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 Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)

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  • Ashley Aberny
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Ashley Aberny



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MessageSujet: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyDim 10 Mar - 22:47

INFORMATIONS SUR LE SUJET


Date : (Si vous ne savez pas le jour exact, indiquez au moins le mois)
Intrigue en cours : J’ai toujours rêvé d’être…
Protagonistes : Seamus Hodgkin & Ashley Aberny
Statut du sujet : Privé
Intervention du MJ : Non.


« Well, you know… if… if you don’t wanna have sex with me. Because I’m too, you know, feminine. I mean… That’s what they said. Back in the days. It would be… I would understand. You know. I’m not really… attractive. I s’pose. » (Ashley A., à l’un de ses ex et éphémères petits amis)


— Je peux pas y aller.

Pour la énième fois, la voix consternée de Miranda résonna à l’autre bout du fil.

— Ash…
— J’suis malade !
— T’es pas malade.
— Si j’ai… Je… Hm…

Le jeune homme se regarda dans le miroir à la recherche d’une excellente excuse.

— T’es pas malade.
— Qu’est-ce que t’en sais ? T’es à New-York.
— Ça fait cinq ans que vous vous êtes pas vus. Il a sans doute changé.
— Il me haïssait. Ce sera comme quand Monk va à sa réunion d’anciens camarades.
— Mais non. Il était jeune et un peu con, c’est tout.
— C’était un psychopathe et je suis sûr que c’est lui qui avait mis de la glu sur mon balais, en quatrième année.
— Il avait peut-être des problèmes ?
— Ah ça, pour avoir des problèmes…
— Vous avez tous les deux mûri.
— Ou il a pourri, plutôt.
— J’croyais que t’étais pas rancunier ?

Ashley haussa les épaules. Long silence.

— Ash ?

D’une voix soudainement triste et calme, Ashley murmura :

— Il m’a insulté pendant des années et des années, Miranda. Tout le temps.
— …je sais.
— …je veux pas y aller…

Quelques heures plus tard, Ashley avançait à pas lents, très lents, très, très lents, dans les couloirs d’Elderwood. Il avait tenté tous les ressorts de sa brillante et brûlante rhétorique pour convaincre l’administration centrale de l’école de ne pas jeter sur ses frêles épaules maladives (puisqu’on vous le dit) le lourd fardeau des dossiers des nouveaux inscrits, mais hélas, rien n’y avait fait : en cette rentrée un peu difficile, tout le monde était débordé et les thésards étaient les premiers à récupérer le travail administratif en surplus.

Ce n’était pas tant la perspective d’éplucher un à un les dossiers qui s’accumulaient par dizaines pour s’assurer que toutes les feuilles étaient bien présentes et tous les formulaires bien remplis, avant de noter, dans le cas contraire, le nom de l’élève concerné et la référence du papier à fournir, ce n’était pas tant l’idée de passer des heures à une tâche abrutissante alors qu’il pouvait faire quelque chose de bien plus intéressant — se couper les ongles, apprendre à faire du macramé, réaliser un poster de recherche — ce n’était pas tant la torture du gratte-papier qui le contrariait. C’était son collègue.

Seamus. Seamus Hogdkin. Tant de longues années passées à Salem en sa compagnie. Ashley n’avait pas tenu un journal précis des moyens qu’avaient trouvés Seamus, jour après jour, pour l’humilier, mais il avait encore des souvenirs assez vivaces. Presque personne ne s’était autant et aussi longtemps acharné sur lui. Seamus, la petite terreur bourgeoise probablement sexiste et homophobe qui hantait les couloirs de Salem à la recherche d’une nouvelle victime. Seamus. Pourquoi avait-il fallu qu’il vînt à Elderwood ?

La vérité, c’était qu’entre Jude, Eterna, Meleager, Isaiah et maintenant Seamus, Ashley avait un peu l’impression de vivre une réunion d’anciens permanente. S’il avait certes été soulagé de retrouver les trois premiers, s’il travaillait à améliorer ses rapports avec le quatrième, l’irruption intempestive du cinquième dans son existence lui avait d’abord glacé le sang, puis avait fait monter les larmes à ses yeux, puis avait noué son estomac d’angoisse — en somme l’avait fait passer par toutes les sensations qu’il avait quotidiennement expérimentées grâce à Seamus, durant toute son adolescence.

Vraisemblablement, Hogdkin la Menace n’avait pas joué un médiocre rôle dans les difficultés qu’Ashley avait éprouvé à triompher de son refoulement et il n’était certes pas innocent dans les complexes qui continuaient à hanter le New-Yorkais alors même qu’il avait décidé d’assumer sa sexualité. Si Ashley se trouvait trop féminin, point assez viril et même, parfois, franchement laid, c’était en partie grâce aux commentaires acerbes, méprisants et parfois simplement violents de son ancien camarade.

Et maintenant, on voulait qu’il allât trier des dossiers en sa compagnie ? Certainement pas. Pas question. D’un autre côté, s’il ne le faisait pas, s’il désobéissait aux ordres dès les premières semaines, sans doute on le renverrait d’où il venait, c’est-à-dire, en ce moment, nulle part. Et alors, tout son talent, tous ses prestigieux sorts et ses prestigieux enchantements, ne lui serviraient à rien — il serait réduit au néant social d’où il était sorti, jusqu’à la fin de ses jours, sans le moindre espoir d’accomplissement.

Ainsi donc ses pieds le portaient-ils malgré tout à la salle de classe généreusement mise à leur disposition par le service de gestion des salles. Arrivé devant la porte, Ashley prit une profonde inspiration, se composa un visage aussi neutre que possible et poussa courageusement le battant, pour découvrir… une salle vide. Des rangées de table, des chaises, un bureau, une estrade, un tableau noir, mais de Seamus. Peut-être qu’il était malade pour de vrai ? Ou absent ? Ou qu’on l’avait renvoyé ? Peut-être qu’il était mort ?

Ashley ne se croyait pas permis à un si fol espoir et ce fut donc avec la résignation du condamné qui attend l’arrivée du prêtre et l’annonce de son exécution qu’il déposa la pile de dossiers sur une table — aussitôt, la pile se divisa en deux, puis chacune des deux piles encore et bientôt la table fut chargée des dossiers qui lui avaient été généreusement attribués. Ashley contempla la masse de papiers d’un air désespéré.

Il s’installa donc sur la table adjacente, assis en tailleur, attrapa le premier dossier, le compulsa rigoureusement, le déposa sur la pile des dossiers complet, recommença avec le deuxième dossiers, tandis qu’une centaine d’autres dossiers attendaient patiemment. Mais en vérité, le jeune homme ne parvenait pas à être assez absorbé par cette activité pour ne pas sentir son cœur faire un douloureux bond contre son torse quand, dans le couloir, des pas arrivaient. Alors il essayait de ne pas relever la tête, il retenait sa respiration tout en prenant l’air très absorbé, et ne se détendait que lorsque les pas étaient finalement passés sans entrer dans la pièce.
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  • Seamus Hodgkin
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Seamus Hodgkin



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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyDim 10 Mar - 22:52

« Allez, quoi, c'est une question de vie ou de mort. »
« Ben voyons… »
« Et si je te paye ? »
« Rah, Seamus… Même si je le voulais, Mr Roseburry va m'assassiner si je sèche déjà ses cours. Et puis qu'est-ce que tu crois qu'il va te faire ? »
« Absolument rien. »
« Et ben alors ? »
«»

Seamus n'avait pas peur de ce que pourrait faire Ashley, non, il avait peur d'Ashley. C'était une chose d'avoir condensé sa douleur et sa frustration en s'en prenant au plus beau – il avait fini par se l'avouer – talentueux et gentil garçon qu'il ait connu, s'en était une autre de regarder ce même garçon en face des années plus tard, après avoir longtemps médité sur sa conduite. Oh, Seamus n'avait pas fait de grandes introspections dans les profondeurs de son âme qui l'aurait conduites à rappeler toutes ses anciennes victimes pour se perdre en excuses, puis se tourner vers Dieu, devenir végétarien et participer bénévolement à des missions humanitaire en Afrique. Mais l’acharnement avec lequel il s'en été pris à ce garçon précis année après année lui avait fais se poser des questions, et il le regrettait aujourd'hui.

Tout particulièrement aujourd'hui d'ailleurs, puisqu'il était censé s'occuper d'éplucher les dossiers des nouveaux – depuis déjà cinq minutes, et puis pourquoi les secrétaires ne faisaient pas leur boulot, d'abord ? – avec son ancienne victime favorite. Il avait tout tenté pour échapper à la sentence, convaincre l'administration de prendre quelqu'un d'autre, soudoyer l'administration pour qu'ils prennent quelqu'un d'autre, convaincre quelqu'un de le remplacer, soudoyer quelqu'un pour qu'il le remplace, rien à faire. C'est donc après un dernier regard suppliant à Shawn qui faisait son sac devant son casier qu'il rejoignit la salle réservée pour son exécution. Il se sentait paniqué, désespéré et impuissant, d'habitude il trouvait toujours un moyen de se dépêtrer de situations compliquées, où il trouvait quelqu'un pour l'en dépêtrer. Cette fois, tout le monde s'était rués sur l'excuse d'avoir cours et de toute façon, il n'était pas sûr de ce qui serait arrivé si la direction apprenait qu'il envoyait de jeunes élèves faire son travail à sa place.

Par dépit, il déglingua quelques poubelles son passage d'un geste sec de sa baguette. C'est donc dans un bruit de ferraille tombant au sol qu'Ashley put entendre arriver la Menace – ah, la torture de personnages fictifs, quel loisir sain. Seamus resta devant la porte quelques secondes, à tenter de se donner un air je-m'en-foutiste tout en résistant à l'envie de fuir à toute vitesse, et il poussa finalement le battant.

Il resta un instant à détailler son ancienne victime, qui selon toute vraisemblances devait faire semblant d'être profondément captivé par le choix des options de Gerald Harris, dossier n°0014982 – je commence à connaître tes zèbres, à force – puis se secoua un peu et referma la porte, avant de dire d'une voix un peu trop intimidée pour paraître totalement je-m'en-foutiste.

« Salut gueule d'ange, ça… fait un bail. »

Arf, mauvais réflexe, pour le surnom, mais c'était l'un des plus gentils du large choix qui s'offrait à lui dans la longue liste d'insultes qu'il avait pu lui lancer au visage par le passé, d'une certaine façon, il y avait déjà un léger mieux. Seamus se passa une main dans les cheveux en détournant les yeux, bien, bien.

« Je croyais que tu voulais devenir auror… Oh putain me dit pas que y'a tout ça… »

Son regard venait de se poser sur les tas de tas de dossiers et le naturel revint au galop, il s'approcha de la table où les tas étaient entassés – ahah – en marmonnant tout le bien qu'il pensait de la "bande d'enfoirés" qui l'avaient forcé à venir faire ça, après avoir menacé de mettre le feu à tout ce bordel. Il n'en fit cependant rien et attrapa l'un des tas, puis observa l'organisation d'Ashley, parce que s'il commençait à mettre les dossiers dans les mauvais tas, ils n'allaient pas s'en sortir.

« Je peux écrire les noms sur ta feuille ? J'en ai pas. »

La mauvaise graine oublie toujours quelque chose, et cette fois-ci Seamus le regrettait vraiment, il aurait tellement préféré s'installer à l'autre bout de la pièce pour que chacun fasse comme s'il était seul. Au lieu de ça, il se retrouva assis à la même table, ce qui fait qu'ils ne s'étaient probablement jamais retrouvés aussi proche de toute leur vie. Il se mit à son tour à vérifier les dossiers, silencieux, mais impossible pour lui de se concentrer totalement, il était complètement raide. Particulièrement quand leur mains se rapprochaient, soit pour écrire un nom sur la feuille en même temps, soit pour ranger un dossier. Le lourd silence tendu aussi était gênant et régulièrement, Seamus relevait les yeux, l'air de vouloir dire quelque chose, puis son regard glissait sur le visage d'Ashley et il perdait tout courage.

C'est fou quand même, on dirait que la puberté l'a esquivé, le pauvre garçon. Bon, Seamus n'était pas vraiment beaucoup mieux, c'est vrai, mais il l'était un peu, enfin, il lui semblait. Rien que ses mains, par exemple, Ashley avait vraiment des mains de gonzesses, faut avouer, alors que lui…
Lui…
Il avait quand même les poignets un peu plus larges, ça en avait l'air. En fait, il faudrait un mètre ruban… N'empêche, Ashley avait quand même un physique troublant, alors ce n'était pas étonnant qu'un garçon normal comme lui, pas du tout gêné de voir que ses copains ont une pomme d'Adam qui dépasse et du poil au menton alors que ce n'est pas son cas, n'importe qui, donc, s'en serait pris à Ashley. C'était lui qui était bizarre.

Non, rien à faire, même avec toute la mauvaise foi du monde il continuait de s'en vouloir.

« Alors heu… Tu fais quoi comme doctorat ? »

Seamus avait finalement réussit à dire quelque chose, mais maintenant c'était à son tour d'être profondément absorbé par ses dossiers. Et puis, plus vite ils en auraient fini, plus vite ils repartiraient chacun de leur côté.
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  • Ashley Aberny
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Ashley Aberny



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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyDim 10 Mar - 22:53

L’attente était insupportable. Ashley avait l’impression d’être l’un de ces héros pas très héroïques des films d’horreur qui, cachés sous le lit, ou dans le placard, ou dans un arbre, ou sous le parquet, savaient pertinemment que le monstre, le tueur fou ou Satan approchait pour les dévorer, les découper en morceaux ou voler leur âme, et restaient à là, à souffler contre leur microphone, en regardant fixement la caméra — lui, il était certes assis sur une table en train de lire des dossiers, ce n’était pas aussi dramatique sans doute, mais enfin, la tension nerveuse était insupportable.

Alors, naturellement, la fanfare qui annonça l’arrivée de son ennemi juré ne fit pour rien pour apaiser, non pas exactement ses craintes, mais l’angoisse nerveuse et la nervosité angoissée qui l’avaient pris, et le jeune homme avait la nette impression qui s’était Godzilla qui s’approchait toutes pattes devant en écrasant les voitures de pauvres Japonais innocents — quand on songe que Seamus a été agent d’assurance, tout de même, quelle ironie. C’était officiel : Seamus n’avait pas changé, c’était toujours un monstre sadique et violent.

La porte s’ouvrit sur le monstre sadique et violent et Ashley se mit à parcourir avec une attention des plus soutenues le bulletin de notes de Bidule-Chouette, qui voulait devenir cantatrice d’opéra et qui, à son avis, devait plutôt songer à une carrière dans la radio. Très discrètement, il jeta un rapide coup d’œil à la créature sanguinaire et lézardine qui venait de pénétrer dans la pièce — ses souvenirs de Seamus étaient un peu lointains et il devait bien avouer qu’en matière de montre, son ancien camarade avait plutôt une tête à caresser mélancoliquement des chats ronronnants au coin d’une cheminée qu’à martyriser des automobiles asiatiques après avoir été irradié.

Hop, ça n’avait duré qu’un quart de demi-seconde et déjà Ashley reprenait sa lecture, saluant très sobrement Seamus d’un vague :

— Hmm…

Après tout, son ancien bourreau n’avait-il pas recommencé à l’insulter ? Ou le complimenter, tout cela n’était pas très clair. En tout cas, c’était certain, Ashley n’était vraiment, vraiment pas disposé à mettre sa rancune de côté pour serrer Seamus dans ses bras, parler du bon vieux temps et plaisanter sur leur inimitié d’adolescents. Le jeune homme était bonne pâte, sans doute, gentil, indubitablement, mais masochiste et crétin, certainement pas et pour l’heure, Seamus restait celui qui avait fait de sa vie un enfer — pas tout seul, certes, mais il y avait mis beaucoup de cœur.

D’ailleurs, Ashley était intimement persuadé que Seamus savait très bien les raisons qui l’avaient empêché de devenir Auror et que c’était par pure méchanceté qu’il faisait semblant de s’étonner de le retrouver là. Le New-Yorkais haussa évasivement les épaules en rangeant le dossier dans la pile des incomplets avant d’en attraper un autre — finalement, il était fier de lui : il se débrouillait très bien pour ignorer Seamus même si, toutes les deux secondes, il relevait brièvement les yeux vers son ami, comme pour le jauger et s’assurer qu’il n’avait pas l’intention de lui sauter dessus pour le brutaliser, une habitude que tous les gens un peu censés avaient perdu depuis qu’ils avaient compris qu’Ashley était un ange, un vrai, innocent et brandissant la couleur de Dieu qui rase les villes — mais savait-on jamais.

Hélas, hélas, trois fois hélas, le Destin voulut qu’il ne lui fût pas possible d’ignorer plus lointain le nouveau-venu. Ashley poussa un soupir et posa pour de bon ses beaux yeux sur le beau visage de son ancien camarade.

— Tu t’fous d’moi ?

L’ange avait raté la leçon de diplomatie au Paradis.

— T’as conscience que ces dossiers, c’est les miens, et que t’étais censé apporter les tiens ? Là, y a que la moitié. Et puis, évidemment qu’il fallait prendre une feuille…

En même temps, Seamus avait tellement l’air d’un chaton pris en faute que… que…

— Bon, c’est pas grave. On va faire ceux-là, puis on ira chercher les tiens. Viens, on partage la feuille.

Le regard d’Ashley n’était pas resté longtemps sur le jeune homme et déjà il avait fuit. Avec une souplesse certaine, le sorcier quitta sa table pour s’asseoir plus sagement sur une chaise et mit plume et parchemin au milieu de la table. Ainsi commencèrent les travaux d’écriture. Au moindre geste de Seamus, Ashley se crispait, comme si le thésard s’apprêtait à le tabasser et quand il sentait le regard de son collègue peser sur lui, il s’attendait à tout instant à une remarque désobligeante, sur ses cheveux, sur la forme de son visage, sur ses lèvres de prostituée, quelque chose dans ce goût-là.

Du coup, tout cela n’avançait pas très vite, parce qu’il devait parfois s’y reprendre à deux ou trois fois avant de savoir si toutes les pièces étaient bien présentes dans un dossier et que, quand il allait l’inscrire sur la liste, sa main frôlait celle de Seamus qui était en train d’écrire un nom, il la retirait prestement, rosissait, attendait son tour, écrivait le nom, attirait à lui d’un geste de la main un nouveau dossier, en se demandant pourquoi diable il tenait à crâner avec de la magie sans baguette dans un moment pareil, et reprenait laborieusement son étude.

Cette rude tension disposait donc au silence et, quand Seamus prit la parole, Ashley fut intimement persuadé que son camarade venait de l’insulter.

— Putain, t’es vraiment un…

…salaud. Oui, mais entre temps, son esprit avait compris les mots qu’on lui avait adressés. Ashley rougit et reposa prestement sur son dossier le regard furieux qu’il avait levé sur Seamus.

— Désolé j’ai cru que… Désolé…

Oui, vous ne rêvez pas : Ashley s’excusait auprès de Seamus. Le monde à l’envers. Ashley inspira profondément et articula d’un ton aussi calme qu’il en était capable :

— Duels. Un doctorat de duels.

À le voir, on l’imaginait plutôt en train de… Faire de la peinture. Ou un truc comme ça. Mais certainement pas en train de mener des recherches en duels qui, sans doute, devait être très théoriques, parce qu’après tout Ashley était une fiotte, une demi-portion, une princesse, comme l’avait amplement et fréquemment souligné Seamus, par le passé. D’ailleurs, Ashley se mit à réfléchir à quelque chose d’un peu blessant à dire, à propos de cette spécialité peu exaltante qu’étaient les potions, mais comme l’esprit de méchanceté d’Ashley avoisinait le néant et que même Seamus, il n’avait pas envie de le blesser, tout ce qu’il trouva à dire fut :

— Et toi… C’pas trop… Salissant. Les racines.

Et aussitôt il se sentit très, très bête.

Salissant.

Ce n’était pas avec ça qu’il allait l’impressionner.
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  • Seamus Hodgkin
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Seamus Hodgkin



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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyDim 10 Mar - 23:04

Waow, Ashley était waow, mais pas waow dans le sens qu'il était incroyable et qu'on avait envie de l'épouser, waow dans le sens surprenant et un poil effrayant. Quand son camarade lui sauta à la gorge parce qu'il n'avait rien apporté pour travailler, Seamus se retrouva complètement prit au dépourvu. De toute évidence, si Ashley n'avait pas beaucoup gagné en virilité depuis leur dernière rencontre, il avait prit de la gueule. Sur le coup, Seamus se ratatina sur lui-même, ne sachant plus quoi faire devant ce changement assez radical de comportement.

« Non, j'ai pas trop écouté quand on est venu me dire de faire ça et puis… c'est vraiment la moitié, ça ? »

La vérité, c'est que dès qu'il avait entendu qu'il devrait travailler avec Ashley Aberny, Seamus avait bêtement paniqué et tenté d'échapper à cette obligation, si bien que la nature de la tâche à accomplir lui était passé loin au-dessus, il avait juste retenu qu'il devait vérifier que les dossiers soit complet, sans plus. Toujours est-il qu'il rejoignit promptement son camarade à la table et se mit au travail, histoire de ne pas lui donner une nouvelle raison de prendre ce ton qui ne lui allait pas,. Ce n'est qu'un bon moment plus tard, après avoir frôlé la main d'Ashley cinq fois – oui, il avait compté – qu'il tenta de briser le silence.

Pour se recevoir une insulte avortée au visage l'instant suivant, d'accord, en fait Ashley n'était pas en colère, il était complètement sur la défensive. Seamus s'interrompit un instant pour le regarder plus en détails, le garçon avait les yeux baissés et était complètement raide, si bien qu'il avait l'impression de lui faire vivre un calvaire par sa seule présence. En fait, c'était même une certitude, mais il n'avait jamais rien fais de bien pour personne, après tout. Ashley ne faisait que montrer franchement ce que tous les autres ressentaient aussi. Au moins lui ne se cache pas.

D'ailleurs c'était bien pour ça qu'il ne voulait pas venir, les gens qui l'insultent, veulent se battre avec lui ou s'insurgent, ça il peut le gérer, la violence, il connait bien. Mais son ancienne victime n'était pas comme ça, il l'avait comprit bien avant de passer la porte, et il le voyait nettement maintenant, Ashley se débattait avec les peurs dont il était la cause. C'était bien pire que les mots qu'il avait pu entendre toute sa vie, Seamus voyait là l'incarnation de tout le mal qu'il avait pu faire, et il se sentait plus monstrueux que jamais. Il aurait vraiment préféré qu'il se mette à lui hurler dessus une bonne fois pour toutes, comme avait pu le faire Meredith. Au lieu de ça, gueule d'ange essaya piteusement de réduire l'art subtil des potions à un ramassage de racines. C'est fou, il en avait pourtant entendu, des phrases assassines, à cause de lui, mais n'arrivait même pas à en ressortir une. Un sourire un peu triste se dessina sur les lèvres de Seamus.

« C'est moins pénible que de se prendre des sortilèges dans la tronche, je suppose… »

Seamus n'avait pas tant de mal que ça à imaginer le fragile Ashley dans un duel do sorciers, après tout, il connaissait sa brillante réputation à Salem. Il n'empêche que pour le coup, il ne l'enviait pas, ramasser des racines, c'était tranquille, et fabriquer de puissantes potions, passionnant, et surtout, à aucun moment cela ne demandait de risquer sa peau pour une cause qui ne doit certainement pas en valoir la peine. Le silence était retombé et Seamus n'avait toujours pas recommencé à vérifier les dossiers, il regardait toujours son voisin d'un air pensif, et lança subitement.

« Tu devrais peut-être le dire… »

Il haussa les épaules et regarda les quatre photos d'identité mouvantes d'un gamin à grosses lunettes en essayant autant que possible de se donner un air détaché, mais une sorte de tristesse résignée teintait sa voix.

« … que je suis un connard, ça te fera peut-être du bien. »

Allez, un dossier de plus, Seamus soupira, mais difficile de dire si c'était parce qu'il restait encore des tonnes de dossiers à regarder et que la même quantité astronomique les attendait quelque part dans l'établissement, ou si c'était à cause de l'ambiance on ne peut plus lourde qui planant dans la pièce.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyDim 10 Mar - 23:33

Il aurait dû dire… Euh… Ashley se creusait les méninges à la recherche de la répartie parfaite qui lui avait manqué. Quelque chose d’un peu subtil mais de point trop recherché. Il était idiot. Il s’était toujours senti un peu idiot. Enfin, pas les premières années, à Salem, mais après, si. Parce qu’il n’avait pas su s’y prendre avec Sarah, parce qu’il ne réagissait pas quand on l’agressait, parce qu’il n’avait jamais rien répliqué à personne. Du coup, il manquait d’esprit, c’était certain. Et de volonté. Et de combativité. Et… De tout. Il était un moins que rien — signé Seamus Hodgkin.

Il en avait pourtant tellement envie, de paraître brillant, et acerbe, et maître de lui-même. Tellement envie que Seamus le regardât et se dît que toutes ses moqueries n’avaient finalement servi à rien et qu’il était là, lui, Ashley Aberny, jeune, bien vivant, joyeux, spirituel. Au-lieu de cela, il avait raté son école d’Aurors, il était incapable de faire un mouvement près de lui sans manquer de tressaillir de peur et il ne trouvait rien d’intéressant à dire — il était resté la même serpillère inutile jetée dans un coin de Salem qu’il avait toujours été et le monde allait s’effondrer sur ses épaules.

Voilà dans quel état la présence de Seamus mettait Ashley. C’était une chose, pour le New-Yorkais, de retrouver à Elderwood un bon nombre de ses anciens camarades dans des postes diverses et de se rappeler, en voyant leurs visages mûris, les aventures désagréables de son adolescence, c’en était une autre d’être assis à côté de celui qui avait été le maître d’orchestre de ses humiliations ; Ashley avait tourné la page, du moins en avait-il l’impression la plupart du temps, mais à côté de Seamus, il se sentait simplement désemparé. Et sali — par sa propre faiblesse d’antan.

Ce fut donc avec une certaine précipitation qu’il tint à préciser :

— J’me prends pas d’sortilèges dans la tronche.

Ce qui sous-entendait qu’il était très doué. Enfin, c’était ça, qu’il avait eu l’intention de sous-entendre, mais peut-être que Seamus avait simplement compris qu’il ne se battait jamais en duels, précisément parce qu’il était un lâche, une fille, une lavette ? Oui, c’était sans doute cela que Seamus avait compris. Il fallait préciser encore, il fallait se vanter, raconter toutes les histoires dont il était le héros — mais alors, il aurait l’air encore plus ridicule, encore plus désespéré et surtout, surtout, il ne voulait pas donner l’impression à son ennemi qu’il quémandait son approbation.

Bref, Ashley était sur le bord de l’effondrement psychologique et désormais tout à fait incapable de se concentrer sur la moindre ligne du dossier qu’il avait entre les mains. Les larmes lui montaient aux yeux, encore, pour la centième, la millième de fois peut-être à cause de Seamus, et peut-être eussent-elles à nouveau, pour la centième, la millième de fois, dévalé ses joues épurées si son ancien camarade n’eût pris l’initiative de parler de l’éléphant dans la pièce et si dans la voix d’Hodgkin la Menace, il n’y avait eu quelque chose de différent, quelque chose de nouvea, quelque chose qu’Ashley n’avait jamais entendu.

Le regard un peu surpris du duelliste ne put s’empêcher de se poser sur Seamus. Il était triste ? Il y avait une espèce d’injustice à imaginer que Seamus s’autorisât la tristesse. Mais d’un autre côté, il restait assez de bon sens à Ashley pour imaginer qu’en plus de cinq ans, Seamus avait changé, mûri, évolué. Sans doute cela n’effaçait-il rien du passé et sans doute les plaies ouvertes des années auparavant n’en cessaient-elles pas pour autant de saigner, mais le cœur d’Ashley, si peu fait pour le ressentiment, ne parvenait pas à conserver sa colère intacte devant l’attitude étrange et inattendue de son voisin de table.

Au bout d’un long moment de silence, Ashley lâcha :

— Non.

Puis, avec une innocence et une honnêteté troublantes, il ajouta :

— Ça ne me rendra pas moins malheureux.

Et sans doute était-ce pire que de traiter Seamus de connard, parce que cette phrase douce et triste laissait voir que les insultes n’étaient pas oubliées et que les dégâts s’étendaient très au-delà d’une adolescence simplement gâchée. Ashley rouvrit la bouche, pour tenter de dire quelque chose de véritable, d’important, mais il ne savait pas ce qu’il attendait de Seamus — des excuses lui eussent paru des dérisoires, des explications lui semblaient parfaitement improbables.

Il finit par murmurer d’un ton fatigué :

— Laisse tomber. Y a encore… plein de dossiers.

Et le jeune homme de reporter son attention sur celui qu’il examinait. Il avait beau avoir rassemblé tout son courage, de temps en temps, cela ne l’empêchait pas de renifler un peu et, plus ou moins discrètement, de tirer sur la manche de son sweat pour s’essuyer le coin des yeux — mais enfin, il ne pleurait pas, pas vraiment. La main dont il traçait les noms sur leur liste commune s’était faite un peu tremblante. Au bout d’un quart d’heure, il déclara soudainement d’un ton fort contrarié :

— J’ai besoin d’une pause. Je vais… J’ai besoin de prendre l’air.

Il recula un peu maladroitement sa chaise, qui manqua de tomber et qu’il rattrapa de justesse, faillit se prendre les pieds dans la table et sortit finalement précipitamment de la pièce, pour trouver les toilettes les plus proches et se regarder dans le miroir. Seamus avait raison, de toute évidence. Avant. Il avait raison. Il ressemblait à une fille. Il était… repoussant. Ashley baissa les yeux pour ne plus croiser le regard de son reflet. Seamus avait raison. Seamus avait raison. Seamus…

En désespoir de cause, le jeune homme balança un grand coup de poing dans le miroir et il avait beau n’avoir pas, on l’aura compris, la carrure d’Hagrid, la glace se brisa en plusieurs morceaux et ouvrit de nombreuses plaies sur sa main. Très stoïquement, Ashley baissa les yeux vers sa peau tailladée, dont le sang s’écoulait. Il posa le regard sur l’autre main, intacte. Puis sur le second miroir des toilettes, intact lui aussi. Sur les morceaux de verre dans le lavabo.

Il avait juste besoin d’une pause.

Mais Seamus avait toujours eu raison.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyLun 11 Mar - 17:48

La douce et déchirante franchise d'Ashley n'aida certes pas Seamus à refouler ce sentiment de culpabilité qui le suivait depuis des années. Les yeux baissés vers ses papiers, il n'eut pas vraiment de réaction, à part celle de papillonner des paupières un peu trop souvent. Il ne savait plus depuis combien de temps il comptait les pièces du même dossier, et ne les comptait d'ailleurs plus vraiment. Il se contenta d'hocher silencieusement la tête quand Ashley l'enjoignit à se remettre au travail, mais même en rassemblant toute sa volonté, impossible de se concentrer alors que son camarade pleurait à ses côtés. Seamus cherchait des mots, des choses à dire pour l'aider, mais sa tête était vide et de toute façon il ne voyait pas comment atténuer les douleurs passées du jeune homme. C'est bien pour ça qu'il ne s'excuse jamais, à quoi bon ? On ne répare pas les gens avec des excuses.

Son regard légèrement inquiet se posa à nouveau sur Ashley quand il se leva, de toute évidence il n'allait pas bien du tout. Il voulut un instant le retenir, lui parler, mais pour quelle raison ? S'il y avait bien une personne mal placée pour lui remonter le moral, à Elderwood, c'était bien lui. Seamus resta donc seul dans la pièce, à contempler les dossiers d'un air désemparé, écrasé par les remords. Il contempla celui qu'il avait toujours dans les mains, se disant que l'idéal serait de trouver une formule magique, plier cette affaire en un claquement de doigts et mettre le plus de distance possible entre lui et son camarade pour le reste de leur scolarité. Que pouvait-il faire d'autre ? Il n'avait jamais rien pu faire de bien pour personne. Il compta les pièces du dossier avec une concentration religieuse, le posa dans le tas des complets, puis en attrapa un autre et…


Oh et puis merde.

Seamus se leva et sortit dans les couloirs pour rejoindre les toilettes les plus proches, ce qui devait être le lieu de replis du Ashley en danger le plus probable. Il serra ses poings pour empêcher ses mains de trembler et eut une petite hésitation avant de pousser la porte. Le spectacle qu'il découvrit alors l'horrifia complètement.

« Ashley ! Oh c'est pas vrai… »

Du sang… déjà rien qu'avec ça, ça commençait bien, Seamus devint blême – un peu plus blanc qu'il ne l'était déjà, donc – en voyant tout ce qu'il y avait sur le miroir brisé, le lavabo et la main du jeune homme. Seamus avait cette curieuse impression de s'être fait mal aussi, sauf qu'il le ressentait dans tout son corps. Bref, ce n'était pas le moment de tomber dans les pommes, il se détacha non sans difficultés de ce spectacle pour se concentrer sur celui de l'Ashley désespéré et meurtri qui comptait visiblement se massacrer l'autre main sur l'autre miroir. Souplement, il s'interposa, les deux mains ouvertes devant lui pour tenter de le stopper.

« Ashley, calme-toi, écoute… »

Seamus baissa les yeux vers sa main ensanglantée et un léger vertige le prit, qui le poussa à s'agripper très fort au lavabo. Mieux valait vraiment éviter de regarder, ses yeux se plongèrent donc plutôt dans ceux d'Ashley, ils étaient beaux, ses yeux, même rougis, puis il y avait ses jolies lèvres, ses traits fins et angéliques, dire qu'il se souvenait très bien de tout ce qu'il avait pu lui faire, ou lui cracher au visage… Quelques larmes coulèrent sur ses joues de gonzesse pour mourir creux de ses lèvres de prostituée. Il était incapable de s'excuser, mais s'expliquer, peut-être.

« Tout ce que je t'ai dis, tout, je… je le disais pour moi… »

Ce n'était plus quelques larmes qui coulaient, mais un torrent incontrôlable, Seamus s'écrasa sous le poids de ses innombrables peurs et complexes. Il lui fallut quelques secondes pour parvenir à souffler laborieusement.

« Toi, tu es beau, toi tu vaux la peine… »

Et Seamus avait toujours raison, n'est-ce pas ? Derrière le flot continu de ses larmes il continuait à regarder le triste et beau visage de son camarade, s'arrêtant sur ses lèvres. Ashley le haïssait, bien sûr, ou disons qu'il tendait vers ce qui s'approchait le plus de la haine, mais était trop pur pour ce genre de sentiment. Il était évident qu'une fois sortie de cette pièce, ils ne s'approcheraient plus jamais. Seamus irait chercher ses propres dossiers, et les trieraient dans son coin avec son propre parchemin, et les choses seraient réglées. Jamais plus il ne le verrait comme ça. Un désir idiot le prit, celui de goûter à ces lèvres juste une fois, histoire de mourir tranquille. Ashley le détesterait peut-être davantage, mais ils avaient déjà touché le fond depuis longtemps de toute façon, ce n'était pas comme s'il y avait quelque chose à sauver ou à perdre. Ses larmes se calmèrent un peu alors qu'il approchait son visage de celui qu'il avait si longtemps désiré, mais alors qu'il n'était qu'à quelques centimètres, ses doigts se crispèrent sur le rebord du lavabo et il se rendit compte qu'ils étaient poisseux.

Son cœur manqua un battement et lorsqu'il baissa les yeux, ce fut avec horreur qu'il vit sa main posée dans le sang d'Ashley.

« N… »

Il recula de trois bons pas en s'essuyant frénétiquement sur son jean, la respiration soudain forte et accélérée, mais ça ne suffisait pas, alors il se passa les mains sous l'eau pendant une éternité. C'est quand il ferma le robinet que ses yeux se levèrent sur son reflet dans le miroir. Honnêtement, il ressemblait à une gamine paniquée, et ses yeux rougis ne lui donnait qu'un air encore plus pitoyable et dégueulasse. Meredith avait raison, qui pourrait vouloir de ça ? Ceux qui aiment les hommes veulent des hommes, pas étonnant que personne ne l'ai jamais approché à part elle. Elle, elle était cinglée. Il se redressa, les yeux fixés sur son reflet, puis il eut un vif geste du bras et la glace suivit le même mouvement et se pulvérisa contre le mur du fond. Lui continuait à respirer laborieusement, le regard fixé sur les débris, il ne voulait pas reposer les yeux sur Ashley. Bêtement, il s'attendait à entendre la porte tandis que celui-ci fuyait, et se voyait rester là, à se laisser mourir, parce qu'il n'avait pas assez de courage pour utiliser un moyen plus radical.

[Troisième post, 629,99 € de dégâts matériels et sept ans de malheur chacun, on commence très fort, mon cher]
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyLun 11 Mar - 19:20

Ashley tendit lentement vers l’un des morceaux de verre, un peu par automatisme. Jamais il n’avait songé à cette solution qui lui paraissait tout simple à présent : souffrir, dans la chair, c’était tellement, tellement plus facile que de se tourmenter entièrement. Il n’y avait pas de complexité, pas de retrait, pas de mauvaise surprise : on pouvait tout prédire, savoir exactement ce qui se passerait, savoir que c’était, en quelque sorte, extérieur à soi. C’était sans doute parfait. Il ne pouvait plus courir le monde en Auror téméraire et tumultueux comme il l’avait été pendant une année bénie, au cours de sa formation, mais il lui restait ça — les morceaux du miroir des toilettes.

Le jeune homme sursauta en entendant la voix de son bourreau qui le tira soudainement de ses noires considérations. Prestement, il retira sa main valide des débris du miroir d’un air bien coupable et observa l’autre main, blessée, en sortant progressivement de son hébétude. Le geste qu’il avait failli accomplir, maintenant qu’il avait recouvré ses esprits, le sidérait par son inconséquence et son idiotie ; il ne se faisait aucune illusion sur l’instabilité de son caractère, sur ses réactions parfois incompréhensibles, sur ses névroses, mais il n’en était jamais, jusqu’à lors, arrivé à ce point là.

Il déglutit péniblement, sincérement apeuré par son propre esprit, et détourna le regard des morceaux de verre, une boule au ventre. Toujours un peu confus, il leva son regard rougi et troublé vers Seamus qu’il avait peine à reconnaître, non seulement parce que son camarade avait pleuré et que, pour lui, il avait toujours incarné une espèce d’insensibilité immuable, mais encore parce que dans le ton paniqué de sa voix, Ashley croyait entendre, mais peut-être était-ce son esprit qui lui jouait encore des tours, une tendresse protectrice et maladroite qui venait l’envelopper et le complimenter comme il en avait toujours rêvé.

En fait, il rêvait sûrement. Parce qu’en plus d’être parfaitement improbable, la scène n’était pas très cohérente — en tout cas, ce que Seamus essayait d’expliquer, Ashley ne le comprenait pas très bien. Ce qu’il avait dit, il le disait pour lui ? Son histoire de sortilèges pris dans la tronche ? Il avait pris des sortilèges dans la tronche ? C’était ça, qu’il essayait de lui dire ? Ashley était certes très doué en magie, mais pour comprendre les autres, c’était une autre histoire, et en ce moment, Seamus lui faisait l’effet d’une vidéo au montage avant-gardiste, à mi-chemin entre les films de Jean-Luc Godard et de David Lynch.

Il allait finalement ouvrir la bouche pour dire à Seamus que si son but était de le calmer en frôlant lui-même la crise de nerf, vraisemblablement la stratégie n’était pas très adéquate et que, de toute façon, il n’avait strictement rien pané à ce qu’il venait de lui raconter. Mais Seamus n’avait pas fini ses étranges et opaques révélations et cette fois-ci, avec toute la mauvaise foi et l’aveuglément du monde, Ashley ne pouvait pas ne pas comprendre ce qu’on lui avait dit.

Il resta donc la bouche ouverte, ce qui lui donnait l’air, au choix, ou sensuel, ou un peu crétin. Finalement, il la referma, parce que Seamus l’observait très intensément et qu’Ashley n’avait pas du tout envie de l’entendre revenir précipitament sur ses propos et lui confirmer que, finalement, tout bien posé, il avait effectivement une tête affreuse. En attendant, le New Yorkais se sentait incapable de formuler la moindre pensée, parce que même si le compliment inattendu de Seamus était statistiquement écrasé par des années d’insultes, il avait l’avantage de venir en dernier et la force de l’originalité.

Ce fut sans doute parce qu’il était hypnotisé par ce curieux regard qu’Ashley n’eut pas la présence d’esprit de se reculer quand Seamus s’avança (sans doute pour lui donner un coup de tête) ; fort heureusement, l’hématophobie de Seamus mit un terme prémédité à ses sans doute noirs desseins et Ashley, toujours éberlué, observa désormais l’étrange spectacle de son ancien bourreau, dégoûté par le sang de sa victime (ce qui, somme toute, était fort désobligeant et un peu paradoxal). Moitié parce qu’il avait peur qu’on l’accusât d’avoir rendu Seamus cinglé pour se venger de ses vexations passées, moitié parce qu’il était touché par la détresse de son collègue qui, il devait bien l’avouer, dépassait en cet instant très largement la sienne, Ashley essaya de rendre sa voix aussi douce que possible quand il murmura :

— Seam…

Son aîné qui remplissait fort mal son rôle d’aîné explosa le miroir restant avant qu’Ashley ne pût terminer sa phrase — Ashley sursauta et exprima toute sa sollicitude en s’exclamant aussitôt :

— Mais t’es vraiment trop con !

Passons sur ce langage fleuri en nous rappelant qu’Ashley a grandi dans le Bronx et passons également sur le fait qu’il avait été le premier à entreprendre la progressive démolition des toilettes. La vérité, c’était que son exclamation avait été beaucoup, beaucoup plus prévenante que désobligeante, parce qu’aussitôt une question inquiète la suivit :

— Tu t’es pas fait mal, au moins ?

De la part du type qui avait toujours une main sanguinolente, c’était un peu singulier, mais enfin. Ashley examina du regard Seamus sans trop oser s’approcher puis posa les yeux sur les débris de miroir dans le mur du fond, sur sa main, sur les débris de miroir dans le lavabo et sur le sang, un peu partout.

— OK. On va… Je vais… Je vais réparer ça.

Il sortit sa baguette de la main valide et la pointa vers la main blessée.

— Vulnera Sanentur.

Aussitôt les plaies se refermèrent. Ashley agita les doigts avant de considérer les deux miroirs. Presque timidement, il posa la main sur l’épaule de Seamus.

— Reste pas planté là, pousse toi.

À nouveau, la rudesse de ses mots contrastait avec la douceur de son ton et ce fut très délicatement qu’il tira Seamus vers lui. Il pointa sa baguette successivement sur chacun des deux miroirs.

— Speculum Reparo.

Les débris volèrent à travers la pièce pour recomposer deux glaces fêlées et les fêlures lentement se dissipèrent. Il restait le sang, son sang, sur le lavabo, par terre un peu, sur son sweat, sur son pantalon, sur le pantalon de Seamus et, évidemment, sur le haut de son camarade qu’il avait bêtement pris par l’épaule. Ashley baissa sa baguette. Les sorts de nettoyage de la parfaite petite ménagère sorcière, il ne connaissait pas. Très prosaïquement, il commenta :

— J’espère que ça partira au lavage, j’ai pas vraiment les moyens d’m’acheter un autre pantalon.

Certes. Il parlait surtout pour meubler, parce qu’il ne savait pas quoi répondre à la confession toujours un peu mystérieuse de son associé en démolition. Sans tourner le regard vers Seamus, les yeux toujours fixés sur le lavabo, Ashley balbutia évasivement :

— Tu… Tu peux pas rester comme ça. Faut t’changer.

Parce que Seamus, riche comme il était, ne devait pas en manquer, lui, de pantalons.

— On va… On va regrouper les dossiers. Voilà. Et puis je te raccompagne à ta chambre, parce que tout seul, là, tu vas encore faire des conneries et tu vas finir par t’blesser.

C’était l’hôpital qui se moquait de la charité, tout à fait. En tout cas, Ashley n’allait certainement pas planté là : l’inactivité, ça l’angoissait et en ce moment, des angoisses, il en avait assez pour ne pas s’en rajouter. C’était donc tout naturellement qu’il avait pris la direction des opérations (comme la plupart du temps, d’ailleurs) :

— Aller, on y va.

Il tira un peu Seamus par la manche pour le sortir de son immobilité et se mit en marche vers la salle de métamorphose. Au pire, on retrouvait les toilettes et les gens s’imagineraient que quelqu’un a saigné du nez. Beaucoup. À vrai dire, il s’en fichait un peu : il était trop occupé à multiplier dans son esprit la liste des choses à accomplir (récupérer les dossiers, les reconcentrer, les prendre, se rendre chez Seamus, s’assurer qu’il survivrait, rentrer, se laver, se changer, aller à l’administration, réserver une nouvelle salle, aller faire un footing, travailler sur sa thèse, ne jamais s’allonger pour dormir et mourir d’épuisement) dans le but de ne plus repenser à ce qui venait de se passer.

Le duo d’éclopés plus si éclopés que cela regagna sa salle de classe déserte et, en quelques coups de baguette bien placés, c’est-à-dire sur les dossiers, Ashley fondit tous les dossiers non-traités en un seul dossier, de même pour les complets et, enfin, les incomplets. Voilà. Il ne restait plus qu’à raccompagner Seamus en évitant de parler de quoi que ce fût de gênant, en évitant de trop l’approcher, en évitant de le regarder, en évitant de penser à ce qui venait de se passer.

Facile.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMar 12 Mar - 12:21

Un peu hagard, Seamus laissa son cadet prendre les choses en mains et remettre les toilettes dans l'état dans lequel il les avait trouvés en entrant – à peu près – puis le suivit jusque dans la salle où la montagne de dossiers les attendaient sagement. C'est après avoir pris le plus gros tas de dossiers pour se donner un air viril et s'être rendu compte qu'il allait très vite avoir mal au bras – ça sent le vécu – qu'il commença sérieusement à se poser des questions.

Attends…
Ils allaient dans sa chambre là ? Les seules personne à avoir déjà mis les pieds dans son antre étaient Meredith et les femmes de ménage et encore, pas à Elderwood. Et puis, Ashley dans sa chambre, c'était juste totalement surréaliste, en plus il n'avait pas fais son lit, il y avait ses travaux en plans un peu partout et certainement un peu de poussière et, et… D'abord, c'était quoi cette histoire de "tu vas faire des conneries et te blesser" ? Il le prenait pour un idiot, de toute évidence, et venant du type qui avait foutu du sang partout, notamment sur lui, c'était tout de même gentiment ironique.

Sur cette pensée Seamus jeta un coup d'œil à son épaule tachée de rouge et un frisson le parcourut. Certes, il n'était pas contre le fait d'aller se changer, et il se voyait mal dire à Ashley qu'il ne pouvait pas le suivre parce qu'il n'avait pas fais le ménage. Silencieux et tendu, il repartit donc dans le couloir, direction sa chambre, en essayant de ne pas penser à ce qu'il venait de se passer tout en entendant les révélations qu'il avait faites tourner en boucle dans sa tête et revoyant le moment où ils avaient été assez proche pour pouvoir s'embrasser. De ne pas le regarder, sans pouvoir s'empêcher de lui jeter des coups d'œil, accrochant cependant plus souvent sur les traces de sang qui tachaient ses vêtements que sur son doux visage, et de ne pas se tromper de couloirs tant il avait la tête ailleurs.

« Tu… n'as pas d'autres pantalons… ? »

Une certaine perplexité teintait la voix de Seamus, il n'était pas bien sûr d'avoir tout compris à ce niveau et à choisir, préférait méditer là-dessus plutôt que sur ses actes. Bon, qu'Ashley n'ait pas les moyens de s'acheter un pantalon, là, ce mois-ci, parce qu'il avait fais quelques folies ou traversait une mauvaise passe, ça pouvait arriver. Chez les pauvres. Mais en quoi devoir se débarrasser d'un pantalon tâché posait-il problème ? Il devait bien en posséder cinq ou six autres au minimum.
Non ?

Pas vraiment très au courant de la misère du monde, Seamus commença à s'imaginer Ashley en Cosette obligée de se battre en duel dans des caves pour survivre. C'était vraiment sur ça qu'il s'était défoulé toute sa vie ? La Menace ne s'était jamais beaucoup intéressé à la vie des autres, il ne s'était pas étonné de voir que son camarade n'était pas devenu Auror pour le plaisir de le torturer, il ignorait réellement ce qui avait pu se passer. Bref, se faisant, ils arrivèrent devant la porte de sa chambre, qu'il ouvrit laborieusement avec sa clé en essayant de ne pas faire tomber ses dossiers ni de se fissurer le radius sous leur poids. Pour un sorcier, Seamus utilisait relativement peu la magie, au final, même quand ça pouvait lui rendre service. La porte s'ouvrit finalement et il se décala pour laisser son camarade entrer.

« Pose ces trucs où veux… »

Pose ces trucs où tu peux aurait été plus juste, tant la pièce était encombrée, il y avait des rangements débordant de livres, de flacons, de potions, des bocaux remplis d'ingrédients entreposées un peu partout, des plantes mises à sécher dans tous les coins possibles, ainsi que de curieux appareils de cuivre biscornus, des chaudrons de toutes tailles, des éprouvettes de cristal, des comptes-gouttes très long, des scalpels minuscules, des pinces argentées, des gants de cuir, des lunettes de protection, la liste était longue. La table qui tenait lieu de bureau était couverte d'un tissus censé la protéger des projections et de rouleaux de parchemins sur lesquels couraient une écriture penchée aux allures un peu gothiques, et repoussé dans un coin se trouvait encore du matériel de potion, installé et prêt à servir, près d'un certain nombre de plantes en pot utiles pour leur sève ou ne pouvant servir qu'en étant ramassé juste avant utilisation. Le lit à baldaquin était quant à lui caché derrière de grands meubles qui servaient autant à ranger qu'à délimiter l'espace. La chambre à proprement parler était très simple puis qu'il n'y avait que le lit et une énorme armoire de bois sombre à la droite de laquelle une porte donnait sur la salle de bain. En gros, en entrant, on tombait sur quelque chose dans ce goût-là.

Seamus sortit sa baguette et les rouleaux de parchemins s'enroulèrent sur eux-mêmes et en rejoignirent d'autres dans une grosse boite ronde qui avait jadis contenue des biscuits pour le thé, il posa alors sa pile sur le – petit – coin qu'il venait de libérer, et poussa un peu le reste de ses affaires pour la pile d'Ashley. Il soupira ensuite, content d'être débarrassé de ça.

« Touche à rien, ça vaut mieux… »

Le "fais comme chez toi" ce n'était pas très seamusien, faut avouer, mais il y avait réellement des choses dans tout ce bazar qu'il valait mieux ne pas toucher sans s'y connaître un peu. Restait maintenant à se changer, puis à voir comment ils allaient s'organiser pour finir ce boulot qui, franchement, n'avait pas beaucoup avancé, ordre et méthode, qu'il disait. Seamus partit donc dans le côté chambre de son presque appartement et ouvrit son armoire qui, si elle n'était pas remplie à ras-bord comme un grand fan de shopping, faisait tout de même plus envie que pitié. Il y avait les affaires de très bonne factures pour le travail et le quotidien, et puis celles pour le sport, et celles pour le fameux ramassage de racines et la botanique. Les unes n'étant pas vraiment différentes des autres puisque les teintes allait du blanc au noir en passant par le gris, ça n'allait pas chercher très loin.

Un dilemme s'imposa alors à lui, ils étaient deux hommes solides et presque barbus dans la force de l'age, alors se changer l'un devant l'autre ne devait pas poser de problème. N'avaient-ils pas passés toute leur jeunesse à se doucher au milieu de congénères velus qui font l'hélicoptère avec leur… ? Et bien, pas Seamus, qui trouva les moyens d'être dispensé de sport après que Logan l'ai poussé dans la piscine quand il avait huit ans, puis après son premier cours de vol. Il faisait du sport presque matin et soir, mais seul, et les deux pieds sur le sol. Toujours est-il qu'il n'avait pas envie qu'Ashley le prenne pour une fillette complexée parce qu'il serait allé se cacher dans la salle de bain pour se changer, il n'était pas du tout complexé. Aussi sortit-il quelques affaires pour les poser sur son lit, les regarda, regarda son camarade, hésita, puis lâcha.

« Retourne-toi. »

Il le surveilla jusqu'à ce qu'il soit parfaitement de dos, se retourna aussi et enleva son haut taché pour mettre le propre, il eut ensuite un regard suspicieux vers Ashley avant de faire de même avec le bas, une fois certain qu'il ne le regardait pas. Vint ensuite le problème Ashley, qui était plus crade que lui et n'avait pas les moyens de s'acheter un pantalon – pourtant il était certain qu'on pouvait en trouver de vraiment pas chers, il en avait d'ailleurs quelques-uns qui coûtaient moins de soixante dollars, m'enfin. Seamus attrapa dans ses piles de vêtements un pantalon noir au nom d'un grand tailleur italien, un tee-shirt unis tout simple et un pull en cachemire gris avec ces curieux boutons au niveau des épaules qui ne servent à rien parce que personne ne va jamais se balader avec un pull ouvert aux épaules – mais enfin, puisque l'auteur de ce post trouve ça sexy, laissons-le se faire plaisir.

« Attrape, et garde-les. Ça devrait t'aller, t'es un peu moins… »

Il le fixa. Viril ? Large ? Grand ? La vérité c'est que la différence de carrure entre eux deux ne sautait pas vraiment aux yeux.

« Âgé… que moi. »

Seamus lui lança les affaires, avant de se retourner pudiquement, pour regarder pudiquement par-dessus son épaule si Ashley filait dans la salle de bains, ou s'il pouvait apercevoir quelque chose.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMar 12 Mar - 14:39

Seamus qui portait ses affaires lui-même, ce devait être une première pour Ashley, mais ce dernier ne s’en rendit pas trop compte, trop occupé à avoir l’air vaguement songeur. Il se laissait guider dans les couloirs sans trop y prêter attention ; de toute façon, ce n’était pas le sens de l’orientation qui lui manquait. Pour l’heure, il ne pouvait guère qu’échouer à se retenir de réfléchir — tout ce qui s’était passé, en quelques minutes, de ces toilettes, avait un peu bouleversé sa vie et donnait rétrospectivement à ses souvenirs de Salem une bien drôle d’allure.

Parce que, il devait bien le reconnaître maintenant que la tempête était passée, Seamus qui lui disait qu’il était beau et qu’il en valait la peine, ça n’avait probablement pas été une hallucination. Alors quoi ? Des années à l’insulter, c’était pour… ? La beauté du geste ? Un exercice en création lexicale ? Ashley avait toujours eu un peu de mal à comprendre les garçons (et les filles, et à peu près tous les êtres sensibles), mais là, officiellement, il était complétement largué. Peut-être que Seamus était juste timbré. C’était pratique, comme hypothèse : ça expliquait tout.

Dans un autre domaine, ce qu’il avait fait lui-même le perturbait grandement. Le poing dans la glace, pas ses tentatives répétées d’épater Seamus avec un peu de magie. Non, parce qu’impressionner Seamus, c’était un désir normal. Il s’agissait simplement de ne pas passer pour un bon à rien et avec un sincère aveuglément, Ashley était persuadé de se comporter, de côté-là, le plus normalement du monde. N’importe qui avait envie de briller devant ses ci-devant bourreaux.

Non, ce qui le chamboulait, c’était la brève impulsion qui avait fugacement traversé son esprit de transformer son geste irréfléchi en mutilation méthodique. La vérité, c’était qu’Ashley n’était pas très adepte de grandes introspections ni des sessions chez le psychologue et depuis la première tragédie de son adolescence dont il n’avait jamais parlé à personne et la mort de Félicité qu’il n’évoquait pas non plus, il avait laissé les choses s’entasser dans son esprit jamais vraiment tenter d’y mettre beaucoup d’ordre. Il était peut-être temps de changer tout cela.

Il fallut la douloureuse question de Seamus pour tirer le brave Ashley des mystères de son inconscient. Le ton de sincère perplexité de son aîné fit aussitôt rougir le New Yorkais et, comme à son habitude, le jeune homme se sentit envahi d’un sentiment de honte sociale, qui lui était si familier depuis qu’il avait quitté les rues délabrées de son quartier d’enfance pour découvrir la diversité de Salem. D’une toute petite voix et presque sur le ton de l’excuse, il murmura :

— J’ai… Un vieux truc de jogging.

Entre les études d’Auror, les inscriptions en thèse, un peu de matériel, de quoi meubler son appartement et, il est vrai, de temps à autre, un ou deux jeux vidéos, le salaire d’Ashley était très vite épuisé et les vêtements, depuis quelques mois, n’étaient pas une priorité. Et puis, de temps en temps, il envoyait un peu d’argent à sa Maman. Le jeune homme prévoyait donc de passer de longues heures à la bibliothèque à la recherche d’un sortilège de nettoyage très efficace, pour éviter de se ruiner avec un nouvel achat imprévu.

Fort heureusement, personne n’était en état de discuter et Seamus n’épilogua pas sur la misère, somme toute très relative maintenant qu’il avait un travail, dans laquelle il vivait. Les deux jeunes gens arrivèrent devant la porte, qui laborieusement s’ouvrit et Ashley parvint à retenir un soupir de soulagement en découvrant l’appartement de Seamus : c’était à peu près comme chez lui, en beaucoup mieux rangé (c’est vous dire le chantier chez Ashley). Le sorcier avait craint que Seamus ne vécût dans une sorte de laboratoire de psychopathe où tout était très bien rangé, au millimètre près, et s’il y avait bien une chose qui angoissait Ashley, parmi de nombreuses autres, certes, c’était les intérieurs trop ordonnés.

Distrait un instant par le spectacle, le jeune homme promena un regard curieux sur les différents objets, en essayant de ne pas avoir l’air trop curieux, parce que c’était sans doute impoli et que, bien entendu, il fallait être poli avec Seamus, qui avait une santé mentale fragile. Ashley était donc fort occupé à examiner le contenu inidentifiable d’un bocal en veillant bien à ne rien toucher (c’était facile, avec des dossiers dans les mains), quand Seamus lui intima de se retourner.

— Hmm ?

Le jeune homme posa un regard d’incompréhension sur son collègue, puis sur les vêtements, rougit à nouveau et se retourna promptement, pour poser les dossiers sur le bureau. Tandis qu’il entendait les froissements de tissu derrière lui, il bougeait lentement les doigts de sa main anciennement blessée en les regardant d’un air songeur. À nouveau, la vague d’angoisse qu’avait éveillée son geste remonta à lui et il quitta sa main des yeux pour regarder droit en face de lui. Le mur. Un spectacle fascinant.

Puisqu’il fallait désormais attraper quelque chose et que c’était peut-être de l’acide que Seamus lui lançait, Ashley se retourna prestement et regarda les vêtements d’un air un peu perplexe. Lui, il mettait des jeans, des baskets, des tee-shirt, et voilà. Alors ces trucs-là, il n’était pas certain que ça lui allât et, de toute évidence, il devait se présenter à Seamus sous son meilleur jour, parce que… Pour euh… Lui montrer qu’il n’était pas faible — logique. Et puis, c’était quand même un peu trop looké, un peu trop fashion, un peu trop féminin, un peu trop…

Ashley attrapa les vêtements et murmura :

— Merci.

Avant de partir s’enfermer dans la salle de bain, parce que quand même, faut pas plaisanter, et de toute façon, il devait se laver les mains. Il se lava donc les mains sans casser aucun miroir, preuve s’il en fallait de ses très nets progrès, puis se déshabilla. Comme à son habitude, il évita de regarder le reflet dans le miroir et se rhabilla aussi vite que possible. Mais une fois nouvellement accoutré, il ne put se retenir de jeter un coup d’œil pour jauger sa nouvelle tenue. Que le pantalon pût coûter deux fois plus que toute la garde-robe de toute son existence ne lui effleurait bien entendu pas une seule seconde l’esprit.

Finalement, ce fut un peu mal à l’aise qu’il ressortit de la salle de bain, charmant bien malgré lui. Son regard chercha instinctivement celui de Seamus. Est-ce que son camarade le trouvait encore beau ? Est-ce qu’il avait menti en lui disant qu’il le trouvait beau ? Est-ce que quelqu’un l’avait déjà trouvé beau ? Tant d’angoisses interrogations et si peu de réponses.

— Seamus…

La question lui brûlait les lèvres — ce n’était pas tous les jours qu’on lui faisait un compliment sur son physique (selon lui, en réalité, il avait juste une fâcheuse tendance à les oublier ou à les interpréter comme des plaisanteries), alors peut-être qu’il fallait en profiter. Mais l’idée de partir à la pêche de l’approbation de Seamus lui parut brutalement ridicule et, finalement, il baissa les yeux et répéta simplement :

— Merci. Pour les fringues.

Ashley tirait un peu nerveusement sur les manches de ses nouveaux vêtements, comme par espoir de disparaître à l’intérieur.

— C’est sympa, chez toi…

Son regard parcourut la pièce avant de se reposer sur les dossiers. Sans grande conviction, il conclut :

— Bon… J’vais y aller… On finira ça plus tard, sans doute. Quand tu te sentiras mieux.

Encore une fois, Ashley avait curieusement l’air d’avoir oublié que c’était lui qui avait commencé à pleurer, lui qui s’était enfui, lui qui avait démoli un miroir, lui qui avait observé avec un air morbide sa main pleine de sang. S’il était thésard en duels, il était de toute évidence déjà Professeur en Déni.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMar 12 Mar - 22:27

Dans son acte de générosité tout à fait inédit, Seamus n'avait pas réfléchit bien longtemps. Il avait pleins de vêtements et pouvait s'en acheter à loisir, il n'était pas à ça près. Et puis ce n'est pas parce qu'ils vivent dans un monde magique où l'on peut rabibocher et nettoyer ses vêtements à loisir qu'on doit porter les mêmes pendant dix ans. Il faudrait qu'Ashley ait au moins une ou deux tenues de plus d'ailleurs, mais tout ça, une fois que le garçon eut rejoins la salle de bains, il n'y pensa plus. Car c'est à cet instant qu'il réalisa qu'Ashley allait porter ses vêtements, il se sentit tout chose à cette idée. Puis la trouva immédiatement improbable, à tous les coups il allait trouver un moyen quelconque de ressortit avec son même jean et son tee-shirt remit à neuf pour ne rien lui devoir. Ce ne fut pas le cas.

Quand la porte s'ouvrit, Seamus tourna un regard curieux vers Ashley, et resta bouche bée un instant. Il n'avait jamais vu le garçon avec une tenue pareille, et elle lui allait à ravir, en plus de lui donner une furieuse envie de défaire les boutons du pull, mais ça c'est à cause de son auteur, il ne faut pas faire attention. Et il le remercia de nouveau, "merci" ce n'était pas un mot qu'il avait l'habitude d'entendre, il ne savait pas vraiment comment réagir à ça et se contenta d'hausser les épaules et de regarder ailleurs pour cacher sa gène – et sa joie. Il brûlait d'envie de lui dire qu'il le trouvait superbe dans cette tenue, mais que pouvait bien valoir ce genre de compliments, venant de lui, après tout ce qu'il avait fait ? C'était inutile.

« Quand je me sentirais mieux ? »

La dernière réplique d'Ashley le fit réagir au quart de tour, parce que… parce que c'était lui qui n'allait pas bien, et que c'était capital pour un bourreau de veiller à la bonne santé de sa victime. Il lui barra la route pour lui dire d'un air grave.

« Tu t'es fais du mal. »

Seamus revoyait encore le verre, le sang – comment l'oublier – et l'air perdu d'Ashley, il allait mal, c'était on ne plus évident, et c'était sa faute. Il l'avait revu et seulement quelques minutes plus tard il fondait en larmes et partait se briser la main contre une glace, et s'il n'était pas arrivé, qu'aurait-il fait de plus ? Maintenant qu'il n'y avait plus de sang pour l'effrayer, le poids des remords l'écrasait de nouveau et il ne savait pas quoi faire. Il détailla de nouveau son camarade avant de bredouiller d'une petite voix piteuse.

« Ce… ça te va bien… 'Fin, tu t'en fiche sûrement mais, mais bon. »

Mais ce n'était pas vraiment le sujet le plus important qu'il devait aborder avec lui. Et je remarque que c'est très compliqué de faire un personnage qui ne s'excuse jamais, c'est vraiment la voie facile en fait, l'excuse.

« Pour ce qui s'est passé à Salem. Je suis… »

Non, il n'est pas désolé.

« … un connard. Je détruis tout ce qu'il y a de bien autour de moi, ne… ne fais pas de trucs comme ça par ma faute. Je ne le mérite pas. »

Son visage s'était progressivement décomposé, et son air un peu admiratif retrouva la même tristesse que quelques minutes plus tôt. Constater à quel point la souffrance d'Ashley était immense malgré les années écoulées lui renvoyait sa monstruosité en pleine tête. Seamus regarda la main maintenant guérie du jeune homme, mais même comme ça il ne se sentait pas tout à fait rassuré.

« Tu fais plus de conneries, ok ? Sinon j'te pète la g… heu… »

Mauvais réflexe, il se mit à réfléchir intensément.

« Sinon… tu verras. Tu verras bien, je plaisante pas. »

Seamus se sentit parfaitement ridicule et commença à sérieusement se demander ce qu'il était en train de faire. Dans la panique, il préféra se débarrasser du problème, à savoir Ashley et tout ce qu'il pouvait ressentir en sa présence. Il se décala et accompagna – c'est-à-dire poussa par l'épaule – le garçon jusqu'à la porte, en évitant soigneusement de le regarder.

« Bon, on verra ça plus tard oui, t'as raison. Genre ici, demain matin, si tu as le temps. Moi je ne bougerais pas de toute façon, je vais bosser. Et vraiment, garde ce pull, il est cool sur toi. »

Il le repoussa ainsi jusque dans le couloir et après un dernier adieu, claqua la porte, se traîna jusqu’à son bureau, se laissa lourdement tomber sur son tabouret et fondit en larmes. Ashley, le doux Ashley, Ashley qui n'était pas foutu de l'insulter, Ashley s'était blessé pour exprimer sa souffrance, celle qu'il lui avait causée. Ashley, Ashley, Ashley…

Seamus remua ses idées noires de longues heures, puis pour s'en "distraire" se mit à continuer le tri dans les dossiers, allongeant la liste de noms des élèves à qui il manquait quelque chose. Il avança lentement tant il devait s'y reprendre à plusieurs fois, son esprit était complètement ailleurs, dans une époque où il évitait de se poser des questions. Il revoyait ses humiliations, les longues minutes où il coinçait Ashley dans les toilettes parce qu'il savait qu'en l'entendant il serait trop effrayé pour sortir, et où il l'insultait jusqu'à l'entendre sangloter avec le plus de discrétion possible. Il se revoyait immonde. Mais il était toujours comme ça, il l'avait toujours été, on ne change pas, surtout quand on a pas de manuel pour apprendre à devenir meilleur.

La fade lueur du matin éclaira sa peau pâle, Seamus était profondément endormi sur le dossier n°0078951, il était toujours à son bureau et seuls un emballage de nouilles instantanées et une tasse de thé vide prouvait qu'il avait bougé dans la soirée. Les dossiers complets et incomplets étaient entassés à ses pieds, et le tas beaucoup moins conséquent de ceux encore à faire demeuraient sur le bureau. La porte d'entrée n'était pas verrouillée, et c'était tant mieux parce qu'il dormait vraiment comme un loir, sa bouche sifflant doucement à chaque expiration.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 13 Mar - 9:16

— Alleer, bordel…

Ashley se tourna pour la cent-troisième fois dans son lit et enfonça la tête sous l’oreiller en poussant un soupir désespéré. Trois heures qu’il essayait de dormir et trois heures qu’il ne parvenait pas à trouver le moindre repos. Il avait passé la soirée à travailler, aussi sérieusement que possible, mais une fois allongé, tous les événements de la journée étaient revenus pour envahir son esprit et son esprit avait décidé de les analyser pour bien les comprendre ; cruelle erreur qui l’empêchait de dormir.

Après une nouvelle demi-heure à entendre en boucle les compliments de Seamus, et à sentir posé sur lui ce regard craintif et un peu… il n’eût su comment dire… admiratif ? de son collègue, Ashley poussa un nouveau soupir, sortit la main de sous la couette, attrapa son réveil, ouvrit un œil et jeta un coup d’œil sur le cadran — trois heures du matin. Troisième soupir, cent-quatrième tour dans le lit, expédiant au passage Poulpy, la peluche en forme de poulpe, sur le sol.

Comme bien sûr Ashley pensait qu’il fallait absolument qu’il s'endormît, ses chances de s’endormir effectivement fondaient comme la neige sous le chaleureux soleil de Bayonne, et à nouveau, les réflexions désordonnées se pressaient dans ses pensées. Il regrettait à présent d’être resté bêtement interdit devant les espèces d’excuses que Seamus lui avait proposé, d’avoir balbutié quelque chose d’incompréhensible et de s’être laissé reconduire jusqu’à la porte. Il regrettait d’avoir parcouru les couloirs comme un automate, au lieu d’être revenu à la charge pour forcer son collègue à s’expliquer clairement.

Et maintenant, il ne comprenait plus rien. Enfin, si, un peu, quand même. De toute évidence, Seamus n’était pas la brute sanguinaire et psychopathique qu’il avait toujours imaginé. Adolescent, le jeune homme avait dû avoir des problèmes, comme il en avait eus lui, et il les avait fuis d’une autre manière. Cette révélation était loin d’effacer les ressentiments, somme toute très conciliants, d’Ashley et loin surtout de refermer ses plaies, mais elle éclairait certainement d’un jour nouveau les petits détails inexplicables de ce qui s’était passé à Salem — le fait qu’il eût bénéficié, par exemple, avec Seamus, d’un passe-droit universel et que personne, dans l’entourage d’Hodgkin la Menace, n’eût jamais porté la main sur lui.

Soit. Ce qu’il ne comprenait pas très bien, c’était la raison pour laquelle, après avoir dénigré son physique si longtemps, Seamus avait tenu à faire rouler ses compliments précisément sur ce point et à lui répéter combien il était beau. Et les regards qu’Ashley avait surpris, les regards étaient… Mais non, il se faisait des idées, d’ailleurs, il avait toujours été incapable de décoder les signaux des garçons. C’était juste qu’ils ne se connaissaient pas beaucoup et qu’en dehors de son physique, Seamus n’avait pas beaucoup de matériau pour travailler.

À quatre heures et demi du matin, Ashley se leva pour se doucher et enfiler son jogging. C’était l’heure rêvée pour un footing et, de toute façon, comme ses pensées avaient commencé à se tourner à nouveau vers la sordide impulsion qu’il l’avait dominé devant le miroir brisé, il n’avait plus aucune envie de réfléchir. S’il avait éprouvé un plaisir inavouable à triturer les propos de Seamus pour en extraire tout ce qu’ils contenaient de flatteurs et de rassurants à son endroit, l’épisode de la main blessée était d’une toute autre nature et il n’avait aucune envie d’en faire des réflexions.

Ashley partit donc courir, et faire des pompes, et des abdominaux, et des tractions sur une branche d’arbre bien solide, et courir encore, parce qu’on ne savait jamais, au bout d’un moment, il serait peut-être tellement fatigué que son cerveau cesserait d’assurer aucune autre fonction que les plus nécessaires à sa survie, et singulièrement, il couperait court à ses pensées. C’était donc épuisé mentalement et physiquement qu’il revint d’un pas beaucoup plus lent par les rues du village commerçant où les boutiques les plus matinales commençaient à s’ouvrir. Il fit un crochet par la boulangerie, revint dans sa chambre et regagna sa douche, qui fut très longue, parce qu’il oubliait toutes les deux minutes qu’il était censé se laver.

La veille, il avait consulté son encyclopédie russe des sorts du quotidien, achetée pour une bouchée de pain à Kiev, et il avait trouvé les sorts de la ménagère qui lui avaient tant manqué. Ses vêtements avaient retrouvé leur propreté. Mais sorti de sa douche, ses yeux se posèrent sur les vêtements que Seamus lui avait prêtés et dont il lui avait tant de bien et, sans hésiter une seule seconde, ce fut ceux-ci qu’Ashley choisit. Parce qu’il allait retourner voir Seamus. Pour finir les dossiers. C’était ce qu’ils avaient décidé.

Vers neuf heures, donc, avec son sachet de croissants et de pains à chocolat en quantité déraisonnable, Ashley frappa doucement à la porte de Seamus, une première fois, une deuxième fois, une troisième fois. Sans réponse, il commença à s’inquiéter. Seamus était de toute évidence une personne fragile et instable (l’herbe est toujours plus folle chez le voisin). Comment être sûr qu’il n’avait pas fait une bêtise quand il l’avait laissé seul ? Comme mettre un coup de poing dans un miroir et se vider de son sang — cet idiot en serait bien capable.

Après avoir hésité quelques minutes, Ashley tenta d’ouvrir la porte, qui par la force du Destin en effet s’ouvrit (aussi, parce qu’elle n’était pas fermée), et pénétra dans l’appartement pour découvrir un singulier et attendrissant spectacle. Ils ne se connaissaient pas beaucoup, mais Ashley en savait assez sur Seamus pour comprendre que ces dossiers épluchés étaient, de la part de son collègue, une sorte de déclaration — une déclaration d’il-ne-savait-trop-quoi, mais une déclaration.

Le sorcier ne put réprimer un sourire attendri et, après avoir quitté ses chaussures pour progresser à pas de loup et refermé silencieusement la porte derrière lui, il posa les viennoiseries sur le bureau, sortit sa baguette et, par un Locomotor Seamus informulé et exercé avec tout le talent et toute la précision légendaires d’Ashley Aberny, il déplaça le dormeur jusqu’à son lit, avant de venir s’asseoir sur le bord du matelas, toujours fasciné par cette scène inattendue.

Il était bien ce matelas, d’ailleurs. Ni trop ferme, ni trop moelleux. De jolis vêtements, un joli lit — logique. Ashley réprima un bâillement. Peut-être qu’il pouvait juste se reposer les yeux. Voilà. Timidement, Ashley s’allongea à côté de Seamus, déposa la tête sur l’oreiller et continua à observer le jeune homme. Il avait un peu de mal à croire que cet être qui paraissait si fragile et si innocent, et fragile, il l’était de toute évidence, eût été jadis la cause de la plus grande partie de ses souffrances.

Mais ses paupières s’appesantirent sur ses yeux et bientôt, Ashley fut rattrapé par sa fatigue et sombra à son tour dans un sommeil encore superficiel et agité. Tellement agité qu’il ne lui fallut que quelques minutes pour rentrer dans un cauchemar, se tourner et se retourner, chercher instinctivement quelque chose pour le protéger et partir, inconsciemment, en quête de Poulpy, son protecteur attitré dans les nuits d’angoisse. Poulpy n’était pas là, mais Ashley trouva plus efficace : sans s’en rendre compte, le jeune homme vint se blottir contre Seamus, passant une jambe au-dessus des siennes, un bras sur son torse et se pressant tout contre lui.

Et il était bien trop endormi pour se rendre compte que Poulpy avait grandi et qu’il n’avait plus de tentacules.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 13 Mar - 16:45

Neuf heures du matin, Seamus nageait en plein rêve, il était collé, mais il avait été collé tellement de fois dans sa vie qu'il ne fallait pas s'étonner que même en rêve les profs soient en rogne contre lui. Il devait compter les feuilles d'énormes dossiers, mais ce qui était bien, c'est qu'Ashley était collé aussi, à cause de lui, du coup il était en colère, mais enfin. Seamus lui jetait parfois des coups d'œil, il portait le pull à boutons avec tous les boutons défaits, son regard pouvait donc glisser sur son visage, son cou et le haut de ses épaules, et il aimait ça. Après, il ne sut pas trop ce qu'il se passa, Ash et lui se retrouvèrent très, très près, leurs lèvres se touchèrent et lentement ils glissèrent au sol. Quand ils se détachèrent, c'est Meredith qui était à cheval sur lui, avec ses boucles blondes et son air de poupée de porcelaine.

« Personne ne t'aime, regarde autour de toi. Je suis la seule, et je le serais toujours. Alors fais un effort, je sais bien que tu ne m'aimes pas. Comment pourrais-tu aimer alors que même tes parents te détestent ? L'amour, tu ne sais pas ce que c'est. »

Seamus tressaillit, c'est drôle, même si Meredith avait disparu et qu'il était un peu réveillé, il avait encore l'impression de sentir son poids sur lui. Les rêves ont vraiment des effets curieux, il bougea un peu et, décidément, il y avait quelque chose. Un pointe d'inquiétude le prit, car s'il sentait son oreiller sous sa tête, il ne souvenait même pas d'avoir rejoins son lit. Méfiant, il ouvrit un œil, avant d'écarquiller les deux et de se raidir complément. Ashley ? Il rêvait encore où… ? Dans ce cas-là tout ça avait tout de même l'air très, très réel, mais le propre des rêves était d'être assez réaliste tout en comportant un sacré paquet de trucs louches. Et là il y avait vraiment un gros truc louche dans son lit, qui accessoirement était le plus adorable garçon qu'il ait jamais vu.

Il ignorait combien de temps il resta comme ça, à le regarder respirer paisiblement sans oser faire de même. Seamus avait si peur de le réveiller qu'il resta immobile au point d'avoir des fourmillements partout, finalement, comme tout ça devenait vraiment inconfortable, il bougea un peu, et en profita pour s'approcher d'Ashley d'un petit centimètre. Il attendit alors un bon moment pour être bien sûr qu'il ne se réveillait pas, puis fit tomber mollement sa main sur son pull, pour faire comme s'il avait malencontreusement bougé dans son sommeil. Son cœur qui s'était emballé depuis longtemps bondissait maintenant dans sa poitrine, à tel point qu'il avait l'impression qu'il pouvait le réveiller juste avec ça. Il avait prévu de ne pas aller plus loin mais une fois là, il ne put s'empêcher de faire lentement remonter sa main jusqu'à son épaule, et de se rapprocher encore.

Leurs visages finirent par être aussi proches que la veille, quand il avait faillit l'embrasser, et l'envie se faisait plus forte encore. Mais il ne voulait pas gâcher ce moment, et puis il avait peur, ça réveillerait à coup sûr Ashley, qui trouverait ça dégoûtant. Parce que c'était un garçon, déjà, et parce que c'était lui surtout, et il le dirait à tout le monde. Non, il ne ferait sans doute pas ça. Et puis d'un autre côté, il l'avait quand même rejoins dans son lit d'une façon ou d'une autre, ce qui était quand même un peu suspect. Bercé d'un espoir un peu fou, Seamus chuchota tout doucement.

« Ashley ? »

Aucune réaction, ce qui aurait peut-être dû l'alerter, au final, mais Seamus n'a pas dormis avec grand monde dans sa vie. Que faire ? L'embrasser en priant pour qu'il ne se réveille pas ? Le réveiller et l'embrasser ? Le réveiller et lui demander s'il peut l'embrasser ? Le réveiller et lui demander ce qu'il fait là ? Il opta pour la première possibilité, sa main se posa tout doucement sur ses cheveux et Seamus vint chercher ses lèvres pour lui offrir un long baiser, le plus chaste baiser qui puisse exister, tant il n'osait pas bouger un orteil. Malgré toutes ses précautions je pense pouvoir raisonnablement imaginer qu'Ashley à finit par se réveiller s'il ne l'était pas déjà. Au plus petit de ses mouvements, Seamus se détacha de lui, un tantinet tendu et paniqué, et le rouge lui monta au joue pour lui envahir progressivement tout le visage.

« Bon… jour ? Je… »

Sa main était encore perdue dans les cheveux de son camarade et il la retira comme s'il venait d'être piqué, avant de s'asseoir sur le lit sans savoir quelle attitude adopter.

« J'aurais pas dû… Je sais bien que tu me détestes, tout le monde me déteste, mais… le dis pas. S'il… te plais ? »

Seamus regarda Ashley avec des yeux de petit garçon, il n'imaginait même pas tous les gens, parmi ses anciens camarades, qui seraient ravis d'utiliser son homosexualité pour lui faire ravaler toutes ses moqueries. Déjà que les médisances qu'il avait subis en master avait été difficiles, il n'imaginait même pas ce que ce serait si cette histoire se savait. Il n'aurait pas dû, tout le monde le déteste et Ashley était sans doute celui qui avait le plus de raison de le haïr. Avec tout ce qu'il avait fais et dit, aucun espoir n'était possible. Qu'est-ce qu'il allait faire, maintenant ? Les larmes lui montèrent aux yeux.

« Je sais que suis un monstre, que je fais peur à voir avec ma tronche de pute et que je gâche toujours tout mais je voulais… juste une fois… »

Parce que personne ne voudra jamais de lui, de toute façon.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 13 Mar - 17:24

Ashley aussi était en train de rêver. Il rêvait qu’il dévissait une porte avec Beyoncé, dans une piscine municipale, tandis que sur le bord du bassin, un maître-nageur ma foi très appétissant faisait du bouche à bouche à une espèce de bodybuilder chinois, et dans l’eau, un type tout bouclé chevauchait un dauphin en parlant une longue incompréhensible. Décidément, se disait le dormeur tandis qu’un Rondoudou venait d’apparaître brusquement, clef à mollette en main, pour lui prêter main forte, à Beyoncé et lui, décidément, ses jeux vidéos et les séries qu’il regardait parfois, le soir, avec une amie née-Moldue comme lui mais assez fortunée pour s’offrir un ordinateur portable et des DVDs, décidément, tout cela lui montait à la tête et son esprit avait fini dans un bien beau désordre.

Faire du bricolage, même avec des stars de la chanson comme Rondoudou et Beyoncé, même dans son sommeil, n’était pas l’activité la plus reposante du monde, et le sommeil d’Ashley n’en devenait que plus agité. Ce qui était frustrant, c’était qu’il avait beau dévisser la porte, elle était toujours vissé. Et depuis quand les portes, d’ailleurs, avaient-elles des visses ? Ashley était donc au bord de la crise de nerf et les ricanements sardoniques du dauphin dans la piscine olympique ne l’aidaient guère à se concentrer, de sorte que petit à petit, il quittait son sommeil le plus profond.

Ashley. On avait dit son prénom, quelque part. Était-ce le bodybuilder chinois ? Non, il était occupé à rouler consciencieusement un patin à son sauveur. Était-ce le type bouclé qui chevauchait le dauphin ? Non, il était en grande discussion avec l’ange Gabriel, ou quelque chose comme ça. Beyoncé ? Non, c’était une voix moins féminine, plus familière, une voix… Hm. Le sorcier sentit une légère pression sur ses lèvres, son rêve se dissipa un peu et, quand il ouvrit les yeux, il vit les yeux fermés de Seamus, qui était fort occupé à l’embrasser. Aussitôt, Ashley referma les yeux, mais il n’avait pas dû être assez discret, parce que son réveil avait été trahi.

Il rouvrit donc les paupières (quelle gymnastique) et observa d’un air passablement paniqué un Seamus qui ne l’était pas moins (paniqué, pas passable — un peu de concentration, que diable). Ashley pour sa part était partagé entre l’envie de fuir à toutes jambes pour se cacher dans un coin d’Elderwood et ne jamais en sortir, le désir de renverser Seamus sur le dos et de lui prouver qu’il était un homme, un vrai, d’une façon fort agréable et la plus profonde incompréhension qui fût. Du coup, il ne bougeait pas d’un poil (sans doute parce qu’il n’en avait pas) et demeurait tétanisé.

La main de son collègue quitta ses cheveux et Ashley en fut secrètement mécontent. Paradoxalement, toute cette histoire était un peu plus claire comme ça, parce que les compliments de Seamus, et même son attitude passée, à Salem, prenaient soudainement beaucoup plus de sens. Ashley était très bien placé pour savoir à quelles extrémités était réduit qui cherchait à cacher son homosexualité et si, très franchement, il eût préféré que Seamus se consacrât au tuning, au baseball ou à la chasse pour asseoir sa virilité plutôt qu’à son humiliation quasi systématique, les années avaient passé et la détestation s’était muée en un sentiment plus ambiguë.

Bien sûr, toutes ces réflexions n’étaient pas aussi élaborées dans son esprit qui se réveillait lentement après un sommeil beaucoup trop court et ce fut un peu péniblement qu’il se redressa à son tour pour s’asseoir à nouveau sur le bord du matelas. Pendant ce temps, il abandonnait Seamus à ses délires paranoïaques qui frôlaient dangereusement la crise d’apoplexie. La dernière fois, le fabricant de potions avait fini par casser un miroir et Ashley commença à se rendre compte que s’il ne répondait pas, son camarade allait bientôt s’en prendre au mobilier.

— J’ai dû m’endormir…

Cette lucide quoique pâteuse constatation n’arrangeait certes pas beaucoup leurs affaires. Machinalement, Ashley essaya d’écraser les épis dans ses cheveux, tout en frissonnant un peu, parce que le corps chaud, charmant, désirable, euh… le corps chaud de Seamus n’était plus contre lui. Le jeune homme regrettait à moitié de n’être pas resté sagement dans sa chambre près de Poulpy, avec qui les relations étaient bien moins compliquées, parce que c’était un poulpe, une peluche et qu’il ne parlait pas.

Ashley désigna le sachet de viennoiseries, sur le bureau, d’un geste de la main.

— J’t’ai acheté des croissants. Et des pains au chocolat. J’savais pas si t’aimais les raisins secs, alors j’ai pas pris de pains aux raisins.

Voilà, voilà, voilà.

— Ensuite, je suis arrivé ici, et… T’étais endormi sur le bureau. Enfin, la tête sur le bureau, quoi. Du coup, j’t’ai posé là. Et comme j’ai pas dormi cette nuit, j’sais pas. J’me suis endormi.

Voilà, voilà, voilà.

Bon.

Voilà.
Voilà, voilà.



Voilà.

Ashley déglutit péniblement et, au bout d’un moment, son regard dévia vers Seamus.

— Dis…

Il y eut un nouveau silence, puis le jeune homme prit une profonde inspiration et interrogea :

— Si tu me trouves beau pour de vrai, pourquoi tu veux pas qu’on sache que tu m’as embrassé ? T’as quand même honte de moi ? Et puis…

Sa voix, Ashley l’avait voulue calme, mais déjà elle retrouvait une secrète fragilité.

— …à Salem, est-ce que… J’veux dire, est-ce que tu pensais déjà ça ? Ou… J’sais pas. J’comprends pas. J’ai jamais compris… Pourquoi vous… Pourquoi…

Et voilà, les larmes avaient recommencé à couler. Ashley les essuya prestement d’un revers de manche, se releva du lit et se mit à déambuler nerveusement dans la pièce, en soulevant les bibelots machinalement, au mépris des recommandations pourtant très directes que Seamus lui avait faites, la veille, de ne surtout toucher à rien. Pendant ce temps, il parlait, pour occuper le silence.

— Tu sais quoi, on s’en fout, c’pas important, c’est passé. J’ai pas tellement envie de savoir pourquoi j’étais un déchet, et puis de toute façon, y a les dossiers, ceux-là, et puis ceux qu’on est pas encore allé chercher, du coup on ferait mieux de s’y mettre, parce que sinon, on aura jamais fini, et moi j’ai des bouquins à lire, c’est pas comme ça que je vais avancer ma thèse, mais d’abord, tu devrais commencer par manger, parce que c’est pas avec ça…

Il avait attrapé le paquet de nouilles instantanées.

— …que tu vas retrouver des forces, et moi j’ai pas envie que tu m’claques entre les doigts, parce qu’après, qu’est-ce que j’vais faire, hein ? Je veux dire, avec les dossiers, qu’est-ce que j’vais faire, avec les dossiers… Tiens, c’est quoi, ça ?

Ashley avait reposé le paquet de nouilles pour soulever une toute petite plante en pot absolument adorable d’un air vaguement curieux, même si, en vérité, il cherchait n’importe quelle excuse pour regarder n’importe où ailleurs qu’à l’endroit où se trouvait Seamus.

— Ayeuh !

La toute petite plante en pot absolument adorable venait de le mordre à pleines dents et Ashley reposa précipitamment le pot sur le bureau. D’une voix soudainement beaucoup plus pâteuse qu’à son réveil, il marmonna :

— Oh la vache, j’me sens… tout… biz…aaaaare…

Boum. (Ou pof, comme on voudra.) Ashley venait de s’effondrer sur le sol, pendant que dans son pot, la plante souriait narquoisement.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 13 Mar - 23:20

La Drosera Argemone Sadicius, communément appelée Argemonia Rousse, est une plante dite "carnivore" d'une quinzaine de centimètre de haut en moyenne, qui pousse principalement dans une zone allant du sud du Mexique au Pérou. Ses feuilles délicates comportent chacune près de six mille glandes par centimètres carrés sécrétant un liquide capable de digérer ses proies, et pas moins d'une centaine de picots produisant un puissant relaxant et anti-douleur dans le but d'immobiliser ses victimes. Cette plante est connue pour attaquer aux chevilles les promeneurs imprudents, cependant, une morsure ne peut être mortelle, les effets les plus immédiats sont un relâchement musculaire et une forte sensation de bien-être. Le venin des Argemonia Rousse ne devient dangereux qu'à forte dose, où il peut conduire à un sommeil pouvant durer plusieurs années. La déforestation à rendue cette plante rare, à l'état sauvage elle a quasiment disparue.

La Drosera Argemone Sadicius parti s'écraser contre le mur d'un coup de baguette, elle et son sourire narquois (une fleur qui sourit narquoisement… entre ça et les portes qui se dévissent, j'en connais un qui régresse à mes côtés). Un autre coup de baguette souleva Ashley pour le remettre au lit avec le plus de douceur possible et rabattre la couette sur son nez (parce qu'il fait froid en ce moment, notamment à Bayonne), bon, cette plante n'allait pas tuer son Ashley, à priori, mais peut-être était-il allergique, peut-être avait-il dans sa chambre le seul spécimen d'Argemonia capable d'assommer un cheval en trois minutes, peut-être allait-il avoir une infection mortelle et perdre un bras…

Du désinfectant.
Seamus se précipita dans la salle de bain pour revenir ensuite nettoyer, désinfecter, et enrouler dans trois couches de sparadraps le doigt rougit de son ami. Après quoi il s'assit sur le bord lit et posa une main sur le front d'Ashley, pas de fièvre à priori, donc pas d'infection. En fait, le relaxant avait juste plongé le garçon dans le profond sommeil dont Seamus venait de le sortir, mais peut-être était-ce le fameux sommeil interminable dont ils parlaient dans ses bouquins… Une heure, il laissait une heure à Ashley pour se réveiller, après quoi il lui administrerait un remède dont il se souviendra. Il s'y connaissait plutôt bien en antidote, pour avoir créé les poisons qu'ils contraient.

Quand même, comment peut-on ignorer qu'il faut mettre des gants pour toucher à cette plante ? C'était pourtant évident, et puis il lui avait dis de ne rien toucher, d'abord. Non, en fait c'était complètement sa faute, il avait été distrait. Distrait parce qu'Ashley lui avait acheté des croissants, qu'il l'avait mis au lit, qu'il s'inquiétait moins de s'être fais embrasser que de l'hypothèse qu'il ait honte de lui, parce qu'il ne saurait pas quoi faire sans lui, pour les dossiers. Tout ça était surprenant et plaisant, et Seamurs avait vite essuyé ses larmes pour le contempler d'un air un peu rêveur. Ce qui fait qu'il n'avait pas réagis assez vite quand Ashley s'était emparé de la fleur.

Bon, ça devait faire une heure, là ? Non, dix minutes, mais Ashley n'avait pas bougé d'un pouce alors il était très certainement dans un état grave. Seamus attrapa trois bouquins dans ses étagères, tous couverts de notes et de ces bouts de post-it fluo qui servent à marquer les pages. Il trouva rapidement les passages qui l'intéressaient et une quinzaine de minutes plus tard, faisait avaler à son camarade une potion encore tiède qui dissiperait très vite les effets du venin. Il resta ensuite penché au-dessus de lui pour s'assurer qu'il émergeait bien, et quelques minutes plus tard, cela sembla être le cas. La bouche de Seamus s'étira en un de ses très rares et très léger sourire alors qu'il contemplait son collègue tout vaseux. Et comme il était un peu plus respectueux que certain de ce douloureux moment qu'est le réveil, il laissa à Ashley le temps d'émerger en le bouffant des yeux, parce qu'il avait vraiment l'air d'un chaton.

C'est là qu'il se rappela qu'il lui devait un bon paquet d'explications et sa gorge devint soudain tout sèche.

« Heu… Ça va ? »

Ça, c'était la partie facile, après s'est assuré que tout allait bien, il reposa quand même une main sur son front – sait-on jamais – qui glissa finalement dans ses cheveux, derrière son oreille, sur sa joue.

« T'es pas un déchet. Tu… me… »

Seamus se mordilla la lèvre, il avait l'impression que tout son avenir se jouais maintenant.

« plaîs… Depuis la première fois que je t'ai vu. Pour ensorceler, t'es vraiment un génie. »

Il eut un petit mouvement des lèvres qui devait s'apparenter à un début de rire, et enleva son bras pour se triturer les doigts.

« Je sais que ça ne change rien à tout ce que j'ai fais, mais bon, voilà. »

Ouf, Seamus avait réussis à le dire, quand même, et il s'empressa d'enterrer sa déclaration sous tout un tas de trucs inutiles.

« Merci pour les croissants, fallait pas, et j'ai pas honte de toi, j'ai honte de moi, et désolé pour la fleur, j'aurais dû te prévenir, j'ai pas était attentif et… et… Est-ce qu'on pourra se voir encore, quand on aura fini de vérifier les dossiers ? »

Il leva vers lui des yeux un peu triste.

« Je sais que tu as beaucoup de travail, des tas de de choses à faire, pleins de gens qui t'admires mais, peut-être, si tu as un peu de temps… Je ne suis pas très intéressant, mais je peux changer, un peu. »
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 13 Mar - 23:59

Ce n’était pas qu’il détestât les potions, ni les animaux, ni la botanique. En revanche, les potions, les animaux et les plantes, vertes, rouges et carnivores ou non, eux, le détestaient bien. Ashley n’avait jamais pu rempoter correctement une mandragore sans la faire hurler d’une voix rauque, il n’avait jamais pu convaincre un hippogriffe de faire autre chose que de tenter de le tuer et il n’avait jamais concocté une potion qui eût un effet plus efficace que du jus de citrouille — il avait une connaissance étendue des contrepoisons, parce que c’était une nécessité pour un Auror, mais il ne fallait certes pas lui demander de les fabriquer lui-même.

Alors franchement, les arbustes sadiques du fin fond de l’Amazonie, il ne les connaissait pas. Déjà qu’entre une fougère d’appartement et de la belladone, il n’était pas certain de faire la différence alors il ne fallait vraiment pas lui demander de se méfier d’une plante qui avait eu l’air si inoffensif, avec son petit air angélique et son sourire en coin, quand il l’avait soulevée. Mais il saurait, pour la prochaine fois, quand il se réveillerait, que chez Seamus le persil en pot agressait les invités.

Ce sommeil là fut sans rêve et quand Ashley s’en tira soudain, sous l’effet d’une substance elle aussi inconnue (décidément, c’était le paradis de la drogue et des dealers, chez son collègue), il se sentit plus pâteux encore que lorsqu’il se réveillait à quatorze heures parce qu’il avait passé la nuit à jouer à Pokémon. Le jeune homme cligna des yeux d’un air parfaitement déphasé et exprima la sensation générale d’engourdissement qui l’envahissait avec une clarté encore un peu sibylline :

— Hmmblmmgrmmm…

Rien que cela. Néanmoins, il se redressa péniblement sur le lit, repoussant la couette d’un geste du pied, se calant dans les coussins, repliant les jambes, bref, il faisait un peu comme chez lui, parce que le lit de Seamus, maintenant, il commençait à connaître. Il écarquilla les yeux pour décider ses paupières à ne plus retomber et forcer ses pupilles à faire le point, tandis qu’il rassemblait ses souvenirs : il avait pris la plante, et avant cela il parlait des dossiers, et avant cela des nouilles, et avant cela Seamus l’avait embrassé comme le Prince Charmant embrassait la Belle aux Bois Dormants.

Ashley se sentit soudain tout chose et tout chaud. Il y avait quelque chose de terriblement romantique, maintenant qu’il y songeait, dans ce baiser chaste offert dans son sommeil. Rien à voir avec ses (rares) petits copains, généralement des types un peu rustiques, parfois pas très au clair sur leur sexualité, qui voyaient dans ce curieux androgyne l’occasion de tâter un peu du garçon sans trop perdre de leur virilité. Il y en avait eu des gentils, généralement pas très intelligents, mais des romantiques, non, aucun.

Romantique et bourreau, c’était une association un peu étrange. Quand Seamus prit enfin la parole, Ashley faillit sursauter, parce qu’il s’attendait toujours à ce que son collègue recouvra son ancienne personnalité et se mit à l’insulter. À la place, le jeune homme se sentit envelopper d’une tendresse inhabituelle — pour lui, pour Seamus, pour la vie en général. Il hocha timidement la tête et murmura :

— Ça va. J’suis un peu de le p…

Il allait dire « pâté », mais ce n’était pas très romantique. Il se mit donc à réfléchir à toute vitesse pour trouver quelque chose de tout de même plus poétique et termina hasardeusement sa phrase :

— La brouillard. Le. Le brouillard.

C’était joli, le brouillard, non ? Sur les landes écossaises, et tout. Poétique, peut-être pas, mais enfin, joli, c’était déjà ça. Cette importante question réglée, Ashley était prêt (croyait-il) à se lever pour reprendre son monologue sur les dossiers, les croissants, la vie en générale et l’existence en particulier, mais Seamus, qui se sentait pousser des ailes autant qu’Ashley se sentait des papillons dans le ventre, n’en avait pas fini avec lui.

Ashley s’était un peu crispé en sentant la main sur son front, beaucoup crispé en sentant la main dans ses cheveux et un peu détendu en la sentant sur sa joue. Il posa finalement un regard toujours plein d’incompréhension dans celui de son bourreau/collègue/ami/embrasseur/empoisonneur/secouriste/compatriote et écarquilla les yeux quand Seamus lui confessa son éternelle attirance, avant de détourner aussitôt le regard, de rougir, de se rendre compte que détourner le regard et rougir, ça faisait pucelle effarouchée, d’essayer d’arrêter de rougir, de rougir un peu plus, de reposer son regard sur Seamus. Une existence difficile.

Ashley avait l’impression de vivre un rêve, à la fois parce que tout cela lui paraissait un peu incohérent et parce que, décidément, c’était vraiment très, très romantique. Un bel inconnu l’avait sauvé des dents d’une plante sanguinaire et il se réveillait en sentant un regard admiratif posé sur lui, puis on lui déclarait un amour secret et éternel avant de demander respectueusement sa tendre affection. Même lorsqu’il dessinait son prince charmant dans ses moments de rêverie, il ne songeait pas à des choses comme cela.

D’un autre côté, quand il dessinait son prince charmant dans ses moments de rêverie, il ne voyait pas exactement le visage de Seamus et, jusqu’à lors, ce dernier avait plutôt peuplé ses souvenirs douloureux et ses cauchemars que nourri ses songes amoureux. Au bout d’un long moment de silence, Ashley murmura d’une voix un peu rauque (comme la mandragore, tout se recoupe) :

— Je vois ça. Que tu peux changer. Je vois ça. Mais…

Il poussa un soupir.

— J’suis cassé, Seam. Et c’est en partie à cause de toi. J’dis pas que… J’veux dire, maintenant, j’comprends. J’crois. Un peu. J’suis pas super doué en psychologie. En fait, j’suis pas doué en grand chose. En magie, ouais, ça, c’est sûr. Mais pour le reste… Juste, voilà. Dans la vie, tous les jours, je suis…

Le sorcier haussa les épaules.

— Cassé. Et j’ai pas grand chose à offrir.

Il se rendait compte que dans toutes ses mises en garde, il avait oublié une information sans doute essentielle.

— Mais… euh… C’est pt’être évident, hein, mais j’suis…

Il esquissa une moue gênée et entreprit de tasser un oreiller qui trainait.

— Gay. J’suppose. Et… Et j’trouve pas que t’ais un visage de pute. Et, hm, t’es gentil avec moi. Depuis moins de vingt-quatre heures, soit, mais c’t’un début. Alors, j’sais pas. Rah, mais arrête…

Ashley lâcha son oreiller et prit les mains de Seamus dans les siennes.

— Tu vas t’bousiller les doigts, comme ça. Déjà qu’avec les plantes que tu te traines, j’me demande comment t’en as pas perdu un ou deux. J’sais pas, moi, j’vais t’acheter une boule anti-stress. Si tu fais ça tout le temps, j’vais finir par péter un câble, moi. Et t’as pas intérêt à te ronger les ongles, c’est super angoissant.

Ashley, à sa manière très détournée, venait bien de suggérer qu’ils allaient se revoir. En qualité d’il-ne-savait-trop-quoi, pour être honnête, parce que tout cela était un peu trop récent pour qu’il fût au net, et puis ça se bousculait dans la tête, mais le jeune homme croyait trop aux secondes chances pour laisser même ses souvenirs d’adolescence le convaincre de rejeter Seamus sans faire un essai.

D’ailleurs, ses mains s’étaient refermées sur celles de son camarade. Il resta ainsi silencieux un moment, à les regarder, avant de les lâcher et de reprendre d’une voix dégagée :

— Bon, on s’y met, les dossiers, tout ça. Comme ça, après, on pourra faire des trucs plus palpitants.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyJeu 14 Mar - 14:17

Quand Ashley lui expliqua qu'il allait encore très mal par sa faute, Seamus baissa les yeux et se tritura encore plus nerveusement les doigts. Bien sûr, il n'avait rien espéré d'autre, comme réponse, après tout ce qu'il avait fait, il était réaliste, on ne change pas le passé. Il avait juste tenu à éclairer un peu Ashley sur son comportement, et le fait que son collègue soit venu chez lui avec des croissants et les vêtements qu'il lui avait donnés sur le dos, pour ensuite le mettre au lit sans le réveiller et s'étendre à ses côtés ne jouait qu'un rôle tout à fait mineur dans sa déclaration. Il ne voulait rien et se fichait totalement que son n'ait pas envie de le revoir parce qu'il lui rappelait son adolescence gâché. Il était très bien tout seul, chaque chose était à sa place.

Trop occupé à ruminer, Seamus ne se demanda pas pourquoi le jeune homme lui précisait maintenant qu'il était gay, qu'il le trouvait un peu plus potable qu'une pute et… gentil ? Ça, ça devait être parce qu'il l'avait sauvé de la fleur cannibale… Il releva les yeux vers lui quand Ashley lui attrapa les mains, et se fit encore des idées en l'écoutant, c'était étrange, sa façon de dire les choses, surtout l'histoire des "trucs plus palpitants", à l'entendre, il avait l'impression qu'Ashley allait quand même rester un peu, après en avoir terminé avec les dossiers. Mais c'était faux, bien sûr. Il avait de tout évidence beaucoup de trucs palpitants à faire ailleurs, avec des gens plus palpitants que lui, et c'est pour ça qu'il était pressé d'en finir. À contre-cœur, Seamus se détacha de ses mains et partit chercher les dossiers qu'il restait et la liste.

« J'ai un peu avancé hier. »

Un peu, c'était vite dit, Seamus y avait passé une bonne partie de la nuit jusqu'à s'endormir dessus, il avait espéré qu'en pliant le gros du boulot tout seul, Ashley serait un peu impressionné et content. Il revint donc poser le reste du tas sur le lit – parce qu'il n'y avait pas vraiment de place pour deux au bureau et que son camarade aimait travailler accroupi sur les tables. Puis se mit ensuite à fouiller dans ses meubles.

« Café ? Thè ? Chocolat ? Jus de fruits ? »

Seamus n'avait pas à proprement parler de cuisine, c'est pour ça que je ne l'ai pas décrite plus tôt, et pas parce que je pensais qu'il avait une simple chambre alors que les thésards ont en fait des appartements. Non, non, tout ça est calculés, laissez faire le pro. Donc, le problème de sa cuisine, c'est qu'elle était en grande partie envahie par son atelier potion, à moins que ce ne soit l'inverse, difficile à dire, mais Seamus avait l'air de savoir s'y retrouver. C'est donc après avoir repoussé un bocal de sauterelles séchées qu'il attrapa une boite de thé en fer, puis partit chercher sa bouilloire judicieusement rangée avec les chaudrons, la remplie d'eau au robinet d'un bout de paillasse carrelé entouré de plantes suspectes, avant de la poser au-dessus du bec bunsen de son bureau. Puis il jeta un coup d'œil au bas du mur où gisait l'Argemonia, qui faisait une moue triste (oui, tout ça est parfaitement normal, puis on est dans un monde magique, voilà) Seamus soupira et lança un reparo sur son pot pour la remettre ensuite en place en prenant des gants. Voilà, elle était un peu plus tordue maintenant, mais devrait s'en remettre même s'il allait la priver de repas pendant une semaine au moins.

Donc, le dressage de la fleur étant fait, Seamus vint s'installer en tailleur sur le lit avec les viennoiseries, son thé qui se remuait tout seul et la boisson de son camarade. Il attrapa ensuite un dossier et le potassa bien plus aisément que la veille, avant de le faire voler jusqu'à la pile des complets. Il avait assez hâte d'avoir fini pour savoir si, peut-être, il ne pourrait pas accompagner Ashley à ses trucs plus palpitants, juste pour voir ce que c'était. Parce que tout bien réfléchit, des trucs très palpitants, il n'en avait pas fait beaucoup dans sa vie. Il n'était jamais allé à la mer, la montagne, ce n'était que pour ramasser des trucs, de sport, il n'avait rien fait d'autre que du footing, de la muscu – si, si – et du tir à l'arc, de loisir, il avait la lecture, le cinéma… En fait à part s'en prendre aux gens il n'avait pas beaucoup d'activités qui ne concernent pas de près ou de loin les potions. Et Ashley n'aimait pas les potions et risquait la mort en s'approchant trop de son plan de travail. Il n'avait rien de palpitant à lui proposer, à part du tonique fait maison.

« Heu… Qu'est-ce que tu aimes faire de tes journées ? À part travailler, bien sûr. »

Parce que tout le monde aime travailler, évidemment. Seamus notait un nom de plus sur sa feuille quand il lui posa la question, il regarda ensuite Ashley. Maintenant, une dizaine d'autres se pressaient dans sa tête.

« Et c'est quoi ton style de vêtements ? J’irais t'en prendre quelques-uns de plus… Puis tu écoutes quoi comme musique ? Tu travailles sur quoi pour ta thèse ? C'est quoi ton genre de garçon ? »

Heu… là il s'était un peu emballé, il s'empressa d'ajouter, avant de se remettre promptement au travail.

« Enfin, heu… t'es pas obligé de répondre, bien sûr. »
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  • Ashley Aberny
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyJeu 14 Mar - 16:17

Parfois, tenter d’arracher une réponse claire et nette à Ashley relevait du parcours du combattant — d’autres fois, bien entendu, le jeune homme était un peu plus direct qu’on ne l’eût aimé. Mais ce jour-là, en toute bonne foi, il avait eu l’impression de s’exprimer sans détour et de suggérer très clairement à son collègue qu’il voulait bien passer du temps avec lui, pour voir comment les choses évolueraient, si toutefois elles devaient évoluer. Se projeter dans l’avenir, depuis qu’il avait été jeté hors de l’école des Aurors, Ashley avait décidé d’arrêter : trop douloureux.

Du coup, le jeune homme fut un peu déçu de ne pas voir un plus grand sourire éclairer le minois d’ailleurs joli de Seamus et ce fut d’un ton malgré tout un peu perturbé qu’il répondit :

— Du jus de fruit. S’il te plait.

Il suivit Seamus des yeux et le regarda farfouiller dans son indicible bordel, un peu contrarié. Son collègue ne s’attendait tout de même pas qu’après des années d’humiliation, il lui tombât dans les bras comme ça, aux premiers mots gentils et aux premiers signes d’un repentir sincère, mais tout de même un peu tardif ? Ashley trouvait que c’était tout de même déjà un bel effort de sa part de ne pas s’enfuir à toutes jambes, même s’il n’avait pas l’impression de faire un effort, et qu’elle était bien la chambre de Seamus, et qu’il était attendrissant avec ses yeux de chien battu, et que la plante sadique était quand même jolie, et qu’il avait les mains fines, et que…

Ashley poussa un soupir rêveur pendant que son prince charmant à la personnalité récemment dédoublée et la vocation d’éleveur de plantes carnivores revenait vers lui avec un jus de fruit et les croissants. Ashley prit l’un et l’autre (le jus de fruit et un croissant, pas Seamus, un peu de patience voyons), esquissa un sourire un peu timide, les yeux fixés dans ceux de son camarade et murmura :

— Merci. C’est gentil.

Bon, Seamus était allé jusqu’à sa cuisine pour trouver du jus d’orange, et lui il avait couru jusqu’au village pour acheter des croissants, mais enfin, il tenait à souligner la gentillesse de Seamus, pour le rassurer, ou se rassurer lui-même, il ne savait pas trop. Il se pencha pour poser le jus d’orange sur la table de nuit, qui était pleine de livres et euh… de bocaux. Bon. Le verre trouva une place quelque part sur une pile de bouquins, Ashley avait l’expérience des empilements démoniaques.

Il attrapa un dossier et se mit à travailler. Sauf qu’il était tout de même beaucoup plus détendu que la veille et secrètement heureux, alors ce qu’il faisait, surtout, c’était de lever le nez, de regarder par la fenêtre, de boire, de morde dans son croissant, d’observer Seamus, de remordre dans son croissant, de jouer avec un trombone, de lire finalement le dossier et d’en reprendre un autre.

Du coup, quand son ami (fallait-il croire) entreprit de le harceler de questions, Ashley releva aussitôt les yeux avec un sourire ravi, visiblement trop heureux de pouvoir quitter ces fastidieuses lectures. Bon, dans le tas, il y avait des questions un peu étranges — comment ça, aller lui chercher d’autres vêtements ? — et des questions un peu embarrassantes, mais entre ça et passer des heures à compter les bulletins de notes de Germaine Dupont, merci beaucoup, son choix était vite fait.

— Hmm…

Il ne savait pas trop par où commencer.

— J’aime bien les musiques électroniques. Un peu le rock, un peu le punk. Et la folk. Mais en classique et en jazz, j’y connais rien. J’suis pas super sophistiqué, en fait…

Il avait tenu à le préciser tout de suite, parce que parfois, les garçons, en contemplant ses traits angéliques, se l’imaginaient en train de jouer de la harpe ou de peindre des tableaux abstraits, et ce n’était pas, mais alors pas du tout son genre. Son regard posé sur Seamus s’était fait un peu anxieux, comme s’il guettait les traces d’une éventuelle déception chez son ami — et de toute évidence, cette déception éventuelle avait une certaine importance pour lui. Il savait très bien que Seamus n’était pas exactement né dans les quartiers et peut-être qu’il attendait quelque chose de plus raffiné de la part de ses « amis ».

D’ailleurs, le reste des questions n’arrangeait pas tellement Ashley sur ce plan là. Les vêtements particulièrement avaient l’air de l’embarrasser.

— Pour les frin… les vêtements, euh… J’sais pas. Les trucs abordables, quoi, surtout. Les jeans, les baskets, les tee-shirts. J’ai pas vraiment… J’peux pas choisir, disons, alors ce qui se présente. Classique, quoi. ‘Fin non, pas classique, classique, c’est les costars, et ça c’est naze. Comment on dit ? Casual. Tu vois.

Il espérait que Seamus voyait, parce que son vocabulaire de modiste était plutôt limité. Ashley commençait à sérieusement angoisser à l’idée que ses réponses ne donnaient pas une excellente image de lui. Il essaya de se lancer dans un sujet plus reluisant :

— Pour la thèse, mon sujet c’est : théorie, pratique et didactique de l’écologie des duels. Ça a rien à voir avec les bébés phoques et tout. C’est la façon dont on peut influer sur l’environnement naturel quand on se bat en pleine nature. Les sorts climatiques, botaniques, géokinétiques, le camouflage, ce genre de choses. J’essaye d’établir une typologie, de la compléter, de perfectionner les sorts existants, de systématiser les savoirs et de trouver un moyen pour les enseigner à partir des bases que les gens ont déjà. J’aime bien ça, enseigner des trucs, en fait. Ensuite…

Il y avait encore deux questions. Courageux mais pas téméraire, Ashley gardait l’épineux problème des garçons pour la fin.

— À part ça, j’aime bien… Jouer aux jeux vidéos.

D’un ton toujours un peu anxieux il se justifia :

— Ça a pas l’air super mature comme ça mais il y en a plein qui sont vachement bien, même si j’ai pas tellement les moyens de tout expérimenter. J’aime bien les films, aussi, et les séries télé…

Non, décidément, tout cela était bien commun et Ashley avait la douloureuse impression de n’avoir rien d’exceptionnel à présent, comme une secrète passion pour le bobsleigh ou une pratique assidue du cananéen. Tout penaud, il reconnut :

— Comme tout l’monde, en fait, c’pas trop original… Euh… J’aime bien le sport, même si ça se voit pas forcément des masses, là comme ça. Le basket, j’voulais devenir basketteur quand j’étais p’tit, mais de toute évidence, c’était pas pour moi. Le baseball, mais les sorciers, ils connaissent pas, et ici, y a pas tellement d’Américains j’crois. J’aime bien courir aussi, le sprint ou l’endurance, ça a l’air bête comme activité, mais j’aime bien l’idée de pousser la limite, l’air qui rentre dans les poumons, le cœur qui bat, la douleur dans les muscles…

Ashley ne se rendait pas compte, mais il était un jeune homme très sensualiste — en cela que les sensations physiques lui parlaient, comptaient pour lui, dans les petits détails de l’existence, dans les activités quotidiennes, comme dans les grands moments : les odeurs, les réactions du corps, les inexplicables variations de goût des aliments, la brise du vent, la sensation de la puissance quand on lançait un sort, ce genre de choses.

— J’aime bien explorer, aussi. Les villes, ou l’extérieur. Partir en voyage. Ou même ici, dans l’archipel, il y a des dizaines et des dizaines de petits ilots déserts, faudra qu’on aille voir un jour, doit y avoir des rochers à escalader, ce genre de trucs, c’est super ! Enfin… Si ça t’intéresse, bien sûr… Sinon, on peut rester à l’intérieur, aussi…

Oui, enfin essayer de garder Ashley en cage était un pari perdu d’avance. L’Ashley est un animal fougueux et énergique qui a besoin de grands espaces pour se dépenser. Un animal rétif aussi. En quelques secondes, le jeune homme avait retrouvé sa timidité alors qu’il butait devant la dernière question. Il avait relevé des yeux pétillants vers Seamus et maintenant, il les avait baissés à nouveau sur le dossier. D’une voix un peu déprimée, il commença :

— Quant aux garçons… J’ai pas eu beaucoup d’chances. J’suis tombé sur des nazes. Pas des types foncièrement méchants, enfin, y a eu un ou deux salauds, p’t’être, mais juste, des gars pas très sympas. Genre, trois semaines avec quelqu’un, ça doit être ça, mon record. Bref… J’ai pas tellement de genre particulier. J’aime bien, hm… J’aime bien qu’on me protège, même si en fait, j’ai pas tellement besoin de protection. Et puis, les gens un peu calme, pas comme moi, quoi, pas tout le temps survolté. J’aime bien aussi me sentir utile. En vérité, j’en sais trop rien.

On aura remarqué qu’il n’entrait dans cette description nébuleuse absolument aucun détail physique d’aucune sorte. Cette dernière réponse avait par ailleurs plongé Ashley dans une certaine mélancolie, qu’il secoua quelques secondes plus tard en relevant les yeux vers Seamus.

— Et toi, raconte. La musique, les activités, le cinéma, les garçons. La thèse. Les vêtements, aussi, s’tu veux, même si j’te préviens, j’vais sans doute pas y comprendre grand-chose.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyVen 15 Mar - 12:59

Quand il s'agissait de faire avorter tous les espoirs, Seamus avait toujours était très doué. Alors non, il ne pouvait raisonnablement concevoir qu'Ashley put avoir envie de passer du temps avec lui, juste pour lui, parce que c'était un peu trop beau pour être vrai au vu de leur passé commun.
Était-il pessimiste ou réaliste, il n'aurait su le dire tant il était incapable de se regarder en face pour se juger, mais il tentait surtout d'échapper aux déceptions, en se décevant d'avance, certes, mais comme ça, c'était différent, même s'il était déçu une deuxième fois quand ses craintes se confirmaient, au final.

Tiens, d'ailleurs, Ashley n'avait pas l'air très content, c'était bien la preuve qu'il rêvait d'être ailleurs, il le savait. Ce qui ne l'empêcha pas d'écouter ses réponses avec attention, au cas où elles lui permettraient de mieux correspondre aux goûts de son collègue, peut-être que comme ça, il aurait une chance.
Pour la musique, mauvaise pioche, l'électronique, c'était juste insupportable.
Pour les vêtements, que dire, des pantalons et des tee-shirts informes et mal ajustés qui cacherait complètement les jolies courbes de son camarade. Bon à jeter.
Pour la thèse, là ça l’intéressa tout de suite, et voir soudainement Ashley devenir sûr de lui, donner des détails et parler d'enseigner c'était… viril, ou quelque chose d'approchant. En tout cas il avait l'air de savoir ce qu'il faisait et était impressionnant.
Les jeux vidéos… Seamus détestait perdre, particulièrement contre une stupide machine, et il perdait souvent. Le sport par contre, ça oui, il n'avait jamais rien fait de collectif mais l'endurance, entre autre, si. Ça leur faisait donc un point commun.

Seamus avait beau ne pas briller par son expressivité en général, il y avait des signes qui ne trompait pas avec lui, notamment le fait qu'il fronçait légèrement les sourcils à chaque fois que quelque chose ne lui plaisait pas – toujours pratique pour faire peur aux gens. Du coup il était quand même assez facile à comprendre. Sauf à partir du moment où son rêveur, Ashley avait prononcé le mot magique, "on". On ira voir ? On restera à l'intérieur ? Seamus pouvait faire les deux, indéniablement, surtout en sa compagnie. Il s'y voyait déjà. Mais oublia un peu tout ça en l'entendant parler de ses amours, parce qu'Ashley avait eut des amours. Avec des nazes, évidemment, inutile de le préciser, c'est immédiatement ce qu'il s'était dis dès qu'il comprit que d'autres étaient passés avant lui. Qu'Ashley ait tout de même 25 ans et que ce soit parfaitement logique n'avait aucune importance, il les détestait déjà tous.

Après une description complètement approximative de son homme idéal – alors que c'était ce que Seamus attendait le plus – Ashley lui renvoya intégralement l'ascenseur. Il aurait dû s'en douter. Silence. La Menace s'était remplit la bouche de chocolatines car, comme chacun sait, on ne parle pas la bouche pleine, et à défaut d'être très gentil, il était poli. Ces quelques secondes de gagnées ne lui permirent pas vraiment de préparer ses phrases, mais c'était quand même bien essayé.

« J'écoute un peu de punk… J'aime surtout le rock alternatif, le metal alternatif, le metal symphonique, le metal… En fait j'aime quand il y a de bonnes guitares, de bonnes batteries et de bonnes voix. »

Tout ce qu'on ne trouve pas dans la musique électronique, bravo, question suivante. Seamus eut ensuite l'air un peu embêté.

« Je suis mauvais en jeux vidéos, je ne sais pas vraiment comment je fais, en fait. Je suis même bloqué à cause d'une arène trop dure à pokémon… »

Il eut une moue boudeuse en pensant à cette vulgaire cartouche de plastique qui avait l'audace de se dresser contre lui.

« Mais j'aime bien regarder des films et des séries, je regarde à peu près tout. Sauf ceux avec du sang, des histoires d'amour niaises, des bébés, des animaux qui parlent, des gens qui rétrécissent et des trucs vraiment trop bizarres. Comme Missa dans Star Wars, j'adore la SF mais il me perturbe, d'ailleurs c'est il ou elle? Je sais même pas. Ou Odd de Code Lyoko, j'ai jamais su non plus. Puis franchement on dirait que c'est fait exprès, quand t'entends le prénom Odd ça fait vraiment… »

Seamus s'arrêta pour contempler Ashley quelques instants, oups.

« Je regardais le dessin animé juste pour elle, ou lui… Sinon je lis, aussi, mais c'est pas très palpitant, ça. »

Il se gratta la tête d'un air embêté, selon ses calculs il venait de perdre au moins un point par phrase et l'inquiétude le gagnait. Quelle que soit le nom que l'on puisse donner à cette nouvelle relation qu'ils avaient tous les deux depuis quelques heures, Seamus craignait par-dessus tout de tout briser. Et comme il n'avait pas l'habitude de parler de lui, tout ce qu'il dévoilait lui semblait immédiatement bizarre et il était persuadé qu'Ashley devait le trouver louche à présent.

« Ma thèse c'est : Variabilités, sensibilités et interactions des composants en potion. En fait j'étudie l'influence de l'origine des ingrédients, de leur méthode de conservation et de préparation sur les effets finaux des potions et les différentes méthodes développées selon les époques et les cultures pour parvenir au résultat attendu. Puis j'essaierais d'exploiter tout ça pour déterminer les processus de conservation et de préparation les plus fiables et les indices de variabilité des effets réellement obtenus… C'est pour ça que j'ai beaucoup de… trucs, ici. Bon après, avec Meleager comme prof j'ai pas vraiment pu m'assurer que tout ça tenait la route. Mais je lui en veux pas. Pas trop. »

Bien, ne restait qu'à parler des garçons, puisque les vêtements étaient complètement optionnels et n'intéressaient pas du tout son camarade.

« Alors les vêtements, heu… je ne sais pas comment appeler ça, normaux ? En tout cas je t'interdis d'en acheter, finalement. Les tee-shirts informes, tu oublies. Là, ce que je t'ai passé, c'est quand même simple, et de suite ça te rend beaucoup plus… beaucoup plus… »

Seamus contempla le joli pull qui épousait nettement mieux les jolies formes de son joli collègue. Il rougit un peu, pour finir rouge tomate en commençant à balbutier la suite.

« Les garçons, j'ai jamais, jamais… Personne ne me donnait envie, et puis j'avais pas mal de soucis, j'ai pas fais attention. Il y a sûrement un type que je préfère, mais je n'y ai jamais réfléchis. Il y a juste eu… toi. »

Bon, en gros il était un puceau de 26 ans qui n'avait rien a offrir à Ashley, c'était foutu, le monde s'écroulait. Seamus se raccrocha de toute ses forces au seul point commun qu'il leur avait trouvé.

« Mais j'aime courir, je cours tous les jours, ça me vide la tête, j'aime vraiment beaucoup. Surtout maintenant, parce j'ai trouvé un chemin qui longe la mer, c'est très beau, avec les vagues, la vue et le vent un peu drôle. J'ai essayé de courir dans le sable aussi, c'était amusant mais j'arrêtais pas de tomber. Tu as déjà essayé ? J'avais l'impression d'être au ralentis. Il faudrait qu'on fasse une course un jour. Je peux faire d'autres sports aussi, le basket, je n'ai jamais essayé, mais je peux… »

Si cela pouvait lui permettre de se rapprocher d'Ashley, il pourrait presque se mettre au Quidditch.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyVen 15 Mar - 15:11

Ashley essayait de cacher l’impression de plus en plus prégnante qui était devenue la sienne depuis que Seamus avait commencé à répondre à ses questions : celle de l’apocalypse. Parce que, de toute évidence, à part le fait de faire une thèse, les deux jeunes gens n’avaient pas grand chose en commun et cette amère constatation serrait le petit cœur sensible d’Ashley, sans qu’il sût pourquoi il se préoccupait tant de plaire à son ex-bourreau en titre. Mais tout de même, c’était important, d’avoir une bonne relation avec ceux qui vous avaient traumatisé. Non ?

Ashley ne songeait pas non plus que si toutes ses relations avaient été des échecs jusqu’à présent, c’était peut-être parce qu’il avait rencontré des types sportifs, qui aimaient la musique électronique et les jeux vidéos, mais qui n’avaient aucune envie de se promener au bord de l’eau, ni de partir explorer des forêts ténébreuses, ni de prendre soin de lui. Le jeune homme avait tant essayé d’être comme tout le monde, mais dans la petite partie de société que sa sexualité lui faisait habiter, qu’il s’était focalisé depuis des années sur des ressemblances futiles au lieu de se soucier de la complémentarité.

En entendant Seamus, Ashley se sentait… inintéressant et puéril. Il écoutait de la musique d’adolescent drogué, il s’habillait comme un adolescent négligé, il avait un prénom pourri, aucune culture, il avait des passions de gamin fan de Nintendo ; il était idiot, pauvre et superficiel. Le jeune homme ne quittait plus des yeux son dossier désormais, pour que Seamus ne pût pas lire dans son regard la honte insondable qui l’habitait.

Sans doute le jeune homme eût-il fini par avaler la fameuse plante soporifique pour achever ses souffrances si la réponse de Seamus à propos des garçons n’avait été… incroyablement flatteuse. Que son nouvel ami ne fût pas une bête de sexe expérimenté capable de le faire passer par toutes les positions du Kama-Sutra gay lui passait complètement au-dessus. Tout ce qu’il retenait, c’était que Seamus, les garçons, il ne s’y était jamais intéressé — à part à lui. Ashley.

Lequel Ashley n’avait pas se retenir — il avait relevé les yeux et un sourire perçait sur son visage, un sourire qu’il était impossible de prendre pour une moquerie, et d’ailleurs il ne s’était jamais moqué de personne dans toute existence, un sourire où se mêlait une fierté toute enfantine et une certaine fascination. Sans doute, d’une certaine façon, il avait l’habitude d’être distingué de la masse par Seamus — après tout, il avait été sa victime favorite pendant de nombreuses années. Mais cette nouvelle distinction avait une saveur toute particulière.

Et puis Seamus aimait courir et c’était un point commun. Un point commun beaucoup plus considérable que la musique et les jeux vidéos, parce que ce qu’Ashley comprenait, c’était que Seamus percevait ce plaisir sensuel, profond, inexplicable, des sensations qu’un corps en mouvement procurait. Les pieds qui s’enfonçaient dans le sable, le chemin le long de la plage, tout cela lui parlait très exactement. Les jeux vidéo, c’était bien quand il pleuvait, mais le reste du temps, il y avait bien mieux à faire.

La tristesse d’Ashley était rejetée au loin. Il continuait à fixer Seamus en silence. Soudain, timidement toujours, il murmura :

— Dis, Seamus…

Il rougit, décidément, esquissa une moue d’hésitation et les autres propos de son ami lui revinrent en mémoire. Il n’y avait vu d’abord que des raisons de s’affliger, mais il se rendait compte désormais que le jeune homme, en parlant de musique, avait commencé par insister sur la seule pour laquelle ils eussent des goûts communs, et que sans se départir de sa sincérité, il avait tenté de tourner toutes ses réponses de la façon la plus obligeante possible. Ashley avait plutôt l’habitude qu’on lui mentît pour coucher avec lui, ou qu’on l’humiliât tout simplement, mais la sincérité et la prévenance, c’était une alliance un peu inédite.

— C’est vrai… ?

Il lui fallut quelques secondes du regard interrogatif de son ami pour se rendre compte que sa question n’était peut-être pas très explicite.

— Qu’il n’y a eu que moi, c’est vrai ?

De toute évidence, la chose avait pour Ashley une importance qui dépassait de loin la simple affaire d’ego. La question, du reste, était purement rhétorique et presque aussitôt, Ashley referma le dossier qu’il était en train d’étudier d’un geste sec.

— En fait, ça me saoule.

Comme pour la première fois de sa vie, il se souciait que ses propos fussent interprétés exactement, il précisa aussitôt :

— Les dossiers, ça me saoule. On va quand même pas passer notre journée à ça. J’ai envie qu’on aille se promener, j’sais pas, qu’on fasse des trucs. On va… Hm….

Il s’était mis à pianoter songeusement sur le dos cartonné du dossier et ça carburait dans son petit esprit un peu dérangé et surtout très vif. Finalement, il se leva souplement.

— Tu veux bien aller chercher les autres ? Le secrétariat doit être ouvert. J’vais prendre ceux-là et on se retrouve dans la salle où on était hier. Je vais… Oui, voilà…

Ah, Ashley et ses phrases elliptiques. En quelques gestes de baguettes, Ashley rassembla les dossiers et les fondit en trois exemplaires, complets, incomplets, à trier. Il les rassembla et partit vers la porte, avant de se raviser, de poser un genou sur le lit pour pouvoir se pencher vers Seamus et de déposer un baiser sur sa joue avant de murmurer :

— …merci…

Et cinq secondes plus tard, la tornade était partie.

Quand Seamus regagna une bonne demi-heure plus tard la salle où ils s’étaient retrouvés, le tableau noir était couvert de schémas parfaitement abscons, de ce qui eût ressemblé à des équations si les symboles n’en avaient été entièrement étrangers aux mathématiques moldues. En revanche, tout à gauche, il y avait quelques lignes en écriture abrégée qui ressemblaient très nettement à une formalisation algorithmique de leur tâche de tri : prendre le dossier, vérifier les documents, comparer avec un document idéal et complet, attribuer une pile, noter le numéro et le nom dans la bonne colonne, ranger le dossier dans la bonne pile, etc.

Et Ashley était assis en tailleur sur le bureau, le menton dans les mains, les coudes sur les genoux, et il observait intensément son tableau. Il lui fallut une minute entière pour se tirer de ses réflexions et s’apercevoir que Seamus avait refait son apparition. Il quitta son poste et regarda la masse déprimante de dossiers qui les attendait encore avec un sourire prédateur. Puis il sortit sa baguette, la leva, ouvrit la bouche et…

— Hmouais… Non, hein…

La tempête s’abattit à nouveau sur le tableau, pour changer un signe ici ou là, avant de revenir près de Seamus, de sourire d’un air prédateur, de lever sa baguette, d’ouvrir la bouche et…

— Ordinata Maxima.

Brusquement, tous les dossiers s’élevèrent dans les airs, à différentes hauteurs, s’ouvrirent et feuilletèrent d’eux-mêmes leurs pages, dans un vacarme assourdissant, avant de se précipiter vers la pile adéquate. Sur la table la plus proche d’eau, la plume courait d’elle-même sur le parchemin et notait à toute vitesse des noms et des numéros de série, tandis que le parchemin s’allongeait de lui-même pour recevoir les nouvelles entrées.

Cinq bonnes minutes de ce stupéfiant spectacle furent nécessaires pour que tous les dossiers trouvassent leur chemin, mais enfin les deux jeunes gens n’avaient plus devant eux que deux dossiers, condensant l’un les incomplets, l’autre les complets. Le parchemin s’était enroulé sur lui-même et scellé, la plume s’était posée sur la table et Ashley avait l’air tout à fait ravi — accessoirement, il espérait bien avoir (un peu) impressionné son p… son ami.

D’un ton faussement tranquille qui cachait mal sa fierté devant le travail accompli, commenta :

— Plus qu’à amener ça au secrétariat.

Puis, l’air de rien, il lança :

— T’sais qu’j’ai jamais visité les serres, encore ?

À bon entendeur…
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptySam 16 Mar - 20:36

Seamus avait le cœur qui battait fort, il s'était sentit un peu misérable après ses déclarations, usant de trésors d'imagination pour se persuader que tout ce qu'il avait dis éloignerait Ashley définitivement. Mais en posant ses yeux sur lui, ce ne fut pas des signes de déception ou de moquerie qu'il perçus. Son nouvel ami paraissait touché et il se sentit immédiatement plus léger. Il pouvait parler de lui sans être rejeté, mieux, ses sentiments ne semblaient pas donner à Ashley l'envie de partir en courant, bien au contraire. Seamus fut même content lorsqu'il l'entendit demander de confirmer ce qu'il avait dis, avec ses joues rosies et son air ému. Son cœur accéléra alors qu'il hochait la tête.

« Je n'ai jamais ressenti ça pour personne. »

"Ça" par contre, il n'aurait pu dire ce que c'était, parce qu'il n'était pas capable d'aimer, après tout, mais c'était quelque chose d'approchant. À partir de là, la tornade fut lancée, avant que Seamus n'ait pu lui répliquer que lui aussi, ça le soûlait de trier ces stupides dossiers et qu'il serait largement mieux ailleurs, à faire des trucs avec lui, mais que ce n'était pas comme s'ils avaient le choix, Ashley lui avait fait un bisou sur la joue et avait filé.

Ashley lui avait fait un bisou sur la joue.

Seamus resta pétrifié une longue minute, avant de poser sa main sur la joue en question et de rougir comme une Argomenia rousse. Ashley l'appréciait assez pour lui faire un bisou, c'était merveilleux, la vie était merveilleuse, il s'empressa d'aller prendre une bonne douche pour sentir bon pour Ashley, il se coiffa ensuite rapidement – plus que certain – puis mit un peu de temps à choisir les vêtements qui le rendraient beaux pour Ashley. Enfin, il traversa les couloirs en posant un regard pétillant sur tous les gens qu'il croisait – certains lui lancèrent des regards vraiment très louches, ah que les gens sont coincés en ce bas-monde, il fait beau, les mouettes chantent, Ashley lui a fait un bisou et il y en a qui font la gueule. Arrivé au secrétariat, il dit "Bonjour" à la dame, et même "merci", et il retrouva enfin Ashley dans la salle, qui semblait très occupé.

Après avoir tout posé sur une table, il regarda son travail avec curiosité, lui n'avait jamais rien compris à ces sortilèges-maison et les rares fois où il s'y était essayé, ça avait donné… rien, dans le meilleur des cas. C'est donc avec un intérêt tout dubitatif qu'il regardait le tableau, il y avait quand même un certain nombre de tâches à accomplir, de choses à vérifier, et il était tout à fait certain que s'il devait faire ça, ça finirait en un véritable chantier. Quand Ashley retourna vers le tableau pour y faire quelques changements, il fut à la fois amusé et séduit. Ashley avait vraiment de l'énergie à revendre et, définitivement, n'aurait pas pu vérifier un dossier de plus. il aimait bien le regarder s'agiter, ne pas finir ses phrases et filer à toute vitesse, c'était… rafraîchissant, surtout que là il ne s'agitait pas en vain, il savait ce qu'il faisait, ce qui lui donnait un air savant et un peu mystérieux en prime, avec ses algorithmes incompréhensibles. Bref, il le trouvait craquant et adorable, voilà tout.

« Waow. »

Non, en fait Ashley n'était pas seulement craquant et adorable, il était aussi talentueux qu'avant, beaucoup plus, même, Seamus regarda les dossiers se classer tout seul avec un air fasciné. C'était impressionnant, très au-dessus de ses capacités, et il était ravi d'avoir pu assister à une telle démonstration, autant que son collègue semblait fier de son petit effet. Seamus eut un léger sourire en le voyant tenter en vain de cacher sa joie, il ne se fit pas prier pour gonfler son ego de quelques compliments une fois le travail fait.

« C'était incroyable, tu es vraiment très doué. »

L'air victorieux, Seamus rendit les dossiers à la secrétaire dix minutes après les avoir récupérés et lui posa la liste de noms sous le nez. Il s'était dit un instant qu'il faudrait peut-être en vérifier quelques-uns pour être sûr que tout ai bien fonctionné, mais une fois le travail fini, il ne se sentit plus la force d'ouvrir un seul dossier, il faisait confiance à son petit ami. Une fois sortit du bureau, ils partirent donc en direction des serres, Seamus reconnaissant les capacités d'Ashley en matière d'enchantements et en essayant de savoir s'il n'aurait pas un moyen miraculeux de ranger sa chambre parmi ses sorts.

Les serres s'alignaient à l'arrière du château, judicieusement, Seamus ne montra à son camarade que celles qui n'abritaient aucunes plantes susceptibles de lui sauter dessus ou lui envoyer des dards empoisonnés. Il montra avec fierté celles qu'il avait rempoté lui-même et présentait les plus intéressantes ou étrange en s’intéressant surtout à leur utilisation dans les potions, telle plante avait tel effet et entrait dans la fabrication de telle mixture, et ainsi de suite. Même s'ils ne firent pas toutes les serres, cela leur prit quand même pas mal de temps, et après avoir montré à Ashley de petits arbustes aux branches pleines de petits fruits ronds, il s'arrêta devant les quelques plants d'une fleur noires, à moins que ce ne soit un violet très foncé.

« Des veuves noires, je les ai étudiés en master, elles entre dans la composition de plus de 250 poisons, mais on raconte qu'elle permettrait de faire un puissant remède qui guérirait tous les maux. Je pense que c'est un mythe, en tout cas, les sorciers célèbres qui ont tentés de l'utiliser en dernier recours pour se soigner ont tous abréger leurs souffrances. »

Il reposa le pot qu'il tenait dans les mains.

« Moi je m'en sers souvent… pour en faire des feux d'artifices, tu veux en voir un ? »

Pour épater Ashley, Seamus sortit un minuscule flacon et le jeta en l'air, où il le fit exploser d'un coup de baguette. Une pluie d'étoiles bleus fila dans tous les sens, puis se rassembla pour former un oiseau qui s'éleva dans les airs et… heurta le toit pour disparaître en pulvérisant les vitres dans un énorme bruit d'explosion. L'artificier en herbe resta étrangement calme.

« D'habitude ça ne va pas si haut, j'ai dû un peu forcer sur la fumeterre… On ferait mieux de filer, viens. »

Seamus quitta les serres et fila plus loin dans le parc, quand il n'y eut plus devant eux qu'une vaste étendue d'herbe avec la forêt en fond, il accéléra en jetant un regard malicieux à Ashley pour voir s'il tenait le rythme.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptySam 16 Mar - 21:15

Ah — Finis — Finis — Finis les dossiers ! Ashley se sentait tout léger. C’était un peu comme les fois où il peinait à ouvrir la porte de son appartement, parce qu’il y avait trop de livres qui bloquaient le chemin, et alors il regardait son domaine d’un air désespéré, retroussait ses manches, lançait quelques sortilèges sans conviction et se contraignait à tout ranger à la main. Puis il contemplait le même domaine, où tout était alors bien aligné, bien classé, bien ordonné, pour au moins, oh, vingt-quatre heures, il se sentait terriblement héroïque. Et fatigué. Eh bien ce jour-là, en accompagnant Seamus au secrétariat, il se sentait juste héroïque.

Certes, la secrétaire les avait regardés alternativement d’un œil très soupçonneux, parce qu’entre Seamus l’Acariâtre et Ashley l’Ouragan, elle se méfiait un peu d’un résultat si prompt. Mais les deux jeunes gens avaient tout de même l’air si angéliques, si contents d’eux, si sérieux, qu’on ne pouvait que leur donner le bon Dieu sans confession, et les deux compères, satisfaits du travail accompli, tournèrent promptement les talons et s’acheminèrent vers les serres, pour une visite botanique.

Ashley se sentait donc tout léger et, aussi, un peu marteau. Pas parce qu’il était content d’aller en apprendre plus sur les plantes qu’abritaient les cultures d’Elderwood — non, si la botanique n’était pas sa grande spécialité, il avait toujours eu une immense curiosité pour la nature, pour tout ce qui, à vrai dire, lui avait montré que le monde, en dehors des immeubles délabrés du Bronx, avait conservé quelque native beauté — non, il se sentait un peu marteau, parce qu’il était content d’aller en apprendre plus sur les plantes qu’abritaient les cultures d’Elderwood avec Seamus.

Il fallait dire que Seamus ne ressemblait plus beaucoup à Hodgkin la Menace. D’abord, il était beaucoup plus séduisant. Ashley avait beau fouiller dans sa mémoire et ressusciter les souvenirs de tous les instants où son bon camarade l’avait torturé, à Salem, il ne parvenait pas à en retrouver un où il fût aussi bien habillé. Et puis il sentait bon. Et il avait des fesses tellement… Ashley avait un peu ralenti pour juger de la marchandise, mais presque aussitôt, légèrement rougissant, il accéléra le pas pour rattraper son collègue.

Quelque chose ne tournait pas rond dans son esprit névrosé. Il était persuadé que l’attitude la plus rationnelle eût été de tenter de réduire Seamus en morceaux puis de l’enterrer quelque part dans le vaste parc d’Elderwood avant d’uriner gaiement sur sa sépulture. Au lieu de cela, il se demandait si son ami — son ami, pas son sadique tortionnaire — allait oser lui prendre la main. Non, décidément, ce n’était pas normal de sourire d’un air rêveur en écoutant Seamus, qui comptait probablement l’empoisonner en douce un de ces soirs, lui expliquer les vertus de telle ou telle essence de bois une fois arrivés dans les serres.

D’un autre côté, que voulez-vous ? Ashley était bercé de romans de chevalerie. Enfin, de littérature précieuse. Enfin, de jeux vidéos où l’héroïne guerrière-sorcière trouvait un courageux guerrier-sorcier originellement ténébreux et torturé pour la sauver d’un sinistre culte sacrificiel avant de l’embrasser sous le soleil couchant, où le méchant voleur de Pokémons se rendait compte après un long périple qu’il fallait aimer son Roucarnage, et de séries télévisées où après une première inimitié, Mulder faisant enfant à Scully, Booth à Bones, où Spike se sacrifiait pour Buffy, où Angel récupérait son âme et où un homophobe roulait des pelles à Maxxie. Alors, forcément, il était un peu conditionné.

Accessoirement, Seamus avait, depuis vingt-quatre heures, des allures de rêve ambulant. Plein de tendresse, de prévenance, de gentillesse, de compliments, de regards admiratifs, de plantes dangereuses et de bocaux peu ragoûtants, adorablement assoupi sur les dossiers à trier, consciencieusement habillé pour le séduire, fraîchement shampouiné… Quel Ashley, je vous le demande, après avoir été privé toute sa vie de la tendresse d’un mâle un vrai, pouvait résister devant un pareil numéro de charme ? N’était-il pas attendrissant, Seamus, avec son pot de veuve noire dans la main, à lui vanter les mérites des poisons ?

En plus, il utilisait des mots magiques. Non, pas « Abracadabra », ni « Je vous salue Marie » ni même « Expelliarmus ».

— Des feux d’artifice ?

Les yeux d’Ashley se mirent à briller d’une impatience toute enfantine et il ne se fit pas prier pour hocher la tête quand Seamus proposa une démonstration. D’ailleurs, s’il sursauta quand la vitre explosa, admira le flegme viril (si on veut) de son camarade et entama une prudente retraite loin des lieux du crime, il avait l’air bel et bien enthousiasmé par le spectacle, ce qu’il suggéra du reste dans un enthousiaste panégyrique :

— C’était trop cool !

Sur ces bonnes paroles, les deux turbulents thésards partirent en courant dans le parc, d’abord pour fuir, ensuite pour tester leur mutuelle endurance, chacun cherchant à impressionner l’autre, dans une saine et mâle émulation qui rappelait les plus belles heures de la Grèce antique, quand de musculeux mais harmonieux éphèbes, oints d’huile d’olive, s’entraînaient athlétiquement dans le Gymnase, glorifiant la nature de leur nudité sculpturale — avant d’aller s’étriper aux Jeux Olympiques dans un sport de bourrins, mais ne nous égarons pas.

Hélas ou heureusement pour eux, Ashley et Seamus étaient tous deux d’excellents coureurs et aucun ne semblait décidé à prendre nettement l’avantage. Comme ils étaient un peu idiots — c’est normal, ce sont des garçons — ils poussaient le sprint, si bien qu’ils avaient atteint les profondeurs du parc, mais qu’ils étaient parfaitement essoufflés et pas beaucoup plus avancés. Conséquemment, puisque tout cela n’allait nulle part, ils décidèrent qu’aussi bien ils pouvaient rester sur place et se laissèrent donc tomber l’un à côté de l’autre par terre, pour s’allonger dans l’herbe fraîche et accueillante.

Les mains croisées derrière la nuque, Ashley reprenait son souffle en regardant les nuages dans le ciel.

Au bout d’un moment, il dit tout de même :

— Seamus… ?

Il se redressa sur les coudes pour regarder son collègue.

— Tu sais, hier, j’parlais d’arracher des racines et tout, pour ta thèse. J’voulais pas être emmer… désobligeant. Tu sais. J’trouve ça très impressionnant. Les potions. Et la botanique, j’aime beaucoup ça. J’sais qu’y a plein d’gens qui jurent que par les sorts, qui trouvent que les potions c’est has b… désuets. Et tout. Mais pas moi. Tout à l’heure, quand tu expliquais, tu étais très impressionnant. Et expliquer, tu fais ça bien.

Ashley esquissa un petit sourire timide avant de s’allonger à nouveau et de recommencer à regarder le ciel. Il était un peu déçu. Dans sa tête, tous ces compliments sonnaient beaucoup mieux. Il avait toujours été plus éloquent dans ses pensées, mais ce jour-là, il regrettait un peu plus son incompétence rhétorique, parce qu’au regard des compliments bien tournés que lui adressaient Seamus et, en fait, au regard du style général des propos de son collègue, il se sentait bien… bête. Et rustre.

Non, décidément, il n’était pas doué avec les mots. Sa main frôla les brins d’herbe pour venir prendre celle de Seamus et nouer leurs doigts.

— T’es pas trop fatigué ? T’as pas beaucoup dormi…

Étape numéro 1 : l’alimentation. Bannir les nouilles instantanées.
Étape numéro 2 : le rythme. S’assurer que le Seamus dorme suffisamment.

Il ne savait pas faire de beaux discours, alors il pouvait au moins faire cela.

***

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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyLun 18 Mar - 22:38

Si Seamus savait depuis longtemps qu'il aimait courir, il se rendit vite compte que même ça, c'était mieux à deux. Il se mit à sprinter en essayant d'être toujours devant Ashley, mais sans vraiment chercher à le distancer complètement pour pouvoir continuer à lui jeter des coups d'œil. C'est donc en accélérant graduellement qu'ils s’enfoncèrent dans le parc, pour finalement s'arrêter et reprendre leur souffle allongés dans l'herbe. Les yeux levés vers le ciel, Seamus réalisa qu'il se sentait extraordinairement bien, sans pouvoir vraiment dire pourquoi. Ils n'avaient rien fait de particulier à part torcher la tâche qu'on leur avait confiée et fait un petit tour dans les alentours du château, en occasionnant quelques dizaines de millier de dollars de dégâts – c'est l'agent d'assurance qui parle – pourtant, un sentiment de plénitude inédit l'avait envahit, il n'avait besoin de rien de plus que ce coin de pelouse et son collègue.

Il tourna la tête vers Ashley quand celui-ci se mit à parler, et ne put s'empêcher de le trouver adorable – il fallait le voir se corriger, tout intimidé, c'était craquant. Il est vrai que la rhétorique des deux garçons était bien différente, mais au lieu de trouver Ashley un peu bête, Seamus voyait là un attrait supplémentaire, qui éveillait même un peu sa curiosité.

« Merci. Tu n'as pas besoin de parler différemment pour moi, tu sais. Et ces gens-là n'ont rien compris, l'idéal serait d'être capable de tirer parti des deux disciplines à la fois, voir d'en ajouter d'autre. Un peu comme en médicomagie, selon les cas c'est un sortilège ou un remède qui sera le plus adapté, mais imagine la même chose dans un… un duel, tiens. Les duellistes se consacrent essentiellement aux sortilèges, enfin, arrête-moi si je me trompe. Si quelqu'un arrivait avec dans les poches de quoi se soigner [pokéémooon], ou même se rendre invisible, ça changerait la donne. »

Il posa sur le ciel un regard songeur.

« Bon, ce n'est peut-être pas très réglementaire, mais quand il faut vraiment gagner et que personne n'est là pour compter les points… »

Dans le dos de l'arbitre, tout est permis, mais ses rêveries guerrières irréalisables du fait de son tout petit niveau en enchantement devinrent secondaires lorsque la main d'Ashley effleura la sienne. Il ne se fit par prier pour caresser ses doigts, avant d'hausser un sourcil à la question de son ami. Dormir ? Pfff, une perte de temps.

« Non ça va, je n'ai pas besoin de dormir beaucoup. »

C'était vrai, il ne sentait jamais fatigué et avait toujours l'esprit vif, mais il fallait voir les tonifiants pour chevaux qu'il avalait pour en arriver là. À côté de ça, les nouilles instantanées, même importées directement de Fukushima, c'est de la soupe de légumes du potager cuisiné par grand-mère. Mais après tout, puisque 100 % des produits qu'il utilise dans ses préparations sont d'origine naturelle, il ne trouvait pas ça si grave – dois-je préciser qu'il a tort ?.

En attendant de mourir prématurément d'un cancer généralisé foudroyant, Seamus roula sur le côté pour se retrouver sur le ventre, ce qui lui permit à la fois de mieux regarder Ashley et de se rapprocher de lui d'une longueur égale à la largeur de son corps, que du bon – à part le début de la phrase. Lui aussi avait une question, mais elle était un peu plus délicate qu'une histoire de sommeil.

« Je me demandais si ça allait pour toi… matériellement, je veux dire. »

Il réfléchit un peu, mais il n'y avait pas vraiment de bonne manière d'aborder la question.

« Parce que tu as dis que tu ne pouvais pas t'acheter de pantalon, alors qu'on peut sans doute en trouver à moins de 300 $. Du coup, comme les études coûtent de l'argent, avec la nourriture et le reste… »

Monsieur avait lui aussi un peu peur que son petit-ami – parce qu'Ashley n'est pas très grand, v'voyez – meurt de faim, lui qui n'était déjà pas bien épais.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyLun 18 Mar - 23:13

Ashley était quelqu’un de fort soupçonneux — en fait, non, pas du tout, on aurait pu lui refiler des Magicarpes à cinq cents Pokédollars l’un, dans un centre Pokémon louche à l’entrée d’une grotte guère plus engageante qu’il n’eût pas levé le moindre sourcil dubitatif. Quand il faisait son travail d’Auror ou qu’il lisait un livre, alors oui, il déployait tout son esprit critique, il était sur ses gardes, il était méfiant, mais dans sa vie quotidienne, Ashley était un irrémédiable rêveur un peu trop naïf pour son propre bien-être.

Soit. Mais quand Seamus prétendait ne pas avoir besoin de beaucoup de sommeil, le jeune homme était un peu sceptique. 1. Parce que lui, il faisait des grasses matinées à n’en plus finir parfois et qu’il ne trouvait pas très juste que d’autres pussent se sentir gaillards après trois heures de méditation. 2. Parce que Seamus ne lui avait pas paru très frais, ce matin, au réveil, même si, sans doute, le fait de l’avoir embrassé n’avait pas dû l’aider beaucoup à adopter une mine tranquillement resplendissante. 3. Parce que vu la manière dont le jeune homme se nourrissait, Ashley était très sceptique sur ses capacités à mener une existence saine.

Tout cela était donc suspect, oui, fort suspect. Seamus avait bien une tête à crever brutalement de fatigue à son trentième adversaire, terrassé par un mode de vie peu adapté à l’exemplaire longévité qu’Ashley lui souhaitait. La réponse peu convaincante de son collègue le détourna donc complètement de l’examen de l’intérêt stratégique des potions lors des duels impromptus pour lui faire esquisser une moue dubitative un peu inutile, parce que Seamus ne pouvait pas le voir. Mais c’était une question de principe.

Fort heureusement, l’avisé Seamus — un surnom déjà un peu plus glorieux qu’Hodgkin la Menace — s’avisa qu’il lui était impossible d’aviser Ashley ainsi allongé. Ce dernier lâcha la main de son ami pour le laisser faire des roulades dans l’herbe, parce que c’était tout de même très touchant. Subséquemment, le sorcier croisa à nouveau les mains sous la nuque, bien conscient que le regard de son ami s’était posé sur lui et un peu intimidé par cette nouvelle scrutation — très flatté, aussi.

Tous les compliments de son ancien bourreau lui revinrent à l’esprit — les plus récents, pas ceux où Seamus s’était ingénié, pendant des années, à démolir méthodiquement la moindre parcelle d’estime de soi qu’il eût pu avoir. Non, pour l’heure, Ashley songeait surtout à ce qu’avait dit son ami ces derniers jours — sur son incroyable beauté et son charme éblouissant. En substance, quelque chose comme cela. Le New Yorkais se mit à sourire au ciel et décidément il ne manquait plus que deux colombes pour parfaire le romantisme de cette scène pastoralement idyllique.

Hélas, un Ashley, c’est un peu comme un lapin (ce qui fait donc de Seamus une petite fille en jupe) : nerveux et susceptible. Et parmi les (très) nombreuses choses qui chatouillaient la susceptibilité (ce n’est pas une métaphore) d’Ashley, il y avait, par exemple, sa délicate situation financière, qui était déjà pénible lorsqu’il vivait dans le Bronx entouré de gens comme lui, mais qui était devenue difficilement supportable une fois qu’il avait été cerné par l’aristocratie sorcière ou tout du moins, dans le Nouveau Monde, sa bourgeoisie, à Salem.

Le sourire d’Ashley s’effaça quand il prit conscience du prix probable des vêtements que Seamus lui avait offert et qu’il était en train de porter — l’indécence de la somme le fit se redresser un peu brusquement et, assis dans l’herbe, il posa un regard tout chamboulé sur son camarade, avant d’interroger diplomatiquement :

— C’t’une plaisanterie ?

Mais non, Seamus avait l’air très sérieux, c’en était désarmant. Machinalement, Ashley baissa les yeux et tendit les bras pour observer le pull avec les fameux boutons aux épaules, le jeans, en tentant de déterminer ce qu’ils avaient de très particulier. Sans doute, c’était de la meilleure qualité que ses vêtements habituels, enfin plus solides quoi, parce que c’était à cela qu’on jugeait des bons vêtements : c’était ceux qui duraient longtemps. Ces histoires de boutons, là, c’était du décor.

D’un air tout à fait désemparé, le jeune homme murmura :

— Putain, j’suis en train de porter un mois d’salaire…

Il se releva soudainement et entreprit d’épousseter les brins d’herbe de ses fesses, pour ne pas abîmer les beaux habits de Seamus. Il avait fini par s’y habituer, mais désormais, il se sentait à nouveau mal à son aise dans ses atours auxquels il n’avait pas le droit. Peu à peu, la conscience du monde qui le séparait de Seamus s’ouvrit dans son esprit, parce que pour Ashley, si le passé, de toute évidence, pouvait être oublié — et il en était le premier surpris — il y avait une chose qui lui paraissait tout à fait insurmontable, du fond de son enfance défavorisée, c’était l’inégalité économique.

Il s’était fait soudain très nerveux et évitait soigneusement le regard de Seamus.

— J’m’étais pas rendu compte, j’veux dire… Tu parles bien, et tout, mais j’m’étais pas rendu compte… Non mais j’vais t’rendre tes vêtements, ça vaut mieux. Pas là, parce que…

Parce qu’il n’allait pas se mettre en sous-vêtement au milieu du parc, il était sûr que ça pouvait constituer un motif de renvoi — les gens étaient si tatillons. Il répéta obstinément :

— J’vais t’rendre tes vêtements.

Il secoua la tête d’un air désespéré en regardant ses pieds, puis souligna ce qui avait l’air d’être pour lui non seulement une vérité indéniable mais aussi une pensée douloureuse.

— On est vraiment pas du même monde, du coup…

Avec tout ça, il ne répondait pas à la question originelle, savoir s’il allait crever de faim et qu’il en était réduit à ronger ses lacets, ou bien si ses restrictions budgétaires ne touchaient que ses vêtements. C’était qu’il avait un peu honte. Lui, depuis qu’il était à Elderwood, se trouvait très, très bien loti. Payé, nourri, logé : il avait pu augmenter sa collection de jeux vidéos, changer une partie de ses vêtements (c’est-à-dire acheter le pantalon qui trônait, unique, dans son placard), rembourser les amis qui lui avaient avancé quelques sous pour se payer des meubles et envoyer un peu d’argent à sa Maman.

Alors l’idée que, même dans cette situation, Seamus pût le trouver nécessiteux lui paraissait des plus humiliantes. Contre n’importe qui d’autre, il se fût très probablement énervé, aurait suggéré avec une vive rhétorique à son charitable interlocuteur de remballer sa pitié (ou d’en servir pour se pénétrer analement) et serait parti en courant, mais devant Seamus, il était juste découragé.

Avec une désarmante naïveté, il murmura :

— Tu dois être vach… très déçu par moi, maintenant que tu m’connais…
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 20 Mar - 19:29

Si Seamus n'avait pas franchement eu une enfance débordante de joie et d'affection, on peut dire que pour le reste, il n'avait pas vraiment eu a se plaindre, il n'avait manqué de rien, avait eu droit a tous les cadeaux qu'il voulait, mangé tout ce qu'il souhaitait et tapé sur qui il voulait. La seule chose qui lui avait vraiment manqué, c’était les sorties, ses parents n'avaient pas le temps d'aller traîner dans les parcs aquatiques ou les fêtes foraines et sa baby-sitter n’était pas payée pour ça. Il n'avait donc jamais vu que de très loin les enfants souriants avec leurs ballons dans des univers colorés. Les enfants eux-mêmes d'ailleurs, il ne les avait pas beaucoup approchés. Les rares qui n'avaient pas été malmenés par la Menace étaient devenus ses sous-fifres et la seule qui n'avait été ni l'un ni l'autre s’était ingéniée à le faire se sentir coupable.

Ainsi, Seamus n'avait-il jamais été tout a fait du même monde, non pas seulement d'Ashley, mais d’à peu près tous les jeunes de son âge, et si sa façon de parler était si différente, ce n’était pas parce qu'il était plus riche, mais parce qu'il n'avait pas assez bavardé avec ses petits camarades pour adopter au moins un peu leur vocabulaire. Même si l'argent faisait aussi qu'il vivait un peu loin des préoccupations de son camarade. Le niveau social, ça lui passait loin au-dessus de la tête, parce que les gens modestes, il n'en avait vu qu'a la télé et que tout ça était donc un peu flou pour lui. Cela dis, en voyant la réaction d'Ashley, il comprit vite que tout ça avait de l'importance à ses yeux.

Il regarda ensuite les vêtements que portait son collègue, ça ? Un mois de salaire ? Non, il ne fallait quand même pas pousser, ce serait stupide de dépenser autant pour des vêtements. Seamus s'empressa de le rassurer sur ce point.

« Mais non, quand même pas. Une moitié, peut-être… »

Voilà qui devrait rassurer son camarade, dans tous les cas Seamus ne voyait pas trop où était le problème avec son pull, et quand Ashley parla de lui rendre ses vêtements, il eut la moue d'un gamin devant qui l'on aurait agité une superbe sucette pour ensuite partir avec. Son ami était bien mieux dans ces vêtements que dans les autres et puis même, il les lui avait donnés, et ce refus était un peu vexant.

« Pourquoi ? J'avais l'impression que tu les aimais bien, puisque tu les as remis. Ou alors tu as été obligé de jeter ton pantalon ? En tout cas… heu… c'est un cadeau, ça ne se refuse pas. Tu n'as qu'à les revendre sur ebay si tu ne les veux pas. »

Voilà, Seamus fronçait maintenant les sourcils, signe infaillible que la perspective qu'Ashley jette le pull à bouton par la fenêtre ne lui plaisait pas du tout. Il arrêta cependant quand son ami se mit à supposer que la découverte de sa situation financière – qu'il était incapable d'imaginer d'autant plus que le bougre ne lui avait pas répondu – le décevait pour il ne savait quelle raison. Il bougea pour s'asseoir à son tour et le contempla un instant avant de lâcher.

« Je t'ai toujours envié, tu avais tout ce dont je rêvais, du talent, des gens qui t'appréciais, qui te respectaient. Tu avais l'air heureux. Enfin, jusqu'à ce que je… »

Seamus baissa les yeux, il se sentit immédiatement honteux et coupable, et finalement la jeune fille en jupe qu'il était se leva.

« Tu as sans doute raison, on est pas du même monde. Je ne devrais même pas avoir le droit de te parler après ce que j'ai fais. Je ne mérite pas… je… toi tu es quelqu'un de bien. Si vraiment tu ne les veux pas, ces vêtements, je vais les reprendre. Je ne veux pas que tu te sentes mal à l'aise à cause de ça. »

Il l'avait suffisamment mit mal à l'aise par le passé, ce n'était pas pour continuer maintenant.
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MessageSujet: Re: Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus)   Toi, moi, ce formulaire administratif... (Seamus) EmptyMer 20 Mar - 21:03

Il fallait reconnaître une chose : Ashley n’était pas fait pour porter de la haute-couture. Oh, sans doute, il mettait les vêtements en valeur — un peu, en gros. Il ne savait pas trop comment marcher comme un mannequin, ni sourire comme un mannequin, ni jeter un regard ténébreux ou candide, une fois au bout du podium, avant de faire un demi-tour impérieux en tortillant juste assez des fesses pour pouvoir souligner la coupe du pantalon mais pas trop, pour ne pas donner l’impression d’être efféminé. Mais là n’était pas le problème.

Le problème, c’est qu’Ashley passait son temps fourrer dans les bois, ou sur la plage, ou à escalader des rochers, il passait son temps à jeter des sorts dangereux et parfois expérimentaux, à se battre de temps à autre, à courir, à bouger, à s’agiter dans tous les sens, et même quand il était sagement assis sur une table, par terre, dans l’herbe mouillée, pour prendre des notes sur un livre, il n’était pas rare qu’avec une maladresse qui n’était la sienne que dans les gestes du quotidien, parce qu’elle naissait d’un manque non d’habileté mais de distraction, il se tachât.

Avec ses propres vêtements, c’était déjà suffisamment embêtant, parce qu’il n’avait pas envie de passer des heures à chercher des sortilèges de couture dans de vieux grimoires dans grands-mères, ni les moyens de refaire perpétuellement sa garde-robe, mais quand les vêtements venaient de quelqu’un d’autre, quand ils étaient très chers et quand ce quelqu’un était Seamus, dont il fallait bien sûr préserver les cadeaux comme des trésors parce que… parce que c’était des cadeaux, voilà tout, bref, quand toutes ces difficiles conditions étaient réunies, Ashley frôlait la crise d’angoisse.

Elle était d’autant plus certaine que Seamus avait l’air bien contrarié par sa réponse. Non, en fait, Seamus était triste. Ou alors… Ashley n’était plus trop certain ; la vérité, c’était qu’il avait un peu de mal à lire les expressions de son camarade. D’abord, il n’était pas habitué à y trouver autre chose qu’un froid mépris. Ensuite, lire les expressions de qui que ce fût ne faisait pas partie de ses plus brillantes spécialités. Enfin, Seamus était un peu imprévisible. Ashley s’était attendu à ce que son collègue partît en haussant les épaules pour aller prendre le thé avec une jeune fille de bonne famille, pas à ce qu’il se perdît dans une nouvelle séance d’autodépréciation.

Pour peu psychologue qu’il fût, Ashley eut au moins une révélation : même s’il en avait voulu à Seamus, et il lui en voulait peut-être un tout petit peu, il n’eût jamais été capable de lui reprocher ce douloureux passé aussi amèrement que le jeune homme le faisait lui-même. Plus que cela, le New Yorkais avait la très nette impression que personne n’avait jamais fait beaucoup de compliments à Seamus — sur les potions, peut-être, et sur son crochet du droit, sans doute, mais sur le reste, ce qui comptait, la vie, ce n’était pas la confiance de soi qui étouffait son généraux donateur.

Oubliant un peu ces histoires de chiffons, Ashley s’approcha de lui et murmura d’une tendresse virilement (si si) protectrice :

— Hey, Seam, réagis pas comme ça…

Il s’approcha de lui, un peu timidement, et entama une consolation bien troussée :

— C’pas qu’j’les veux pas, tes vêtements… C’est juste, j’ai pas… Enfin, tu vois, c’est juste…

Ashley s’interrompit, en esquissant une moue insatisfaite : sa rhétorique ne se déployait pas comme il l’avait espéré. Au bout d’un moment, il pesta :

— Rah, mais on s’en fout, des fringues. C’pas c’que j’veux dire.

Le jeune homme se gratta la nuque, un moyen sûr de trouver l’inspiration, avant de reprendre la parole :

— C’que t’as fait… Eh bah, qu’est-ce que tu veux que j’te dise, c’est fait, c’est passé, tant pis. J’étais heureux, j’l’ai plus été, t’as pas été le seul à ruiner mon adolescence. Mais voilà, on s’en fout, c’était il y a des années, et maintenant t’es là, et j’te trouve… J’sais pas, moi, t’es sympa, t’es drôle, tu fais des potions originales, t’as du talent, t’es mignon, t’es très gentil, t’es un peu bizarre, c’est sûr, mais franchement, c’est touchant.

Bref, t’as l’droit d’me parler, et si tu paniques à chaque fois que j’râle, ou que j’suis perturbé pour un truc, ou quoi, fais gaffe, parce que t’es pas sorti d’l’auberge avec moi. Juste, voilà, les vêtements, là, ça m’a perturbé, j’ai pas… j’ai pas autant d’argent, et… et…


Ashley baissa les yeux et se mit à jouer machinalement avec une motte de terre du bout de sa basket.

— J’sais pas, tu vois, j’ai un peu honte. À Salem, j’avais un peu honte. Y a plein d’trucs que j’connais pas, et des trucs que j’peux pas acheter, et j’ai un accent des quartiers, et j’parle pas toujours super bien. J’pourrais, mais en fait, j’ai la flemme de faire l’effort. Et puis, j’sais pas, j’manque peut-être, tu vois, de bonnes manières, et tout. Toi, t’as de jolis vêtements, tu parles bien, t’es sans doute cultivé et toi. J’ai pas envie de faire tache. Ça m’stresse, mais… On s’en fout, faut bien qu’j’me remue un peu. Tes vêtements, ils sont très jolis, alors j’les garde, et même s’ils étaient pas jolis, j’les garderai, parce que tu m’en as fait cadeau.

Et maintenant, arrête de… Sois pas triste. Viens là…


Avec une certaine hésitation, Ashley posa une main à la taille de Seamus, pour le glisser dans son dos, puis passa l’autre bras autour de ses épaules, posa la main sur sa nuque et attira le jeune homme contre lui, guidant son visage au creux de son cou. Ashley n’était peut-être pas un exemple de masculinité, mais Seamus avait besoin d’un câlin rassurant et comme il n’y avait pas de gros barbu bien solide dans le coin pour satisfaire cette nécessité immédiate, Ashley se dévouait.

Tout bas, le jeune homme murmura :

— Faut pas flip… stresser comme ça.

Faites c’que j’dis, pas c’que j’fais.

— C’est un peu… euh… compliqué. Entre nous. Je suppose. Mais faut pas. Et arrête d’me placer sur un piédestal. J’suis pas si bien que ça.

Après réflexion, Ashley précisa :

— Enfin, arrête pas entièrement, hein. Tu peux continuer un peu, c’est cool…
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