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 What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka

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Salem

  • Archibald L. Wilson
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Archibald L. Wilson



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MessageSujet: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyJeu 6 Sep - 13:20

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No hope for the journey, if no one ever sees the dawn.



Longtemps, Archibald avait oscillé entre le dégoût et la haine de sa condition. Une des choses qui l'énervaient alors le plus était la fascination que les gens éprouvaient pour ces êtres nocturnes et féroces. Les loup-garous. L'Australien avait beau réfléchir, il n'arrivait pas à se souvenir d'un cours de DFCM où il avait vu les étudiants plus attentifs que lorsqu'ils étaient arrivés à ce chapitre. Peut être était-ce parce qu'il était lui-même ce jour-là plus alerte et faisait plus attention aux détails, peut être pas... Il n'en aurait jamais le coeur net, cependant à cette seule pensée, à peine l'idée que l'on puisse éprouver de l'admiration pour de tels monstres l'effleurait, ses entrailles se retournaient.

L'arrivée au camp n'avait pas été simple. Le lycan était resté fermé, replié sur lui-même au point de ne plus laisser passer la moindre émotion, de ne plus lâcher un mot à quiconque. Il se refusait même à Morphée, se forçant à rester éveillé afin d'être certain que son esprit ne profiterait pas du fait que son corps se relâche pour outrepasser son hypervigilance. La présence d'Oria n'arrangeait en rien son état et Archibald, qui n'avait plus eu un seul contact avec elle depuis leur combat, l'évitait soigneusement, autant que faire se pouvait. Sa seule activité de la journée était, pour ainsi dire, d'essayer de garder la tête hors de l'eau. Cela était peu probant. La plupart du temps, il se contentait simplement de retenir sa respiration assez longtemps pour ne pas sombrer. Ethan s'était placé en mentor mais il ne les ménageait pas. Sûrement le lycan ne l'aurait-il pas respecté une seule seconde s'il l'avait fait ; de plus, il préférait ça, car la souffrance physique l'empêchait de trop penser, le détournait de l'autre souffrance, cette douleur sourde qui ne partait plus. L'épuisement permettait à un sommeil sans rêve de l'emporter, et c'était tout ce qu'il cherchait.

Vous savez ce qui est traître avec l'esprit humain ? Plus vous essayez de ne pas penser à quelque chose et plus, automatiquement, vous allez y penser. Archibald, lui, avait réussi à dépasser ce niveau de conscience. Souvent, il se posait dans un coin et fixait un point fixe. Alors, il ne pensait plus à rien. C'était ce qu'il avait commencé à faire tous les matins, avant que le soleil ne se lève. Il se réfugiait sur les toits dans la fraîcheur matinale, posait son regard sur l'horizon et le fixait. Il restait ainsi de longues secondes, sans un son autre que celui de sa respiration qu'il calquait sur les secondes. Il le faisait encore ce matin-là. 30 respirations à la minute, réglées comme du papier musique. Doucement, il reprenait le contrôle. Pas de son esprit encore, et il doutait que cela soit le cas avant de longues années, mais au moins de son corps, plus particulièrement de la carapace qu'il s'était bâtie et qui, ce fameux soir, avait volé en éclats. Il s'était escrimé depuis à la transformer en armure, plus épaisse, plus solide, et surtout plus fiable. Il se barricadait derrière de nouveaux murs, froids, insurmontables, lesquels pourraient enfermer ses démons à long terme... Ad vita eternam. Cependant, quelque chose le taraudait. Ce n'était d'abord qu'un petit frôlement au niveau de ses protections, une pichenette contre son incorruptible volonté, puis peu à peu, cela s'était forcé à passer, s'acharnant à réduire ses efforts et sa recherche de paix éternelle.

A quoi bon ? A quoi bon se blinder si il n'y avait plus rien à sauver sous la surface ? La perte de son identité, voilà où était le réel problème. Archibald ne savait plus qui il était, ou qui il était supposé être... tout comme qui il devait devenir. Il n'était plus personne. Il n'avait plus de passé, ni présent, alors un avenir... Comment cela aurait-il pu ?
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Durmstrang

  • Sladka O. Tiomnievna
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Sladka O. Tiomnievna



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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyDim 30 Sep - 20:16

☾ ❖ ☽

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Plus les espoirs sont grands, plus la chute est rude. Révolutionner le cours des choses par sa simple obstination était plus qu'illusoire. C'était idiot. Démontrer aux autres qu'un tel point de vue se tenait était plus qu'idiot. C'était traître. Trompeur. Egoïste ? Sladka était tombée, certes, bien qu'elle ait cru agir pour le meiux en passant au-dessus du fardeau qui lui incombait. Mais par ses convictions ridicules et son stoïcisme absurde, elle avait entraîné d'autres âmes dans sa perdition. Elle qui se croyait lucide s'était révélée aveugle. La face voilée par ses propres principes et trop couarde pour le reconnaître ...

Joue et perds. A trop tenter Loki, il vous mène la vie dure. Ou bien vous ouvre-t-il les yeux ? Le camp n'était pas qu'une étape nécessaire pour reprendre pied dans cette réalité qui écorchait presque autant que les amers souvenirs. Cette réalité lui hurlait à chaque nouveau jour que plus rien ne serait comme avant. Que si on ne découvrait pas immédiatement leur identité, tout n'était plus qu'une question de temps et là ils connaîtraient une nouvelle forme d'horreur, ainsi soumis à la vindicte populaire. La Russe se surprenait parfois à désirer cette confrontation qui atteindrait sans doute de telles extrémités qu'il s'agirait en soi d'une fin. Au propre si quelqu'un avait la baguette légère, au figuré si, suite à cela, ils étaient écartés des autres pour de bon. Car, pour elle, ce camp n'avait rien d'autre que les allures d'une mise à l'écart, de mise au ban. Les entraîner ? A quoi ? Et surtout à quoi bon maintenant que le mal était fait ? Il était facile de leur promettre monts et merveilles dans la maîtrise d'eux-mêmes alors qu'ils avaient déjà goûté la profondeur abyssale d’une perte de contrôle absolue.

Oui, Sladka était lasse. Si elle ne prétendait pas disposer d'un minimum d'honneur et de courage, sans doute se serait-elle en effet jetée dans la gueule du loup que constituait l'ensemble des mortels dont la vie était à mille lieux de celle des lycans. Alors, faute d'affrontements en règle où elle se serait laissée déchiquetée par l'humanité dont elle ne ferait plus jamais partie, l'étudiante de Durmstrang songeait ironiquement que les meilleurs crocs dont elle disposait restaient encore les siens. Ses crocs, en effet, mais surtout ses faiblesses et une faiblesse particulière, même, qui la hantait sans cesse. Ses noires réflexions caressaient le désir d'employer cette faille et les légères marques de brûlures sur ses mains témoignaient de funestes expériences qu’elle avait menées. Toutefois, jamais aucune d’elles n’avaient atteint le point d’orgue qui consistait, après avoir longuement appliqué la pièce sur la peau, à finalement la gober.

Si la demoiselle dissimulait ses paumes comme des mutilations indésirables mais paradoxalement désirées lorsqu’aucun regard n’était susceptible de les croiser, il en était de même pour chaque éclat dans la peinture de sa … « bonne santé ». En apparence, elle allait. Ni bien ni mal. Une sorte de neutralité parfaite affichée en toute circonstance, tel était le credo pour éviter l’indiscrétion, la pitié ou les remontrances. Le vrai parcours s’avérait nettement plus chaotique et cette illusion de force pour ne pas d’avantage enfoncer les proches dans la galère, un masque bien abîmé.

La nourriture lui faisait horreur. Chaque bouchée en rappelait d’autres et la nausée ne mettait que peu de temps avant de lui retourner les entrailles. S’alimenter virait au cauchemar et Sladka, fatiguée, n’avait guère envie de combattre ses démons. Renonçant à un rythme normal, elle avait maigri. Et quand cette maigreur lui sautait trop aux yeux pour qu’elle ne puisse encore prétendre que personne n’en verrait rien, elle mangeait. Ce qu’elle pouvait. A la va vite. Et peu de choses restaient assez de temps dans son estomac pour suffisamment la nourrir. Le plus dur était d’ignorer cette faim quand elle la prenait aux tripes. Cette faim était devenue honteuse, synonyme de cette bestialité qui l’avait poussée à commettre l’irréparable. Un raisonnement précaire, bancal et difficile à soutenir, mais un des seuls raisonnements qui s’imposait à son esprit cartésien quand elle s’échinait malgré tout à comprendre quand tout avait dérapé.

Il y avait encore certains soirs, durant ces longues nuits d’insomnies qui creusaient patiemment ses cernes, où Sladka cherchait à comprendre. Comprendre pourquoi tout cela s’était produit alors que le jour n’était pas le bon. Au fond d’elle, elle aurait pu croire que cette imprévisibilité la rendait moins coupable, moins responsable du carnage. N’être qu’un instrument, un jouet du mauvais sort … Cela enlèverait-il le poids qui l’étouffait ? Peut-être aurait-elle dû chercher dans l’idée de vengeance, ou le souhait d’élucider ce mystère, une raison pour se relever et aller de l’avant. Peut-être. Mais la Russe ne retenait de toute cette histoire qu’une triste vérité. La lycanthropie n’était domestiquée qu’à coup de potions, d’enchantements et de sortilèges. Des artifices, rien d’autre. Quand les loups-garous n’avaient pas assez de temps pour enfiler leur costume du parfait petit humain en canalisant leur nature profonde avec moult parades, ils étaient incontrôlables et meurtriers.

Poussant un soupir, la jeune femme s’étira douloureusement sur sa couche. Elle n’avait pas dormi. Encore. Cela ne l’empêchait pas parfois de rester sur son lit à attendre que le temps passe, la vue de la lune lui brûlant la rétine. Néanmoins, avant que l’entraînement ne commence, que ces simagrées n’aient une fois de plus lieu pour éprouver ses nerfs, la sorcière irait prendre l’air, suivant des effluves connus pour en rejoindre la source. Immanquablement, Sladka oscillait entre répulsion et résignation dans l’utilisation quotidienne de ses capacités. Avant, elle n’en éprouvait ni gêne ni fierté. Ces atouts faisaient partie d’elle et elle s’acceptait telle quelle. Maintenant … chaque spécificité n’était que le cuisant rappel d’une différence qu’elle ne supportait plus.

Se faufilant sur les toits, là où l’odeur la guidait, la Russe découvrit une silhouette. Sa silhouette. La silhouette de celui pour qui elle maintenant plus ou moins les apparences alors que l’un comme l’autre savait à quel point ils étaient au bord du trou. ❖Salut. ❖ Fit-elle d’une voix douce. Non pas « bonjour », même si c’était théoriquement davantage conforme à la manière de parler de Sladka, pour la bonne et simple raison que pareil terme ne voulait plus rien dire. Tout comme demander comme ils allaient. Le simple fait d’avoir vu le soleil se lever une fois de plus sans la certitude que tout n’était qu’un bête cauchemar donnait une réponse claire et constante à la question. ❖Tu sais ce qu’ils ont prévu pour nous, aujourd’hui ? ❖S’enquit la demoiselle tandis qu’elle se glissait à côté d’Archibald pour y prendre place. A moins que la réelle interrogation soit de savoir ce que les lycans prévoyaient pour eux-mêmes mais, ça, l’étudiante de Durmstrang aurait été bien en peine de le dire ou même de se la poser. Au creux de sa paume, nerveusement, elle serrait encore cette mornille dont le dessin s’imprimait dans sa chair, inexorablement. Cette douleur diffuse puis cuisante qui irradiait dans ses nerfs servait de rappel constant quant à sa condition et à la vigilance à déployer. Ca, comme sa manie d’avaler de la tue-loup en permanence, comme si l’effet, en ne se dissipant plus jamais, lui offrait une part des garanties qui lui avaient fait défaut.

☾ ❖ ☽
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Salem

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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyVen 26 Oct - 22:03


S'il n'y avait pas eu son odeur, sûrement qu'Archibald n'aurait pas senti la présence de Sladka avant qu'elle ne décide de se manifester, mais c'était une de celles qu'il pouvait isoler et aurait reconnu même au beau milieu d'une parfumerie, c'est pourquoi il se contenta simplement de tressaillir quand elle fut à ses côtés. Toute présence non désirée essayant de se faufiler auprès de lui l'aurait fait bondir, en particulier celle d'Oria. Ne parlons même pas de Neal, ce loup sauvage qu'il n'avait jamais rencontré avant cette fameuse nuit. L'australien était incapable de le sentir et, quand il se trouvait dans son sillage, il s'arrangeait pour ce soit le plus loin de lui possible. Trop brut de décoffrage, pas assez emprunt d'humanité... Il avait le don d'augmenter la sensation croissante de malaise que ressentait le Salem, et de lui faire perdre le peu d'espoir qu'il pouvait lui rester, même si sa jauge frôlait déjà le zéro. Fréquenter Sladka, cependant, aurait dû l'aider. Ils auraient dû être capable de se serrer les coudes, d'être là l'un pour l'autre, comme c'était le cas avant... Mais tous les deux avaient changé. Rectification : la pleine lune meurtrière les avait changé. A présent, ils jouaient des rôles. Ils n'étaient plus eux-mêmes et, pour ça, ils ne pouvaient plus réellement se retrouver, parce qu'ils ne savaient plus qui ils étaient. Ils étaient devenus des ombres. Des ombres avec des masques, mais qui ne trompaient personne... Même pas eux-mêmes. Et faire le deuil de leur ancienne vie ne leur laissait pas assez de place pour se reconstruire, alors imaginez l'espace que cela laissait pour s'ouvrir l'un à l'autre...
    « Salut. »
Un léger grommellement en guise de réponse et le lycan ramenait un peu plus ses bras contre son corps, yeux toujours résolument fixés sur l'horizon. Loin d'être un rejet, cette attitude prostrée représentait une invitation. Car, mine de rien, le peu d'avenance dont il faisait preuve était déjà un effort colossal. Elle s'approcha encore, pour finir par se caler à côté de lui. Elle savait qu'elle n'avait pas besoin de demander la permission, il était la seule à qui il laissait encore ce droit, le droit de le déranger dans ses plans de mutisme le plus complet et de solitude la plus totale.
    « Tu sais ce qu’ils ont prévu pour nous, aujourd’hui ? »
Le regard terne du jeune homme se détourna lentement pour venir évaluer l'attitude de son amie, et ce que cette question soulevait. Son regard passa de son visage à sa main, pour finir par glisser jusqu'à ses pieds avant de remonter pour retourner de nouveau décortiquer le paysage. Il pouvait sentir son angoisse et sa nervosité, de celles qui vous bouffent les tripes à coup d'acide gastrique, vous ulcérant l'intérieur sans que vous ne puissiez rien y faire. Comme lui, elle subissait la situation et n'arrivait désespérément pas à s'en sentir acteur. Comme si, quelque soit la décision qu'ils pouvaient prendre, elle n'aurait eu aucun poids, aucune importance. Machinalement, il haussa les épaules. Puis, il prononça d'une voix rapeuse, rendue rauque par le fait qu'il n'utilisait plus que très peu ses cordes vocales, s'économisant cette peine le plus qu'il pouvait.
    « Tout ce qu'ils voudront bien faire de nous. »
Et, surtout, tout ce qu'ils jugeraient bon pour recadrer la joyeuse bande de serial killer qu'ils formaient. Quant à la teneur exacte, de quoi qu'il eut pu s'agir, ils n'auraient eu d'autre choix que de suivre le mouvement, alors... A quoi bon chercher à le savoir à l'avance ?

Prenant une grande inspiration, Archibald ferma les yeux, essayant de se remémorer un instant ce qu'était la vie avant le drame, et comment il faisait pour trouver chaque jour une raison d'avancer. Il n'avait jamais rien eu d'un grand optimiste, il fallait bien le reconnaître. Il avait passé la plupart de sa scolarité à se battre avec ses démons et avait mis des années avant de trouver comment appréhender la vie avec un peu plus de sérénité qu'avant. Mais maintenant, comment était-il supposé faire face ? Son pire cauchemar s'était matérialisé. Ce qu'il avait redouté tout au long de sa vie de lycan avait fini par se produire. Sa seule consolation était d'un égoïsme sans précédent, et résidait dans le fait que Cloée n'avait pas été blessée. Au moins avait-il évité de cocher cette case là parmi les choses qu'il craignait de voir arriver. Finalement, il rouvrit les yeux, repoussant l'image de ce visage qu'il s'était escrimé à essayer de faire partir de sa mémoire, ce petit minois candide aux expressions naïves malgré une certaine dureté, un peu à l'image d'une poupée de porcelaine, mais qu'il avait découvert bien moins fragile qu'il ne l'aurait soupçonné. Elle n'avait pas voulu le laisser tomber malgré tout ce qu'il représentait, malgré l'horreur qu'elle avait découvert sur son compte. Elle avait voulu l'aider. Pourquoi ? Il ne voulait pas penser à ça maintenant, il n'était pas prêt à faire face à une telle réponse. Alors, pour la première fois depuis qu'ils étaient ici, il laissa tomber son bras le long de son corps avant de forcer Sladka à ouvrir les doigts repliés sur sa paume, découvrant la mornille. Après quoi, il lia sa main à la sienne sans ciller malgré la morsure brûlante du métal contre sa peau.
    « Mais quoi qu'ils prévoient pour nous, on l'affrontera ensemble. »
On disait bien que l'union faisait la force, non ? Quoi qu'il en soit, il voulait essayer d'y croire. Ce n'était pas comme si il avait grand chose d'autre à quoi se raccrocher, de toute façon...
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  • Sladka O. Tiomnievna
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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyDim 4 Nov - 15:11

☾ ❖ ☽


Que leur restait-il, en fin de compte ? Dans les tiroirs de leur mémoire, des souvenirs, assurément. Ces fragments de vie, dotés d’un éclat étrange, désormais, n’éblouissaient plus de bonheur. Tout au plus leur lueur agaçait la rétine, rendant douloureuse leur vue. Inutile de compter sur lesdits souvenirs pour panser les blessures, désormais. Le moindre geste quotidien forçait la peau à effleurer une tonne de petits morceaux d’espoir écrasés par le talon de la dure réalité. Chaque contact occasionnait une nouvelle estafilade qui, loin de les faire se sentir plus vivants, leur rappelait combien haute avait été la chute.

S’installant à côté d’Archibald, Sladka avait des allures d’enveloppe vide. Malingre, elle était semblable à une écorchée vive qui camoufle ses plaies dans un costume étriqué. Chaque sourire faisait mal aux lèvres parce qu’il était forcé. Chaque regard montrait le monde sous un nouveau jour ; le jour sous lequel on s’était longtemps refusé de l’imaginer.

La lassitude était un second souffle. Comment appréhender autrement l’existence après ça ? Rien ne serait plus jamais pareil et la mascarade dans laquelle on les avait enrôlés n’y changerait rien. Il était trop tard. Beaucoup trop tard. Laissant l’argent lui ronger les chairs, la louve s’interrogea à propos des corvées du jour, peinant à trouver à sa vie un autre but que celui de supporter ces entraînements ridicules une fois de plus. ❖ Tout ce qu'ils voudront bien faire de nous.Encore. ❖ Soupira la Russe. Encore comme un remord pour une nuit de pleine lune où ils avaient ployé comme des pantins sous le joug du sort. Encore comme le triste constat qu’ici mis à l’écart du reste du monde, on jouait avec eux comme des pions sur un échiquier.

Retenant un sursaut quand la main de l’Australien s’approcha de la mornille, l’étudiante de Durmstrang tourna son regard vers le jeune homme, comprenant rapidement que toute lutte était vaine. Ses blessures causées par l’argent apparurent au grand jour. Elles guérissaient moins vite qu’une écorchure lambda. Cuisante, la brûlure marquait tant dans son esprit que dans sa chair la vigilance qu’elle devait observer constamment vu ce qu’elle était. Un monstre ? Elle qui avait mis tant d’années à s’affranchir de la fatalité de sa condition innée, enfermant dans un placard cette peur permanente du faux pas irrattrapable, se voyait happée par ses démons. Mais tout portait à croire que ce qu’on dérobe au regard des autres ne fait pas forcément mal qu’à soi. Se dénigrer de la sorte, prendre conscience du potentiel meurtrier dont on était capable et ne pas l’assumer s’érigeait en règles universellement applicables à tous les lycans. Et là était le nœud du problème.

La poigne d’Archibald la sortit de sa léthargie, couplée qui plus est au métal qui étreignait son épiderme à nouveau. ❖ Mais quoi qu'ils prévoient pour nous, on l'affrontera ensemble. ❖ Le temps s’était comme arrêté une fraction de seconde. Dans la noirceur du ciel, un rai de lumière fendit l’encre ébène pour se ficher dans une faille de la carapace. Son autre main effleura celle d’Archibald que l’argent meurtrissait. Elle faillit l’attraper pour rompre le contact brûlant infligé au Salem mais se ravisa. Plus que deux mains jointes que la souffrance relie, c’était la matérialisation de l’unique soutien inconditionnel qui subsistait après l’horreur. Il ne se trouvait pas ici quelqu’un d’autre qui avait vu et vécu les choses avec le même regard qu’elle. Même au sein des lycans. Surtout au sein des lycans. Entre les brutes épaisses, les sauveurs sur le tard et les inconscients de première, aucun ne pourrait prétendre comprendre.

Ses doigts effleurèrent la joue de l’Australien. Sladka n’avait pas les mots. Elle ne les avait plus. Avant, chaque situation problématique avait sa sagace sentence prête à la résoudre. Ce temps lui semblait loin. Ne restait que cette douceur qui contrastait avec l’accord tacite qu’ils avaient signé dans la morsure de l’argent. ❖ Et ce que nous prévoyons pour nous, également ? ❖ S’enquit la lycane d’un ton songeur. Qu’ils affrontent tout, sans distinction, faisant bloc jusqu’à ce que leurs jambes cèdent, que la fatigue les écrase et que leur résistance naturelle les abandonne pour de bon ? Encore faudrait-il qu’ils sachent ce qu’ils prévoyaient pour eux-mêmes, néanmoins. La Russe n’aurait su que dire dans l’immédiat la concernant. Enfin … si. De bien peu avouables choses, des envies plus insidieuses qui allaient de l’innocente fugue, pour ne jamais plus revoir son lycan de père et son inconsciente de mère, à l’ultime départ, vers des rives que seul le Nocher du Styx connaît. Seulement, ça … elle-même n’en supportait pas la vue.

Ses prunelles couleur cendre croisèrent leurs mains toujours jointes et elle eut une réflexion pensive, presque pour elle-même. ❖ Pile ou face ? ❖ Commenta-t-elle, fixant l’écrin de la pièce. C’est cela qui gouverne, non ? Le hasard. Et pour une cartésienne comme elle, émettre pareil constat coûtait à l’orgueil autant qu’à l’utopie. Pourtant, cette nuit-là n’était qu’un coup du sort, une pièce qui tombe du mauvais côté et vous fait basculer pour de bon. Qui s’était pris pour le roi du monde, le prince de la partie qui tord les règles pour faire tomber qui bon lui semble dans ses filets ? Elle l’ignorait et n’avait pas cherché à y penser. Sladka se contentait de se demander si jouer le reste de leurs décisions à pile ou face constituait un pied de nez au hasard ou une simple stupidité

☾ ❖ ☽
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Salem

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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyMer 14 Nov - 9:10


La symbiose de leur douleur transcendée par celle qu'ils partageaient à présent au creux de leurs deux mains scellés, le lycanthrope ne cillait pas, ne bougeant pas d'un pouce, retranché derrière la frêle barrière de sa conscience. Si cela faisait mal ? C'était l'une des pires souffrances qu'il ait pu ressentir à ce jour. L'argent était, pour eux, l'égal de l'acide pour un simple humain, et s'ils n'avaient pas eu leur potentiel régénérateur, ils auraient déjà eu un trou à la place de la paume. Alors, oui, cela l'était, mais cela n'aurait pas pu être pire que la douleur qu'ils s'auto-infligeaient déjà mentalement. Oppressante, inextricable, et bien plus que tous les maux qui auraient pu les ronger, cette dernière les érodait de l'intérieur, leur faisait se poser les questions que, jamais, ils ne se seraient posés avant, et se remettre en question à un niveau tel qu'il n'y avait plus d'évidence, et que plus rien n'était pris pour acquis. Tout était source de doute et d'incertitude, de la raison de leur présence ici, dans ce camp, jusqu'à... La raison de leur existence même. Archibald n'avait pourtant jamais été particulièrement dépressif. Il n'avait pas eu une vie facile, cela était vrai, mais il n'avait jamais cru qu'un jour, il irait remettre en cause son droit à la vie. Il le faisait pourtant bel et bien à présent. N'était-ce pas déraisonnable de le laisser vivre ? Méritait-il réellement telle miséricorde, après ce qu'il avait perpétré ? Ce n'était pas vraiment lui, mais c'était une part de lui, qui en était responsable. Où se situaient donc les limites ? A quel point avait-il joué un rôle dans l'histoire ? Si vous le lui aviez demandé, il vous aurait répondu sans hésiter qu'il plaidait coupable sans la moindre once d'hésitation. Quant au chef d'accusation, il n'aurait même pas cherché à chipoter. Qu'on le charge de meurtre au premier ou au second degré, voir même d'homicide involontaire, il ne s'en serait pas défendu. A quoi bon ? Ses entrailles lui disaient qu'il méritait la peine maximale, et argumenter sur son niveau d'implication n'aurait rien changé. Discuter de sa responsabilité dans l'attaque aurait été comme de parler de celle d'un schizophrène impliqué dans une série de meurtres : était-ce la faute de sa condition ou de lui-même ? Les victimes ne méritaient-elles pas, dans tous les cas, que leur meurtrier paye ? Où se trouvait donc la justice, dans tout ça ?
    « Et ce que nous prévoyons pour nous, également ? »
La question avait fusé sans qu'il n'y prenne gare, personnifiant ses pensées les plus noires, et son coeur accéléra alors qu'il oscillait entre deux émotions bien distinctes devant ce constat. Prévoyait-elle bien ce qu'il pensait ? Car, si cela était bien le cas : premièrement, cela signifiait donc qu'elle y avait songé aussi, et son coeur se serrait férocement rien que de le concevoir... Deuxièmement, cela voulait aussi dire qu'elle ne le ferait pas sans lui, puisqu'elle venait de le verbaliser, et cela le soulagea, bien que pour un court instant. Depuis combien de temps y songeait-elle ? Avait-elle déjà tout prévu ? Mais peut être qu'il se trompait. Peut être que ce n'était pas ce qu'elle avait voulu dire. Son regard resta résolument droit devant lui, ne voulant pas dévoiler les sentiments qui se jouaient en son for, quand bien même sa pression artérielle avait déjà du le faire pour lui. Puis, finalement, ses yeux bifurquèrent sur la pièce qui faisaient fumer leurs chairs. Était-ce un avant-goût de ce qu'elle se prévoyait, une sorte de préambule... Avant la sentence finale ?
    « Pile ou face ? »
Ses iris vinrent se ficher dans les siens et n'en bougèrent pas pendant un bon moment. Son coeur avait stoppé sa course, s'écrasant contre sa cage thoracique, avant de reprendre une allure presque normale, bien qu'il avait la sensation étrange que ses battements soient devenus désordonnés. Il était vrai qu'ils avaient perdu le contrôle. Leurs vies, leur conception de tout ce qui les composait et faisait ce qu'ils étaient devenus, et ce qu'ils deviendraient, tout leur avait été ravi, à l'image d'un ouragan dévastant tout sur son passage. Leur destinée s'était retrouvée soudain arrêtée, figée à cet instant T où la catastrophe avait frappé. Qu'étaient-ils supposés faire, maintenant ? Se relever et tout reconstruire ? ...Restait-il encore quelque chose à faire tenir debout ? Il écarta son regard du sien, presque à regret, avant de le planter de nouveau sur un point de la ligne d'horizon.
    « Pile, on vit, face, on meurt ? »
Il avait prononcé ça d'un ton neutre, sans la moindre aspérité, mais si sa voix était restée égale, son palpitant, lui, lui avait semblé tomber au fond de sa poitrine. C'était donc ça, la seule option qu'il leur restait. Jouer à la roulette russe. S'en remettre aux mêmes forces qui les avaient amené ici, sur ce toit, à avoir perdu foi en eux et en toute possibilité de bonheur possible, pour décider de si oui, ou non, ils devaient continuer. On pouvait au moins apprécier l'ironie de la situation.
    « Tu m'abandonnerais ? » Finit-il par formuler à demi-mots, penchant légèrement la tête sur le côté.
Il n'avait pu s'empêcher de cligner des paupières, bien qu'il se soit retenu de déglutir. Il l'avait envisagé, lui aussi, mais il y avait toujours eu quelque chose pour le retenir. Comme si, malgré tout, malgré la douleur et la perte de toutes ses croyances, voir même de tout espoir viable, il y avait toujours eu un petit quelque chose pour le ramener à la raison, pour l'empêcher de passer de l'autre côté du voile... Une sorte de harnais de sécurité l'ayant retenu avant la chute fatale. Et si cette survie n'était pas due à grand chose, il ne pouvait pas en extraire Sladka. Il savait, de source sûre, qu'elle était l'une des composantes principales de l'équation.
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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyLun 17 Déc - 13:43

☾ ❖ ☽



Pile ou face ? L’histoire d’une nuit. L’histoire d’une vie. Le jeu n’avait jamais fait partie de ses amours. Le hasard pur, dur, coriace et coupant n’entaillait pas ses chairs de ses décisions saugrenues. Son avenir n’appartenait qu’à elle et Semargl savait à quel point cette certitude avait bâti son existence depuis sa naissance. Cette forteresse inexpugnable avait offert sur un plateau d’argent le champ de tous les possibles à des petites mains d’enfant qui n’aspiraient qu’à une chose : déjouer la génétique et devenir quelqu’un. Les tours d’ivoire s’étaient pailletées d’or au fil des ans, émaillées de cabochons d’espoir et parées de joyaux de promesses du plus bel éclat. La chryséléphantine demeure aux fondations solides, ainsi menée d’une main ferme par la Maîtresse des lieux, semblait pouvoir durer toujours.

Comme Pompéi, sans doute. Comme Herculanum. Comme l’Atlantide. Mais qu’est-on face aux éléments en furie ? Un raz-de-marée a tôt fait de frapper les murailles, inonder les caves et réduire les vivres à un reliquat inexploitable. Le volcan déverse sa lave, langue de feu sans pitié qui ravage chaque parcelle du paysage pour n’en laisser qu’une lande ternie. Et le tremblement de terre, infâme coup de grâce, révèle par ses secousses la faille originelle. Il frappe avec acharnement à l’endroit exact où la faiblesse dormait, sournoise. Dès l’aube de cette ère que l’on croyait prospère, un mal attendait son heure. Un chromosome porteur d’une différence de poids, ça vous écroule un homme comme une bête brique poreuse dans les soubassements vous réduit en poussière le plus beau des châteaux.

Dans un fracas de pierres et de débris de dorures ne reste que le souvenir d’hier. Un coup du sort vous a ravi presque tout ce à quoi vous teniez. Plus aucun espoir de récupérer le plus infime morceau de votre antique confort, de cette stabilité exquise rudement acquise et chérie chaque jour durant. Pas même par un magistral coup de poker ou quelconque ruse tirée d’un fin esprit. Et pourtant … vous tentez. Un lancer, ce n’est plus grand-chose à perdre, à ceci près que le grand-chose n’est autre que votre vie.

Sladka avait marmonné cela « comme ça ». « Sans y penser ». Ou plutôt, la Russe avait tellement cogité cette réflexion suintante de pessimisme que la traitresse s’échappait de ses lèvres en se passant de toute permission. Elle était ancrée dans les pores de sa peau, collée à son épiderme tel le mazout engluant les oiseaux sur les plages. La jeune femme empestait l’abattement malgré ses pâles sourires et cette hypocrite tendance à donner aux autres un reflet qui n’était plus le sien. Non, elle n’avait présentement plus rien de la force tranquille qu’aucun coup du sort n’abat puisqu’avec patience elle les déjoue. Elle allait. Se traînant de l’aurore au crépuscule comme si son dernier jour était consommé depuis longtemps et qu’il ne restait plus qu’à attendre Charon. ❖ Pile, on vit, face, on meurt ? ❖ Son cœur loupa un battement et la sixième année tourna deux billes de cendre vers l’Australien. Instinctivement, sa main se crispa quelques secondes contre celle du jeune homme tandis que la phrase résonnait dans son crâne et la morsure de l’argent lui dévora la paume. Pileon vitFaceon meurt. Etait-ce une simple métaphore du drame qui s’était joué cette nuit-là, image mentale qu’elle martelait fréquemment dans son esprit lorsqu’elle se rappelait des évènements, ou bien étaient-ils une fois de plus au diapason ?

Un drôle de la à la résonnance sinistre, certes, mais une note commune. Comme avant. Comment Sladka était-elle arrivée à songer que plus rien ne serait comme avant ? Dès qu’elle avait ouvert les paupières en recouvrant sa forme humaine sous les premiers rayons du jour, le drame fraîchement scellé. Que penser, alors, de ces subsistances du temps jadis cristallisées en leur perception commune ? Que conclure de ce soutien infaillible, cette gémellité d’action et de conception ? La louve esquissait un sourire triste, la mélancolie au coin des lèvres, sans songer un malheureux instant que cette synergie aurait pu être employée à meilleur escient.

Incapable de répondre quoi que ce soit, comme si les mots avaient plus d’impact que le jet de pièce lui-même, la sorcière posa sa main libre sur leurs deux mains jointes et offrit au silence tout le loisir d’emplir l’espace. Loin d’elle l’idée de se lancer à la légère bien que la décision ait lentement mûri, pourrissant dans ses entrailles pour secréter un insidieux poison. Chaque geste engendrait une montagne de conséquences qu’il faudrait gravir pour atteindre le but. Sa langue retomba piteusement dans sa bouche entrouverte et un soupir s’enfuit au constat de son impuissance. Sa verve lui avait faussé compagnie, comme le reste, et le nœud dans sa poitrine se resserra.❖ Tu m'abandonnerais ? ❖ Papillonnant des cils, surprise, la Durmstrang darda son regard sur Archibald tandis que ses lèvres formaient un « non » muet.

Trois mots claqués dans l’air. Une phrase perdue au vent. Un impact plus marqué que celui d’une balle en argent. ❖ Archi …, articula-t-elle avec peine, la lourdeur de son projet affaissant ses épaules, je …, buta Sladka. Chaque syllabe était cuisante, collant à la bouche comme une pâte épaisse dont se défaire est d’une complexité confinant au casse-tête. Si cela avait été le cas …, poursuivit la jeune fille, réprimant difficilement le frisson qui lui zébra l’échine. Concevoir quelque chose dans un coin de cerveau était une étape, certes douloureuse, mais encore très timide. Le plan restait à l’état d’idée personnelle, inconnue des autres, ce qui le rendait moins tangible. L’énoncer, coller sur la trame invisible, que l'on a construite jour après jour, des phrases prononcées à haute et intelligible voix, voilà qui l’habillait de Réel et lui conférait un autre visage, à la fois menaçant et pressant. … je ne serais… déjà plus là. Confia-t-elle d’une voix éteinte. N’allez pas imaginer qu’aucun autre des êtres qui lui étaient chers ne pesait dans la balance. La toile qui la maintenait en vie était tissée de petites choses qui la retenaient par une manche quand elle était à deux doigts de faire le grand saut. Mais s’il y avait bien une personne sur cette terre qui consolidait ce mince fil par sa simple présence, c’était Archibald.

La nuit des loups avait ôté à la Russe le sentiment qu’elle avait encore l’étoffe nécessaire pour protéger les siens. Lorsqu’on est capable de les préserver de tout à l’exception de soi-même, endosser le costume du leader bienveillant relève de l’hérésie. Tirant sa révérence au pays de l’Exil, couronnée par l’Opprobre Reine de l’Absurdité du monde, la lycane avait encaissé la vacuité de son existence comme un couperet qui tombe et tranche net la nuque. Pas de recours possible, aucune marche-arrière. Le vide du passé gonflait le présent d’une fantomatique présence, rappelant à chaque lever du jour que plus rien n’aurait l’éclat d’antan. Toutefois, dans ce vide où l’incompréhension et la solitude s’étaient installées en maître, quelqu’un restait encore debout. Un seul. Le seul qui puisse jamais comprendre ce que « souffrir » veut dire. Ce que « regretter » signifie. Le seul qui, d’un geste, puisse jamais arracher cette couronne de honte qui ceignait le front de la louve pour y déposer le diadème de l’espérance. Tant que l’un avancerait, le second le suivrait, chacun puisant sa force en l’autre.

De souveraine de l’Absurdité du monde à Reine d’une ère nouvelle, bâtie à la sueur de son front, il n’y avait en définitive que quelques mois de voyage. Restait à daigner apercevoir le chemin s’étalant sous vos pieds plutôt que de lui préférer les ronces, entraînant dans cette course folle un Roi, tout comme vous frappé par un cruel destin.

Plongeant ses prunelles d’argent dans le regard du Salem, la demoiselle esquissa un piteux sourire d’excuse. Elle avait avoué y avoir songé. Assez pour faire le tri dans ce qui la retiendrait en ce bas monde ou pas. Elle s’en voulut d’avoir égaré cette constance tranquille qui la caractérisait, d’avoir perdu dans sa chute son sens pratique qui, à chaque problème, donnait une solution. Ecartant son autre main de leurs deux paumes toujours jointes, comme si ne toucher à rien offrait un sursis à leur futur pied de nez au sort, la Durmstrang porta ses doigts à la joue de l’Australien qu’elle caressa avec douceur. Son expansivité restait rare, il est vrai. Elle en éprouvait néanmoins pour une fois le besoin. Ce vide dans sa poitrine se comblait avec un peu de cette chaleur humaine glanée dans quelques marques de tendresse, comme si l’évocation de la mort l’avait déjà rendue un peu plus froide tout au creux de ses entrailles.

Sladka approcha son visage de celui du jeune homme déposant un baiser sur sa tempe. S’imaginer que tout cela ne serait plus qu’une chimère dans quelques heures, peut-être, lui compressa la poitrine.❖ Et toi ? M’abandonnerais-tu ? ❖ Questionna-t-elle à son tour, la tête désormais calée contre l’épaule d’Archi. Déterminer s’il sauterait le pas sans elle. Ou bien s’il passerait le cap si elle-même le faisait. Allez savoir … Elisant un point quelconque de l’horizon comme endroit où fixer son regard, la louve prit une profonde inspiration avant d’expirer. Lentement. Sa main revint se placer sur leurs doigts noués et son pouce glissa doucement sur la peau du jeune homme. ❖ Que vois-tu pour demain ? ❖ Avec l’intervention de la pièce ou le vrai futur, peu importe. A quoi pensait-il, lui, lorsqu’on lui évoquait le lever de l’aurore et l’obligation, une fois encore, de se tirer du lit pour jouer le rôle qu’ils n’étaient jamais censés avoir quitté.

☾ ❖ ☽
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Salem

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MessageSujet: Re: What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka   What hope for the turning if everything you know is wrong ? ~Sladka EmptyMar 26 Mar - 15:36










THEN COME ON, WHEN THE RAPTURE TAKES ME...
BE THE FALLEN ANGEL BY MY SIDE.


Non, Archibald ne pouvait pas s'imaginer une seule seconde sans elle. Elle était la seule qui savait, la seule qui comprenait... La seule qui avait vécu le même enfer. Et si ces points communs révélaient un constat bien morose, on ne pouvait le nier. Il n'y avait personne sur cette terre qui pouvait, comme la louve le faisait à présent, appréhender chaque subtilité de ce que cela représentait. Être un monstre. Vivre avec cette réalité. Et la lourde ardoise marquée de rouge des atrocités qu'ils avaient perpétrées... Bien malgré eux. Alors, non, Archibald ne concevait pas un seul instant de pouvoir continuer à vivre si elle n'était plus là. Était-ce la même chose pour elle ? Leurs deux mains liées en étaient sûrement la preuve la plus tangible, si ce n'était les regards lourds de sens qu'ils se lançaient, et cette fameuse entrevue dans les ruines où ils s'étaient découverts plus proches que jamais. Archibald savait avec la plus absolue certitude qu'on ne pourrait jamais séparer leurs destins. Quels qu'ils soient, il savait qu'ils finiraient ensemble... Et si ça devait se passer ici, sur ce toit, à cet instant, et bien qu'il en soit ainsi. Il ne lâcherait pas sa main. Quand bien même que le prix a payé soit un plongeon direct dans les abysses les plus noires et les plus profondes. Il n'avait pu s'empêcher de demander, pourtant, si c'était la même chose pour elle. Si elle l'aurait laissé, envisageant de partir sans lui. Sa présence sur ce toit aurait dû être une réponse assez éloquente en elle-même, mais il avait fallu qu'il s'en assure. Qu'il mette des mots sur cette crainte sourde qu'il avait qu'elle puisse s'en aller... Sans lui. En le laissant derrière pour ne pas l'entraîner dans sa chute, alors que, sans le savoir, son départ serait sûrement ce avait le plus de chance de la signer.
    « Archi …, je …, si cela avait été le cas …, … je ne serais… déjà plus là. »
Il s'en voulut d'avoir même osé émettre pareille suggestion, et un rapide hochement de tête succéda à la réponse laborieuse de la jeune femme. Il avait senti sa surprise, la crispation de ses muscles alors qu'elle intégrait ses paroles. Sa déception, aussi, quelque part, qu'il puisse s'imaginer pareille chose. Comme pour se rattraper, combler la déchirure qu'il venait de créer avec cette simple interrogation qui, en soi, était presque un affront, il se rapprocha encore un peu d'elle. La lourdeur soudaine de l'atmosphère lui aurait presque donné la chair de poule. Il ne pensait pas un seul instant que la culpabilité et la honte qu'il sentait émaner de la lycane puisse être dirigée contre elle-même, et non contre lui, et son égoïsme saisissant. Il n'était pourtant pas habitué à ne penser qu'à lui-même et si, bien sûr, il ne voulait pas que Sladka meure - comment l'aurait-il pu ? - il devait avouer que c'était aussi pour lui. Parce qu'il ne pourrait pas affronter ce qui les attendait si elle n'était plus là pour l'épauler. Quand elle caressa doucement sa joue, il eut un regard teinté de tristesse. Il aurait voulu dire quelque chose, mais il aurait été bien inapte à le formuler. Deux idées à la fois si différentes, mais dans le fond si semblables, se battaient dans son esprit. Reste, ne me laisse pas. Ou bien... Partons tous les deux. Au fond, elles amenaient toutes, plus ou moins, le même résultat : être ensemble. Elles pointaient toutefois vers deux alternatives complètement divergentes. Ensemble pour le meilleur... Ou bien pour le pire.
    « Et toi ? M’abandonnerais-tu ? »
    « Jamais. » Certifia-t-il sans détour, posant son menton sur le front de la jeune femme dont la tête s'était calée contre lui.
Oui, il l'avouait sans peine, plus qu'il ne l'aurait certainement pas pu, il ne voulait pas vivre sans elle. Ce qui impliquait également qu'il ne continuerait pas sans elle, si elle venait à disparaître.
    « Que vois-tu pour demain ? » Ajouta-t-elle ensuite, sûrement pour boucler la boucle ; si il lui répondait qu'il ne voyait plus rien... Alors, cela confirmerait le bien fondé de leur macabre entreprise, bien qu'à ce jour purement fantasmée, malgré qu'elle devenait de plus en plus tangible plus la discussion se poursuivait.
    « Je ne sais pas... Demain, c'est un mot qui ne m'inspire plus grand chose, tu sais, tant les jours se suivent et se ressemblent. » Exprima-t-il sans fioritures, conscient du fait que pour elle aussi, sûrement, chaque lever de soleil ne faisait que la conforter dans l'idée qu'il ne faudrait pas en voir un autre se lever, puisqu'à quoi bon, si ils ne menaient nulle part... « Tout ce que je sais, c'est que ce sera avec toi... Ou sans moi. »
Il laissa passer un moment, ayant finalement matérialisé, en l'espace d'une phrase et de quelques secondes tout au plus, tout ce qui le taraudait... La dernière certitude qui le composait. Celle, inébranlable, qu'il n'y aurait pas d'après si elle n'en faisait pas partie. Sa révélation s'estompa doucement dans son esprit pour ne plus laisser qu'un grand vide, maintenant qu'elle avait été lâchée dans l'air, cherchant un écho quelconque à ce qu'elle signifiait dans la situation présente. Comme une confirmation de l'inéluctable. C'était pourtant limpide... Sans nous, aurait-il dû dire, car il l'avait compris à présent, elle aussi n'arrivait plus à supporter leur nature. Elle aussi, avait mûri cette réflexion qu'ils auraient cru pourtant impensable, après toutes ces années à se battre pour exister. Mais il ne pouvait se résoudre à concrétiser cette pensée dans son esprit... Celle d'un monde sans Sladka. Car, pour lui, cela n'avait plus le moindre sens.
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