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Se familiariser avec les habitants impliquent qu’on arpente les environs afin d’entrer en contact avec l’autochtone, qu’on vive la réalité des habitants en direct et pas seulement par faits rapportés. Quand elle était en permission, Hester préférait pourtant nettement bouquiner, s’enfermer dans un coin pour s’entraîner à la Legilimancie avec Sukesh ou espérer dégager un peu de temps pour une réelle passe d’armes au fleuret. Pas de tête à tête avec ses proches juste pour le « plaisir » ; les voir lui procurait du bonheur, certes, mais la lourdeur des secrets qu’elle dissimulait ne parvenait plus toujours à compenser le prix du silence.

En tout cas, ce jour-là, elle s’était aventurée jusqu’à l’île marchande pour y prendre un peu la température et découvrir de quoi la vie y était faite. Si elle avait, lors de sa précédente visite, privilégié le Dulce sous les bons conseils de Théo, vivement appuyés par l’enthousiasme de Sonechka qui n’avait que l’expression « glace à la truffe » à la bouche, cette virée en « ville » irait vers d’autres paysages plus « atypiques ». L’Awesome Bazar portait le nom d’un grand fatras en tout genre qu’elle s’amuserait certainement à découvrir. D’autant plus qu’une telle diversité dans les ventes s’associait plus que probablement avec une diversité d’acheteurs, offrant ainsi à Hester un meilleur échantillon de la population.

Le nez en l’air et l’œil à tout, la blonde pénétra dans le magasin en détaillant avidement les rayonnages. Les produits étalés fourniraient de bonnes informations sur la boutique, les gens fouillant dans l’étalage aussi. La Picarde se rapprocha, avec un intérêt parfaitement feint, des rangées de sacs de tulle, de bourses de cuirs et autres aumônières de matières variées parce qu’un client était apparemment hautement intéressé par les produits. La baguette glissée dans sa manche pour être discrètement dégainée en cas de besoin et ne pas être trimballée ostensiblement en permanence, la Française se rapprocha de l’homme, non sans avoir salué le vendeur lorsqu’elle croisa fortuitement son regard.

Avec détachement et un léger signe de tête à l’égard de son voisin, Hester observa les bourses avec un intérêt minutieux, attrapant l’un ou l’autre modèle, l’approchant de sa taille pour juger de l’effet potentiel à sa ceinture puis le reposait délicatement avant de repartir en chasse. Jusqu’à apercevoir un modèle un peu trop haut pour elle et pile dans l’axe d’où se trouvait l'inconnu près d’elle, ce qui l’arrangeait plutôt. Lancer un Wingardium aurait été parfaitement possible mais la sorcière aurait jugé cela légèrement cavalier, non seulement parce que le bien ne lui appartenait pas et qu’elle aurait eu l’impression de le subtiliser mais aussi parce que le vol dudit objet aurait eu lieu pile au-dessus du crâne de son futur interlocuteur. On avait déjà vu mieux. ᗱ˚ᗴ Puis-je vous embêter un instant ? J’aimerais voir cette aumônière-ci et … ᗱ˚ᗴ Elle eut un sourire éloquent en désignant l’objet, signalant par ce geste qu’il était quelque peu hors de sa portée et juste sous le nez de l’homme.

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Pour changer, Oz était st... Ah, non, ça suffit, bonjour les clichés ! Ce serait comme dire qu'un gynécologue était un pervers matant systématiquement des films pornographiques en sortant du travail. D'accord, Oz aimait goûter aux plantes qu'il cultivait pour les besoins de son cours et par passion au moins autant qu'un docteur pour dames appréciait le sexe, mais il ne fallait pas généraliser tout de même. Cet après-midi-là, disais-je donc, notre bien-aimé professeur de Botanique, dans un état parfaitement normal était parti faire un tour sur l'île marchande. Non pour déambuler sans but comme il avait parfois l'habitude de le faire (dans ces cas-là, il … enfin, se référer au texte ci-dessus), mais parce qu'il avait besoin d'une nouvelle bourse. Sortez Nathaniel et Lust, par pitié, j'essaye de faire un RP sérieux … comment ça pas crédible ? TOUT LE MONDE DEHORS ! Humpf. Reprenons donc. Il n'avait plus donc, disais-je, de b...de réceptacle pour ses précieuses herbes qui soit en bon état, ou vide. Il en avait partout, dans son bureau, dans sa chambre, et toujours deux ou trois sur lui (pleurez, bande de pervers jaloux) et à force de créer des mélanges de toutes sortes, d'en offrir (à la bibliothécaire pour ses insomnies, à son jumeau pour sa maladie, à la secrétaire pour parfumer son bureau …), il se retrouvait à court. Fort heureusement, il savait où s'en procurer de bonne qualité, ayant flâné une fois ou deux à l'Awesome Bazar, fasciné par certaines bizarreries qu'on y trouvait.

Cette fois cependant, il ne perdit pas de temps à dénicher l'objet le plus étrange de la boutique et alla directement à son but premier : ces aumônières de cuir. La boutique était relativement bondé, comme d'habitude et l'homme fit craquer sa nuque avant de se concentrer sur ces futurs achats. Dans une passe où il n'avait pas forcément envie de contact humain, s'étant endormi sous l'effet de sa potion en plein cours ce matin-là ce qui ne l'avait pas mis dans les meilleures dispositions du monde, il entendait bien acquérir rapidement ce dont il avait besoin pour s'en retourner dans ses quartiers, au calme et au silence. Le trop plein d'agitation avait parfois méchamment raison de ses nerfs et il lui fallut donc quelques instants pour s'apaiser, fermant les yeux une poignée de secondes. Puis-je vous embêter un instant ? J’aimerais voir cette aumônière-ci et … Tiré de son moment de « relaxation » par cette voix inconnue, il rouvrit les yeux pour les tourner vers la personne à ses côtés. Une très belle femme au port droit qui détonnait de son sourire aimable. Il n'irait sans doute pas jusqu'à penser qu'elle devait avoir un sérieux manche dans le derrière, mais disons qu'il ne se serait pas vu proposer le genre de plan qu'il affectionnait de temps en temps à pareille femme, tout aussi attirante soit-elle. Il ne s'était absolument pas gêné pour la jauger, avant de tendre le bras pour prendre l'objet de ses convoitises pour le lui tendre : Voilà pour vous. Il retourna tranquillement à son rayonnage, reprenant son examen des produits proposés là où il l'avait laissé quelques instants avant. Il lui fallait des contenants de petite taille afin de pouvoir les glisser en différents endroits, un cuir peu odorant pour ne pas risquer d'altérer ses préparations. Il en souleva une pour la porter à ses narines qui se plissèrent, avant de la reposer.

La femme à côté de lui ne semblait pas décidée à bouger. Elle ne l'ennuyait pas, en soi, peu bavarde, elle semblait réellement en train de chercher son bonheur dans les mêmes produits que lui. Cependant il lui semblait que quelque chose n'était pas à sa place dans cette image sans savoir exactement quoi. Une intuition, sans doute, basée sur une observation assez longue de la nature humaine. En quoi cela était son problème ? Elle était toujours là, à ses côtés. Et au final, la bourse susceptible de l'intéresser se trouvait entre ses mains. Il demanda, en se saisissant d'un autre produit : Dragon ? Ou auroch ? Il tourna son regard perçant vers elle et l'objet qui était en sa possession. Les deux se ressemblent, mais un seul n'a pas d'odeur. Lequel ? Une question intéressante, qu'il lui posait plus ou moins.