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  • Sara Costantini
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Sara Costantini



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MessageSujet: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyDim 24 Fév - 22:53

INFORMATIONS SUR LE SUJET


Date : septembre 2012, 1 semaine avant le bal
Intrigue en cours : aucune
Protagonistes : Eterna Baskerville & Sara Costantini
Statut du sujet : Privé et interdit aux sensibles, ça va pleurer dans les chaumières
Intervention du MJ : Non merci !


« I still feel like a child
I still need you by my side »


La solitude était oppressante. L'obscurité de la nuit l'étouffait. Le temps tournait, mais elle ne trouvait pas le sommeil. Une boule s'était formée dans sa gorge, et elle savait que le seul moyen d'être soulagée serait de pleurer. Mais elle ne pleurait pas. C'était un cauchemar, mais elle était éveillée. Non, elle dormait; elle devait se réveiller. Pourtant, tout semblait si réel. Il avait disparu depuis si longtemps que si elle dormait depuis tout ce temps, c'était qu'elle était morte. Et ce n'était pas comme ça qu'elle voulait voir la vie après la mort, si elle considérait qu'il y en avait une. Éveillée, immobile, perdue dans des pensées sans fins, Sara n'espérait plus trouver le sommeil. Elle n'espérait plus rien. Elle avait peur du lendemain, elle avait peur de la nuit à passer. Elle retournait encore et encore la nuit meurtrière dans tous les sens, rejouait chaque scène. Le pire dans tout ça ? Elle ne se souvenait plus quelle discussion leur avait servi de conversation d'adieux. Elle n'avait pas réussi à retrouver quels étaient les derniers mots qu'ils avaient échangés. Avait-il au moins su combien elle l'aimait ? Combien elle lui était redevable de tout ce qu'elle lui avait apporté ? Avait-il su que sans lui, le monde de la magie ne se serait jamais ouvert à elle ?

Pourquoi avait-elle été au terrain de quidditch ? Pourquoi avait-elle passé autant de temps sous sa douche brûlante ? Pourquoi ne s'était-elle rendu compte de ce qui se passait dehors que trop tard ? Pourquoi avait-elle été aussi inutile sur tous les plans ? Pourquoi n'avait-elle pu que regarder Sean aider les étudiants lorsqu'il était arrivé, elle-même prisonnière d'un corps immobilisé par les horreurs de ce qu'elle vivait ?
Pourquoi avait-elle cru un instant qu'il n'était pas mort ? Pourquoi avait-elle espéré, alors que maintenant, cet espoir mourrait à petit feu, avec ce qu'il restait d'elle ?
Pourquoi était-elle retournée à Nameless ? Ce qu'elle ressentait était indescriptible. Jamais elle ne s'en relèverait, et ça devenait évident de jour en jour. Elle avait l'impression d'être dans un mauvais rêve qui durait trop longtemps. Elle était mal physiquement, moralement, et n'attendait qu'une chose : qu'on la délivre. Et les rares moments de soulagement qu'elle arrivait à s'octroyer était ceux qu'elle passait accompagnée de proches. Il y avait eu Nathan qui s'était tenu à ses côtés cet été. Eterna. Istvan. Il y avait eu Sean, aussi. Mais voilà, comme beaucoup trop souvent, la voilà qui se retrouvait seule face à ses démons. Et elle ne se reconnaissait plus. Elle qui se plaisait à dire que rien n'était grave dans la vie, qui avait dit au revoir à sa grand mère avec philosophie... Cette Sara ne semblait plus exister. Ne restait qu'une épave qui ne supportait pas cette tragédie trop soudaine. Et elle se rendait compte qu'elle était faible.

Se redressant dans son lit, la brune écarta son drap pour poser les pieds à terre. Assise face à la grande vitre qui donnait sur le parc, elle n'y voyait que du sombre à travers ses rideaux. Une étendue déserte, comme ce qui restait de son esprit. Elle laissa échapper un sanglot qu'elle étouffa dans son oreiller qu'elle attrapa violemment. C'était injuste. Elle se sentait si mal. Elle n'arriverait jamais à faire le deuil de celui qui l'avait guidée toutes ces années, tel le père dont elle n'avait jamais osé rêver. Pendant un bref instant, elle se revit des années auparavant, entrouvrant la porte de sa chambre d'enfant, dans leur ancien appartement, à Milan. Elle revit cet homme qui accomplissait une tâche peu noble à sa manière. Elle revit sa grand-mère lui proposer de rester, de goûter aux lasagnes familiales. Et elle pleura de plus belle, se levant pour rejoindre sa salle de bain. Aux larmes qui coulaient, elle mélangea une eau fraiche qu'elle souhaiter revigorante. Mais ça ne suffisait pas. L'image que lui reflétait le miroir l'inquiéta. Elle ne s'acceptait plus. Comment les autres pouvaient-ils l'accepter ? Comment ses amis lui pardonneraient son éloignement, son rejet ? La jeune femme passa la main dans ses cheveux, comme pour se reconnaitre. Mais sans sourire, elle n'était plus elle. Elle se faisait peur. Elle avait peur pour son avenir. Elle avait l'impression que sa vie s'était terminée ce soir-là. Et elle ne l'avait même pas vécue pleinement. S'essuyant le visage dans une serviette, Sara se décida à passer dans la pièce suivante. La cuisine. Trainant les pieds, alourdie par le manque de sommeil, elle monta les trois marches qui la séparaient de sa petite cuisine. Elle s'accroupit pour fouiller dans un placard mais n'y trouva rien. Elle ouvrit son frigo, mais n'y trouva rien. Elle chercha dans ses casseroles, et ne trouva rien d'autre que des casseroles. Sa destination suivante fut donc son petit salon. Elle grimpa les marches qui la menèrent à son canapé favori et alluma sa télé. Elle zappa. Entre films de cul et reportages miteux, elle s'arrêta sur un match de quidditch qui datait de plusieurs années. Bien décidée à réfléchir sur le sujet telle la thésarde qu'elle était, Sara en fut d'autant plus meurtrie lorsqu'elle reconnut le match qu'elle avait forcé Greg à regarder des années avant. Elle fondit en larmes, explosa en pleurs, rompant le silence de son appartement, et sans doute de tout l'étage. Comme pour éteindre la télévision, elle balança violemment un magazine dans sa direction. Celui-ci s'écrasa sur la moquette, complétement chiffonné. Descendant avec précipitation les marches d'escalier, la vue brouillée par les larmes, Sara ne savait plus quoi faire; elle ne pouvait pas rester seule. Elle ne savait même plus l'heure qu'il était. Elle l'avait trop guettée, et la redoutait maintenant.

Retournant dans sa chambre pour enfiler ses chaussons en tête de licorne poilues, Sara ne voyait qu'une issue à cette nuit-là. Elle ne prêta même pas attention à sa tenue, elle ne croiserait personne en route -à moins que son appartement ne soit mal insonorisé et qu'elle ait réellement réveillé tout l'étage. Elle attrapa l'oreiller trempé de larmes et, sans cesser de pleurer, attrapa les clés de son appartement, y laissant sa baguette sans aucun regret. Elle claqua la porte derrière elle, et reniflant bruyamment, grimpa les escaliers qui la menèrent à l'étage d'au-dessus.

L'heure à laquelle elle frappa chez sa sœur de cœur était sans aucun doute indécente, et Sara faillit rebrousser chemin à plusieurs reprises en attendant qu'elle ne lui ouvre. Elle pleurait à chaudes larmes, n'arrivait plus à respirer. Cela ne s'arrêterait donc jamais ? Elle ne savait plus quoi faire pour soulager sa peine. Et, lorsqu'Eterna ouvrit sa porte, Sara se jeta dans ses bras avant de lui adresser le moindre mot. « Il... il reviendra jamais, Ety ! Il... est mort ! » pleura-t-elle dans ses cheveux, criant son désarroi à tout l'étage. Elle laissa tomber son oreiller près de son amie, non sans desserrer son étreinte. « Je... j'arrive plus à dormir, Ety, je sais plus quoi faire, j'ai peur, j'en peux plus, je suis épuisée... » continuait-elle de pleurer avant de doucement s'éloigner et de continuer. « Je suis désolée de te déranger à une heure pareille, mais... » Mais quoi, Sara ? Tu n'es plus capable de te prendre toi-même en charge ? T'es une gamine, t'as jamais grandi ? « Je ... pourrais rester ? Je te dérangerai pas. Je veux juste... pas être seule. J'ai pris mon oreiller... ! » sanglotait-elle en la suppliant du regard. « Je peux dormir sur le canapé, dans la baignoire, même par terre, mais s'il te plait, laisse moi rester avec toi ! » argumentait-elle.

Voici donc comment une Sara en petite culotte, avec un t-shirt trop large et des chaussons en têtes de licornes, avec un trousseau de clés et un oreiller à la main, s'était présentée à la porte d'Eterna Baskerville, en plein milieu de semaine, alors que 3h n'allait pas tarder à pointer le bout de son nez.

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  • Eterna G. Baskerville
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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyLun 25 Fév - 10:19

Carry on my wayward soooooon. La voix se brisa, ses dents grincèrent, mais les paroles continuèrent : There’ll be peace when you are d… on, finit l’appareil pour la chanteuse. Elle rouvrit la bouche, mais la referma en vitesse, mâchoire serrée. Lay your weary head to re-e-est. Don’y you cry no more. Une larme roula pourtant sur sa joue et Eterna s’en débarrassa avec rage, se levant du canapé de ses appartements dans lequel elle s’était réfugiée. Il était un peu plus de deux heures du matin et non, elle ne dormait pas. Habituée au bordel ambiant, elle navigua sans peine sur la moquette pourtant recouverte de coupures de journaux, de sachets plastique pour aller jusqu’au mur où était épinglé un grand tableau, celui-là même qui avait trôné dans le bungalow qu’elle avait partagé tout l’été avec le couple le plus dragonique de toute l’école (drago pour dragon et nique pour … j’vais pas vous faire un dessin). Dessus, des photos, des traits, des questions sans réponses … sans réponse. Les yeux maintenant totalement humides, l’Auror poussa un cri de rage et attrapa le panneau, le décrochant pour l’envoyer voler à travers la pièce et alla même jusqu’à le poursuivre pour l’éventrer d’un grand coup de pied colérique. RIEN ! Elle n’avait rien ! ça faisait plus de deux mois que Greg avait disparu et elle n’avait RIEN trouvé. Pas l’ombre d’une piste, pas le moindre indice probant ! D’accord, elle ne faisait pas partie de l’enquête officielle, ils prenaient les choses avant eux, mais MERDE ! Greg. Était. Là. Dans la nature. Quelque part. Et elle n’était pas FOUTUE de mettre la main sur lui.

Un gémissement s’échappa des lèvres de la jeune femme et elle se les mordit comme pour les faire taire. Elle ne s’en sortait pas. Elle n’y arrivait plus. Attrapant nerveusement sa baguette, elle rangea tout le capharnaüm dans un placard avant de lancer un Incendio dessus (le sort qu’elle maîtrisait le mieux et qui ne pardonnait pas). Impuissante. Inutile. Elle n’en pouvait plus. Elle n’était qu’une … Incapable. Ses paupières se crispèrent et elle se bâillonna de la main droite pour ne pas se mettre à hurler et réveiller tout l’étage, voire tout le bâtiment. Ce mot, ce simple mot qui avait mis le feu aux poudres et l’avait fait envoyer Cerrone au diable la poursuivait inlassablement. Elle l’entendait quand elle rangeait des bouquins en prétendant être une autre, en prétendant être à ce qu’elle faisait alors qu’elle ne pensait qu’à une chose : retourner chaque caillou de cette putain de Terre pour le retrouver. Il sifflait à son oreille quand elle ouvrait la porte de son appartement qu’elle aurait du quitter en ce début d’année pour s’installer ailleurs. Il résonnait en elle quand elle compulsait tous les dossiers qu’elle avait pu dégoter sur Greg. Il ruisselait avec l’eau de la douche sur sa peau. Il la tourmentait même quand elle dormait, quand enfin elle gagnait les bras de Morphée pour mieux se débattre dedans. Il lui sautait au visage quand, se réveillant en sursaut, elle cherchait ses bras pour se blottir dedans. Quatre syllabes, marquées au fer rouge : IN-CA-PA-BLE. Elle l’était. À quoi tout cela servait si au final elle n’était même pas foutue de mettre la main sur ceux qu’elle aimait quand on s’amusait à les dérober ? Que valait sa formation, que valait sa couverture, que valait ce tissu de mensonges si elle n’en était pas capable ? Elle n’avait rien d’une Auror. Elle avait fait justice par elle-même. Et là, elle n’arrivait pas à retrouver Greg. Alors qu’elle le devait. C’était un devoir. Un devoir envers lui, déjà. Un devoir envers Ada, qui comptait sur elle envers Kira, dont elle était la marraine et dont elle devait absolument prendre soin à tout prix, et on pouvait considérer sans mal que lui ramener son père était le moins qu’elle pouvait faire. Envers Sara, qui avait déjà assez souffert et à qui elle avait promis. Et … même envers Cerr’. Elle lui avait menti (enfin, il n’avait pas voulu entendre et croire la vérité, mais ce n’était pas le sujet), elle lui devait bien ça.

Elle n’en pouvait plus. Elle n’y arrivait pas, elle ne s’en sortait pas. Le fait qu’elle n’ait pas encore donné sa démission tenait du miracle. Peut-être parce qu’elle continuait d’essayer, elle voulait absolument essayer, coûte que coûte. Et parce qu’elle ne savait rien faire d’autre. Parce que ce métier était une évidence. Mais que valait cette putain d’évidence en ce moment ? Pas grand-chose. Pas plus qu’elle. Ses dents s’entrechoquaient tellement qu’elle allait sans doute finir par les briser, mais c’était elles ou les tympans de ses voisins. Elle ne pouvait pas continuer comme ça. Elle n’y arrivait pas. Tout repassait en boucle, et surtout sa dernière conversation avec Greg. La façon qu’il avait eue de lui faire comprendre qu’à ses yeux, elle était quelqu’un de bien. L’honneur suprême qu’il lui avait fait en lui demandant d’être la marraine de Kira. Et s’il s’était trompé ? La nuit d’après, elle reproduisait la scène du crime dont elle s’était rendue coupable. Non, elle n’était pas quelqu’un de bien. Il n’y avait que lui pour la voir comme ça, que lui pour la valoriser à ce point. Tous ses autres boss n’avaient vu qu’une chieuse en elle (sauf Owen, certains jours). Alors elle avait l’impression de le trahir doublement. De ne pas être celle qu’il imaginait. S’était-il trompé ? Greg ne se trompait pourtant jamais. Alors pourquoi n’était-elle que cette loque sans talent, incapable de faire quoi que ce soit ? Incapable. Elle se laissa tomber dans son canapé, amorphe, une véritable poupée de chiffons, le regard perdu entre nulle part et ailleurs. Pourquoi ? Pourquoi l’avait-on enlevé ? Pourquoi lui ? La question était d’ordre affectif et non professionnel. Elle avait déjà tenté de comprendre cet enlèvement. C’était … tellement injuste. Il y avait tant de gens qui l’aimaient, qui comptaient sur lui, qui avaient besoin de lui. Pourquoi … ?

Elle fut tirée de sa torpeur par des coups frappés à la porte. Tournant mollement la tête du côté de l’entrée de son antre, elle se demanda qui pouvait bien ne pas dormir à cette heure-ci. Une convocation urgente ? Et s’ils l’avaient trouvé ? Mue par un espoir aussi futile que stupide, elle se leva, déverrouilla la porte, poussa le battant … et réceptionna une Sara en larmes dans ses bras. Il... il reviendra jamais, Ety ! Il... est mort ! La bouche de la jeune femme s’ouvrit et elle dut happer l’air pour essayer de respirer après cet uppercut à l’estomac. Espoir déçu ? Non. L’état de sa sœur adoptive. Et ce mot, qui allait commencer à résonner avec l’autre. « mort » … Non… C’était plus une supplication qu’une affirmation. Elle sentit quelque chose de mou tomber derrière elle et essaya de retenir Sara, mais elle se décala, l’inondant d’un flot de paroles dans lequel elle se noya. Ou étaient-ce ses larmes qui étaient en train de la submerger ? Je... j'arrive plus à dormir, Ety, je sais plus quoi faire, j'ai peur, j'en peux plus, je suis épuisée... Je suis désolée de te déranger à une heure pareille, mais … Je ... pourrais rester ? Je te dérangerai pas. Je veux juste... pas être seule. J'ai pris mon oreiller... ! Je peux dormir sur le canapé, dans la baignoire, même par terre, mais s'il te plait, laisse moi rester avec toi ! Que … mais … Incapable de trouver ses mots, l’Américaine l’attrapa par le bras pour la faire rentrer dans ses appartements avant de prendre son visage entre les mains pour la regarder. Quand ses yeux s’étaient-ils emplis de larmes ? Parce que les traits de Sara lui apparaissaient étrangement brouillés : Tu. Ne. Me. Dérangera. Jamais. Ok ? Ses mains tremblaient et elle la serra contre elle, pour l’instant incapable de faire plus. Incapable … Oui bon ça va, j’ai compris. Elle déposa un baiser nerveux dans ses cheveux et murmura : T’aurais du venir plus tôt. Ou j’aurais du venir plus tôt. J’suis désolée ma belle. Je … Elle se mordit la lèvre au sang. Elle devait probablement être en train de l’étouffer mais pour l’instant, c’était ça ou elle aussi fondait en larmes et elles auraient l’air fin.

Elle resta là quelques minutes, à bercer Sara, à espérer que ça aille, à tenter elle-même de se calmer. Mais la voir, dans cet état, ne faisait que renforcer sa propre peine. Et sa culpabilité. Et … elle se sentait tellement mal pour l’Italienne. Elle savait ce que Greg représentait pour elle et .. à côté, elle n’avait aucun droit de se plaindre. Il fallait qu’elle trouve la force de prendre sur elle, mais pour l’instant, ce n’était pas gagné. Inspirant et expirant profondément à plusieurs reprises, elle finit par se détacher doucement d’elle, caressant le visage de son amie pour en effacer les larmes. Il n’est pas mort, ok ? Son cœur s’était serré à ces mots, mais il fallait qu’elle le dise, parce qu’elle l’avait tuée en entrant : On le sentirait, on le saurait, tu vois ? Mais je sais qu’il est quelque part. Et j’vais le trouver. Je…te l’ai promis. Une promesse qui pouvait paraître héroïque mais qu’elle regrettait. La gorge nouée, elle murmura, baissant les yeux d’un air coupable : Même si j’ai rien pour l’instant. J’te jure, j’essaye. J’suis désolée. Elle tenta de se secouer pour ne pas tourner ceci en auto-flagellation. Elle embrassa le front de Sara avant de s’essuyer les mains nerveusement sur son pantalon de pyjama bleu et désigna finalement son appartement : T’es … chez toi ici. Ok ? Tu veux pas … ? Elle se mordit l’intérieur de la joue et acheva : Enfin j’veux dire … si tu veux tu peux … genre … rester. S’installer. Et oui, c’était également un appel au secours.
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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyLun 25 Fév - 23:11



Nothing means anything now, the world is upside down. He’s living in my head now, and it surely makes me sad. Last night I woke up and I felt alone, there’s some piece of my heart that’s gone.
Ne jamais connaître le deuil. Voilà le rêve de tout un chacun. Ne jamais perdre quelqu'un qu'on aime, ne jamais regretter ce qui n'a pas eu le temps d'être dit, ne jamais avoir de remords sur ce qui a pu être dit un peu trop vivement. Et, lorsque le destin ne vous laisse pas le choix et vous confronte à ce départ forcé, deux cas de figure se présentent. Si vous êtes chanceux, vous aurez le temps de dire au revoir à la personne que vous aimez. Vous aurez le temps de profiter de vos derniers instants ensemble, de la voir partir sans regrets. Si, au contraire, la fatalité semble contre vous, alors vous n'aurez le temps pour rien de tout cela. L'être aimé vous sera dérobé à l'arrachée, et vous ne cesserez de vous sentir misérable pour cette fin qui ne vous a pas été accordée. Aucun au revoir, aucune conclusion ; que des regrets qui vous accueilleront à bras ouverts alors que vous tenterez vainement de vous endormir, pour récupérer, juste un peu. Pour oublier, pour rêver à sa présence, rêver à un sourire volé, à un moment de bonheur simple, ce même bonheur que vous n'aviez pas su reconnaître lorsqu'il était là, à votre portée. Mais en réalité, vous ne trouverez plus le sommeil, plus comme avant. A l'instar de l'âge, ce malheur vous interdira de rêves et de douces nuits bercées d'un imaginaire débordant.

La disparition de Gregori entrait dans la deuxième catégorie pour Sara. Lorsqu'elle avait perdu sa grand-mère, elle avait eu le temps de se faire à l'idée, de lui dire ce qu'elle avait à lui dire. Elle en avait souffert, notamment de ne pas avoir eu l'occasion d'aller à son enterrement, mais la douleur n'était rien comparée à celle qu'elle subissait depuis deux mois maintenant. Ne pas savoir ce qui s'était passé rendait le deuil encore plus insurmontable. Ne pas avoir retrouvé de corps, ne pas avoir eu l'occasion de prétendre un au revoir devant une tombe, seul souvenir physique qu'il aurait laissé derrière lui. Non, il n'y avait rien. Rien de sur, rien de définitif, de posé. Alors, des espoirs avaient germé. Des espoirs un peu fous que son corps soit encore animé, quelque part, et pas simplement rongé par des organismes nécrophages affamés. Et plus le temps passait, plus vérité était difficile à admettre. Il ne reviendrait pas. Et le poids qui lui avait été épargné jusque-là retombait en plein élan sur les épaules de Sara, qui réalisait doucement la cruauté de son déni. Personne n'avait rien pu faire pour Greg. Il était probablement mort seul. Et elle ne lui avait pas fait ses adieux. Il la laissait déchirée, tourmentée, détruite. Elle s'était surprise à de nombreuses surprises à souhaiter ne jamais l'avoir rencontré. Quitte à n'avoir été qu'une ébauche d'elle-même pendant des années, à ne jamais avoir accepté son côté sorcier, à ne jamais avoir connu l'amour qu'elle aurait porté à un père. Elle était prête à tous ces sacrifices, s'ils signifiaient qu'elle n'aurait pas à souffrir comme maintenant. S'ils lui promettaient de ne pas connaître ce désespoir dont elle était saisie depuis trop longtemps maintenant. Elle était prête à abandonner ces souvenirs qui lui trottaient encore en tête, à les oublier, à ne jamais les avoir connus. Elle était prête à renoncer à cette part de bonheur, rien que pour ne pas avoir à vivre ce qu'elle traversait maintenant. C'était trop douloureux, c'était insupportable. Son esprit et son corps étaient tiraillés, désespérés. Elle voulait que cela cesse, mais rien ne pourrait lui apporter la trêve dont elle rêvait. Le jour était moins cruel avec lui que les longues nuits qu'elle passait à penser, mais chaque détail pouvait la ramenait dans ce passé qu'elle chérissait tant, malgré cette envie brève qu'elle avait de ne jamais l'avoir vécu.

Mais maintenant, la douloureuse et abominable vérité s'imposait à elle. Elle n'avait plus le choix. Elle devait lui dire au revoir, pour de vrai. Et chaque nuit, c'était cette évidence qui lui revenait de plein fouet. Des fois, elle s'endormait avec ce brin d'espoir qui restait éveillé, mais cette nuit, ça ne semblait pas être le cas. Tous les espoirs s'étaient envolés, et la solitude ne faisait qu'amplifier les effets de l'obscurité oppressante. Elle se sentait malade, épuisée, et plus rien n'y faisait. S'occuper l'esprit avec autre chose que lui semblait impossible, et elle voulait juste trouver une fin à ses tourments. Seulement, plus le temps passait, moins cette fin semblait belle. Elle serait fatale. Elle marquerait la fin d'une ère, elle marquerait la fin du père que son cœur s'était choisi à travers les années.

Et lorsque votre esprit ne supporte plus un instant de plus la solitude et les battements cadencés d'un cœur malade, que faites-vous ? Vous cherchez du réconfort. Vous cherchez une épaule sur laquelle verser les larmes qui coulent dans des chagrins infinis ponctués de cris de détresse. Vous cherchez quelqu'un qui vous comprendra, vous fera vous sentir moins seule, vous ramènera sur Terre, vous rappellera à la réalité, à ce qui a fait que vous avez tenu jusque-là. Vous cherchez de l'espoir là où il peut encore exister. Et Sara, cette nuit, c'est chez Eterna qu'elle est allé le chercher. Sans se poser de questions. Il y avait peu de gens à qui elle s'était confiée sur sa douleur et son chagrin, mais la demoiselle en faisait partie. Elles vivaient cette peine à deux. Et c'est pour cette simple raison que Sara se permit de lui sauter au cou dans s'excuser. C'est pour cette raison qu'elle avait amené son oreiller, qu'elle s'imposait avec une gêne quasiment inexistante. Elle avait besoin d'Eterna. « … Non… » répondit celle-ci alors que Sara avait à peine vu son visage, trop occupée à suffoquer de chagrin, le visage perdu dans les cheveux de son amie. Elle ne pouvait plus respirer, elle ne pouvait plus continuer. Ses anciennes larmes séchées tiraillaient sa peau, ses yeux étaient gonflés, sa gorge nouée, ses gestes fébriles et maladroits. Chacun de ses mots lui coûtait, mais chacun d'entre eux l'allégeait d'une quelconque force. Parler, partager. Pleurer, succomber à son chagrin. « Que … mais … » disait son amie en la faisant doucement rentrer chez elle. Elle n'opposa aucune résistance au souple geste qui la força à croiser son regard. « Tu... » hoqueta l'Italienne sans avoir le courage et la force de finir sa phrase. Oui, Eterna pleurait. « Tu. Ne. Me. Dérangera. Jamais. Ok ? » reprit l'auror d'une voix saccadée. « La... nuit... les gens dorment... des fois. » tenta Sara dans un petit rire hybride qui lui rappela qu'il était grand temps pour elle de se moucher entre deux crises de larmes. « T’aurais du venir plus tôt. Ou j’aurais du venir plus tôt. J’suis désolée ma belle. Je … » Elle déposa un baiser dans ses cheveux emmêlés. Sara se rendait compte de l'ampleur du chagrin qu'elles partageaient. Cela ne valait rien de bon. Si Eterna Baskerville avait les larmes aux yeux, alors c'est qu'elle perdait espoir. Et si Eterna perdait espoir, alors c'est qu'il n'y en avait plus nulle part. « Ety... » suffoqua la thésarde en mettant un terme à leur étreinte, sans relever ce que l'américaine venait de dire. Elle la supplia du regard, d'un regard désespéré, d'où toute étincelle avait disparu. Il était mort, elle le sentait, il ne reviendrait pas. C'était fini. Eterna elle-même avait perdu espoir, comment pouvait-elle en regagner ? Mais c'était comme si elle pouvait lire dans ses pensées. Elle la prit à nouveau dans ses bras, la berça et alors que le silence s'emparait à nouveau des environs, Sara se surprit à se sentir un peu plus apaisée. Elle avait fermé les yeux, laissant ses larmes sécher dans leur trainée salée.

Quelques minutes plus tard, les deux brunes se détachèrent l'une de l'autre, doucement. « Il n’est pas mort, ok ? » glissa l'auror. « On le sentirait, on le saurait, tu vois ? Mais je sais qu’il est quelque part. Et j’vais le trouver. Je…te l’ai promis. » Fixant son amie dans les yeux, Sara ne savait plus trop quoi y lire. Elle y croyait donc ? Alors ce filtre humide dans ses yeux, qu'était-ce ? De la vodka que son foie avait eu la flemme de métaboliser ? « Justement... je sens plus rien.... » avoua-t-elle comme la confession d'un meurtre. Tout son chagrin avait étouffé ce qui était bon. « Même si j’ai rien pour l’instant. J’te jure, j’essaye. J’suis désolée. » ajouta-t-elle, meurtrie par les faits. Au tour de Sara de prendre le visage de son amie entre ses mains -plus qu'un pas et on était dans un rêve de Lust, dites donc- pour lui glisser : « Rien ... n'est ta faute, Eterna. Tu ne peux pas remplir une promesse si rien ne dépend de toi. » Sa voix tremblait, mais elle pesait ses mots. Et le plus douloureux était sans doute que rien ne dépendait d'elles, et de personne d'ailleurs. Sinon, elle aurait donné tout ce qu'elle avait à donner pour revoir le visage souriant de son père. « J'aurais du être avec lui, tu sais. J'aurais du... je sais pas, être avec lui. Ça aurait tout changé. » souffla-t-elle, avouant pour une des première fois à voix haute la culpabilité qui la rongeait depuis toutes ces semaines.

Eterna embrassa le front humide de l'Italienne, qui ferma les yeux en savourant le bref geste d'affection qui pansait une minime partie de ses blessures. « T’es … chez toi ici. Ok ? Tu veux pas … ? » Fermant la porte derrière elle, Sara entra dans l'appartement de son amie et récupéra son oreiller pour le serrer contre elle, comme une enfant réveillée en plein cauchemar. Sauf que ce n'était pas un cauchemar, que tout était réel. « Enfin j’veux dire … si tu veux tu peux … genre … rester. » Serrant son oreiller de toute ses forces, y enfouissant son menton, Sara fixait Eterna, alors que des larmes silencieuses coulaient à nouveau sur ses joues rougies. Sans lâcher son oreiller, elle s'approcha de la brune et la serra contre elle à son tour. « Merci, Ety... J'aurais pas supporté une nuit seule de plus... » Puis elle s'éloigna et, pouffant à moitié, elle ajouta : « Par contre dans ce cas, je retire ce que j'ai dit. J'accepte plus la baignoire et le sol. J'suis une princesse. » S'excusant du regard pour ce qui se déroulait du côté nasal, Sara, sans gêne, rejoignit la cuisine de son amie pour y attraper un mouchoir et se moucher. Elle posa ses clés sur la table, et l'oreiller sur une chaise. « T'as quelque chose à manger ? » se força-t-elle à demander pour changer de sujet. S'installant sur une autre chaise, elle remonta les genoux sous son menton et regarda Eterna avec tristesse. « Tu dormais pas non plus, hein... » Frissonnant violemment, la brune attrapa son oreiller pour y enfouir une joue. « Je sais faire les pâtes et le riz, si jamais... »
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Eterna G. Baskerville



Revelio

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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyVen 15 Mar - 10:52

Tu... Je ? Ne dormais pas non plus ? Je n’arrive plus à me regarder dans un miroir ? Je ne peux plus manger des pâtes sans avoir une irrésistible envie de pleurer ? Je suis inutile ? Je ne vais pas bien ? J’essaye d’y croire mais je n’y arrive pas aussi bien que je le voudrais ? Je ne suis qu’une épave ? Je ne suis pas le roc que je voudrais pour pouvoir te soutenir correctement ? Je suis pitoyable ? Je peux essayer de te réconforter mais je ne suis pas sûre de trouver les mots puisque je n’arrive pas à le faire pour moi-même ? Oui, ma Sara, tout ça à la fois. Le visage ravagé de l’Italienne conjugué à cette simple syllabe avait fait chavirer le cœur de la prétendue bibliothécaire. Sara. Sa Sara. La sœur qu’elle n’avait jamais eue était venue frapper à sa porte au milieu de la nuit pour trouver du réconfort, des bras solides au creux desquels se blottir, une épaule ferme sur laquelle poser sa tête et sa peine. Et à la place elle la trouvait elle, à peine l’ombre de celle qu’elle était habituellement, un fantôme vengeur mais si triste qu’il ne parvenait même plus à effrayer une souris avec ses discours de vengeance. Peut-être parce qu’elle n’arrivait plus à jurer contre les ravisseurs de Greg. Maintenant, elle en était réduite à supplier au milieu de la nuit pour qu’on le lui rende, en disant que c’était trop difficile, que cela faisait trop mal. La guerrière en elle se réveillait parfois, prise d’un accès de fureur, mais celui-ci retombait plus que rapidement et elle retournait à ses larmes amères qui lui rappelaient à quel point elle était Incap… Merci, je crois qu’on a compris l’idée, TA GUEULE ! Avait-elle fait mauvaise pioche ? Non. Non, elle allait se reprendre, pour elle, lui faire comprendre qu’elle pouvait compter sur elle. Elle n’avait pas le droit de se laisser aller au désespoir, de baisser les bras devant elle. Elles avaient le même âge à peu de choses près, mais, pour Eterna, Sara était sa cadette et elle devait la protéger. Se croyait-elle plus forte qu’elle ? Non, elle ne le pensait pas. Elles avaient simplement des manières différentes d’aborder les choses et, dans cette situation, il fallait que ce soit elle qui prenne les choses en main pour qu’elle aille mieux. Alors elle allait le faire, coûte que coûte. Même si ses yeux débordaient, même si son cœur saignait et même si le désespoir qu’elle sentait émaner de l’Italienne trouvait un écho plus que fort en elle.

La... nuit... les gens dorment... des fois. La tentative de rire de Sara lui en arracha un à elle aussi tellement douloureux qu’une nouvelle larme perla au coin de son œil et que sa gorge se mit à la brûler. Dans un murmure de grand n’importe quoi, elle opposa : Le marchand de sable n’est pas oublié … passé … pour nous … Cela n’avait pas le moindre sens, elle aurait voulu trouver quelque chose d’intelligent à dire, que son con de patron lui donnait trop de travail ou n’importe quoi, mais tout ce qu’elle pu faire fut la serrer un peu plus fort. Mais quand ses yeux rencontrèrent les siens, qu’elle sentit la supplication dans la voix de son amie quand elle souffla : Ety..., elle se sentit perdre pied. Elle tenta de se raccrocher, d’ouvrir la bouche pour reprendre son souffle, mais ses lèvres restèrent hermétiquement fermées, de peur de lui donner de faux espoirs, qu’elle croit qu’elle avait une solution toute prête à lui offrir. La vérité était qu’elle ne savait pas quoi faire, qu’elle ne savait pas quoi lui proposer, qu’elle ne savait plus où elle en était et … qu’elle ne savait plus rien, en réalité. Cet « incident » avait balayé toutes ses certitudes, anéanti tous ses réflexes et elle était aussi démunie qu’une enfant face aux événements. Elle tentait de se battre, mais elle avait la désagréable impression d’être Don Quichotte (en plus sexy, quand même) partant à l’assaut des moulins à vent. Alors, à court d’arguments, elle la serra de nouveau contre lui. Ce n’était pas une réponse suffisante cependant, elle ne voulait pas que Sara pense qu’elle avait abandonné tout espoir et qu’elle sombre dans un gouffre sombre et sans fond. Mais là, elle avait besoin de sa chaleur pour se calmer suffisamment afin de tenter de lui redonner un peu confiance.

Et après quelques instants, elle savait par où commencer. Ce qu’elle avait dit, elle n’avait pas pu le laisser passer. Parce que si elles commençaient comme ça, elles allaient finir par sauter par la fenêtre de ses appartements au bout de quelques minutes. Alors il ne fallait pas qu’elle perde cela de vue : Greg était vivant, quoi que tout le monde dise et/ou pense. Justement... je sens plus rien.... La déclaration fit pâlir Eterna qui passa une main dans les cheveux de Sara, soudain paniquée. Devait-il dire que … ? Non. Non, elle le sentait, il n’y avait pas moyen, elle le sentait, elle sentait sa présence quand elle voyait Kira, quand elle passait devant son bureau. Non, son cœur et son instinct lui hurlaient qu’il était en vie. Sinon, elle aurait déjà baissé les bras. Elle aurait démissionné. Et elle serait partie loin de cette école maudite qui lui devenait de plus en plus insupportable au fur et à mesure que les jours défilaient. C’est ta tristesse qui parle. Tu sais qu’il est là, quelque part, tu le sais … C’est juste que tu n’écoutes plus la bonne partie de ton être. Oui, voilà. Peut-être était-ce n’importe quoi, peut-être la volonté d’Eterna était-elle trop forte et obscurcissait-elle donc la raison qui lui aurait dit qu’il valait mieux abandonner tout espoir avant que a déception finale soit intolérable. Mais elle ne voulait pas se résoudre à écouter cette emmerdeuse de raison. Elle ne l’avait jamais fait, ce n’était certainement pas maintenant que cela allait commencer ! Et Sara l’encourageait sur cette voie. Soudain happée par ses mains, l’Auror ne put rien faire d’autre que de se confronter à ces deux grands yeux qui la scrutaient intensément. Rien ... n'est ta faute, Eterna. Tu ne peux pas remplir une promesse si rien ne dépend de toi. Déglutissant avec beaucoup de difficultés, elle finit par murmurer : Ca devrait pourtant. A quoi ça sert que je sois Auror si je ne suis même pas capable de le retrouver ? A arrêter des mages noirs ? Ouais, super. Sauver l’humanité. Mais quand cela relevait de son propre compte, on pouvait toujours attendre. C’était n’importe quoi. Elle finit par se dérober reculant d’un pas. Le poids de sa culpabilité ne pouvait pas réellement être allégé, même si savoir que Sara ne lui en tenait pas rancune était un soulagement. Et, même infime, la moindre amélioration était une félicité.

Il semblait cependant qu’elle ne soit pas la seule à avoir quelques soucis de poids sur la conscience, comme elle le découvrit avec surprise, alors qu’elle tenait de reprendre une contenance et d’éviter ce sujet de « ce n’est pas ta faute si l’enquête n’avance pas ». J'aurais du être avec lui, tu sais. J'aurais du... je sais pas, être avec lui. Ça aurait tout changé. Qu…quoi ? Eterna se retourna vers elle, les yeux écarquillés et secoua la tête, essuyant ses yeux du revers de la main : Sara, je te défends de dire des conneries pareilles, ok ? Elle avait soudain retrouvé un semblant de flamme, peut-être parce qu’elle ne supportait pas que quelqu’un comme elle se déprécie à ce point, surtout en mettant des « si » partout qui ne la mèneraient nulle part. Les yeux soudain secs, elle opposa : Ce que tu as fait cette nuit-là, c’était génial. Tu as aidé ces jeunes alors qu’aucun de nous n’était sur place, il y aurait sans doute eu plus de dégâts si tu n’avais pas été là. Alors ne dis pas ça. T’es une héroïne, pas une lâche, par la verge de Merlin ! Le juron était moins inspiré que d’ordinaire, peut-être parce que l’inspiration lui manquait. Mais il fallait qu’elle arrive à la fin, alors faire des fioritures n’était pas à l’ordre du jour. Elle s’avança de nouveau, le cœur battant à l’idée de ce qu’elle allait dire : Et si tu avais été là … qui te dis qu’ils ne t’auraient pas fait du mal ? Ou qu’ils ne t’auraient pas emmenée avec lui, toi aussi ? Tu … imagines ? La voix d’Eterna se brisa soudain et elle dut se mordre l’intérieur de la joue très fort pour ne pas hurler à cette simple pensée. Greg et Sara. Elle serait sans doute morte de douleur sur le coup. Ou alors aurait tué tout le monde. Une autre possibilité à envisager. Elle se retint de se jeter sur la jeune femme pour la serrer à lui en briser les os et conclut simplement : Ne … dis pas ça, d’accord ? Ce n’est pas ta faute. C’est la faute de ces connards.

Ca y était, la guerrière était revenue. Elle s’en allait, elle revenait, au gré des marées des émotions de la jeune femme qui commençait vraiment à fatiguer. Elle n’était pas taillée pour ça, qu’on se le dise. Aussi la supplia-t-elle à son tour de bien vouloir rester, et accueillit-elle avec bonheur son câlin à trois (avec le coussin, voyons). Merci, Ety... J'aurais pas supporté une nuit seule de plus... Moi non plus ma belle, moi non plus … Surtout depuis qu’elle avait goûté aux nuits en compagnie de Cerrone et qu’elle en était privée. Sentant la tristesse revenir au grand galop, elle se raccrocha aux pitreries de Sara pour se remonter rapidement : pas question de l’ennuyer avec ça. Par contre dans ce cas, je retire ce que j'ai dit. J'accepte plus la baignoire et le sol. J'suis une princesse. Ah, zut, moi qui alais te proposer la nouvelle descente de lit en peau de grizzli que j’ai tué à mains nues cet été, déplora Eterna avec pas mal d’humour étant donné les circonstances, en la suivant dans la cuisine. Elle la regarda prendre ses quartiers, glissant tout de même un Fais comme chez toi qu’elle pensait très fort. D’ailleurs, si elle voulait s’établir ici, ce n’était pas Eterna qui allait l’en empêcher. Il y avait des nuits où elle mourrait d’envie de se glisser dans les appartements de son frère pour se blottir contre lui, comme quand ils étaient gamins et que l’un ou l’autre faisait un cauchemar, mais elle avait maintenant trop peur qu’il ne soit pas seul pour s’y risquer. Cela aurait été vraiment gênant. Mais elle le proposerait plus tard. Peut-être. Elle ne voulait pas que la jeune femme se sente forcée d’accepter.

T'as quelque chose à manger ? La voix de la demoiselle la tira de ses considérations immobilières pour revenir à l’instant présent. Elle ouvrit la bouche pour lui répondre mais ce fut son ventre qui se manifesta bruyamment. Elle éclata de rire, nerveusement, mais franchement. Je crois que ça veut dire oui. Il doit me rester des trucs … Etant donné qu’elle n’avait pas vraiment prévu de vivre ici de nouveau à la base (arrêtons de remuer la plaie dans le couteau), elle n’avait plus grand chose mais elles devraient parvenir à trouver leur bonheur. Elle fourragea dans les placards, entendant : Tu dormais pas non plus, hein... Elle se stoppa et ne répondit pas tout de suite, venant de trouver un paquet de quelque chose, et un autre paquet de quelque chose, avec un pot de sauce … Je sais faire les pâtes et le riz, si jamais... Riz, dit-elle automatiquement, sortant le paquet et la boîte de concentré. Pas de pâtes. Non. C’était stupide, mais elle en était à ça, à se rattraper aux branches comme elle le pouvait. A la tomate, désolée, rien de très original. Y a peut-être du curry si tu veux fouiller ? Elle sortait déjà une casserole qu’elle remplit d’eau mécaniquement avant de finalement répondre à sa question : Non je dormais pas. Je dors pas souvent. Le plus fréquemment c’est à la bibliothèque, en journée, quand j’en peux vraiment plus. Mais pas la nuit. Elle se dévora la lèvre inférieure et jeta un regard en biais à Sara : Mais je suppose que tu vois de quoi je parle … Elle ferma les yeux doucement : J’envisage de demander une potion de sommeil à Mel’ avant que ça ne dégénère … je deviens affreuse quand je suis fatiguée. Au sens psychologique, hein, on sait très bien que je suis sexy même avec des cernes ! Raconter n’importe quoi faisait du bien, parfois.
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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptySam 23 Mar - 22:38



Sara avait vingt-sept ans. A cet âge-là, on est construit, mature, déterminé. La vie est déjà engagée dans la voie qui sera la sienne pour de nombreuses années encore. Les marques sont prises. Mais Sara, elle, n'avait pas vécu le temps de la même manière que ses contemporains. Parce que dans sa tête, quelque part, elle restait encore à Salem, là où tout était simple. Là où le quidditch lui suffisait, là où elle était entourée par ceux qui comptaient, là où l'avenir n'était pas à redouter, car le présent était d'une douceur simple à savourer chaque jour, simplement. Pourtant, même à l'époque, certains auraient pu dire qu'elle avait connu son lot de déboires. Fruit d'une liaison extra-conjugale, Sara n'avait vu son père qu'une fois -une fois de trop d'ailleurs. Mais elle n'avait jamais manqué d'une famille, sa mère et sa grand-mère avaient joué ce rôle à merveille, lui inculquant les valeurs qui la caractérisaient maintenant : le respect, l'honneur, la force. Sa grand-mère avait fini par succomber à une longue maladie, et elle n'avait pas pu être présente à ses funérailles mais encore une fois, elle s'en était relevée. Parce que la défunte avait su préparer sa fille et sa petite fille à son départ ; elle avait su laisser de beaux souvenirs derrière elle, que chacune d'entre elles gardait dans leur cœur comme un trésor de réconfort à ressortir les jours de pluie. Et parmi son héritage, elle avait également laissé une trace probablement plus concrète : son sourire et son accueil audacieux, ceux-là même qui avaient apporté, un soir comme un autre, une figure paternelle dans la vie de Sara. Un homme qui connaissait son géniteur, comme sa grand-mère préférait l'appeler. Un homme qui travaillait pour lui, et pourtant, avait des principes moraux totalement à l'opposé. Un homme qui avait déposé une enveloppe en frappant à leur porte, au lieu de la glisser lâchement dans leur boîte aux lettres, comme ce qui était attendu. Et qui avait été retenu par une grand-mère accueillante et cordiale, aux antipodes de sa fille et sa petite-fille. Ils avaient partagé une lasagne. Et sans qu'elle le sache, ce soir-là, Sara venait de laisser entrer un homme dans sa vie. Le premier homme qui s'était fait une place dans son cœur.

Alors oui, aujourd'hui, elle avait vingt-sept ans. Mais y a-t-il réellement un âge plus adéquat qu'un autre pour perdre un père ? Sara se retrouvait plus faible que jamais, au point de ne pas pouvoir concrétiser l'absence de Gregori avec des paroles. C'était trop difficile. Ces lettres qu'elle lui écrivait comme s'il les lirait un jour, c'était plus facile. Parce qu'elles lui étaient destinées, parce que c'était comme si elle les envoyait et qu'il pouvait les lire, où qu'il soit. Mais lorsqu'elle les retrouvait dans ses livres ou sur ses piles de magazines, tout lui revenait en plein visage. Tout ce qu'elle lui disait, il ne le saurait jamais. Mais c'était tout ce qui la maintenait à flots. En parler était trop difficile. C'était comme accepter ce que la vie lui imposait sans se battre. Alors, à ceux qui voulaient bien l'entendre, elle disait simplement qu'elle attendait qu'il revienne. Mais au fond d'elle, plus le temps passait, moins elle croyait à ce qu'elle racontait. La cruauté de la chose devenait de plus imposante et évidente. Il ne reviendrait pas, jamais. Et c'était lorsqu'elle n'avait plus personne à qui faire croire le contraire que tout s'écroulait. Comme les soirs, quand elle était seule face à ses idées noires ; et ce soir n'avait pas fait exception à la règle.

Pourquoi s'était-elle tournée vers Eterna ? A vrai dire, c'était inexplicable. Parce qu'Istvan, Natalia, Chen ou Meleager l'auraient également accueillie. Tout comme chacun des Kiely brothers, qui s'étaient montré particulièrement présents de puis... l'incident. Mais Eterna avait représenté une évidence au moment où Sara s'était demandé quoi faire. Pendant ce moment où plus rien n'allait, où elle avait juste besoin de pleurer car rien d'autre n'était possible et que la situation ne changerait pas quoi qu'elle fasse, c'était le visage d'Eterna qui s'était imposé à elle. C'était cette vodka qu'elles avaient bue alors que la cérémonie du mémorial ne s'était même pas encore achevée, quelques mois plus tôt. C'était ces lettres lourdes de sens qu'elles s'étaient échangées pendant l'été, remplies de promesses et d'espoirs. Quelque part, si quelqu'un partageait la douleur de ce que vivait Sara, c'était bien Eterna Baskerville. Oui, Eterna était devenue une sœur de cœur, à l'image du père qu'elle avait perdu. C'était donc à sa porte qu'elle avait frappé en pleine nuit, prenant au premier degré les « je suis là pour toi, tu sais » que son amie lui avait balancés à la pelle.

« Le marchand de sable n’est pas oublié … passé … pour nous … » disait-elle faiblement alors que Sara voyait une larme germer au coin de son œil. La vérité la fit tomber de haut, très haut. Eterna était plus affectée qu'elle ne l'avait laissé croire, et c'était sur elle que l'Italienne s'était reposée ces longues semaines. Elle n'avait été qu'un boulet... comme d'habitude, sauf que cette fois c'était une situation lourde et grave, et qu'il ne s'agissait pas de la récupérer sur la scène du karaoké de Gerry alors qu'elle se mettait à chanter une comptine en allumant les mâles dont les regards croisaient le sien -oui, quand elle était alcoolisée, Sara était persuadée qu'elle était sexy en chantant pirouette, cacahuète... Non, cette fois, c'était autrement plus dramatique. La situation incluait la disparition d'un être cher, et dans ces cas-là, tout un chacun peut se trouver faible, beaucoup plus faible qu'il n'aurait jamais pensé l'être. « Il devait avoir un rendez-vous coquin » répondit la thésarde par réflexe plus que par réelle envie de rire. Quelque part, cela la rassura. Peut-être qu'elle n'était pas tout à fait perdue... Peut-être qu'il y avait de l'espoir, au moins pour elle, à défaut d'en avoir pour Greg. Son regard vitreux perdu dans celui de son amie, elle n'avait pas envie de rire. Juste de pleurer, de mettre un terme à sa peine d'une façon ou d'une autre. Ce n'était pas juste. Eterna finit par la prendre à nouveau dans sa bras, pour la serrer contre elle. La thésarde ferma les yeux, comme si elle se retrouvait dans les bras de sa mère. C'était sa famille... Elle était sa famille. « C’est ta tristesse qui parle. Tu sais qu’il est là, quelque part, tu le sais … C’est juste que tu n’écoutes plus la bonne partie de ton être. » répondit la famille à sa supplication. Mais la famille, elle était hésitante, elle aussi. Elles étaient aussi fragilisées l'une que l'autre, voilà la vérité. « Je... t'as sans doute raison » lâcha-t-elle simplement pour ne pas accabler son amie par son propre désespoir. Il ne fallait pas faillir. Il ne fallait plus faillir. Car chacune des deux ne tenait plus qu'à un fil, qu'à un mot de trop. Et on n'était pas loin de la goutte de vodka qui allait faire déborder le shot... Une preuve de plus pour étayer cette théorie ? Eterna qui se sentait coupable... Mais elle ne l'était de rien. Personne n'était coupable de ce qui s'était passé, même les lycans. Sara aurait aimé pouvoir en vouloir à quelqu'un, lui reprocher son malheur, mais la vérité était que personne n'était à blâmer. Pas plus qu'Eterna pour ne pas avoir retrouvé un Gregori qui... eh bien, ça devenait funestement évident. Un Gregori mort. Mais elle ne le dirait pas, elle le ne dirait plus. Il fallait y croire jusqu'au bout, n'est-ce pas ? Se rattacher à cette idée vaporeuse et déraisonnable au plus haut point. C'était ce qui l'avait faite tenir pendant des semaines déjà, pourquoi pas quelques-unes de plus ? Juste le temps de faire avec. Le temps de se faire à l'idée, de se remettre, ou de trouver un moyen d'ôter son père de cœur de sa mémoire, définitivement... Pour ne plus avoir à souffrir de sa disparition. Extrême, dites-vous ? Dans une telle situation, il n'y a pas d'extrême. Juste des solutions plus ou moins efficaces pour fuir la douleur d'un tel abandon. « Ça devrait pourtant. A quoi ça sert que je sois Auror si je ne suis même pas capable de le retrouver ? » avait répondu Eterna, alors que Sara essuya une larme sur la joue de son amie. « Ton rôle c'est pas de retrouver des morts, ça sert pas à grand-chose, les cadavres » Sara avait envie de répondre. Mais elle n'en fit rien, cherchant les mots avec peine. Comment faire croire qu'elle croyait encore ? Elle n'avait plus la force de dresser des barrières, d'afficher des images. Alors elle haussa les épaules et dit simplement : « Ça sert à protéger ceux qui sont encore là. » Avec un faible sourire, Sara sous-entendait bien évidemment que sans elle, elle ne serait probablement pas là. Qu'elle n'aurait pas cru une seule seconde à la survie de Greg, qu'elle n'aurait jamais trouvé la force de revenir à Elderwood, et qu'elle se serait écroulée à Milan sans plus aucun projet, se contentant de rêver à un monde meilleur et d'assister au mariage niais de sa mère sans avoir la décence de sourire une seule fois. Eterna n'avait aucune raison de se sentir coupable. Ça n'était pas sa place. Elle lui avait redonné du courage quand Sara n'en avait plus. Elle l'avait faite tenir. Ce n'était pas à elle de le retrouver, ce n'était pas à grand monde de le faire. Il avait disparu, voilà tout. Son corps ne ressemblait probablement plus à celui de cet homme convivial qu'elles avaient connu.

Pourquoi avait-elle attendu ce moment-là pour dire que c'était sa faute, à elle ? Pas pour lui voler la vedette, loin de là. Simplement parce que s'il y avait quelqu'un à blâmer, c'était elle, et rien qu'elle. Elle aurait du être à ses côtés, au lieu de vaquer à ses occupations de thésarde insouciante. Si au moins elle avait passé moins de temps sous la douche à chanter comme si elle était sur le plateau de The Voice... Si seulement elle était repartie plus tôt, si seulement elle avait été le voir, si seulement... Chaque seconde de chaque jour, elle avait regretté son attitude puérile, la perte de temps qui la caractérisait et lui avait coûté la vie de son père. Si seulement elle avait pu être avec lui. Elle aurait pu périr elle aussi, si elle avait pu savoir, et si elle n'avait pas à vivre sous ce poids accablant qu'était celui de l'ignorance... « Qu…quoi ? Sara, je te défends de dire des conneries pareilles, ok ? » contrait déjà Eterna. « C'est pas des con... » commença Sara alors qu'elle s'étouffait dans ses larmes, sanglotant encore sans pouvoir rien y faire. Mais Eterna la coupa. « Ce que tu as fait cette nuit-là, c’était génial. Tu as aidé ces jeunes alors qu’aucun de nous n’était sur place, il y aurait sans doute eu plus de dégâts si tu n’avais pas été là. Alors ne dis pas ça. T’es une héroïne, pas une lâche, par la verge de Merlin ! » C'était trop... Sara fondit à nouveau en larmes, en essayant de les essuyer au fur et à mesure sur la peau de ses bras, qui brillaient de liquide lacrymal. « J'ai... rien... fait ! » peinait-elle à dire. « Même ça, j'ai... j'ai... pas réussi à assurer ! Si Sean était pas... venu... je... c'est les gosses qui ont... assu-assuré, pas moi ! » couinait-elle en s'évertuant à essayer de respirer. Mais l'oxygène ne voulait plus atteindre ses poumons et soudain, elle comprit la peine des asthmatiques. Levant son regard humide et perdu vers son amie, elle ne savait plus quoi dire. Elle n'avait rien d'une héroïne. Elle était un boulet pour chacun de ses proches, et à chaque instant. Voilà tout ce qu'elle était. A quoi servait-elle ? A rien, si ce n'était à se pointer en petite culotte devant la porte de sa sœur de cœur en gémissant que Gregori était mort et ôter tout espoir du palpitant d'Eterna. Voilà ce que t'es, Sara. Un boulet. Rien de plus, rien de moins. « Et si tu avais été là … qui te dis qu’ils ne t’auraient pas fait du mal ? Ou qu’ils ne t’auraient pas emmenée avec lui, toi aussi ? Tu … imagines ? » disait Eterna. l'Italienne n'eut aucune réaction. Elle regarda son amie d'un œil vitreux, continuant de sangloter en silence. Oui, elle imaginait. Très bien, même. Mais elle ne pouvait s'empêcher de penser que ça aurait été mieux. Pas de mourir, mais de donner une chance au destin de changer. De donner une chance à Gregori d'encore être là, même si ça lui coûtait quoi que ce soit, à elle. Gregori était entouré, aimé, marié, père, ami... Elle, qu'était-elle ? Une amie. Mais elle n'aurait pas laissé de petit ami peiné, pas de fille fraichement née -non, en fait, laissez tomber, l'analogie ne collait pas jusqu'au bout. Elle n'aurait pas pu se contenter de demander une pause au lycan pour accoucher avant de servir de pâtée pour loup-garou. Mais dans tous les cas, si un des deux méritait davantage de rester dans ce bas-monde, ç'aurait été lui. Merde. « Ne … dis pas ça, d’accord ? Ce n’est pas ta faute. C’est la faute de ces connards. » la rassura un peu Eterna, alors que Sara restait silencieuse. La faute de qui ? Personne n'était dans le coup, il fallait se rendre à l'évidence. Il était mort. Dead. Töt. Morto, quoi. Fin de l'histoire. Mais encore une fois, elle ne voulait pas être boulette plus que boulette. Alors elle ne dit rien, encore une fois.

Et ce ne fut pas sans résultats. Se forcer à être positive finissait par réellement le faire croire, qu'on était positif, rempli d'espoir et qu'on pétait des arc-en-ciels. « Ah, zut, moi qui allais te proposer la nouvelle descente de lit en peau de grizzli que j’ai tué à mains nues cet été » avait répondu Eterna aux exigences de princesse Sara -no comment. « Grizzli ? Tu me prends pour une canadienne ou quoi ? J'ai des goûts de luxe, moi. Peaux de dalmatiens, au moins ! Mais du coup jme contenterais du canapé... » disait-elle en entrant dans l'appartement de son amie avec un sourire brisé. « Fais comme chez toi » lui glissait-elle alors qu'elle s'installait déjà dans la cuisine. Sara lui demanda immédiatement, tel le ventre italien sur pattes qu'elle était, si elle avait de quoi se mettre sous la dent... et ce fut l'estomac vide d'Eterna qui répondit par un grognement. « Je crois que ça veut dire oui. Il doit me rester des trucs … » Et elle se mit à chercher dans ses placards... Quand Sara lui glissa qu'elle ne devait pas dormir elle non plus, elle vit son amie se raidir sans répondre. Alors elle embraya sur les choix du menu. Et l'auror opta pour du riz. « A la tomate, désolée, rien de très original. Y a peut-être du curry si tu veux fouiller ? » lui proposa-t-elle. « Tu veux nous faire manger 100% asiatique, c'est ça ? Non, la tomate ça me va très bien. » glissa-t-elle avec un petit ricanement, tandis qu'elle se mouchait encore une fois dans son mouchoir détrempé par les larmes qu'elle avait essuyées. « Non je dormais pas. Je dors pas souvent. Le plus fréquemment c’est à la bibliothèque, en journée, quand j’en peux vraiment plus. Mais pas la nuit. Mais je suppose que tu vois de quoi je parle … » Croisant le regard de son amie, Sara acquiesça de la tête. Oui, elle savait de quoi elle parlait... « J’envisage de demander une potion de sommeil à Mel’ avant que ça ne dégénère … je deviens affreuse quand je suis fatiguée. Au sens psychologique, hein, on sait très bien que je suis sexy même avec des cernes ! » Visant la poubelle avec concentration, Sara y lança son mouchoir avec une dextérité qui ne la laissa pas peu fière. Voilà ce qui lui faisait du bien. Une conversation avec Eterna. De la normalité. Faire comme si rien ne s'était passé, même quelques minutes, quelques heures, peu importait. Ne pas y penser, c'était tout ce qu'elle demandait. « Dis pas de conneries... » Riant déjà intérieurement, Sara continua : « T'as pas besoin d'être fatiguée pour être affreuse ! » Elle dressa son oreiller au-dessus de sa tête pour éviter les coups de vengeance que pourrait lui asséner Eterna. Mais elle gloussait. Ça lui faisait mal à la tête, mais elle riait. Voilà tout ce dont elle avait besoin. Et d'autre chose, aussi... « Dis, par contre, t'aurais pas un pantalon de jogging ou quoi que ce soit, j'ai froid au cul ! » Elle se leva et donna un coup de fesses à Eterna pour se placer devant la casserole d'eau qui chauffait. « T'inquiètes, je watersitte l'eau ! » Elle s'accouda au plan de travail, jetant un coup d’œil grave à son oreiller humide posé sur la chaise. Greg, pourquoi t'es parti ?
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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyVen 31 Mai - 20:22



I ain't missin' you at all, since you've been gone away. Cette chanson, elle l’avait entendue sur le portable d’un Moldu, quand elle prenait le bus pour gagner l’aéroport de Naples cet été-là, juste après LA dispute. Elle avait eu besoin de faire un break avant de revoir ses tourtereaux préférés, se demandant comment elle allait faire pour les supporter. Comment elle allait supporter, tout court. Et il y avait eu cette fucking chanson, qui semblait être faite pour elle et les frères Di Marco. Le goût amer des paroles ne lui avait pas échappé et, elle en était persuadée, le chanteur essayait un peu trop l’auto-persuasion pour son propre bien. Greg. Bordel. Comme s’i y avait une minute où il ne lui manquait pas. Et … Et on allait s’arrêter là. Sara lui avait manqué, aussi, et elle ne se rendait compte que maintenant du point auquel c’était vrai. Il devait avoir un rendez-vous coquin. Ouais, il nous fait des infidélités, c’est bien ce que je dis. Ele était parvenue à rebondir et à se calmer un brin. Elle n’aurait jamais du arrêter de la côtoyer, ça avait été un réflexe si stupide qu’elle se serait volontiers passée par la fenêtre pour ça (ou elle aurait roulé une pelle à Hullington pour se punir, c’est vous dire la gravitude de la situation – et oui, j’utilise des mots qui n’existent pas si je veux). Elles avaient besoin l‘une de l’autre et, dans les moments de peine, la famille devait se souder pour tenir bon. Mais elle avait eu tellement peur de ne pas être à la hauteur, de s’effondrer comme elle l’avait fait (enfin, elle tenait encore relativement le coup en comparaison du gouffre dans lequel elle se débattait intérieurement), de ne pas savoir dire ce qu’il fallait dire ou faire et surtout, n’osant pas se montrer alors qu’elle n’était pas foutue de le lui ramener. Son père, son ami et mentor à elle, cette figure sacrée. Et pourtant, elle aurait du, elle aurait du mille fois. Parce qu’elle savait quoi dire, quoi faire, c’était instinctif, comme écrit quelque part dans son code génétique. Même si elle ne parvenait pas à tout effacer, comme l’incertitude dans le fond des yeux de Sara alors qu’elle disait : Je... t'as sans doute raison. Elle ne releva pas. Elle n’y croyait pas et cela la minait. Il fallait, bon sang, il fallait qu’elle le retrouve, si seulement elle n’était pas aussi incapable… MAIS TA GUEULE, BORDEL !

L’Italienne était d’ailleurs d’accord avec elle. Enfin … Ça sert à protéger ceux qui sont encore là. Un rictus douloureux déforma le visage de la jeune femme qui laissa échapper une exclamation à la limite entre le désespoir et l’incrédulité. Protéger ? De quoi ? De la peine ? Il fallait retrouver Greg pour ça. Elle ne protégeait rien du tout, cette loque qu’elle était devenue n’était pas l’Auror fringante et combattante qu’elle connaissait. C’était un de ces guerriers ayant tout perdu, famille, demeure, qui erraient et hurlaient à la lune qu’ils voulaient leur revanche. Pitoyable, en un seul mot. Surtout qu’elle n’avait pas tout perdu. Elle avait Mel’. Elle avait ses amis. Elle avait son poste. Et elle avait une petit sœur dont il fallait vraiment qu’elle s’occupe. Et qu’elle protège, si, effectivement, qu’elle protège de ces sombres pensées qui l’agitaient. Elle, coupable ? On aurait vraiment tout entendu dans cette école (même Declan chantant sous la douche, enregistrement à l’appui). J'ai... rien... fait ! Sara ! Pleure pas … Et merde, maintenant elle la faisait éclater en sanglots avec ses conneries. Ele l’attira à elle de nouveau, lui caressant les cheveux en la berçant doucement. Elle était vraiment la reine des abruties, il n’y avait pas à dire ! Mais il n’était cependant pas question de la laisser se dévaloriser. Mais il fallait le faire avec un peu plus de douceur. Sachant que douceur + Eterna équivaut au moins à soixante-douze, ça n’allait pas être de la tarte. Même ça, j'ai... j'ai... pas réussi à assurer ! Si Sean était pas... venu... je... c'est les gosses qui ont... assu-assuré, pas moi ! Et moi on m’a dit que tu avais été exemplaire. T’es pas objective, bellisima, alors … Laisse-moi te couronner héroïne si je veux, d’accord ? Elle la berça encore quelques instants, l‘embrassant dans les cheveux pour la faire taire et surtout, pour la réconforter. Merde quoi. Mais elle savait bien que tout ce qu’elle dirait ne rentrerait pas dans le crâne de cette tête de linotte, aussi se contenta-t-elle d’abandonner. Mais elle glisserait de nouveau à l’occasion. Marteler jusqu’à ce que cela rentre, ça devait fonctionner, non ?

Délaissant l’affliction pour un registre un poil plus joyeux, même si plombé par les souvenirs évoqués et les sentiments qui étaient remontés à la surface, elle put passer à du concret : s’organiser pour dormir et manger, deux besoins essentiels qu’il fallait qu’elles n’oublient pas. Enfin, pour le sommeil, elle aurait été très mal placée pour faire la leçon à qui que ce soit. En terme de lit original, peut-être que si … Grizzli ? Tu me prends pour une canadienne ou quoi ? J'ai des goûts de luxe, moi. Peaux de dalmatiens, au moins ! Mais du coup jme contenterais du canapé... Tuer des bébés chiens ? Ca ne va pas non ?! Je sais que j’ai une sacrée réputation auprès des élèves mais j’ai pas envie d’avoir des protecteurs de la nature aux trousses ! Elle racontait vraiment, mais alors là vraiment n’importe quoi. Mais ça faisait du bien. Mais je vais veiller à ce qu’on t’appelle Cruella et pas moi, pour le coup ! Des notions de Disney ? Très vagues, sa mère étant connue pour vendre tout et n’importe quoi achetant également tout et n’importe quoi, il se trouvait qu’elle avait eu le droit au périple épique de ces chiots, devant lequel Meleager et elle avaient d’ailleurs fait montre pour la première fois de leur vocabulaire fleuri, qui avait fait s’écarquiller d’horreur les yeux de leur père et pointer le mur des voisins à leur mère, désignant par là le vieux Ernest, sorcier bouché qui hurlait des insanités toute la journée. Enfin, laissant là ces mémoires non d’un âne, mais d’une aînée (oui, cet enchaînement est pourri et ne veut d’ailleurs rien dire, je m’en excuse, mais y avait rien qui rimait avec âne. Banane ?), elle tint tout de même à revenir sur un point : Et tu ne vas pas dormir sur le canapé, ça ne va pas ?! Tu dors avec moi. Non mais ! Faisant mine d’être offusquée, elle commença à marmonner dans sa barbe : Non mais j’vous jure, après on va me faire passer pour une sauvage, et grmblbrblr.

Attrapant ce qu’il fallait un peu partout, elle haussa les épaules à la mention du menu venu d’Orient : Ben quoi, dans une école internationale, il faut être ouvert aux autres cultures, non ? d’un air parfaitement dégagé et innocent. Elle la regarda mettre son panier avec envie, notant : Par les tétons poilus de la cousine Ernestine de Merlin, le Quidditch me manque … Tu veux pas organiser un match avec le personnel et les profs, qu’on rigole un peu ? Les années de Gardienne de la jeune femme à l’école lui manquaient pas mal et le sentiment en enfourchant un bal…Mel. Ses yeux roulèrent. Elle ne pouvait décemment pas lui faire ça et haussa les épaules. Non, tu sais quoi, oublie, j’ai pas envie que tu me ridiculises. Noyer le poisson ne fut pas difficile étant donné que sa cadette l’attaqua immédiatement sur … Dis pas de conneries... T'as pas besoin d'être fatiguée pour être affreuse ! Non mais écoutez-la, miss Costantini là ! Oh, eh, ça va, ouais ! Tu vas voir si je suis affreuse ! Elle assena un coup avec sa spatule en bois sur l’oreiller protecteur, faisant de gros efforts pour ne pas éclater de rire. Même si un fou rire nerveux leur ferait peut-être du bien, au final. D’ailleurs, elle commença à ricaner doucement (un peu comme Ed dans … nooooon, Eterna, ne me frappe pas, je déconne) et continua, sans pouvoir s’arrêter, même quand Sara la dégagea d’un coup de fesse en exigeant de quoi les couvrir. T’as de la chance qu’on fasse la même taille, espèce de top model italien, râla-t-elle tout en continuant son espèce de gloussement incontrôlable et tout sauf Eternien (oui bon, c’est la soirée des néologismes) et en se dirigeant vers la chambre : Et t’as intérêt à bien surveiller l’eau parce que … Elle se coupa, perdant soudain toute envie de rire. Si elle … disparaît ? Soudain pâle, seule dans la pièce, Eterna fut encore secouée par un éclat. Et un autre, qui lui arracha la gorge au passage. Elle toussa, se plaquant le poing contre les lèvres. Ses incisives vinrent au contact de la peau, pinçant juste une fraction de seconde. Trop tard. La larme avait coulé. Agacée, elle la chassa, et commença à fouiller dans son placard : Mais j’ai rien avec des fleurs, ou du rose, ou des cœurs ! La voix tremblait un peu trop pour être honnête et elle débitait toujours autant de conneries. Inspirer, expirer, les deux mains sur le bois des portes du placard, le regard perdu entre ses t-shirts et ses jeans. Inspirer. Expirer. Elle finit par se saisir d’un pantalon qu’elle utilisait pour le sport, noir, fluide, simple et revint. Elle le posa sur la table et vira la jeune femme comme elle l’avait fait précédemment pour elle, d’un petit déhanché : Allez, cachez-moi ces fesses que je ne saurais voir, même si elles sont sacrément appétissantes, je préfère le riz, tu m’en veux pas, hein ? N’importe quoi. En même temps, qui avait dit que cette conversation devait avoir un sens ? Elle attrapa le paquet de riz et le pencha, en envoyant la moitié dans a casserole. Dépitée, elle brandit sa spatule vers Sara : Bon, j’espère que tu as faim, parce que tu pars pas le temps qu’on a pas tout mangé ! Et je suis prête à te garder toute la semaine s’il le faut. S’il s’agissait d’une invitation sous forme informelle et en même temps, d’un appel au secours ? Bien, vous commencez à parler l’Eternien.
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Sara Costantini



Revelio

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MessageSujet: Re: {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥}   {{ Last night thoughts {feat Eterna ♥} EmptyDim 9 Juin - 22:52


I'm overwhelmed, I'm on repeat,
I'm emptied out, I'm incomplete.

Respirer était devenu le plus difficile. Sa cage thoracique était terrassée par le poids de l'angoisse et du chagrin, et gonfler ses poumons relevait d'un calvaire qu'elle ne pouvait plus supporter, surtout lorsqu'elle était seule. Le deuil tel qu'elle le vivait depuis ces quelques mois, elle ne l'avait jamais connu. Il était accompagnée d'un amer goût d'injustice et d'une stupéfaction qui ne rendait pas la chose plus facile à accepter, bien au contraire. Les nuits étaient les plus angoissantes, et chaque matin, chaque sourire qu'elle croisait, lui donnait envie de croire à nouveau à la beauté de la vie. Mais finalement, à la fin de la journée, c'était bien souvent seule qu'elle se retrouvait. Et l'anxiété de la nuit s'abattait à nouveau sur elle, comme une enclume obèse. Il fallait qu'elle oublie, voilà quelle était sa solution. Il fallait qu'elle pense à autre chose, autant de minutes ou d'heures qu'elle le pouvait. Elle devait discuter, rire, voler dans les airs... qu'importe, mais il fallait que sa matière grise se concentre sur autre chose. Pourtant, ce n'était pas ce que Sara avait recherché en rejoignant Eterna, en tambourinant à sa porte à une heure si tardive / matinale, et en se jetant dans ses bras comme une gamine qui n'avait pas eu le cadeau qu'elle voulait pour son anniversaire. Non, ce qu'elle avait recherché, c'était une cure, un pansement pour panser ses blessures. Elle avait cherché la compagnie de quelqu'un qui ressentait sa peine, quelqu'un qui la comprenait, la vivait. Et c'était tout naturellement que ses pas l'avaient guidée vers l'appartement d'Eterna.

Quoi de mieux que rire pour oublier ? L'alcool, très certainement, ne fonctionnait pas, et Sara était maintenant bien placée pour en témoignant. Partager les draps d'un auror ne l'avait pas aidée à oublier les fantômes de cette nuit-là, et en avait même pas rajouté à son poids. Tout était devenu impossible à porter sur ses frêles épaules. En plus de se sentir abandonnée par son père, coupable de ne pas avoir su l'aider ou le retenir, en plus du désespoir qu'elle ressentait déjà, c'était ajouté une incroyable honte, une sensation de tomber plus bas que terre. Si elle avait connu des aventures d'un soir ? En réalité, elle n'avait connu que ça. Mais là, c'était différent, et elle n'avait pas su dire pourquoi. Peut-être parce qu'elle n'avait pas tant l'impression d'avoir décidé que d'habitude. En réalité, elle n'en avait aucune idée, mais tout l'accablait. Chaque nuit, lorsqu'elle cherchait le sommeil, elle sentait chaque muscle de son corps se contracter, comme en prévention d'une attaque quelconque. Ses dents se serraient et lorsqu'enfin, elle arrivait à s'endormir, elle se réveillait quelques heures plus tard, en sueur, avec l'atroce sensation de seulement quitter un des pires cauchemars qu'elle avait jamais faits. Et finalement, elle émergeait et se rendait doucement compte que ce n'était pas un cauchemars. Qu'elle ne faisait plus de rêves, et qu'elle se récoltait une crampe à la jambe. Alors, elle se déshabillait et s'allongeait, en attendant que ça aille mieux, d'arrêter de transpirer. Mais ça ne passait pas. L'oppression de la nuit était omniprésente, et dans son demi-sommeil, tout était pire. Tout était amplifié.

Cette nuit-là, elle n'avait pas tenu, et s'était présentée à la porte d'Eterna dans un état second, un de ces états qu'elle s'évertuait pourtant à garder pour elle-même. Mais si quelqu'un avait subi son mal-être ces derniers mois, ça avait bien été Eterna, et elle avait été d'une aide implacable. Son sourire était un des médicaments les plus efficaces. Son rire, aussi. Mais surtout cet humour qu'elle partageait comme des copines pourraient partager leurs serviettes hygiéniques : avec une intimité qui révélait leur amitié aux yeux de la thésarde. « Ouais, il nous fait des infidélités, c’est bien ce que je dis. » continuait Eterna sur leur lancée humoristique, alors que Sara répondit du tac-au-tac que « ou alors il nous préfère éveillées, on est plus sexys. » Mais bientôt, il était de nouveau question de leur point faible. Greg. Greg pour qui Sara n'avait pas été là. Elle avait été inutile, et maintenant, il était trop tard. Il n'était plus là. Il était mort, c'était maintenant indéniable. « Sara ! Pleure pas … » semblait la supplier sa sœur de cœur, alors qu'elle ne pouvait retenir de nouvelles larmes. C'était plus fort qu'elle. Même si un génie lui proposait d'arrêter de pleurer en la récompensant d'un Sean Kiely à poil sur son lit -quoi, c'était beau de rêver-, elle ne pourrait pas accepter le marché. C'étiat mission impossible, ses émotions avaient pris le contrôle sur tout le reste depuis de trop longs mois. Elle voulait juste que tout cela cesse, mais elle ne savait ps comment ce serait possible. Ce moment ne viendrait probablement jamais, et elle se contenterait jusqu'à la fin de ses jours de se réfugier dans les bras de ceux qui voulaient encore bien supporter la pleurnicharde qu'elle était devenue. « Et moi on m’a dit que tu avais été exemplaire. T’es pas objective, bellisima, alors … Laisse-moi te couronner héroïne si je veux, d’accord ? » continuait l'auror alors que Sara se laissait doucement bercer, fermant les yeux en hoquetant, trouvant en ce nouveau contact le réconfort d'une famille, de cette famille qui s'était pourtant en partie brisée lorsque Greg n'était pas revenu. « tu peux demander à n'importe qui, j'ai servi à rieennnn. J'suis loin d'être héroïne, Ety, je le serai jamais... » geignait-elle en serrant son amie contre elle. Le baiser d'Eterna sur son crâne la fit taire alors qu'elle repassait en boucle son inutilité de ce soir-là.

Mais comme nous l'avons précédemment évoqué, c'est l'humour qui rendait Sara forte. Ou tout du moins, qui lui faisait oublier sa faiblesse, sa culpabilité, sa honte et son inutilité. « Tuer des bébés chiens ? Ca ne va pas non ?! Je sais que j’ai une sacrée réputation auprès des élèves mais j’ai pas envie d’avoir des protecteurs de la nature aux trousses ! » argumentait déjà Eterna à sa demande dalmatienne. « J'ai pas parlé de bébés, des adultes ça me va très bien. C'est plus cheap parce que les sacrifices sont pas les mêmes, mais jme contenterais de ça. Je suis pas cruelle, non plus. » Mais l'auror semblait lancée sur sa référence, et conclut par une réplique qui fit mouche : « Mais je vais veiller à ce qu’on t’appelle Cruella et pas moi, pour le coup ! » Arquant un sourcil vexé, Sara répondit donc, faussement hautaine : « Je préfère être Cruella que l'un des deux crétins qui se charge de lui trouver ses chiens. » Accompagnant sa réplique d'un sourire amusé, elle se surprit à ne plus penser à Lui... « Et tu ne vas pas dormir sur le canapé, ça ne va pas ?! Tu dors avec moi. Non mais ! » reprit la brunette en grommelant en arrière-plan. Sara lui lança un regard attendri, émue d'une telle proposition. « T'es sûre... ? Enfin, je veux dire... Tu ronfles pas, hein ? » Bah quoi ? Comme si elle allait lui dire que sa présence serait des plus réconfortantes... Comme si elle allait lui dire qu'elle serait rassurée, et qu'elle n'en serait que plus apte à laisser le sommeil s'emparer d'elle.

Les voilà maintenant à la cuisine, préparant un repas nocturne digne de... de ceux que l'on se prépare lorsque l'on sent la cuite arriver aussi bien que si on faisait de la poterie -terre cuite, vous avez saisi ? C'est bon, regardez l'heure, la narratrice est excusée. « Ben quoi, dans une école internationale, il faut être ouvert aux autres cultures, non ? » avançait Eterna, alors que Sara ne put s'empêcher d'imaginer avec dégoût un chili à cette heure-ci. « Tant que c'est pas trop exotique, moi, c'est bon... Jsuis pas sûre qu'un couscous passerait, là, par exemple. » La thésarde surprit le regard de son amie accompagner son mouchoir dans la poubelle. « Par les tétons poilus de la cousine Ernestine de Merlin, le Quidditch me manque … Tu veux pas organiser un match avec le personnel et les profs, qu’on rigole un peu ? » Gloussant de son côté, Sara répondit en pensant à son mentor : « On en a déjà parlé avec Sean... Sean Kiely » pause. Elle ne savait pas trop comment parler de lui, par son prénom, son nom, son surnom, ou un mix de tout ça... « Mais techniquement, je pense que c'est plus simple de se l'imaginer que de mettre ça en place pour de vrai. Toute façon, l'équipe avec Sean et moi laminerait l'autre, ça va de soi. » Mais Eterna ne semblait même pas avoir eu besoin de la remarque de Sara pour se faire une raison. « Non, tu sais quoi, oublie, j’ai pas envie que tu me ridiculises. » Avec un sourire, l'Italienne répondit, la tête penchée sur le côté : « T'en fais pas, si tu m'avais soudoyé comme y faut, je t'aurais prise dans mon équipe. » Continuant de la taquiner, Sara se protégea d'un coup de spatule avec son oreiller et cria, outrée : « Il est blessé ! T'as blessé Bernardo, mon oreiller ! » Gloussant en reniflant pour simuler son chagrin -qui était, de toute façon, mélangé à un véritable deuil-, Sara vira son ami d'un coup de fesses, qui lui assura qu'elle lui trouverait de quoi habiller son joli postérieur -en gros, c'était ça que ça voulait dire, non ? « T’as de la chance qu’on fasse la même taille, espèce de top model italien » Gloussant sans plus arriver à se retenir, Sara répliqua entre deux hoquets : « Top modèle toi-même, va ! Avec ton cul qui pousserait tous les mecs du monde à devenir romantiques, là ! » L’Américaine était déjà sortie de la cuisine, non sans donner une instruction à l'ancienne Beauxbâtons. Et t’as intérêt à bien surveiller l’eau parce que … Continuant de rire bêtement, Sara s'arrêta nettement alors qu'elle n'entendait pas la fin de la phrase de son interlocutrice. « Ety ? T'inquiètes, je gère ! L'eau a jamais rien gagné contre Sara Costantini ! » (ndlr : juste pour rire, petite pensée pour Sara quelques jours plus tard, qui s'est laissée vaincre à plusieurs reprises par l'eau de son bain) « Mais j’ai rien avec des fleurs, ou du rose, ou des cœurs ! » entendit-elle finalement, quittant la casserole du regard pour jeter un coup d’œil par la porte -comme si elle allait y avoir Eterna, aha. Alors qu'elle sentait l'angoisse lui monter à nouveau à la gorge, elle asséna le coup fatal de l'humour. « T'en fais pas comme ça, je t'assure, toute les couleurs me vont bien au teint ! »

Quelques instants plus tard, Eterna était revue dans la cuisine avec un pantalon noir basique. « Allez, cachez-moi ces fesses que je ne saurais voir, même si elles sont sacrément appétissantes, je préfère le riz, tu m’en veux pas, hein ? » Sara se laisser virer de la surveillance de casserole et attrapa le pantalon qu'elle enfila rapidement. « T'inquiètes, je comprends. Toute façon, m'en veux pas, mais c'est pas à toi que je les réserverais. » Un beau brun, plutôt. Suffisait de trouver lequel, et ces petites fesses seraient comblées de connaitre leur nouveau propriétaire ! Non... Non, elle ne pouvait pas. Pas dans ces circonstances, elle n'avait pas le droit de penser à ce genre de choses futiles. Il y avait plus important que de trouver un homme. « Bon, j’espère que tu as faim, parce que tu pars pas le temps qu’on a pas tout mangé ! Et je suis prête à te garder toute la semaine s’il le faut. » Rajustant la taille du pantalon, Sara releva ses yeux noisette vers son amie. « T'inquiètes, j'ai un peu faim, quand même. » Comment ça, elle était à côté de la plaque ? Non, elle avait réellement faim, depuis le temps qu'elle n'était plus capable d'ingérer un repas complet. Et puis, elle n'allait pas faire subir son mal-être à Eterna pendant une semaine en l'embêtant plus ou moins volontairement sans manger, juste pour rester en sa compagnie. Quelle drôle d'idée que celle-ci, d'ailleurs. Non, elle ne serait un fardeau pour personne. Juste peut-être cette nuit-ci, pour son Eterna, qui avait eu le malheur d'être la plus à-même à répondre à son appel de détresse. Mais malgré tout... « Dis, tu veux pas qu'on mange ensemble, demain soir ? On pourrait se poser, ou sortir, n'importe, mais tu sais, faire comme... » Pause. Pouce. Hoquet. « ... comme avant. Comme si de rien n'était. Après on aura passé une super soirée et on dormira comme des merdes, jsuis sûre. » Marquant une pause, elle releva le regard vers Eterna, qu'elle avait évité en émettant sa pathétique proposition. « Mais des merdes sexys, hein. Des merdes de quelqu'un qui a bouffé du caviar, tu vois. »
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