouteille que lui tendait son directeur de thèse et ami, et trinqua, tout en continuant à déblatérer ses malheurs. « Je vois que votre état est sérieux, madame. Pensez-vous qu'un bisou va suffire ? » Haussant un sourcil malicieux, Sara ne savait trop que penser de cette proposition. Mais il s'agissait de Sean, et... il s'agissait de Sean, quoi. Donc pas de remarque foireuse, c'était comme ça, point. (<- regardez, c'est un point). « ... deux bisous, ça doublerait les chances de guérison, en fait » tenta-t-elle avec une moue penaude avant de suivre les instructions bièresques de son infirmier improvisé. « Commencez peut être déjà par cette bière, elle vous anesthésiera quelque peu, avant le remède plus... Drastique. » Elle avala donc une nouvelle gorgée de boisson sans cesser de fixer son interlocuteur. Le remède plus drastique l'intéressait bien, tiens. Et ce regard qu'il affichait, elle le connaissait. C'était dingue comme elle avait l'impression d'être sur la même longueur d'onde que cet homme à chaque instant. Un ami, un vrai... ! Bref, ce n'était pas le sujet. Accentuant son boitillement, Sara rejoignit son comptoir, sur lequel elle posa sa bouteille. Elle s'y accouda en attendant. C'était à lui. Et il n'y manqua pas ! « Tu veux que je me baisse ou ton genou ne t'empêche pas de monter ton pied sur le comptoir ? » Bon, là, par contre, la question était problématique... Mais plutôt parce qu'elle était en robe. Elle regarda alternativement le fameux comptoir et sa jambe, avant de finalement opter pour une toute autre option, la commentant au passage. « T'accroupis pas, tu vas voir mes sous-vêtements. Mais si j'arrive à relever ma jambe, ça va être pareil. » Alors, elle attrapa sa bouteille, la posa par terre, sur la moquette, et, tendant sa jambe blessée devant elle -le tout de manière assez laborieuse-, elle finit par se poser à terre à son tour. « Jveux juste que tu me guérisses, Captain. » Le regardant avec un petit sourire, elle attrapa la bouteille et but une nouvelle gorgée de la boisson. La voilà qui le regardait sans trouver un mot exact. Elle voulait juste lui dire que... que... Merde, pas de mot. Alerte enlèvement, nous avons perdu le terme exact que recherche Sara pour s'exprimer. « J... » commença-t-elle alors qu'elle étouffa le début de son mot dans une toux sauf naturelle. Voilà, elle était foutue. Ça ne lui arrivait jamais. Elle ne devait vraiment plus avoir l'habitude des relations sociales. « Jveux dire, c'était vraiment poétique, la fin des deux bières. On sait où Shakespeare a puisé son inspiration. » Mais voilà, le souci, c'est que ce n'était toujours pas ce qu'elle voulait lui dire. Mais elle n'était même pas sûre de ne pas passer pour une crétine aux idées foireuses. Alors elle porta à nouveau la bouteille à ses lèvres en regardant partout ailleurs. Partout, sauf en direction de Sean. « Dis... » tenta-t-elle de nouveau, « je voulais, heu... » Regard fuyant spotted. « Enfin... » Merci ? Oui, voilà le mot crucial. Mais comment formuler ses pensées ? Pourquoi était-elle aussi gênée qu'un footballer devant un dictionnaire ? « Enfin... Plumpton est scorpion, tu crois que ça joue, que j'dois en parler dans ma thèse, au moins dans l'intro ? » Bonjour la question. Voilà, maintenant, il allait la prendre pour une idiote. Il allait croire que c'était une des questions si importantes qu'elle avait à lui poser. « Ta gueule, réponds pas » coupa-t-elle les pensées de Sean en se penchant en avant pour se rapprocher de lui -de quelques centimètres, elle n'était pas contorsionniste non plus, hein, et avec une jambe tendue devant elle, l'autre repliée sous ses fesses... « ... merci. » Regard vers la moquette, la bouteille, le plafond, Sean. « J'veux dire, merci, Sean Kiely. » répéta-t-elle, cette fois en plongeant son regard dans le sien pour être sûre qu'il comprenne bien ce qu'elle était en train de lui dire. Merci de m'avoir soutenue, merci d'avoir été là, merci d'être là, merci d'être toi, merci pour la chaleur de tes bras, merci pour tout. Elle attrapa sa main quelques instants sans quitter ses beaux yeux bleus du regard, finissant par abandonner, se sentant ridicule. La brune lâcha la main rassurante de son capitaine, et laissa son regard voguer à la bouteille dont, finalement, le niveau baissait bien vite. « J't'ai pas dérangé au moins, jveux dire, t'as fini les cours ? Enfin, heu, t'as vu, il fait pas trop moche, aujourd'hui. Enfin, j'crois. Enfin, t'avais cours au moins ? On est quel jour ? On est pas dimanche ? Ah, non, j'avais une conf ce matin... » S'appuyant sur ses bras, elle tenta une manœuvre de redressement. La flexion de son genou lui arracha une grimace de douleur -madame est sensible, que voulez-vous-, mais elle finit par se décider pour un simple pivotement qui emmena ses fesses juste à côté de celles de Sean. Elle fixa le visage du professeur sans rien dire, se contentant de l'observer et de s'y perdre. Puis, quelques secondes plus tard, brusquement, elle déposa un baiser sonore sur sa joue. « Y'a pas de raison, toi aussi t'y as le droit. »
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Sean C. Kiely
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Jeu 23 Mai - 18:00
You're such an hard act for me to follow
Depuis que Sara avait reparu dans la pièce, il semblait au jeune professeur de Vol que l'ambiance avait changé, bien qu'il n'aurait pas vraiment su dire comment ni pourquoi. A présent que le quiproquo de son entrée était passé, qu'elle était redevenue elle-même - bien qu'elle n'ait jamais vraiment cessé de l'être elle était passée de la jeune femme maladroite en peignoir à cette femme là, m'voyez, enfin, la vraie Sara, quoi, la jolie Sara, celle à qui les robes vont définitivement très bien et qui n'a jamais été aussi rayonnante qu'au natur... oui bon cette parenthèse entre tirets devient longue, là - et qu'ils étaient maintenant deux personnes normales, ensemble, au même endroit, avec des bières, sans savoir la raison qui les avait fait se retrouver ainsi, la situation n'était plus tout à fait la même. Ce n'était pas un problème en soi, mais c'était notable. Disons plutôt qu'il l'avait noté et que, et bien, il y réagissait lui aussi, du coup, en commençant par stupidement se mettre à la vouvoyer (on ne savait trop pourquoi) et d'ailleurs, en temps normal, il ne lui aurait jamais demandé si elle voulait un baise-pied en se contorsionnant lui ou en se contorsionnant elle. Déjà, parce que c'était une question bizarre, et qu'elle sortait de nulle part. Et puis, c'était le genre de question que sûrement pas grand monde ne devait poser, en plus. Mais ça lui avait semblé logique, sur l'instant. Moins, maintenant qu'elle le regardait avec un sourire en coin, et qu'elle entreprit de trouver une alternative à sa proposition stupide. Heureusement qu'un des deux était moins bête que l'autre, ça équilibrait. « T'accroupis pas, tu vas voir mes sous-vêtements. Mais si j'arrive à relever ma jambe, ça va être pareil. » Tu marques un bon point, lui aurait-il répondu, si il n'avait pas été trop occupé à l'observer s'asseoir par terre avec sa jambe en l'air sans trop savoir quoi faire. Il s'était finalement débarrassé de sa bière pour attraper son talon, après quoi, il avait attendu qu'elle fasse une remarque, chose qui n'avait pas tardé à arriver. « Jveux juste que tu me guérisses, Captain. » Ah ben oui, dis comme ça, c'était limpide. Soit. Il s'exécuta donc sans réfléchir, se pencha, pour, comme convenu, déposer délicatement ses lèvres sur le dessus de son pied. Triomphal, il releva la tête, très content de lui. Bien. Bien bien bien. Et maintenant, il se passait quoi ? Maintenant qu'il... Et bien, qu'il avait donc... Il... Lui avait embrassé le ... Le pied, quoi. C'était le deal... Mais après ? Elle était pas sensée dire quelque chose ? C'était bien ça, non ? Ou alors, il avait fait une connerie ? Pourquoi elle le regardait comme ça ? Pourquoi elle disait rien ? « J... » Oui, mais encore ? J ? Jjjjj quoi ? Bon sang ! « Jveux dire, c'était vraiment poétique, la fin des deux bières. On sait où Shakespeare a puisé son inspiration. » Wait... What ? Il avait loupé un truc, là, non ? Ou alors... C'était un test ? Où Shakespeare avait-il puisé son inspiration, déjà ? Ça avait un rapport avec Roméo et Juliette, ça, il en était sûr, les amoureux maudits, les familles qui les séparent, blah blah blah, et... Ils mourraient, tout le monde pleurait, y'avait une petite morale à la con, et fin. Rideau. Applaudissements. Quel était donc le rapport entre un bisou sur un pied et une pièce de théâtre ? C'était quoi, déjà, le message ? L'Amour survit à la mort ? Non, ça c'était le synopsis de Warm Bodies, attendez... Le mythe de l'Amour éternel. Quelque chose dans ce goût là. Donc... Donc, non, il ne voyait toujours pas. « Dis... je voulais, heu... Enfin... » Bon, elle avait intérêt à bientôt cracher le morceau, là, et il commençait sincèrement à légèrement s'inquiéter de l'attitude de son amie. Il avait fait quelque chose de mal ? Pourquoi agissait-elle ainsi, elle si franche, d'habitude, et avait-elle tant de difficultés à s'exprimer ? Il n'aurait jamais dû lui embrasser le pied. Visiblement, les conséquences de son geste étaient bien plus grandes qu'il ne l'aurait cru. A commencer par une potentielle aphasie chez la patiente, ce qui n'était pas, mais alors, pas du tout, l'effet recherché. Il l'avait bien dit, lui, façon, que les bisous magiques, c'était carrément surfait. Il n'avait en revanche cependant pas prévu ce genre d'effets secondaires là... « Enfin... Plumpton est scorpion, tu crois que ça joue, que j'dois en parler dans ma thèse, au moins dans l'intro ? Ta gueule, réponds pas » Sean ouvrit la bouche et la referma donc stupidement deux fois de suite, la première fois pour protester, la seconde pour s'exécuter. Cette situation devenait vraiment de plus en plus intéressante. Elle bafouillait et lui restait là, muet comme une carpe. Prochaine étape, la pousse des branchies. « ... merci. J'veux dire, merci, Sean Kiely. » « Ah. » Répondit-il platement, d'un ton un peu blanc, avant de marmonner en se frottant la nuque de sa main libre. « C'était qu'un pied... un bisou... un... Enfin, voilà, quoi, c'était rien. » Alors pourquoi bégayait-il et avait-il l'impression que son coeur allait éclater dans sa cage thoracique ? A-u-c-u-n-e idée mais alors, au-cune. Ça va, quoi, hein ça suffit, là, ce n'était qu'un INNOCENT et CHASTE BISOU de PIED ! ALLOOO ! Et si il était tout rouge, c'était absolument sans raison aucune, voilà, non mais allo, quoi ! Sur quoi, elle attrapa sa main entre la sienne, son regard le fixant avec une intensité étrange. Cela ne dura que quelques secondes, et pourtant, cela lui avait semblé un moment presque interminable, et lorsqu'elle lui lâcha finalement la main, comme se ravisant, il sentait encore l'empreinte fantomatique de là où ses doigts s'étaient tenus contre les siens, et ne put empêcher un frisson de lui détaler sur le bras.
... ... ... Oh mon Dieu, il allait s'évanouir. Et déjà, elle reprenait, l'air de rien, l'assaillant de questions sur sa journée alors qu'il était tout bonnement incapable de penser, à cet instant. Il n'était déjà pas très doué d'ordinaire mais à cet instant, il n'y avait qu'une seule chose qui lui tournait en boucle dans le crâne, et cela n'avait rien à voir avec le jour de la semaine ou son cours de la matinée. Non, définitivement rien. Son regard avait pivoté vers ses lèvres machinalement, et il s'y arracha à regret pour contempler sa bière, sur le comptoir, qui l'attendait désespérément. Il s'y accrocha comme à une bouée de sauvetage. Pourquoi avait-il cru que lui embrasser le pied était une chose normale entre un maître de thèse et sa thésarde ? Tout d'un coup, il se sentait vraiment très con, c'est pourquoi, il jugea bon de, soudain, lâcher son talon, ni une ni deux, sans prévenir, là, comme ça. Pouf, la jambe, par terre. Ni vu ni connu. Pour, ensuite, prendre une pose complètement décontractée en portant sa bouteille à ses lèvres pour en boire une gorgée et... Et meeeeeeeerde, il l'avait bu cul sec. Tant pis. S'asseyant ensuite par terre à son tour, laissant son dos choir contre le meuble, il choisit de s'éventer avec la main, comme pour faire comprendre qu'il avait chaud et donc par conséquent eu très soif, ce qui expliquait sa descente hors norme, le tout dans un rire qui sonnait vraiment très faux. « Tu vas rire, mais j'ai complètement oublié tout ce que j'ai fait avant de venir. » Et ça n'avait pas du tout l'air d'avoir envie de lui revenir. N'ayant pas vraiment l'air de se formaliser de sa non-réponse, elle vint se placer à ses côtés, opérant un rapprochement de fesses en pivotant sur la moquette. Sean avait remonté ses genoux et, mains croisées autour tenant toujours sa bière vide, il jouait avec ses mains sans trop savoir comment se comporter face au regard insistant de Sara sur sa personne depuis qu'il l'avait rejoint au sol. Il déglutit donc très légèrement, cherchant dans sa mémoire un moyen de redémarrer la conversation ou de rebondir sur ce qui avait été dit précédemment. Il n'en eut toutefois jamais le temps - parce qu'il était trop lent, pour commencer, mais ausis parce que Sara était définitivement trop vive pour lui. Ses lèvres s'étaient donc aussi vites trouvées sur sa joue qu'elles s'en étaient aussitôt retirées, et elle le fixait, l'air de tout et de rien à la fois. Et lui, il devait franchement avoir l'air largué. « Y'a pas de raison, toi aussi t'y as le droit. » Sean ne dit d'abord rien, se contentant de la fixer tranquillement. Un instant passa. Un peu privilégié, durant lequel rien du tout ne se produisit. Ils se regardèrent juste. Et, quelque part, cela avait quelque chose d'un peu magique. D'un peu irréel. C'était une drôle de sensation. Il ne savait pas trop pourquoi il l'avait, d'ailleurs, ni vraiment comment déterminer ce que c'était. Il haussa donc finalement les épaules, eut alors un sourire pour lui-même avant de se mettre, là, comme ça, à rire. Oui, rire. Simplement. Stupidement. Maladroitement, aussi, puisqu'il n'avait aucune idée de ce qui lui prenait si soudainement. Il finit donc par s'arrêter net, se rendant compte de l'impression fausse qu'il devait renvoyer, à rire ainsi, sans raison, celle d'un fou, ou bien de se moquer d'elle, et il n'en était rien. Il se mordit la lèvre, le rire toujours un peu au bord des yeux, pour prononcer d'une voix inégale. « C'est pas ce que tu crois, » lâcha-t-il gauchement, se sentant obligé de justifier sa conduite, il ne savait trop pourquoi, gêné d'avoir ainsi éclaté de rire, et il se racla la gorge en continuant. « Je suis pas en train de me moquer, tu sais. C'est pas ça, c'est même le contraire, je te trouve super mignonne. » Il laissa un léger blanc avant d'ajouter, pouffant très doucement sur le début de sa phrase : « J'ai cru que tu me draguais, en fait. » Finit-il alors, souriant toujours franchement. Il secoua la tête, à la fois dépité et amusé de sa propre attitude. C'était bien la première fois qu'il se conduisait ainsi avec elle, quel idiot il faisait, c'est pourquoi il conclut sans plus de fioritures. « Pardon. C'était vraiment stupide. » N'est-ce-pas...?
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♦ PARCHEMINS POSTES : 773 ♦ PSEUDO : anonymous ♦ CREDITS : * ♦ ARRIVEE A ELDERWOOD : 11/02/2012 ♦ LOCALISATION : Sur un balai, dans un bar, ou dans les vapeurs d'un vernis à ongles.
Sara Costantini
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& Me, myself and I ♦ AGE; ANNEE & ECOLE: 27 ans, thésarde et conférencière en vol, ex-Beauxbâtons ♦ DEDICACES:
Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥} Jeu 23 Mai - 19:56
Bon, quelque chose n'allait clairement pas. Et pour une fois, elle était à peu près sûre que ça n'avait rien à voir avec Gregori -coucou papounet, pardon, mais là quelque chose de grave se trame. Ce n'était pas la première fois que ça lui arrivait, mais c'était bien la première fois que ça persistait autant. Quelque chose se tordait dans ses boyaux, un peu comme si un parasite dansait la macarena quelque part entre son œsophage et son estomac. Toute façon, c'était forcément quelque chose de cet acabit. Un truc pas très glamour, quoi. Elle avait à plusieurs reprises suspecté la nourriture qu'elle ingurgitait, et là encore, c'était sur les elfes des cuisines que se portaient ses accusations muettes. C'était eux, il y avait un truc pas très net, et niveau hygiène, rien n'était correct. Non, stop. Elle avait mangé à Elderwood aujourd'hui ? Non, attendez. On était l'après-midi ou le matin ? Elle avait déjà mangé tout court ? On était le matin, don-- non, l'après-midi. Mais elle avait mangé chez elle. Ah... chez elle. Bon, intoxication alimentaire. Pourtant, son repas se trouvait encore quelque part dans son tractus digestif ; c'est qu'il n'était pas si toxique que ça, non ? Bref, elle se sentait un peu flagada et, encore une fois, elle ne pouvait pas l'expliquer. Alors elle continuait comme si de rien n'était -de toute façon, ce ne serait pas à Sean qu'elle dirait qu'elle avait envie de vomir, quitte à courir aux toilettes en prétextant une urgence maquillage (j'ai le nez qui brille)-, et se félicita de sortir du bain lorsqu'elle sentit les lèvres du professeur effleurer le dos de son pied -parfum fleur de cerisier, bitches. Imaginez la même scène à la sortie d'un entrainement de quidditch... Imaginez la chute de Sara dans l'estime de Sean s'il se rendait compte que toute aussi parfaite soit-elle, il lui arrivait de puer des pieds. Non, il ne pouvait pas penser une abomination pareille. Pourquoi ? Bah... Parce que personne ne le pouvait, voyons. Surtout pas petit Kiely. De toute façon, ce n'était plus le problème. Il la regardait bizarrement. Étrangement bizarrement. Il avait quand même vu ses sous-vêtements ! Voilà, lever une seule jambe, même en tenant sa robe, n'avait pas suffi à cacher certaines parties de son anatomie, qui, fort heureusement, était tout de même couvertes de... Mais merde, elle portait quoi ? Elle s'était habillée si vite ! Faites que ce soit pas... non, fausse alerte. Respirons, respirons. Sa robe cachait un autre bout de tissu pas trop répugnant, d'après ses savants calculs. Mais quand même... non, quand même. Elle se détestait. Il... Il... Changeons de sujet. De toute façon, ça tombait bien, elle avait quelque chose à lui dire. Ça conclurait parfaitement le baiser qu'il avait déposé sur son pied blessé. Elle le remercia. Avec une certaine difficulté, mais elle le remercia. C'était encore cette intoxication alimentaire, quelque chose la rendait vraiment approximative. « Ah. » Voilà... voilà ce qu'il répondait à son remerciement. Lui aussi, il avait mangé quelque chose de pas net. Non, mais non. Il n'avait pas mangé chez elle, le midi. C'était un facteur environnemental beaucoup plus large. L'eau, sans doute. Ou quelque chose au terrain de quidditch, puisqu'ils avaient ce lieu de fréquentation en commun. Bon, de toute façon, ils avaient l'air touchés l'un comme l'autre. Ou alors il n'avait juste rien d'autre à lui répondre. Peut-être s'attendait-il à une information gigantesque, du genre j't'ai jamais dit, mais je suis un homme. Mais ce n'était pas ce genre de scoop qu'elle avait partagé. « C'était qu'un pied... un bisou... un... Enfin, voilà, quoi, c'était rien. » Ah. Hein ? D'un mouvement de main, Sara sembla virer la remarque qu'il venait de faire pour être sûre de bien se faire comprendre. « Non. Enfin, si, c'est qu'un pied, il a pas de superpouvoirs. » Elle marqua une pause quelques instants en se demandant si ce qu'elle allait ajouter en valait vraiment la peine, puis décida que oui. « Un pied de biche, certes, mais seulement un pied. » Gloussant pour conclure le non-drôle de sa non-blague, elle continua : « Mais c'est pas ce que je voulais dire. C'était un merci plus... global. Enfin, tu... Enfin... Merci pour tout, quoi. Bref, passons. » Bafouillant en se rendant compte que son interlocuteur virait à une drôle de couleur, Sara ne savait plus trop bien ce qui se passait. Elle avait un peu l'impression d'avoir bu, en fait. AH ! La bière. Voilà, c'était elle la fautive. Non, c'était impossible. Sara tenait mieux l'alcool que ça, quand même. De toute façon, elle devait faire abstraction de ce problème qui s'emparait d'elle. Si elle s'approchait trop dangereusement du malaise, elle le virerait d'un magnifique coup de pied aux fesses... Mmh, les fesses de Sean Kiely. Se pinçant les lèvres rien qu'à les imaginer, la brunette finit par abandonner cette image pour se attraper la main du beau brun, sans rien dire. Voilà, maintenant, elle arrivait à le regarder. C'était bizarre, elle se sentait encore un peu moins bien. Cet instant dura quelques secondes presque évasives tant elles étaient se rapprochaient du songe éveillé. Quelques secondes de flottement qu'elle acheva en encore moins de temps, se sentant soudain très ridicule. Mais Sara, t'es pas ridicule, t'es jamais ridicule, tentait-elle de se convaincre en vain. A croire que l'absence de Gregori avait tourmenté toute sa personnalité -oh merde, Greg, je t'avais presque oublié... pardon, papa.
Feinte, feinte, feinte ! On a dit feinte, ruse, soyons sournois ! Alors, la technique avec laquelle elle avait toujours été à l'aise fut celle qu'elle choisit. Elle partit dans des remarques qu'elle ne suivait pas elle-même, perdue rien qu'en remarquant la mine atterrée de Sean. Il fallait qu'elle se taise. Elle allait se taire. Peut-être. Merde, mayday, mayday. L'aire de Broca est touchée. Elle n'avait même plus l'impression d'avoir le moindre contrôle sur ce qu'elle disait, et elle s'attendait presque à lui raconter ses dernières règles. Et soudain... Ouch ! Sa jambe retomba sur le sol. Elle ne ressentait plus le contact chaleureux de la main de Sean, mais de plus, sa jambe subit une chute plus ou moins contrôlée. Un quelconque réflexe que son cerveau bien mal en point semblait avoir conservé malgré tout la sauva, et le choc fut moins rude qu'il aurait pu l'être. Elle ne dit rien, figée. Lui reprit sa bouteille et la but... bien vite. Merde, merde. Fallait dire quelque chose, là. Ses dernières règles, c'était le moment ? Merde, c'était quand déjà ? Attendez, elle les avait, là, peut-être. Le voilà qui s'asseyait à côté d'elle, dos au comptoir. « C'est... con, j'allais te proposer de bouger là-haut, » fut tout ce qu'elle trouva à dire en désignant la mezzanine qui lui servait de salon et abritait deux canapés des plus confortables. En haussant les épaules avec un petit sourire, elle ajouta : « Bon, après, t'as surement fait le bon choix, parce qu'il aurait fallu me porter jusque là-haut. Jsuis en rémission, hein » Le regardant s'éventer et entendant le ton étrange de sa voix, elle lui demanda, soudain inquiète : « Ça va ? » C'est le moment qu'elle choisit pour déplacer son postérieur à côté de celui de Sean. Pourquoi ne la regardait-il pas ? Quelque chose était aussi bizarre que ça chez elle ? Pourtant elle s'était regardée dans le miroir quelques instants plus tôt, et même si elle était loin d'être parfaite, elle ne ressemblait pas non plus à un lama desséché... A moins que ce malaise qu'elle ressentait ne se soit affiché sur son visage sous la forme d'un teint moribond ou de pustules vertes. Ces pensées ne la découragèrent pas pour autant, et elle déposa un baiser bref sur la joue du beau brun. Le moment qui suivit fut le plus long de sa vie. Il la regardait sans rien dire, et elle se sentait de plus en plus mal. Elle n'aurait pas dû, c'était de trop. PUTAIN MAIS SARA, QU'EST-CE QUI T'ARRIVE ! Rachète-toi une vie, tu sais plus comment te comporter face aux gens ! Et soudain, elle réalisa. Elle comprit tout d'un coup. C'était devenu une évidence. C'était ça, ce malaise. Elle ne serait plus jamais comme avant. Elle ne serait plus jamais cette personne qu'elle avait appris à être malgré les aléas de la vie, cette personne qu'elle avait choisie d'être. La disparition de Gregori avait été l'événement de trop, et maintenant, elle n'était plus à l'aise face à qui que ce soit. Pourtant, lorsque Sean ou Eterna la réconfortaient, l'effet semblait être inverse, et elle se sentait respirer à nouveau. Pourquoi là, elle avait l'impression que quelqu'un aspirait tout l'oxygène qui se trouvait autour d'elle ? Elle était comme asphyxiée, et c'était une sensation plutôt désagréable. Et si elle devait vivre le reste de sa vie avec l'impression de ne plus savoir se comporter face aux gens, et encore plus face à ceux qui comptaient pour elle ? Et si... Sean riait. Elle ne rêvait pas, Sean riait. Elle le dévisagea sans rien dire. Ils touchaient le fond. C'était le moment où elle devait tirer sa révérence, s'en aller, faire croire que tout allait bien et laisser penser qu'elle avait juste mangé un truc qui craignait. Mais cette révélation qu'elle venait d'avoir l'avait fait chuter de haut, très haut. Sara n'était plus, il n'y avait plus vraiment d'autre solution. Alors elle le regardait sans rien dire. De toute façon, que pouvait-elle dire ? S'excuser de son geste déplacé ? Ça aurait sans doute été la bonne chose à faire, mais elle ne le regrettait pas. A dire vrai, elle était à deux doigts de fondre en larmes. « C'est pas ce que tu crois, » entendit-elle subitement en réalisant qu'il avait arrêté de rire. « Je suis pas en train de me moquer, tu sais. C'est pas ça, c'est même le contraire, je te trouve super mignonne. » S'adossant au comptoir en fuyant le regard du jeune homme, Sara fixait droit devant elle sans rien dire. Voilà maintenant qu'il se cherchait des excuses. Non, c'était Sean... Sean ne se moquerait pas d'elle. Et, de toute façon, elle s'en moquait, de ceux qui se foutaient d'elle, non ? Visiblement, non. Toujours sympa de l'apprendre à vingt-sept ans. Et...
« J'ai cru que tu me draguais, en fait. » Elle se tourna subitement vers lui. Peut-être un peu trop subitement. Non, mais non. Personne ne draguait personne, ici. Voilà, maintenant, elle n'était plus attristée, mais complètement perdue. Son réflexe ? Pouffer en se retenant de cracher par la même occasion, et donner un léger coup de coude à son ami. « Pardon. C'était vraiment stupide. » Par contre, là, elle avait un souci. Elle ne pouvait pas laisser entendre que non, elle ne le draguait pas. C'était au-dessus de ses moyens actuels -même si bon, vraisemblablement, elle ne pourrait jamais draguer son directeur de thèse, et, de plus, elle n'aurait au-cune chance avec quelqu'un d'aussi proche de la perfection que lui. Ses fesses dont nous parlions précédemment ? Bah Sara regardait et ne touchait pas, c'est tout. Elle goûtait à toute l'affection qu'il pouvait offrir à une amie, rien de plus. C'était déjà bien suffisant, et elle ne pouvait prétendre à davantage. « C'est pas totalement con, » glissa-t-elle bêtement en regardant de nouveau face à elle. « On est tous les deux plutôt canons, ça ferait pas tâche sur une photo de mariage. » Ah, merde, la phrase de trop. Appel à cerveau, nous recherchons activement un changement de sujet, je répète, nous... « J'suis sûre qu'on mettrait notre photo en démo dans les cadres à vendre, dans les magasins, t'sais. » Putain mais ma gueule... Une gorgée. Une autre gorgée. Une autre gor-- merde, sa bouteille était vide, maintenant. S'éventant à son tour, elle tenta le tout pour le tout : « J'ai mes règ-- chaud ! J'AI CHAUD ! » se corrigea-t-elle en se sentant sur le point de défaillir. C'était un fiasco total, cette rencontre. On se croyait dans un vieux sitcom à la con. Ne manquait qu'un bébé dragon qui tombait du ciel, et on était dans une scène parfaite de comédie. « Sérieusement, y'a un virus qui traine ou quelque chose, non ? Jme sens pas bien... » glissa-t-elle en aérant sa poitrine avec sa robe. Elle se racla la gorge avant de supposer à haute voix que : « C'est ptete les bières, non ? J'sais pas, elle avait un goût normal, mais... » De toute façon, on s'en foutait, le point était qu'elle se sentait vraiment mal. Elle avait presque envie de vomir, et pourtant, ce n'était pas une de ces envies de vomir qu'elle connaissait après une soirée trop alcoolisée ou une de ces migraines qui la terrassaient parfois. Fixant sa bouteille, elle ne put s'empêcher de relancer le sujet, comme à la quête d'informations : « De toute façon, si j'te draguais, j'aurais embrassé quelques centimètres à côté... » Ta gueule... « Mon pied va beaucoup mieux. Mon genou, par contre... » glissa-t-elle, l'air de rien, pour repartir sur des bases plus... saines ? Oui, un directeur de thèse qui embrasse le pied ou le genou de son étudiante, c'est parfaitement sain.
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Sujet: Re: If I fall for you, I'll never recover {Sean ♥}