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Sara Costantini



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MessageSujet: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyDim 13 Jan - 20:17

INFORMATIONS SUR LE SUJET


Date : première moitié de septembre, un soir comme un autre
Intrigue en cours : aucune de particulière
Protagonistes : Gerry Harisson & Adrian Chrysler & Sara Costantini
Statut du sujet : Privé
Intervention du MJ : Pas pour le moment


« But I still wake up, I still see your ghost
Oh Lord, I'm still not sure what I stand for oh
What do I stand for? What do I stand for?
Most nights, I don't know anymore... »


« Un magyar à pointe ! Non non, attends, unnn avada kedavra, plutôt ! Non attends... Un russian gerry sans gingembre, sans menthe et sans aquavit, c'est possible ? » lançait Sara au barman qu'elle espérait dans le coin. Affalée sur le bar, accrochée à la carte des cocktails, la brune commençait à perdre le compte du nombre de boissons qu'elle avait ingurgitées lors de sa petite soirée solitaire improvisée. Le serveur du pub avait récupéré ses verres au fur et à mesure qu'elle les vidait, mais elle se demandait encore où ils étaient passés. Elle avait perdu la notion du temps, et à deviner la fréquentation qui tendait à baisser depuis un moment, les étudiants devaient être retournés sagement à l'école. L’Italienne lâcha la carte qui tomba sur le bar dans un bruit de carton. Elle ne savait pas si Gerry avait entendu sa commande ; son visage était tourné vers la porte d'entrée. Comme s'il allait venir. Comme si sa croisière avait pris fin et qu'il franchirait la porte du bar à la recherche de sa fille. Elle n'avait pas quitté la lourde porte du regard depuis qu'elle s'était installée sur le haut tabouret de bar, mais c'était sans aucun doute inconscient. La journée avait été longue, et elle était là pour profiter, se reposer. Malheureusement, depuis la disparition de Gregori, les pensées qui hantaient son esprit alcoolisé semblaient être les mêmes qui celles qui envahissaient ses rêves chaque nuit : lui.

Et alors que la rentrée aurait plutôt eu tendance à améliorer les choses, elle s'était retrouvée plus faible que jamais. Tous les hommes lui faisaient peur, et encore davantage depuis qu'elle s'était laissée aller dans les bras de l'un d'entre eux, un auror qui avait su trouver les mots pour la charmer quelques semaines auparavant. L'année qui aurait du lui apporter plus de réconfort que de problèmes semblait commencer son travail à tatillons. Voire à reculons. Certaines choses avaient heureusement été là pour lui rappeler que la vie valait la peine d'être vécue, mais lorsqu'elle était seule, elle était submergée par tout le reste. Par le sentiment que la disparition de Gregori avait fait naître. Un mélange de solitude, d'incompréhension, d'insécurité. Lorsqu'elle était entourée, elle arrivait à oublier. Il y avait ceux qui partageait cette détresse, ceux à qui elle pouvait parler, ceux qui la comprenait. Il y avait Eterna, notamment. Mais aussi Sean, qui avait su les trouver les mots à chaque moment. Mais fatalement, dès qu'elle se retrouvait seule, ses pensées n'avaient d'autre choix que de se rediriger vers Gregori. Et c'était là toute sa faiblesse. C'était ce qui l'avait changée aussi subitement que le drame s'était produit lors de la nuit meurtrière. Ce qui lui procurait autrefois du plaisir était maintenant forcé, comme si à chaque instant, elle espérait oublier. Mais elle n'oubliait. Le temps avait légèrement adouci sa peine, mais elle était encore bel et bien là, presque toujours aussi tranchante et vive. Et c'était sans aucun doute ce qui la rendait encore plus perdue qu'avant, plus incontrôlable. C'était cette faiblesse qui l'avait poussée dans les bras de l'auror qui s'était trouvé là où il fallait, au moment adéquat. C'était comme si tout serait oublié à un moment ou à un autre, puisque, de toute façon, rien de tout cela n'était réel. A partir du moment où les loups étaient venus se servir au self qu'était devenu Nameless, rien n'était plus réel. Ces longues nuits non réparatrices n'étaient plus réelles, pas plus que celle qu'elle avait passée aux côtés de cette illustre inconnu. « Allez, bonne journée » avait-il conclu au milieu de la nuit, la poussant plus au moins cordialement au départ. Elle n'avait pas cherché son reste et avait erré sur l'île le temps que l'obscurité se lève. L'aurore et la lumière rouge qui l'accompagnait avait apporté un peu de baume à son cœur alors qu'elle réalisait que où qu'il soit, Gregori était sous le même soleil qu'elle. Mais après, le travail avait repris. Et elle saisissait doucement que cette nuit floue et vague s'était vraiment déroulée comme elle s'en rappelait. Et elle n'en avait parlé à personne, plus honteuse et faible que jamais.

Malgré tout, cette soirée-là semblait aussi bien partie que celle qu'elle préférait oublier. Elle était seule chez Gerry, avec des verres qui se succédaient, un chagrin accablant et un besoin incommensurable de se jeter dans les bras de quelqu'un qui saurait lui faire oublier ses peines. Du sexe si besoin, mais elle savait que cette option n'en était maintenant plus une. Elle voulait juste trouver les bras rassurants de quelqu'un qui aurait trouvé les mots justes. Mais elle n'était pas de celles qui demandaient. Elle était moins inconfortable à se laisser aller dans un bar qu'à quémander de l'attention de ceux qui voudraient bien lui en donner. Elle n'allait pas emmerder Istvan, Meleager, Eterna, Chen, ou même Natalia à une heure pareille. Encore moins Sean qui, bizarrement, était celui dont elle redoutait le plus le regard si elle se présentait à lui avec l'haleine et l'équilibre qu'elle devait présentement avoir. Nathan Kiely ? N'en parlons même pas. Ce n'était surtout pas au big boss qu'il fallait se présenter dans un état pareil. Alors, elle était seule. Le bar s'était à peu près vidé des plus jeunes, mais la porte ne s'était pas encore ouverte sur le visage rassurant de son père de cœur. Une larme coula le long de sa joue, se mêlant à la moiteur de sa peau asphyxiée par l'alcool. « Gerryyy... » commença-t-elle sans regarder le principal intéressé, fixant toujours la porte du bar. « ... t'as déjà perdu quelqu'un ? Jveux dire, pas dans un magasin... Il est où ce russian gerry ? » Et elle ferma brièvement les yeux, s'imaginant trembler de chagrin et pleurer dans les bras rassurants de... Sean Kiely, qui était bien loin de là, bien au chaud, dans une atmosphère moins pesante. Elle se sentait seule, en terrain hostile, et ne rêvait à présent que de retrouver la chaleur confortable de ses draps. Mais c'était sans compter sur le parcours du combattant qui l'attendait pour rejoindre son appartement... Que de pièges sur un chemin comme celui-ci quand on est un peu alcoolisé. Alors elle regardait la porte fixement, affalée sur le haut bar en bois, s'y accrochant presque pour éviter de glisser du tabouret, attendant une réponse de Gerry Harisson, ne se doutant pas un seul instant que sa soirée était bien loin d'être finie.
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Auror

  • Adrian Chrysler
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Adrian Chrysler



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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyDim 20 Jan - 18:40


Je n'étais pas un gros buveur. A vrai dire, hormis ouvrir de bonnes bouteilles à des occasions clés, je ne buvais d'ailleurs que pour deux autres raisons : la première, me taper une fille dans un bar, et la seconde, sortir avec des amis. Cependant, je n'abusais jamais, ce n'était pas mon style. Finir la tête dans les chiottes complètement pétés, cela ne m'était en réalité arrivé que très rarement, et cela devait au moins remonter à une dizaine d'année... Les soirées étudiantes, en somme, mais je n'avais pas totalement fait partie de la jeunesse décadente. Je m'étais même rangé assez vite, en terme d'excès... Hormis avec les femmes. Mes conquêtes étaient, pour ainsi dire, mon seul vrai vice, et la seule réelle façon que j'avais de m'enivrer : le plaisir de la chasse, de la séduction, de posséder l'autre personne entièrement, même pour un moment très court. Après mes études, j'avais définitivement remplacé tout ça par les soirées mondaines, fréquentant plutôt les salons raffinés, que ce soit littéraires ou artistiques... Des endroits dans lequel je pouvais davantage user d'esprit, et où me prêter au jeu en valait vraiment la peine. Un vrai Valmont en herbe... Puis, j'étais devenu Auror et cela avait continué, bien que différemment. Cela s'était restreint aux moments de permission que mon équipe obtenait, et les règles avaient une nouvelle fois changées : cette fois, je n'opérai plus seul, mais aidé par Eterna, dont j'étais devenu le mentor sur tous les types de terrains. Et maintenant...

Maintenant, j'étais amoureux. Je n'arrivais toujours pas à comprendre comment j'étais passé d'un stade à l'autre, de ce séducteur sulfureux à cette loque sentimentale. C'était à n'y rien comprendre. Je ne comprenais pas quand tout avait basculé, quand tout cela était finalement devenu réel... Depuis combien de temps me fourvoyais-je sur moi-même, et l'homme que j'étais ? Etais-je finalement plus que ce jeune homme arrogant transpirant la confiance en lui... Ou au contraire était-ce l'inverse et n'étais-je à présent qu'un stupide moins que rien qui avait gâché sa vie ? Car en plus de ça, en plus de ne plus savoir qui j'étais et de prendre finalement conscience de ce que je ressentais, je n'étais pas tombé amoureux de n'importe qui : mais d'un homme. Comme si, déjà, le fait premier n'était pas suffisant pour retourner complètement mon monde, il fallait en plus en rajouter et virer de bord en prime... Autant vous dire que je ne savais clairement plus où j'en étais. C'était sûrement d'ailleurs ce qui m'avait conduit jusqu'au Gerry's, comme tant d'âme en proie à leurs démons intérieurs l'avaient fait avant moi. Je n'y étais toutefois sûrement pas le bienvenue au vu de mes frasques... Mais je n'avais pas envie d'aller prospecter au nouveau bar qui venait d'ouvrir ce soir, alors je devrais faire avec.

Poussant finalement la porte, je jetais un oeil sur les présents, constatant que l'ambiance semblait morose... Peu de monde, et pas de serveurs présents. Le lancement du Sea Palace était peut être passé par là, car était là uniquement le barman - ce qui signifiait aussi pas de Kirsten, et cela m'arrangeait. Quelque part, je préférais même ça : le calme, de quoi peut être rencontrer quelqu'un, et juste.. Discuter. J'avais besoin de me changer les idées, pas de me noyer dans la foule. Ôtant ma veste, je m'avançai tranquillement, me demandant où je préférais m'asseoir. Avisant une jeune femme en détresse à trois heures complètement couchée sur le comptoir, j'eus un bref instant d'hésitation... Je n'étais pas vraiment d'humeur à jouer les bons samaritains - comment ça, je l'étais jamais ? - mais, bon, un peu de flirt me changerait peut être les idées... Et j'avais décidément bien besoin de me sortir la soirée du Bal de la tête. J'en avais assez de méditer sur ce qui s'était passé, et avais bien besoin de penser à autre chose... Pourquoi pas en faisant une bonne action du même temps ? Cette jeune fille avait vraiment l'air misérable, l'intérêt d'un beau mâle comme moi, même simplement pour l'espace d'une heure ou deux, lui remettrait peut être du baume au coeur... Sourire aux lèvres, je m'approchai donc d'un pas tranquille, mains dans les poches avant de m'asseoir près d'elle, prêt à me présenter quand... Oh non, pas elle. Je déchantai bien vite en la reconnaissant, amorçant déjà un mouvement pour changer de place au bar et me décaler. Cependant, l'arrivée du barman devant moi pour prendre ma commande me faucha dans mon mouvement et je me rassis lentement, m'efforçant de ne pas grimacer, le visage crispé. “Bourbon. Sec.” Dis-je sans trop de cérémonie avant de reporter prudemment mon regard sur la... Loque humaine se tenant à mes côtés, et qui n'était autre que la fille avec qui je m'étais convaincu de mon homosexualité. Autant vous dire que j'étais tellement content de moi sur le coup que je n'avais pas été prévenant... Ni très classe. En y repensant, je m'étais même comporté comme un gros connard insensible avec elle : l'intimant de s'en aller dès que j'avais eu ce que je voulais. Comme l'ancien moi l'avait toujours fait, quoi. Enfin, pas si ancien que ça si on en jugeait que cette nuit-là était en fait plutôt récente, mais passons. Avec un sourire crispé, je lâchai entre mes dents un “Bonsoir” peu convaincu... Tout en priant qu'elle ne me reconnaisse pas. Vu l'état dans lequel elle semblait être, il y avait d'ailleurs de plutôt bonnes chances, et c'est ce qui me convainquit de rester... Tout du moins, jusqu'à la fin de mon verre. Je n'allais peut être pas tenter le diable, non plus ! Cela ne m'avait guère réussi, la dernière fois...

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  • Sara Costantini
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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyLun 21 Jan - 23:07

Sara Costantini était réputée pour sa joie de vivre, son entrain et son enthousiasme constant -même devant un escargot qui croisait son chemin un jour de pluie, elle était capable de s'arrêter pour l'encourager dans sa course effrénée. Mais voilà, Sara n'était plus Sara depuis quelques mois déjà. Ou plutôt si, mais à mi-temps. Quand elle était entourée, qu'elle arrivait à penser à autre chose. Mais à part lorsqu'elle était entourée, elle ne pensait pas à grand chose d'autre qu'à cet énorme vide qu'avait laissé Gregori derrière lui. Et puisqu'elle n'était pas du genre à s'occuper intelligemment, elle était assaillie de doutes, de questions sans réponses, mais surtout d'une peine qui lui semblait insurmontable. Et ce soir-là ne dérogeait pas à la règle. Depuis la rentrée, elle s'était mise à fréquenter le pub dès qu'elle était seule, histoire de ne plus l'être. Ou tout du moins, un peu moins. Et alors qu'avant l'alcool était synonyme de fête, il trahissait maintenant le moindre de ses tourments. A l'image de ce soir-là, où, affalée sur le comptoir par désespoir ou perte d'équilibre -ou peut-être un peu des deux-, Sara ne semblait pas décidée à arrêter la valse de ses commandes à Gerry. Elle qui avait d'habitude l'alcool joyeux le supportait maintenant plutôt mal. Elle se demandait d'ailleurs lors de ses réveils difficiles pourquoi elle continuait à boire si cela ne lui permettait que de se sentir plus mal encore. La boisson lui donnait l'impression d'être encore plus seule que lorsqu'elle commandait son premier verre, et si vous avez suivi le cheminement de sa logique, vous comprendrez aisément qu'il n'y en pas, étant donné qu'elle sortait pour se sentir plus entourée. Alors là, attendant le verre qu'elle avait commandé, elle ne faisait que penser à Gregori qui n'était plus là. Qu'elle attendait ce soir, comme tous les soirs depuis qu'il était parti. Elle se sentait fiévreuse, poisseuse et fatiguée. Mais elle attendait qu'il ouvre la porte, qu'il lui sourie comme si de rien n'était. Elle le claquerait pour se venger de toute cette inquiétude, et puis elle se jetterait dans ses bras. Elle nierait s'être fait un sang d'encre, prétextant qu'elle avait toujours su qu'il était vivant. Mais la réalité était qu'elle ne le savait pas. Ou tout du moins, elle ne le savait plus. Le temps s'était écoulé et continuait à le faire, mais personne ne le retrouvait. Eterna, qui lui avait fait une belle promesse, ne l'avait pas retrouvé elle-même. Et c'était ça qui lui faisait peur : si Eterna Baskerville elle-même ne pouvait pas le retrouver, c'était peut-être tout simplement qu'il était m... non, elle ne pouvait pas penser à ce mot-là. Pas pour parler de Gregori. Pas pour parler de son père.

Une autre larme coula sur sa joue alors qu'elle réalisait que sa mère se marierait l'an prochain, comme si de rien n'était. Comme si la vie continuait, l'air de rien, comme si Gregori di Marco n'était pas compté parmi les grands absents depuis la tragique nuit du massacre des lycans. Elle se demandait encore si ça aurait changé quelque chose qu'elle ne joue pas au quidditch en cette fin d'après-midi, qu'elle aille le voir, même si c'était une dernière fois. Elle n'avait pas pu lui dire au revoir, et se sentait coupable sur tous les fronts. La vie continuait, les cours avaient repris après l’entracte des vacances, mais Ada n'était plus là. Sara n'avait même pas la force de rendre visite à celle qui, par extension, devenait une sœur à protéger. La voir une seule fois l'avait mise dans tous ses états, et elle ne s'était jamais sentie la force de réitérer l'expérience. C'était probablement égoïste, comme lorsqu'elle avait à peine cherché à manifester son soutien à Ada. Mais elle la connaissait à peine, et sa peine était trop imposante pour lui donner le courage de combattre celle des autres. Lorsqu'il s'agissait de la nuit des loups, il n'y avait que son Gregori. Pas celui d'Ada, pas n'importe quelle autre victime. Son Gregori. Celui qu'elle attendait ce soir-là, imbibée d'alcool.

La porte s'ouvrit sur une haute silhouette masculine qu'elle ne détermina pas sur l'instant. Son cœur s'était emballé alors qu'elle pensait à l'Italien, s'imaginant que ses prières avaient été exaucées. Mais alors qu'elle avait brièvement redressé la tête, elle avait compris que ce n'était qu'une illusion, un espoir fictif qui ne resterait probablement à jamais qu'un espoir chimérique. Elle n'avait pas cherché plus loin, un client de plus ou de moins ne changerait pas ses plans actuels, ceux qui consistaient à imaginer ce qui aurait pu être ou ce qui pourrait être, mais ce qui n'était absolument pas. En attendant, l'homme s'installa sur le tabouret entre la porte et elle, ce qui attisa l'agacement de la brune. « Ça se voit pas que je me concentre ? » grommela-t-elle en s'étirant sur le ventre sur le comptoir pour arriver à observer la porte et ne pas perdre une miette de l'arrivée de Gr... Bon, d'accord, elle était ridicule. Et elle s'en rendait compte. Mais c'était trop dur de perdre espoir. De penser que tout pouvait simplement s'arrêter là et qu'elle n'aurait jamais de réponses, jamais d'adieux où de lieu où se recueillir. « Bourbon. Sec » entendit-elle son nouveau compagnon demander alors qu'elle se demandait ce qu'on pouvait bien lui vouloir à elle, une loque pareille. « Bonsoir » disait-il alors qu'elle réalisait qu'elle connaissait cette voix. Pas très bien, mais suffisamment pour qu'elle lui rappelle de mauvais souvenirs. « Vous trouvez vraiment que ça en a l'air ? » lâcha-t-elle en se redressant pour faire face à celui qui l'avait rejointe. Oh n... non. Pas lui. « T... TOI ! » hoqueta-t-elle, les yeux amplis de désarroi et de rancœur, laissant de côté toute inhibition, qui avait du s'évaporer avec l'alcool qui passait son épiderme depuis un moment maintenant. Elle tendit une main menaçante avant de l'abattre violemment sur la joue de l'auror. Ce geste lui fit perdre l'équilibre et elle s'accrocha au bras de sa victime pour ne pas chuter. Comment osait-il l'aborder à nouveau ? Avait-il oublié ? Il en comptait tout de même pas remettre ça ? Au moins, le point positif aurait été qu'il avait apprécié le moment qu'ils avaient passé, et ce malgré le remerciement bien bref qui l'avait invitée à se retirer. « C'est pas parce que j'ai bu que je me laisserai avoir une deuxième fois ! » continua-t-elle en tentant de faire passer inaperçue sa maladresse. Elle essuya le mélange de larmes séchées qui s'étaient agglutinées sur son visage d'un revers de main courroucé. « T'aurais au moins pu poser les conditions et m'expliquer clairement cque t'attendais de moi ! » s'énervait-elle en le menaçant de l'index, son autre main fermement accrochée au bar, cette fois. Peut-être qu'elle aurait réellement mieux fait de rester enfermée chez elle ce soir-là... Comme lorsqu'elle avait passé la nuit avec celui qui lui faisait maintenant face, après quelques verres qu'elle ne supportait décidément plus. Un autre remord qu'elle avait préféré mettre de côté, quitte à se mentir à elle-même en prétextant que cela n'avait jamais eu lieu... Mais voilà que tout lui revenait en plein visage, et qu'il semblait être là lui-même pour le lui rappeler. Juste pour ça. Parce que, soyons francs, elle ne devait pas être au summum du sexy, et elle n'arrivait pas à trouver d'autres raisons pour lui de s'intéresser à elle. Peut-être s'excuser ? Oh, elle aimerait, ce serait déjà ça de gagné. « BON GERRY TU M'AS OUBLIÉE OU QUOI ? » hurla-t-elle dans le bar quasi-désert à l'attention du barman, plus pour penser à autre chose que pour réellement avoir son verre -même si elle comptait dessus pour tomber dans le coma et ne plus avoir à subir cette soirée décidément bien trop longue.

Oui, assurément, Sara Costantini n'était plus elle-même depuis que son père était parti. Mais elle l'attendait. Cette porte -ou n'importe quelle autre porte- finirait bien par s'ouvrir sur le visage de celui qu'elle avait connu autour des lasagnes de sa mère.

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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyDim 27 Jan - 23:21


Pourquoi, quand les choses n'allaient pas bien, se réfugiait-on préférentiellement dans les bars ? L'alcool ? L'ambiance ? Le cliché dans notre inconscient collectif ? C'était quand même drôle le nombre de personne reproduisant ce pattern... Un peu stupide, quand on y pensait, car bien souvent, on se retrouvait alors entre âmes en peine. En plus, l'alcool, si il annihilait certains de nos sens, n'aidait pas spécialement à se remettre sur pied. C'était même plutôt le contraire, quand on y pensait... Alors, était-ce ce vieil adage de soigner le mal par le mal ? Peut être, peut être pas, mais je n'étais pas là non plus pour philosopher. Me changer les idées, tout au mieux... Mais cela semblait mal parti, car il avait fallu que ma seule semblable de la soirée, en plus d'empester l'alcool et le désespoir, ait le mot "problème" écrit en gros sur le front. Certes, c'était moi la cause de ce dit problème, mais bon. Fallait croire que je les attirais, en plus de les provoquer.

Géniaaaal, donc, ce début de soirée, tout simplement gé-nial. Si je n'avais définitivement pas trouvé comment m'occuper agréablement, j'avais définitivement trouvé comme pourrir ma nuit. En même temps, y'avait pas beaucoup d'endroits où aller le soir, sur cette île, aussi. Suggestion que je me faisais et qui me donnait, pour la première fois, presque envie de me barrer et d'aller me perdre dans une ville regorgeant de distractions... Type Las Vegas, quoi. Tiens, ouais, ce serait sympa, ça, comme alternative, pourquoi j'y avais pas pensé avant ? Parce que j'étais marié à mon boulot ? Un peu, oui, mais peut être que je pouvais me faire affecter ailleurs. C'était une solution... Ah, ouais, la nana me parlait et je l'ignorais ? Je sais, ouais, mais j'avais dit bonsoir que pour la forme, alors... Voyons, vous croyiez quoi ? Que j'étais devenu saint-bernard dans la nuit ? De plus, moins je parlais, plus ainsi elle allait finir par oublier ma présence, me laissant alors boire mon verre en paix et c'était bien tout ce que je souhaitais... “T... TOI !” Et meeerde. J'allais rétorquer quelque chose quand soudain, sa main s'abattit sur le côté de mon visage alors que je manquais d'en lâcher mon verre.

Clignant des yeux, je fronçai les sourcils. Ma bonne étoile m'avait clairement lâchée, bordel. Sûrement qu'elle en avait eu marre de me voir foutre en l'air toutes les opportunités qu'elle m'offrait. Me reprenant finalement, je me composai un visage détendu malgré l'agacement sous-jacent : “Vous devez vous tromper de personne.” Lâchai-je d'un air que je voulais convaincu, tout en me tournant vers Gerry comme pour le prendre à parti : “J'ai jamais vu cette fille de ma vie ! Elle a sûrement trop bu.” Le tout dans un petit rire discret... Mais j'étais bien le seul que ça faisait marrer, visiblement. Me massant distraitement la joue, je haussais les épaules, avec l'air du "même pas mal, d'abord" tout en me tournant de nous vers elle. Comme si j'allais me démonter pour une simple gifle, j'en avais vu d'autres. Beaucoup d'autres. Je m'étais même déjà fait tabasser à coups de talons aiguilles, m'voyez. “C'est pas parce que j'ai bu que je me laisserai avoir une deuxième fois ! T'aurais au moins pu poser les conditions et m'expliquer clairement cque t'attendais de moi !” Mais si je n'étais pas mauvais pour encaisser les coups, la laisser ruiner ma réputation, non merci, c'est pourquoi je commençais à me lever, posant une main sur son épaule tout en exposant platement : “Visiblement, je suis tombé au mauvais endroit au mauvais moment... Mais ce sont des choses qui arrivent. Parfois on tombe sur des personnes, qu'on ne connaît pas, et qu'on pense ne jamais revoir, avec qui on pense qu'on peut se permettre certaines choses... Et ensuite, on regrette.” Je la fixais un moment, espérant avoir fait passé le message. Elle n'obtiendrait rien de plus de moi, car je ne comptais pas me mettre à genoux et lui faire des excuses, si c'est ce qu'elle attendait... Elle pourrait l'attendre longtemps, croyez moi.

Voyant qu'elle repartait en quête d'alcool, j'en profitais pour tirer m révérence, vidant mon verre d'un trait. Balançant un gallion sur le comptoir avant de faire un signe de la main vers le barman, j'entonnai tranquillement : “Tu peux garder la monnaie, Gerry. Bonne fin de soirée... Et bon courage avec celle là.” N'avais-je pu m'empêcher d'ajouter avec un clin d'oeil pour parfaire mon petit numéro du parfait innocent, tout en commençant à se détourner... Mais c'était peut être la phrase de trop. Car si Gerry voyait souvent ce genre de scènes de la part de personne alcoolisée, ces dernières faisant parties de son quotidien, il semblait connaître Sara, vu la façon dont elle l'avait apostrophée. Sûrement même avait-il pu avoir vent de mon attitude avec la gente féminine, qui n'était pas un secret, surtout que son ami et collègue Iordan semblait ne me porter pas dans son coeur... Je tâchai de ne pas y penser en me dirigeant vers la sortie, priant toutes les constellations de me laisser rentrer chez moi. J'avais eu assez d'émotions comme ça. Gérer un mélodrame de plus, très peu pour moi !

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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyLun 11 Mar - 0:58

Face à l'alcool, il existait deux catégories de personnes : celles qui, d'une part, gardaient classe et distinction en toutes circonstances, qui se contentaient de sourire un peu plus, d'être un peu plus bavardes, mais qui gardaient une allure décente malgré les verres ingurgités ; et celles qui, malgré leurs efforts et leurs espoirs de garder un certain contrôle sur leur attitude, perdaient tout le contrôle qu'elles s'efforçaient de conserver en temps normal. Bien évidemment, celles qui appartenaient à la première catégorie étaient plus rares, un peu comme les balais en plastique. Certains prétendaient que ces personnes-là étaient simplement habituées aux affres de l'alcool, mais Sara avait l'espoir vain d'en faire partie, et pas parce que son foie ce serait adapté à la toxicité de ces boissons dont elle aimait accompagnait bon nombre de ses soirées. Sauf qu'avant, c'était différent. Avant, elle riait, perdait quelques inhibitions, mais elle savait qu'elle se souviendrait de tout et ne regretterait aucun de ses actes. Maintenant, elle savait juste qu'elle retiendrait ses erreurs et ne pourrait rien y faire. Ce n'était plus qu'elle perdait ses inhibitions, c'était encore au-delà. C'était réaliser que tout avait changé, réaliser que la réalité qu'elle avait tant chérie avait disparu pour ne jamais revenir, qu'il avait pris avec lui une part d'elle qui ne lui reviendrait pas. C'était se rendre compte que plus grand chose n'avait réellement de valeur, maintenant. Que la vie n'était tracée par avance pour quiconque, que tout pouvait basculer brusquement, et ce malgré l'harmonie et l'authenticité avec laquelle vous la vivez au quotidien. La vie était injuste, voilà. Alors pourquoi s'évertuer à se respecter si elle ne le faisait pas ?

Sara connaissait la réponse à cette question, pourtant. Parce qu'on est qui on est, parce que perdre cette essence vous rendait mal à l'aise, presque fiévreux. Mais Sara ne savait désormais plus qui elle était. Elle ne savait plus sa thèse en valait le coup, elle ne savait plus si elle avait un avenir quelconque. Si quelqu'un comme Greg disparaissait de la sorte, que pourrait-il bien advenir d'elle ? Mais surtout, comment pourrait-elle à nouveau être heureuse ? Comme pourrait-elle rire en sachant que Greg n'avait plus même l'occasion de sourire ? Comment pourrait-elle passer chaque étape de sa vie sans lui à ses côtés ? Elle n'arrivait même pas à concevoir la soutenance de sa thèse sans le sourire bienveillant de son père dans l'assistance. Tous ses plans avaient disparu en même temps que lui, et elle était complétement perdue Elle qui s'efforçait de vivre dans le présent pour ne pas redouter l'avenir réalisait soudain que sa seule base, c'était lui. Que seule la famille -et les amis- serait toujours à ses côtés. Mais maintenant, Greg ne l'était plus. Et sa mère bâtissait une nouvelle vie de son côté. Que lui restait-elle ? Des amis qu'elle avait repoussés lorsqu'ils avaient voulu se montrer présents. Un directeur de thèse qui l'avait ramassé à la petite cuillère à plusieurs reprises, et qu'elle ne pourrait plus jamais regarder en face après de telles humiliations. Et un coordinateur qui l'avait écoutée lorsqu'elle en avait eu besoin, mais que, de la même manière que son frère cadet, ne pourrait jamais plus regarder sans se sentir coupable de s'être montrée sous une telle facette. Oui, en fait, il ne lui restait plus grand chose. Elle n'avait plus grand chose à perdre. Et c'était avec cet état d'esprit en compagnon de soirée qu'elle s'était alors laissée allée. Et maintenant, elle regrettait. Elle avait honte, parce qu'elle n'avait pas réfléchi, parce que Greg n'aurait pas approuvé, parce que le sexe n'était pas un moyen de faire son deuil. Parce que trouver du réconfort dans l'intérêt qu'avait pu lui apporter l'auror était pathétique. Et lorsqu'elle était rentrée chez elle alors que le soleil se levait à peine, elle s'était promis de ne le dire à personne. Mais ce poids, elle l'avait porté en plus du deuil. Plus rien n'allait.

Alors pourquoi avait-elle réitéré l'expérience ? Pourquoi était-elle revenue chez Gerry, avec pour seule compagnie son chagrin ? En mettant les pieds ici, elle aurait dû savoir comme ça allait finir. Elle se connaissait, elle aurait dû savoir que l'alcool l'aurait fait perdre pieds, qu'elle pleurerait son malheur à qui serait assez bête pour l'écouter. Elle savait que ça ne valait rien de bon, et que l'alcool, lorsqu'il est ingurgité avec un mauvais état d'esprit, ne faisait qu'exacerber peurs et maux. Pourquoi donc avait-elle remis les pieds ici ? Pourquoi avait-elle donc réuni elle-même tous les ingrédients pour se retrouver dans une telle posture, à savoir écroulée sur le bar, fixant une porte désespérément fermée, attendant plus ou patiemment le verre qu'elle avait commandé à Gerry ? Sans doute parce qu'à chaque fois, elle espérait être allégée au lieu de se retrouver encore plus accablée. Parce que comme à chaque fois, elle espérait croiser un visage connu et pouvoir prétendre que rien n'était arrivé, passer une soirée comme celles qu'elle aimait autrefois tant. Mais comme cette dernière fois qu'elle regrettait amèrement, le destin avait décidé de la mettre face à cet auror au sourire dangereux. Quel vicieux, celui-là. Le destin, pas Chrysler. Enfin, ça restait à démontrer, en fait. Mais en tous les cas, la fatalité n'avait pas épargné Sara depuis très longtemps. Et maintenant que plus grand chose n'allait et que l'alcool prenait le dessus sur sa vie misérable, tout lui revenait en plein visage. Sa famille brisée, sa grand-mère malade puis décédée, partie trop vite; cet avenir de sorcière auquel elle avait dû et su s'adapter grâce à un père de cœur qui n'était plus ; une peur infinie envers ce que le futur lui apporterait, mais qui était maintenant bien clair. Rien de bon ne pourrait lui arriver. Parce qu'elle était née sous cette étoile-là, cette étoile qui avait perdu tout éclat depuis longtemps et puait le poisson à des années-lumière. Une étoile qui aurait mieux fait de se suicider dans une mininova (à défaut de pouvoir donner une supernova), plutôt que de superviser la naissance d'une Sara qui semblait destinée à subir une vie que personne n'aurait choisie.

« Vous devez vous tromper de personne. » lui avait répondu l'auror avec une conviction qui la déconcerta, juste le temps qu'elle retrouve l'équilibre qu'elle avait perdu lorsque sa main était partie se perdre dans la direction du visage de l'homme. Fronçant les sourcils, elle s'en voulut l'espace d'un instant, soudain convaincue qu'elle se trompait. Avec l'esprit embrumé qui était le sien, rien n'était impossible... Le « J'ai jamais vu cette fille de ma vie ! Elle a sûrement trop bu. » amusé adressé à Gerry, par contre, avait réveillé le peu de neurones qui lui restaient. Alors qu'elle continuait de taper son scandale, Sara sentit la main du jeune homme se poser sur son épaule. « D'où tu me touches, toi ? » s'offusqua-t-elle en ayant un mouvement d'écart, rejetant la main de son interlocuteur d'un coup de main vif. « Et que les femmes boivent, ça te pose pas toujours autant de problèmes ! » scandait-elle du haut de son tabouret, essuyant d'un revers de main furieux les quelques larmes qu'elle avait laissées s'échapper quelques instants auparavant. « Visiblement, je suis tombé au mauvais endroit au mauvais moment... » disait-il. « Mais ce sont des choses qui arrivent. Parfois on tombe sur des personnes, qu'on ne connaît pas, et qu'on pense ne jamais revoir, avec qui on pense qu'on peut se permettre certaines choses... Et ensuite, on regrette. » Le regardant avec un air visiblement dégouté -d'elle-même plus que de lui, à vrai dire-, Sara ne trouva qu'une chose à répondre. « T'es en train de me dire que tu regrettes, en plus ? J'étais pas assez bien pour toi, monsieur ? » s'énervait-elle donc en faisant de grands gestes théâtraux qui mettaient en danger quiconque passerait trop près de son tabouret. Ce qu'elle attendait ? Elle ne savait pas. Ce qu'il venait de dire -ou du moins, ce qu'elle pensait avoir compris-, c'était qu'il regrettait. Mais regretter quoi, au juste ? De l'avoir traitée de cette façon, ou purement et simplement d'avoir couché avec elle ? Il essayait peut-être d'être gentil. Peut-être. Mais tout était trop peu clair pour les deux neurones survivants dans la matière grise de Sara. Alors, comme un gamin hurle "pouce" au milieu d'un jeu, Sara se retourna pour demander à Gerry où en était son verre. Il allait le lui servir, oui ? Pourquoi tout le monde était contre elle ? Ah oui, l'étoile qui puait le poisson périmé... Fixant le barman en attendant son dû, Sara vit un gallion tomber à côté d'elle, sur le bar. « Tu peux garder la monnaie, Gerry. Bonne fin de soirée... Et bon courage avec celle-là. » le vit-elle dire à Gerry alors qu'elle relevait son regard humide vers celui qui semblait décidé à quitter le bar. « Celle-là ? » répéta-t-elle bêtement, prête à lever pour égorger celui partait, tout guilleret, comme s'il s'était suffisamment amusé de la situation pour se retirer. Mais bon, le tabouret était déjà bien bancal, alors il n'était absolument pas question qu'elle pose ses talons à terre. Ah oui, les talons, fausse bonne idée, aussi. « Et puis c'est quoi cette manie de se casser, hein ? Pourquoi vous pouvez jamais rien finir, pourquoi tout le monde choisit de se casser, de fuir ? C'est plus simple, c'est ça ? Mais si-- » Coupée par le verre que lui servit Gerry, elle l'avala d'un trait sans laisser le temps à l'auror de s'en aller pour de bon. « si on veut toucher deux mots aux gens, c'est si difficile de rester là ? Ah oui sûrement, l'étoile qui pue ! » divaguait-elle non sans penser à celui qui aurait dû être là, maintenant qu'elle était aussi mal. Mais la vérité était que s'il était là, elle n'irait pas si mal. Elle se surprit à regretter de n'avoir que des rapports protégés, juste parce que ça aurait pu être l'occasion de lui refiler un petit truc bien sympa. Mais bon, ça aurait pû aller dans les deux sens, aussi, elle se contenta de garder ses pensées pour elle-même. « Alors laisse moi te dire un truc...! » commença-t-elle en le menaçant de l'index. « Je suis peut-être pas au meilleur de ma forme, mais je pense pas mériter qu'on me traite comme une... un... comme ça ! » Puis, se retournant brutalement vers le barman, elle lui demanda violemment : « Bon, il vient, ce verre ? » (ce même verre qu'elle venait d'avaler, oui, tout à fait...)
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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyDim 4 Aoû - 17:51


Non mais quelle plaie, cette fille ! Elle me laissait même pas gentiment me tirer, après m'avoir frappé, insulté, et après qu'en plus, je lui ai payé son verre ! Y'a pas à dire, la galanterie, ça se perdait carrément, de nos jours... Si encore la nuit qu'on avait passé ensemble valait de se faire emmerder comme ça ... Mais même pas, en plus ! Non, définitivement, cette nuit n'avait aucune chance de rester dans ma mémoire comme une des meilleures que j'avais passé jusqu'ici... Déjà qu'en temps normal, la compétition avait toujours été difficile vu le référentiel de comparaison imposant dont je disposais, mais maintenant qu'en plus, je jouais dans l'autre équipe, ses chances s'étaient complètement évaporées. Bon, en un sens, cela m'avait permis de réaliser que j'étais purement et durement (très durement, hein Chen) gay, mais clairement, elle n'était pas dans mon top ten. Tout mon top ten, de toute façon, était occupé par la même personne, à présent, alors... Et comme ce dernier avait du poil au menton et un appendice, disons, généreux, qu'une femme aurait été bien en peine de pouvoir posséder, Sara n'aurait jamais pu prétendre monter sur le podium. Même avec la meilleure volonté et la plus fertile imagination. C'était comme ça, elle n'y était pour rien. Certes, je n'aurais jamais dû le lui faire savoir oralement, parce que pour son amour propre c'était pas top et puis en plus, c'était pas très gentil, mais je ne m'étais jamais embarrassé de prendre de pincette avec mes conquêtes alors pourquoi aurais-je commencé maintenant ? Parce que j'étais un autre homme ? Non. J'étais toujours un connard, simplement un connard homosexuel. C'était bien la seule nuance... Et je l'avais bien prouvé. Pourquoi mon orientation sexuelle aurait-elle dû changer l'essence de ce que j'étais et avais toujours été ? C'était vraiment stupide comme hypothèse, et ceux qui attendaient ça de moi étaient bien cons.

“Alors laisse moi te dire un truc...!” Je fis volte-face, main sur la porte, plantant mes yeux couleur glacier clairement excédés dans les siens, un regard qui se fit acéré, froid et profondément caustique tandis que je la regardais, là, encore plus bourrée que la fois où je l'avais repêchée pour l'amener dans mes draps... Je secouais la tête. Encore plus pathétique. Encore plus mal. Étrangement, cela me tordait les entrailles. Pourtant, je me fichais bien d'elle, de ce qu'elle pensait de moi et de ce qu'elle pensait d'elle-même - qui devait, au fond, être encore pire que toutes les horreurs qu'elle me débitait. Elle prétendait me faire la leçon, que je l'avais abusée, et dégueulait sa colère sur moi comme elle finirait par le faire avec tous les whisky-pur-feu qu'elle s'était enfilés dans quelques heures... Mais, au fond, elle n'était qu'une fille seule et triste. Une fille perdue, qui ne savait pas où aller, ni comment faire pour reprendre sa vie en main... Un peu comme moi. Mais moi, je me débattais. Je luttais contre ça. Je ne comptais pas me laisser abattre alors, je refoulais. J'étais, certes, le connard qui avait profité d'un moment de faiblesse de sa part... Parce que ses états d'âme ne m'intéressaient pas. Mais j'étais aussi un homme qui doutait sincèrement de pouvoir encaisser le fait que sa vie toute entière avait été sur le point de basculer, et qui était en colère, sincèrement, contre lui-même, de n'avoir pas su gérer convenablement des émotions auxquelles il n'avait jamais eu à faire face avant. Alors, mon regard bleu, perçant, lui disait : vas-y, vide ton sac, fais toi plaisir... Fais moi donc porter le blâme pour tous les hommes de la planète qui, un jour, se sont mal comportés avec une fille. Dis moi combien je suis un homme exécrable et misérable... Mais tu ne m'apprends rien. Sauf que, contre toute attente, elle se contenta de proférer, presque sans conviction : “Je suis peut-être pas au meilleur de ma forme, mais je pense pas mériter qu'on me traite comme une... un... comme ça !” Laissant un silence, je ne poussais pas encore la porte pour lui opposer le silence cinglant que sa réplique aurait dû recueillir de ma part. Oui, je m'en foutais, qu'elle pense du mal de moi, qu'elle me haïsse, et même qu'elle me taille une réputation de merde auprès de toutes les personnes présentes... En revanche, ses jérémiades m'énervaient. Sa victimisation m'énervait. Et le fait de me sentir mal pour elle, alors que je n'étais pas responsable de ce qui lui arrivait, également. Oui, je savais qu'elle avait perdu son "père". J'avais, depuis, fait le lien, mais je n'avais pas envie de faire d'amalgame. Ce n'était, après tout, pas mon problème. “Pourquoi tu m'as suivi dans ma chambre, alors, si tu penses mériter mieux que moi ? Mieux qu'un connard d'homme à femme insensible qui t'as sorti trois mots doux et deux sourires coquins que tu savais entièrement pour te mette dans son lit... Tu n'es pas bête. T'es même une jeune femme intelligente. Tu savais très bien ce que tu faisais quand t'es tombée dans mes bras sans broncher... Mais tu l'as fait quand même. C'est toi qui l'a choisi. Je ne t'ai pas forcé à venir, que je sache.” Tendant un index accusateur vers elle, je terminai ma plaidoirie d'un ton tranchant, mais doucereux : “Tu veux que je te traite comme tu le mérites ? Ben dis moi, alors, comment je dois te traiter ; toi, quel que soit ton nom, parce que je ne crois pas te l'avoir demandé, et je pense que tu ne m'as même pas non plus demandé le mien, qu'est-ce que tu penses mériter ?” Selon moi, elle ne devait pas se penser digne de beaucoup mieux, sinon, elle n'aurait pas été ici, à répéter ses erreurs et à se montrer sous ce jour là, qui n'était vraiment pas son meilleur, encore et encore, le tout en sachant très bien que cela ne lui apporterait rien de bon. Alors, pourquoi ? Peut être pour la même raison que moi... Parce qu'elle pensait trouver la paix au fond d'un verre d'alcool alors qu'en réalité, cela ne faisait bien souvent qu'empirer les choses, assortissant la morosité précédente d'une bonne migraine. Mais on disait bien que c'était le propre de l'homme d'être un monstre incompréhensible... Moi le premier. Alors, je revins m'asseoir à ses côtés, croisant les mains sur le comptoir sans cesser de vriller mon regard dans le sien. Au final, c'était plutôt stimulant, comme discussion. L'espace d'un instant, cela m'avait presque sorti de la tête combien je me sentais stupide et inutile. D'un geste du doigt en l'air, je commandais un nouveau verre. Ça lui éviterait d'avoir à crier pour me répondre... Et c'était elle qui avait voulu que je reste, alors, elle n'avait pas intérêt à se plaindre.

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  • Sara Costantini
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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyDim 4 Aoû - 20:14

Qui aurait cru, quelques mois auparavant, qu'elle en arriverait là ? Elle qui vivait autrefois de fêtes, d'alcool et de relations sans lendemains, semblait transformée en une ombre d'elle-même, et c'était bien ce qu'elle ressentait à chaque instant. Cette joie de vivre qui l'avait fait pétiller depuis sa plus tendre enfance, celle que lui avait inculquée sa grand-mère pour faire face aux aléas de la vie, cette joie de vivre semblait avoir disparu avec Gregori. Son cœur pesait si lourd dans sa poitrine qu'elle ne se sentait plus réellement capable de vivre normalement un jour. Les mois avaient passé, la peine avait évolué, mais elle était toujours là. Et les remèdes n'étaient que temporaires, et bien loin de pouvoir être utilisés à plus long terme. Le sourire d'un petit Kiely allégeait le poids de ce deuil, mais il ne serait pas toujours à ses côtés. Tout comme Eterna, tout comme Istvan ou Natalia. Elle ne pourrait prétendre reposer sur ses proches à chaque instant de sa vie. Elle devait apprendre à se débrouiller seule, parce qu'en fin de compte, elle le savait, elle serait seule encore bien longtemps. Sa compagnie n'était plus ce qu'elle était ; elle avait rejeté parmi ses amis les plus proches au moment où elle aurait pourtant eu besoin d'eux. Elle était un poids pour chacun d'eux, et elle s'en rendait compte. Cette force qui la caractérisait autrefois avait disparu. Ne jamais avoir connu son père biologique avait toujours fait partie de sa vie ; sa mère et sa grand-mère avait su combler ce manque sans faillir un seul instant. Et puis, lorsqu'elle avait eu une dizaine d'années, une nouvelle constante était entrée dans sa vie. Une constante qui avait aujourd'hui disparu, une constante qui n'en était plus une. Au-delà du chagrin, il y avait cette rage, cette colère de n'avoir plus aucun contrôle sur cette personne qu'elle était devenue, sur cet avenir solitaire et sombre qui semblait se dessiner devant elle. Elle ne voulait pas être seule, elle ne voulait pas être seule... Et c'était l'alcool qu'elle avait trouvé comme alternative. Quelques milliards d'une même molécule, cette molécule d'éthanol, qui invoquait alors chez elle ses côtés les plus sombres, ceux qu'elle s'efforçait d'enfouir au plus profond d'elle en temps normal : la colère, la haine, la rancœur. Cette rage contre elle-même, contre son incompétence, contre la panique qui l'avait envahie au moment M, mais aussi une autre rage, qu'elle préférait taire, contre Gregori, qui l'avait quittée sans laisser une trace. Sans laisser un corps, de quoi tourner la page, ou un quelconque indice permettant de croire à sa survie. Cet épisode la laissait sans espoir pour quoi que ce soit, en les relations en général, en la beauté de la vie. C'était comme si cette dernière venait lui porter un autre coup, juste pour savoir comment elle réagirait, maintenant. Après le père biologique qu'elle n'avait jamais connu, après ce même père qui avait préféré les payer que de leur accorder une quelconque importance, après une grande-mère qui avait passé l'arme à gauche et dont elle avait manqué jusqu'à l'enterrement, la vie venait de lui porter son coup fatal. C'était bien trop, et ça semblait l'avoir transformée. Sous ses propres yeux, elle ne se reconnaissait plus. Plus réellement. Il y avait toujours ces moments où un sourire lui faisait croire à nouveau que tout était possible, mais, à la fin de la journée, elle était toute seule. Et c'est dans ces moments-là que l'on reconnait la force de tout un chacun : elle, elle était épuisée. Et cette soirée, comme bien d'autres auparavant, en était la démonstration ultime.

Alors qu'avant, Sara et alcool avait été synonyme de perte d'inhibition des plus légères, aujourd'hui, c'était tout l'inverse qui se produisait lorsque son organisme rencontrait trop de ces fameuses molécules d'éthanol. Au lieu de s'élever à un état d'esprit des plus insouciants, elle plongeait dans les abysses, sans réel retour possible avant des heures, avant que tous ces effets ne s'évaporent pour la laisser dans un vague qui l'atterrait presque davantage encore. L'alcool semblait toujours la situation idéale, lorsqu'elle était sobre. Et quand elle commençait à en sentir les effets, elle se rendait compte que rien ne lui ferait oublier Gregori. Pas l'alcool, pas le déni, pas le sexe, rien du tout. Et c'était peut-être aussi pour ça qu'elle était tellement en colère contre l'auror. Parce que des relations du genre, elle en avait vécu auparavant. Mais cette fois, quelque chose était clairement différent. Elle n'osait pas imaginer que c'était parce qu'elle recherchait une certaine considération, un attachement, une marque d'affection quelconque. Non. Mais clairement, quelque chose avait changé. Il n'avait pas été capable de la faire redevenir celle qu'elle était avant. Qu'il ne lui ait pas envoyé de hibou après coup, ce n'était probablement qu'un prétexte. Elle n'avait jamais connu le nom de ses conquêtes d'un soir, et savoir qu'il était auror représentait déjà bien plus que ce qu'elle pouvait avoir connu autrefois. Et quelque part, il subissait les effets de ce trop-plein d'alcool avec elle. Elle n'avait plus rien de ce qu'elle avait été : ce sourire aguicheur qui avait fait tomber quelques mâles dans ce bar l'année précédente avait disparu, et son front transpirait tout l'alcool qu'elle ingurgitait à une vitesse hors de contrôle. Ses cheveux s'échappaient de part et d'autre de son visage, lui donnant sans aucun doute un air de sorcière -je veux dire, de sorcière telle que les moldus perçoivent ces dernières. Dans ses yeux, des larmes. De rage, de chagrin, de désespoir, d'impuissance. Clairement, le bar n'avait pas été une bonne idée -il ne l'avait jamais été, mais elle s'en rendait compte seulement maintenant que l'auror lui répondait. Elle, figée, l'écoutait alors qu'elle semblait s'écrouler encore plus bas que les abysses, sans aucun filet de sécurité, sans que rien ni personne ne puisse la retenir. « Pourquoi tu m'as suivi dans ma chambre, alors, si tu penses mériter mieux que moi ? Mieux qu'un connard d'homme à femme insensible qui t'as sorti trois mots doux et deux sourires coquins que tu savais entièrement pour te mette dans son lit... » disait-il, alors qu'elle connaissait pertinemment la réponse. Elle était bourrée. Voilà qu'elle aurait été son argument si elle avait été capable de le lui donner. Mais la réalité, et elle le savait, c'est que cet argument ne tenait pas vraiment la route. Elle était tout aussi éméchée les autres fois où elle avait passé la nuit dans les draps d'inconnus, et elle ne leur avait pas accordée la scène qui se déroulait à présent. Elle commençait difficilement à comprendre qu'encore une fois, tout tournait autour de Gregori. Et elle se taisait. « Tu n'es pas bête. T'es même une jeune femme intelligente. Tu savais très bien ce que tu faisais quand t'es tombée dans mes bras sans broncher... Mais tu l'as fait quand même. C'est toi qui l'a choisi. Je ne t'ai pas forcé à venir, que je sache. » La seule thèse qui lui revenait était l'alcool. C'était ce qu'elle avait de plus logique à avancer comme défense. Mais elle ne se défendit pas. Elle restée figée, étouffée par les arguments de l'homme, étouffée par ce qu'elle comprenait. Sa vie ne serait plus jamais la même... Jamais plus elle ne serait insouciante comme avant. Jamais plus elle pourrait prétendre à un peu de joie de vivre pêchée ici ou là. Elle voulait le réconfort de personnes bien déterminées. Elle voulait rejoindre Eterna, pleurer avec elle dans une cacophonie de moucheries ; elle voulait se jeter dans les bras rassurant de son directeur de thèse et ne plus s'en échapper ; elle voulait qu'Istvan se moque d'elle, comme avant. Mais au lieu de cela, elle avait utilisé la seule technique qu'elle avait été capable de mettre au point pour se sentir indépendante, pour ne pas avoir l'impression d'étouffer ses proches : elle avait bu, elle avait couché avec un homme, et maintenant, elle s'en voulait. « Tu veux que je te traite comme tu le mérites ? Ben dis moi, alors, comment je dois te traiter ; toi, quel que soit ton nom, parce que je ne crois pas te l'avoir demandé, et je pense que tu ne m'as même pas non plus demandé le mien, qu'est-ce que tu penses mériter ? » A ce moment, la rage avait disparu, ou presque. Elle voulait appeler un avocat, elle voulait appeler un ami, un joker, elle voulait appeler ces bras réconfortants. Mais la scène qu'elle vivait, elle voulait qu'elle disparaisse dans un siphon, avec tout ses regrets et ses remords. Ce qu'elle méritait ? Elle n'avait jamais rien pensé mérité. Ce que la vie lui avait donné jusque-là, elle n'avait pas pensé le mériter. Sa famille, ses amis... tout cela avait été un don qui, à ses yeux, n'avait eu lieu d'être. Elle n'avait jamais été quelqu'un de particulièrement bien ; pas de quoi brûler en enfer, mais de quoi trouver une place au paradis. C'était comme si elle n'avait rien fait de sa vie, tout simplement. Mais qu'un inconnu lui pose la question était le plus douloureux ; car elle n'avait rien à y répondre. Elle ouvrit la bouche un instant, comme si ça allait l'aider à trouver la réponse adéquate, mais resta muette. « Traite-moi comme si t'avais du respect pour moi, s'il-te-plait » demanda-t-elle alors d'une petite voix en continuant d'éviter le regard de l'homme, comme elle l'avait fait depuis qu'il avait commencé sa défense. Puis, sans attendre une réponse de sa part, redoutant celle-ci plus que tout, elle se retourna, blême, vers son verre vide. Elle s'accrochait à présent au bar comme à une bouée de sauvetage, alors que le monde autour d'elle se faisait de plus en plus flou. Elle voulait partir autant qu'elle souhaitait rester, mais elle ne voulait pas être seule, et ça, c'était ici ou ailleurs. Elle ne se sentirait jamais mieux, peu importe les moyens qu'elle emploierait. Greg était parti, et, au fond, c'était peut-être ça qu'elle méritait. Essuyant une larme silencieuse, elle commanda une vodka, la voix tremblante, avant de se retourner vers l'auror, qui venait s'assoir à ses côtés, la fixant de ses yeux perçant. « Y'a une autre de tes conquêtes qui t'attend à la sortie pour te péter la gueule ou quoi ? » demanda-t-elle en fuyant son regard, retournant son verre vide entre les doigts. Elle ne lui demandait même pas de la respecter, au final. Juste de prétendre que c'était le cas. Juste pour qu'elle ait l'impression que tout n'allait pas si mal. En réalité, en cet instant, elle se sentait incroyablement seule. Parce qu'un inconnu venait de mettre le doigt sur un sujet bien trop sensible, et parce qu'au final, elle était seule pour affronter la vérité. Et pourtant, c'est ce qu'elle recherchait, l'indépendance. Ne pas avoir à se reposer sur ses proches. Alors, elle se redressa et passa ses mains moites dans ses cheveux pour leur redonner une allure convenable. « Gerry, t'as pas quelque chose à manger ? » A cet instant, c'était comme si elle était dans une réalité parallèle, ou un cauchemar. Elle avait l'impression de faire face à tous ses démons en même temps, et c'était très probablement l'alcool qui était à blâmer. « Pourquoi tu restes ? T'as encore des choses à ajouter pour me faire comprendre que je mérite pas mieux que... » Cherchant ses mots, Sara fit glisser nerveusement le verre sous ses doigts. « ... qu'un mec qui me dit que je mérite pas mieux qu'un mec qui me dit que... » Et, faisant un geste de la main, agacée, elle regarda le barman lui servir son verre, avant de rendre l'autre. Elle ne savait même pas si elle serait en état de quitter l'établissement sans assistance... et cette perspective la faisait pâlir d'avance. Elle voulait se sentir en sécurité, et le pire dans tout ça... c'est qu'elle savait que même chez elle, dans ses draps, elle ne se sentirait pas en sécurité.
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MessageSujet: Re: {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry}   {{ Some nights I pray a sign is gonna come to me {Adrian & Gerry} EmptyLun 12 Aoû - 20:15


    La soirée au Gerry's Pub était plutôt calme. Les habitués du coin se réunissaient comme presque chaque soir pour débattre de tout et de rien autour d'un jeu de cartes et de quelques bieraubeuures - ou plus alcoolisé, bien souvent ! Quelques étudiants étaient également de sortie ; ils étaient rares mais remplissaient une ou deux tables par-ci par-là. Le bar en lui-même était quasi désert, largement animé par une demoiselle en pleine perdition depuis le début de la soirée. Gerry s'activait derrière le comptoir sans pour autant être en pleine panique. Des soirées comme celle-là, il les appréciait, parce qu'il avait le temps d'exercer le vrai métier de barman : servir des verres, parfois des en-cas, et surtout, surtout, parler avec ses clients. Etre une épaule sur laquelle se reposer, une oreille attentive, un visage rassurant pour ceux dans le besoin. C'était certainement ce qu'il préférait dans ce métier. Gerry Harisson, abîmé par la fatalité de la vie, souhaitait aider les autres plutôt que de s'aider lui-même. Il ne se considérait pas comme une cause perdue, son rôle de psy de service lui convenait. Il avait réalisé son rêve d’ouvrir un bar, avec celle qu’il aimait et aimerait toujours. Elle l’avait quitté, mais pour elle, il continuait de se battre contre ses démons. Son passé le rattrappait en permanence : lorsqu’il ouvrait un livre qu’elle lui avait commenté avec ferveur, lorsqu’il retrouvait une vieille photographie abimée par le temps d’eux deux, du couple heureux qu’ils avaient été, pourtant si peu de temps comparé à ce qu’ils attendaient alors de la vie.
    Et puis il y avait ces questions gênantes, celles dans lesquelles le poids du monde semblait reposer.  Lourdes, assomantes. Effrayantes.


      « Gerryyy... t'as déjà perdu quelqu'un ? Jveux dire, pas dans un magasin... Il est où ce russian gerry ? »
      « Oui, j’ai déjà perdu quelqu’un brunette… » répondit-il avec un vague sourire tout en préparant son cocktail préféré. Le Russian Gerry… Symbolique. La lumière au bout du tunnel. Une lumière vive, trop forte, perturbante, empêchant de voir clairement. Un espoir bouleversant. Ah, si Soledad le voyait, maintenant… Iordan… « Voilà » ajouta-t-il en déposant la précieuse boisson devant la thésarde, complètement affalée, l’esprit visiblement perdu bien loin du bar.


    La salle s’était largement vidé. Il lança un regard à Iordan, un regard entendu. «After  privée? ». Un nouveau client rentra et commanda un boubon. Cet alcolo d’Adrian… il le servit avec un sourire puis retourna s’occuper de clients à l’autre bout du bar, avec qui il commença à taper la discussion.

    Miles Kane ; Don’t Forget Who You Are

    L’ambiance était détendue. Fin de soirée, conversations approximatives, déprimes passagères ou dépression version CDI, mais également fou rires fatigués, alcool à l’appui, tout était bon pour prévenir d’une nuit calme et banale pour l’île marchande. Certains savaient qu’ils reviendraient dès le lendemain dans la journée, d’autres étaient conscients que la journée de travail du lendemain serait sévère et difficile à assumer.

      « BON GERRY TU M'AS OUBLIÉE OU QUOI ?»

    Gerry revint au bar, un soure amusé posé sur ses lèvres, et lui montra son verre du doigt.

      « Il est là, ton Russian Gerry, brunette. »

    Il posa ses coudes sur le bar, attendant toute commande éventuelle, guettant Iordan, qui parcourait la salle, plateau à la main, du coin de l’œil.
    Au bout de quelques minutes, il sentit la pression monter à quelques mètres de lui. Visiblement, Constantini et Adrian avaient quelques comptes à régler. Il prêta une oreille attentive, histoire d’intervenir quand bon lui semblait pour sauver la fin de soirée qui pourtant avait si bien débutée.

      « Merci Adrian » répondit-il avec une bonne humeur apparente. Oui, allez, il fallait les séparer les deux là… mais la séparation ne vint jamais. Adrian resta, Sara commença à s’énerver pour de bon.

    Gerry avança doucement vers eux, un petit sourire rassurant affiché, puis, l’air de rien, posa ses deux mains, doigts croisés, sur le bar.

    Miles Kane ; Out Of Control

    Il leva l’index vers le plafond, faisant signe d’écouter la musique. Il y allait calmement. Pas besoin d’en faire tout un fromage, même s’il avait des origines françaises (hahahaaa).

      «  ‘Out Of Control’, belle chanson, bien choisie pour l’occasion non ? J’ai même pas fait exprès. Brunette, tu devrais arrêter de boire, c’est ton dernier celui-ci. Adrian, tu devrais retrouver ton côté gentleman ce soir. Et profitez de cette jolie musique. Je peux même demander à Iordan de vous donner un cours de Yoga si  vous voulez. »

    Gerry, on l’aimait pour son humour, son tact, sa douceur.Il débarquait comme un cheveux sur la soupe si nécessaire. Mais si ils continuaient sur cette voie, s’ils ne prenaient même pas la peine de l’écouter, il allait taper du poing sur la table et ça allait être moins cute. Il allait devoir sortir les petits muscles qu'il avait, ou au pire, demander de l'aide à ceux de son serveur favori.
    Et si il fallait, il allait retrouver le psy qui était en lui. Qui dit mieux ?
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