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S’imprégner de l’ambiance locale est une étape intéressante, la bonne blague. Hester aurait bien traité d’aliéné l’auteur de ce conseil s’il ne s’appelait pas Istvan Bernhardt, qu’elle n’était pas son agent de liaison et qu’il ne s’y connaissait pas mieux qu’elle dans le domaine Nameless. Son ancien coéquipier temporaire était en effet reclus dans ce trou perdu depuis plus longtemps qu’elle, impliquant par-là que la Picarde avait pas mal à apprendre de lui. Toutefois, en débarquant au Gerry, elle ne put s’empêcher de songer qu’un bar en évoquait immanquablement un autre, quels que soient les gens dedans, et qu’Istvan faisait sans doute davantage référence à la diversité des cocktails qu’à celles des habitants.

Un coup d’œil à la faune typique manqua d’arracher un soupir à l’Auror qui rentrait sans grand enthousiasme dans le Gerry’s pub. Un signe de tête en guise de salut au gérant et elle s’assit avec flegme sur un des tabourets devant le comptoir. Bon. La carte. Bien que n’étant pas en service, la sorcière écarta automatiquement les alcools. Si elle se saoulait, c’était dans ses quartiers, peinarde, toutes les entrées verrouillées, sans risque de se faire prendre au piège car trop affaiblie par la gnôle. ᗱ˚ᗴ Un Centaur anger, s’il vous plaît. ᗱ˚ᗴ Commanda-t-elle sobrement. Un lait de chèvre, quoi … Déjà que les Aurors au bistrot, c’est le déshonneur. *pan*. Tandis que le barman lui préparait sa boisson, la demoiselle balayait d’un regard analyste la population alentours. Rien de bien transcendant. L’amertume du lait la secouerait peut-être.

D’une poigne ferme, la Picarde attrapa son verre mais un claquement de porte la fit presque sursauter. L’à-coup qui en résulta dans son bras lui fit lâcher le verre et le contenu se déversa copieusement au sol. ᗱ˚ᗴ Patron, la même chose. ᗱ˚ᗴ Fit Hester avec humour, camouflant son angoisse perpétuelle par sa crânerie et son aplomb. Sa baguette perpétuellement dans son autre main, il lui suffit de lancer immédiatement un récurvite pour récupérer le gros de la casse. Les bris de verre s’évanouiraient gentiment grâce à un reparo. En revanche, le désagrément auprès de ses voisins de table, moins … ᗱ˚ᗴ Navrée des éclaboussures. Si votre verre en a souffert, je vous en repayerai un. ᗱ˚ᗴ Proposa stoïquement la Française. Istvan et ses idées à la noix … UU

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Tout juste installée, Hester retint une grimace avant de passer commande. ᗱ˚ᗴ Une autre, y’a un mec qui doit virer de mon esprit ! ᗱ˚ᗴ Typiquement le genre de réflexions qui ne lui manquait en général pas car elles faisaient un peu trop écho à sa propre histoire. A croire que chaque femme avait un homme à éjecter de sa vie et de ses pensées, surtout. La Française aurait bien volontiers rétorqué qu'une Pensine était parfaite pour remplir un tel rôle mais n'y ayant jamais eu recours elle-même ... L'Occlumancie effectuait assez bien cet office et l'orgueilleuse Picarde préférait incontestablement le déni à la fuite. Chacun son truc.

Commandant un Centaur Anger, la demoiselle eut un sursaut incontrôlé et renversa le contenu de son verre. A peine le temps d'en commander un nouveau et de réparer la casse qu’un juron claquait à côté d’elle. ᗱ˚ᗴ Par la putain de barbe de Merlin ! ᗱ˚ᗴ Les excuses suivirent rapidement, flegme et décontraction en prime. On pouvait gaffer mais avec classe. ᗱ˚ᗴ Je vois … Mais qui me remboursera ma robe de grand couturier ? A vous voir, ça m’étonnerait que vous ayez les moyens. ᗱ˚ᗴ On peut négocier pour un teinturier. De bons sortilèges doivent faire l'affaire. Mais quelle idée de prendre un bar pour une salle de gala ... ᗱ˚ᗴ Rétorqua la jeune femme d’un ton acide ourlé de malice. Ce n’était que du lait, après tout, pas un alcool fort, un truc abrasif et dévorant. On pourrait sauver la victime après une intervention d’un expert, non ?

Avalant la moitié de son verre, Hester reprit. ᗱ˚ᗴ Vous connaissez assez le coin ou je vous renseigne une bonne adresse ? ᗱ˚ᗴ Proposa la blonde. Bien sûr qu’elle connaissait la liste des commerces de l’île, à défaut d’y avoir fichu un orteil. Et bien sûr que cette question visait à cerner un peu mieux sa vis-à-vis. Se concentrant petit à petit, Hester centra son attention sur l’esprit de sa voisine de bar dans l’espoir d’évaluer la résistance de son mental et, pourquoi pas, y effectuer une petite visite. Pourquoi pas ? Après tout, une diva au bistrot, ça n’avait a priori pas grand-chose de courant … ᗱ˚ᗴ Bref, vu votre descente, je vous le paie, ce verre ? ᗱ˚ᗴ Répéta la demoiselle avec aplomb, presque comme si elle parlait avec une vieille amie. Que ne fallait-il pas faire pour 1) garder une contenance 2) mettre en confiance et 3) se mettre soi-même en confiance ? UU

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On peut négocier pour un teinturier. De bons sortilèges doivent faire l'affaire. Mais quelle idée de prendre un bar pour une salle de gala ... Son regard se tourna vers elle alors qu’elle fulminait. Elle ne prenait pas ce coin paumé pour une salle de gala, elle s’habillait juste bien parce qu’elle n’avait plus que ça dans ses placards, ou presque et il était hors de question qu’elle sorte de son hôtel avec une tenue de souillon. Les journalistes ignoraient peut être encore qu’elle était là, mais elle ne pouvait pas prendre le risque qu’un paparazzi la voit habillée comme un sac ! Vous connaissez assez le coin ou je vous renseigne une bonne adresse ? Voyant qu’elle insistait pour un teinturier, elle s’emporta finalement. Ecoutez, madame ! Je ne voudrais pas vous manquer de respect, mais vous ne savez absolument rien ! Vous croyez vraiment qu’une robe comme ça peut être récupérée aussi facilement. Ce ne sont pas des tissus que le lait épargne.

Sa voix était sèche, un brin désagréable. Elle était de mauvaise humeur aussi, pensant sans arrêt à cette stupide relation ratée avec Alejandro, à ce stupide homme qu’elle avait croisé quelques jours avant. Elle poussa finalement un soupir sonore, et pour essayer de faire disparaître ces mauvaises idées, elle continua sur sa lancée de, je me plains et allez vous faire foutre si ça vous plaît pas ! Désolée d’être trop élégante pour ce lieu mais voyez-vous, ce n’est pas mon genre de me montrer négligée… Sans aucun sous entendus bien sûr ! Même si elle pensait dur comme fer qu’elle était vraiment très mal sapée et bien sûr qu’aucun sex-appeal ne se dégageait d’elle. Presque aussitôt, ses pensées se firent de nouveau vagabondes et elle se maudissait d’ailleurs totalement pour ça ! Pourquoi ne parvenait-elle qu’à se faire du mal, alors même qu’elle buvait de l’alcool. Ses yeux se baissèrent sur son verre et lorsqu’elle se rendit compte qu’il était encore plein elle le vida d’un cul sec. Habituée à l’alcool et certainement aidé par son sang de l’Est, elle ne sentait quasiment pas l’alcool l’habiter.

Du coup, lorsque la jeune femme reprit la parole, elle eut un léger sourire cette fois, pas manipulateur pour un sou mais surtout… content. Tout simplement parce que ses paroles, bien qu’étant prononcées par une totale étrangère étaient de loin les plus chaleureuses qu’elle avait entendu depuis pas mal de temps et surtout depuis son arrivée sur cette maudite île. Bref, vu votre descente, je vous le paie, ce verre ? Je suis polonaise, d’où ma descente aussi prodigieuse que peuvent l’être les chutes du Niagara ! Sans aucune vantardise parce qu’il serait ridicule de se vanter de quelque chose comme ça ! Malgré son début d’approche plutôt… désastreuse, cette fille pourrait peut être avoir assez d’intérêt pour l’intéresser non ? Chose assez rare en ce moment d’ailleurs. Je voudrais m’excuser pour mon ton précédent. Je n’ai pas l’habitude d’être bousculée de cette façon. Elle poussa un léger soupir, parce qu’elle ne voulait pas encore gâcher les choses en parlant trop. Alors elle décida de se taire, fixant simplement le fond de son verre vide et repartant dans de vieilles pensées, trop récurrentes pour être agréables ! Mauvais endroit, au mauvais moment comme disent certains !

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De nos jours, un simple "excusez-moi" et un peu de relativisme n'étaient plus la panacée. Fini le temps où un peu de politesse essuyait les tracas comme les torrents de lait malencontreusement renversés. A la place, on récoltait une tempête de paroles et toutes les peines du monde pour l'apaiser. ᗱ˚ᗴ Ecoutez, madame ! Je ne voudrais pas vous manquer de respect, mais vous ne savez absolument rien ! Vous croyez vraiment qu’une robe comme ça peut être récupérée aussi facilement. Ce ne sont pas des tissus que le lait épargne. ᗱ˚ᗴ Navrée, j'ai oublié de prendre l'option parfaite petite ménagère à Beauxbâtons. ᗱ˚ᗴ Railla Hester, étonnée qu'une telle diva ose risquer de se casser un ongle dans des expériences de nettoyage. Enfin, si ça l'amusait de monter sur ses grands chevaux au lieu de trouver une solution rationnelle, l'Auror attendrait flegmatiquement qu'elle se calme. Tout comme elle noterait dans un coin de son crâne de signaler à Istvan que ses idées étaient particulièrement fumeuses. Désagréables. Et aux relents d'haleine avinée. ᗱ˚ᗴ Désolée d’être trop élégante pour ce lieu mais voyez-vous, ce n’est pas mon genre de me montrer négligée … Sans aucun sous entendus bien sûr ! ᗱ˚ᗴ Et puis vous faites vivre le commerce en rachetant de nouvelles robes après avoir taché les premières, c'est honorable. ᗱ˚ᗴ Releva la Picarde, indiquant partant que son interlocutrice faisait beaucoup de bruit pour rien, en plus de se mettre exagérément en avant. Dans un bar. Classique lieu de cuites et autres arrosages de gorge, pas trop le repère de midinettes en tenues de soirée, elle n'en démordrait pas.

Enfin, inutile de déjà se brouiller avec l'autochtone, autant lui proposer un verre pour y noyer leur récent différend. ᗱ˚ᗴ Je suis polonaise, d’où ma descente aussi prodigieuse que peuvent l’être les chutes du Niagara ! Sans aucune vantardise parce qu’il serait ridicule de se vanter de quelque chose comme ça ! ᗱ˚ᗴ Se vanter, non. Etre fière de ses origines, oui. Je me défends moi-même pas mal avec le peket. ᗱ˚ᗴ Ce n'était pas le Nord russe mais le Nord de la France recelait également quelques trésors prompts à ravir - et imprégner à l'envi - le palais des connaisseurs. ᗱ˚ᗴ Je voudrais m’excuser pour mon ton précédent. Je n’ai pas l’habitude d’être bousculée de cette façon. ᗱ˚ᗴ Et désolée pour cette maladresse, je n'ai pas pour habitude de tracer des voies lactées et je préfère parler gastronomie qu'astronomie. ᗱ˚ᗴ Renchérit Hester avec plus de bonhommie. Apaiser. Détendre. Amorcer une autre discussion que les prises de bec et entrouvrir les portes de l'esprit en face d'elle.

Chaque soupir, chaque moue ou geste devenait objet à interprétation, ce à quoi la Picarde s'appliquait avec minutie. Le verre au bord des lèvres, elle observait négligemment son interlocutrice dont la mise et le port particuliers ne cessaient de l'intriguer. ᗱ˚ᗴ Mauvais endroit, au mauvais moment comme disent certains ! ᗱ˚ᗴ Il faut forcer un peu la main du destin pour arranger les choses. ᗱ˚ᗴ Lança la Française avec conviction. En apparences. Mener sa barque à sa manière avait toujours été son credo mais elle persistait à penser que, si rien n'était écrit par avance, d'aucuns s'amusaient allégrement à paumer les trames de scénarios qu'elle ébauchait depuis des années en tant que propre écrivain de son existence. ᗱ˚ᗴ Et cette île a ses attraits. Un peu de vacances, ça permet aussi de se remettre d'aplomb. ᗱ˚ᗴ Poursuivit la sorcière, comme si elle parlait de son propre cas. En marge, elle focalisait son esprit sur celui de la jeune femme, espérant percevoir les pensées de sa vis-à-vis au fil des termes énoncés. ᗱ˚ᗴ Pour repartir sur de bonnes bases, la même chose, indiqua-t-elle au serveur, et moi je m'appelle Hester. ᗱ˚ᗴ Conclut-elle d'un sourire alors qu'une question subsistait ... A quoi songeait la diva de la vodka ?

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Les réponses de la femme en face d’elle l’horripilaient au plus haut point. Cette arrogance était partagée. Si elle l’était, de part son statut privilégiés de star, cette blonde l’était encore plus qu’elle. Si ça l’énervait autant, c’était parce que ses remarques étaient fondés et lui faisait du mal indirectement. Blessée par les propos d’une inconnue, si ça, ce n’était pas ridicule. Enfin, en ce moment, le moindre rien lui faisait du mal. Sa dernière discussion avec Leja lui avait fait tellement de mal qu’elle devrait pourtant être immunisée, mais ce n’était pas le cas, au contraire. La moindre remarque lui donnait envie de pleurer et la seule façon qu’elle avait trouvé de combattre ça, c’était de boire, d’où sa descente rapide de son nouveau verre. Peut être l’apport d’alcool lui avait il donné des forces, ou bien simplement se rendait elle compte qu’elle était ridicule, néanmoins, la douce et belle polonaise lança des excuses à la demoiselle blonde en face d’elle. C’était probablement la meilleure des choses à faire. Après tout, faire une scène dans un bar, c’est bien quand tout le monde vous connaît et que ça vous donne un peu d’attention. Cependant dans un coin comme celui-ci, c’était simplement s’exposer au ridicule et aux remarques désobligeantes, ce qu’elle n’était décidément pas prête à faire à ce moment. Ses réponses la désarçonnaient, si bien qu’elle préférait ne pas trop répondre, pour être sûre de ne pas la froisser de nouveau. Mauvais endroit, au mauvais moment comme disent certains ! fût sa propre conclusion à leur rencontre et d’ailleurs, maintenant, la blonde était bien décidée à ne plus porter grande attention.

Elle préférait largement se morfondre sur son amour perdu, plutôt que de nouer une nouvelle inimité. Bien sûr, elle ne pouvait pas imaginer une seconde qu’elles pourraient devenir autre chose que des ennemies, ou alors au minimum de vagues connaissances. Il faut forcer un peu la main du destin pour arranger les choses. Les sourcils de la jeune femme se froncèrent et elle résista fortement à l’envie d’envoyer balader vertement cette femme. Forcer la main au destin ? C’était bien ce qu’elle avait fait avec Alejandro, pour ce qu’elle en avait récolté ensuite. Alors, ce fût simplement un petit rire jaune qui s’échappa de ses fines lèvres alors que d’une main, elle commanda une autre vodka que le barman lui apporta très rapidement. Et cette île a ses attraits. Un peu de vacances, ça permet aussi de se remettre d'aplomb. Cette fois, la polonaise secoua fortement la tête. Cette femme avait la désagréable manie de mettre le doigt exactement là où il ne fallait pas , si bien qu’elle vida son verre d’un geste sec avant de le reposer un peu trop brutalement sur la table. Pourtant, elle se força à ne pas répondre, même si elle sentait son esprit libérer les vannes de la colère et de la tristesse. Pour repartir sur de bonnes bases, la même chose, et moi je m'appelle Hester. Au final, Natalia tourna la tête vers son interlocutrice, un air oscillant entre la colère et la douleur sur le visage. A quoi vous jouez ? Vous essayez de me psychanalyser ou quoi ? Dans le fond, elle en avait peut être besoin, de parler avec une inconnue, qui semblait ignorer qui elle était. Pas de jugement, juste une oreille… Mais à vrai dire, la blonde ne donnait pas vraiment envie de se confier. Natalia… Répondit elle finalement après un long soupir et un nouveau signe un serveur, pour qu’il lui en apporte une autre, en plus de cette qu’il apportait à Hester. Alors ? Vous essayez de faire quoi ?

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De tout temps, Hester avait eu l’intime conviction que l’être humain était un drôle d’animal. Eternel insatisfait, l’Homme était passé maître dans l’art de tourmenter sa propre existence, chamboulant celle de ses congénères en hobby du dimanche dès qu’il en avait l’occasion. Tel passe-temps se révélait parfois cependant affreusement grégaire, pour ne pas dire qu’il confinait au réflexe. Dans tout son splendide égoïsme, l’être humain empiétait en effet parfois sur les plates-bandes de son voisin sans même y prendre garde, son nombril étant le seul centre de l’univers autour duquel son attention daignait tourner. Si elle n’était pas devenue Auror pour ménager sa conscience, Drunel aurait probablement pu embrasser une carrière d’anthropologue ou bien de profileur tant décortiquer le genre humain était blasant mais captivant à la fois.

Portant sa boisson fraîchement commandée à ses lèvres, la Picarde détailla sa vis-à-vis d’un coup d’œil discret. Offrir à son esprit l’occasion de s’infiltrer dans celui de la blonde relevait probablement davantage du plan foireux que de l’idée du siècle étant donné le capharnaüm qui y régnait. Evitant de s’y aventurer plus avant, la Française s’était raccrochée au présent passant à une prise de contact plus conventionnelle qu’une querelle en plein bar. ᗱ˚ᗴ A quoi vous jouez ? Vous essayez de me psychanalyser ou quoi ? ᗱ˚ᗴ Je ne suis pas psychomage. ᗱ˚ᗴ Rétorqua l’ancienne Beauxbâtons en haussant les épaules. Toutefois, si la jeune femme désirait absolument s’engouffrer dans le rayon « psychologie de comptoir », d’autant plus qu’elles étaient accoudées à l’un d’eux, l’Auror aurait très volontiers entamé la valse en soulignant que la diva s’imaginait un peu trop le centre des préoccupations de tout qui croisait son regard.

L’énervement transpirait par tous ses pores, songea d’ailleurs Hester, pas plus émue que cela, notez bien, mais émettant l’hypothèse que son détachement naturel accentuait peut-être la nervosité de la jeune femme. ᗱ˚ᗴ Natalia… ᗱ˚ᗴ Enchantée. ᗱ˚ᗴ Sobriété sans hypocrisie. La sorcière arpentait prudemment les sentiers de la politesse, cherchant à déterminer si son interlocutrice s’était quelque peu calmée. ᗱ˚ᗴ Alors ? Vous essayez de faire quoi ? ᗱ˚ᗴ Démontrer que la politesse n’est pas une agression caractérisée mais, visiblement, ma tentative tombe quelque peu à l’eau, répondit-elle d’un ton calme où une pointe d’ironie aux accents théâtraux résonna en sourdine. Ou alors c’est typiquement français, cette manie de considérer un bar comme un lieu convivial propice à la discussion, quelle qu’elle soit, poursuivit-elle. C’est plus conventionnel en Pologne ? ᗱ˚ᗴ Pour ne pas dire plus « guindé ». Avalant une nouvelle gorgée, l’Auror musela sa paranoïa du mieux qu’elle put, cette jeune femme l’intriguant réellement par sa nervosité maîtrisée vaille que vaille.

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